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Macron se cherche toujours une stature internationale

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Pour sa première visite officielle en Russie, Emmanuel Macron est arrivé jeudi après-midi à Saint-Pétersbourg en vue de participer la 22e édition annuelle du Forum économique organisé dans cette ville de l’extrême ouest du pays. Accompagné de son épouse et d’une forte délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et le chef de son état-major particulier, l’Amiral Bernard Rogel , Emmanuel Macron a été accueilli par le président russe. Parmi les sujets qui seront abordés, les dossiers relevant des intérêts de la France et de la Russie ainsi que les sujets clés de la politique internationale. Sur le plan bilatéral, il sera question de booster les relations économiques dont le chiffre d’affaire a augmenté de 20% l’année dernière et se poursuit en 2018. D’ailleurs, au cours de cette visite, plusieurs contrats seront signés entre les deux pays.

D’emblée, et lors de leur premier échange, le président français a rappelé à son homologue russe le respect qu’il tient à «l’indépendance» respective des deux pays sur les questions de politique internationale. Cela n’a pas empêché Emmanuel Macron à plaider pour des «initiatives communes» sur les principaux dossiers, notamment concernant le dossier du nucléaire iranien, la guerre en Syrie ou la situation en Ukraine.

Paris et Moscou, qui ne partagent pas les mêmes points de vue sur les dossiers syrien et ukrainien, demeurent tous deux engagés à faire respecter et perdurer l’accord sur le nucléaire iranien duquel se sont retirés les Etats-Unis.

Le président français, dont le pays est membre de l’OTAN, discute très souvent au téléphone avec Vladimir Poutine avec lequel il a développé une certaine proximité en termes de leadership. Les deux chefs d’Etat, nostalgiques de la grandeur monarchique de leurs pays respectifs, ne cachent pas leur penchant pour cette superpuissance, non seulement sur le plan militaire, mais également au niveau de la symbolique : au mois de mai de l’année dernière, Vladimir Poutine était reçu en grande pompe dans les fastes de Versailles, dans une vraie ambiance des rois de France. Aujourd’hui, pour lui rendre la pareille, c’est à Saint-Pétersbourg, dans les arcanes des tsars russes, que Poutine reçoit Emmanuel Macron. Cet échange de bons procédés diffère de celui partagé avec Donald Trump qui, imprévisible, peut changer d’avis sur n’importe quel sujet, n’importe quand.

Le président français, en VRP, est en Russie muni d’une véritable feuille de route dressée par le dernier sommet de l’UE réuni à Sofia. Il soumettra aux dirigeants russes les inquiétudes de l’Europe et écoutera les contraintes russes sur les sujets qui intéressent les deux blocs.

Les deux membres du Conseil de sécurité, avec chacun sa vision du monde, sont unanimement d’accord pour dire que les défis à relever sont tels qu’aucun pays ne peut, à lui seul, trouver les solutions aux problématiques de l’humanité. Et la France et la Russie sont de ceux-là qui pensent que les actions unilatérales entreprises par Washington dans plusieurs dossiers brûlants ne sont bénéfiques pour aucune des parties. Bien au contraire, toute action non concertée peut donner lieu à des effets contraires de ceux escomptés.

Outre la Syrie, l’Ukraine, l’Iran, la Palestine et l’Afrique, il s’agira aussi pour Paris et Moscou de se concerter sur les meilleurs moyens juridiques et du droit international pour éviter de demeurer à la merci des états d’âme d’un président américain qui peut, en l’espace de vingt-quatre heures, dire la chose et son contraire.

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