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Sahara : Le Conseil de sécurité tient le bâton par le milieu

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de proroger de six mois, ce vendredi 27 avril, le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2018 sur la base d’une résolution rédigée par les Etats-Unis. La Résolution 2414 a été votée par 12 voix pour et trois abstentions à savoir la Russie, la Chine et l’Ethiopie. Un mandat de 6 six mois au lieu de 12 est le véritable grand changement qu’apporte le texte, ce qui signifie que l’affaire du Sahara sera étudiée plus d’une fois en cette année 2018.

Par ce vote, le Conseil de sécurité réuni à New York, consacre une fois de plus une place de choix à l’initiative marocaine d’autonomie présentée par le Maroc en 2007, tout en se félicitant “des efforts sérieux et crédibles” déployés par le Royaume pour trouver une issue à un conflit créé de toute pièce autour du Sahara marocain.

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La résolution renouvelle l’appel au retrait du Polisario d’El Guerguerat, située dans une zone tampon au sud-ouest près de la frontière mauritanienne, et de s’abstenir de déménager des bureaux à Bir Lahlou, dans le nord-ouest. C’est ce passage, qui n’était pas de l’avis de Moscou, qui a poussé la Russie, suivie par la Chine et l’Ethiopie, à s’abstenir dans l’opération de vote. La Russie n’était pas non plus d’accord pour renouveler le mandat de la Minurso.

Le Conseil de sécurité a insisté sur l’importance de l’engagement renouvelé des parties à aller de l’avant dans le processus politique en préparation à un cinquième round de négociations sans fixer de calendrier, processus qui doit être empreint de réalisme et compromis pour aller de l’avant.

La résolution appelle les parties concernées à œuvrer à la reprise des négociations pour arriver à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable du conflit.

Par la même occasion, la résolution appelle les parties en conflit et les Etats voisins à coopérer davantage aussi bien avec l’ONU qu’entre eux pour arriver à une solution politique, relevant que le renforcement de la coopération entre les Etas membres de du Maghreb arabe contribuerait à la stabilité et à la sécurité, génératrices de croissance, de création d’emplois et de retombées économiques au profit de l’ensemble des peuples du Sahel.

La première réaction à l’adoption de cette résolution est venue de la bouche de l’ambassadeur Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’ONU, qui a souligné lors d’une conférence de presse que le Conseil de sécurité conforte la position du Maroc et sa fermeté à l’égard des récentes provocations du Maroc du polisario à l’Est du dispositif de sécurité et dans la zone tampon d’El Guergarate.

“Le Conseil de Sécurité, tant dans ses délibérations aujourd’hui, que celles de la semaine dernière, ainsi que dans les dispositions de sa résolution, a opposé un rejet catégorique aux tentatives des séparatistes du polisario de changer les réalités sur le terrain, ce que le Conseil considère comme une violation du cessez-le-feu, et une menace sérieuse au processus politique que l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général, M. Horst Köhler, s’active à relancer”, a relevé Omar Hilale.

Il a également souligné que “les injonctions du Conseil de sécurité aux séparatistes du polisario constituent un démenti cinglant à leurs élucubrations et propagandes au sujet d’un prétendu contrôle à l’Est du dispositif de sécurité, ou d’une entité chimérique qui n’existe que dans leurs esprits et dans celui de leur géniteur algérien”.

Le premier pays à réagir à cette résolution est la France, principal soutien du Maroc au Conseil de sécurité. Ainsi, l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre, a affirmé que le renouvellement pour six mois seulement du mandat de la Minurso “doit rester une exception”.

Pour le diplomate français, le maintien d’un cadre annuel “garantit en effet la stabilité des opérations de maintien de la paix”. François Delattre a, en outre, soutenu que le texte voté ce vendredi détermine un horizon qui “doit permettre collectivement de prévenir tout risque d’escalade, de soutenir le travail irremplaçable de la MINURSO et d’encourager une dynamique constructive sur le processus politique”.

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