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Entre football et cynisme diplomatique, le jeu perdant de l’Égypte

Le Sommet de l’Union africaine tenu à E le 27 janvier dernier, et durant lequel le Maroc a retrouvé sa place au sein de sa famille africaine après une bataille diplomatique épique de plusieurs années et un lobbying de haut vol, était l’occasion pour Rabat d’identifier exactement qui sont réellement ses amis - sachant que nos amis on les connaît parfaitement- et tisser de nouvelles alliances interafricaines.

L’objectif derrière cette offensive diplomatique, n’était nullement de composer une majorité numérique qui porterait la voix des intérêts du Royaume au sein de l’Union africaine, mais relevait surtout de la perspective d’une vision politique qui permette la construction d’un vrai espace économique africain qui transformerait le continent en une future vraie puissance dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, et développant des infrastructures et chantiers communs, des liaisons terrestres, maritimes, aériennes et de (télé)communications qui placeraient l’Afrique, à l’avant-garde des espaces régionaux produisant une grande croissance et offrant une forte valeur ajoutée humaine et dans les services.

Nonobstant cet exercice d’identification politique, il était impensable, a priori, pour les stratèges marocains, de considérer l’Égypte comme faisant partie du camp hostile aux intérêts supérieurs du Maroc. Mais les faits sont têtus et Le Caire a fait preuve d’une mauvaise foi complexe à l’égard du Maroc dont il est difficile d’analyser et de comprendre les tenants et aboutissants.

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Le régime militaire égyptien s’est aligné sur les thèses des séparatistes sans raison politique objective et à un moment du nouvel ordre mondial où ces mêmes thèses élisent de moins en moins domicile dans les chancelleries internationales. Ce qui prouve que la position de l’Égypte est largement anachronique et n’épouse pas l’évolution logique de la géopolitique mondiale.

Et pour confirmer cette tendance belliqueuse infondée de la part de l’Égypte, il est intéressant de rappeler que lors du Sommet africain, Israël a décidé de donner un coup de fouet à sa politique de colonisation. Et pendant que les observateurs attendaient une réplique diplomatique de la part des autorités égyptiennes, le régime d’Al-Sissi a fait la sourde oreille, habitué qu’il est de la politique de l’autruche, et a continué, avec l’Algérie, de tirer les ficelles du Polisario dans les coulisses d’Addis Abeba.

En revanche, et alors que tout le monde attendait le Maroc sur le seul front africain, Rabat a surpris l’opinion mondiale en prenant franchement et solennellement la défense des intérêts palestiniens. En effet, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a tenu, malgré un agenda surchargé, à envoyer un message urgent au président palestinien Mahmoud Abbas dans lequel le souverain réitère la position ferme et inconditionnelle du Royaume du Maroc aux côtés du peuple palestinien, et sa condamnation avec les termes les plus forts de la politique expansionniste israélienne, rappelant au responsable palestinien l’engagement du Maroc et de Sa Majesté, en sa qualité de Président du Comité Al-Qods, en faveur de la cause palestinienne.

La mesquinerie égyptienne est également anecdotique sur le plan du fairplay. Le fairplay sportif s’entend. Il y a quelques jours, certains titres de la presse égyptienne, ont mal digéré le message de remerciements de Sa Majesté le Roi au président camerounais à l’occasion de la victoire de la sélection camerounaise sur son homologue égyptienne en finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football tenue à Libreville au Gabon. L’esprit des félicitations du souverain était purement sportif, mais l’interprétation d’une partie des médias égyptiens était politiquement tordue.


Illustration de l'hystérie collective des médias égyptiens

Cela nous rappelle comment les régimes militaires successifs au pouvoir au Caire ont toujours tenté d’imiter et, à défaut, de faire capoter, le leadership naturel du Maroc dans son environnement régional, oubliant au passage toute l’influence imposée par le Maroc, sous l’impulsion directe de Sa Majesté Hassan II, pour permettre le retour de l’Égypte au sein de la Ligue Arabe après qu’elle fut chassée de ses rangs suite à la reconnaissance de l’État hébreux résultant des Accords de Camp David et le discours du président Anouar Sadate devant le parlement israélien, la Knesset : efforts de Sa Majesté Hassan II couronnés de succès et ont effectivement permis la réintégration de l’Égypte au sein de la Ligue Arabe lors d’un sommet tenu au Maroc sous la présidence effective du défunt souverain.

Abdellah El Hattach.

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