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Sahel

Orange se retirera-t-elle du Maroc ?

Des rumeurs persistantes font état d’un éventuel départ du Maroc de l’opérateur télécom français Orange. Raison évoquée, la dégradation des relations en Rabat et Paris.

«Autrefois la France jouait avec les gouvernements locaux (Afrique de l’Ouest, ndlr) comme on jouait avec des cubes. Depuis, elle a perdu la main, l’envie et le savoir-faire» affirme Vincent Hervouet, Chef du service « Étranger » de LCI.

Au Maroc, le constat est le même. L’Etat français a perdu la main, l’envie et le savoir-faire de coopérer en intelligence avec le Royaume, devenu libre et émancipé des derniers résidus nocifs du diktat colonial.

Les dossiers qui fâchent s’empilent: les tergiversations de l’Elysée sur le Sahara marocain, le rapprochement sécuritaire et militaire entre Rabat et Tel-Aviv, la crise silencieuse de l’affaire Pegasus, l’accueil et la médiatisation de Youtubeurs marocains, le ralliement du Maroc à l’alliance américaine et anti-française «Africa Focus Group», la basse attaque du Magazine Elle proche de Brigitte Macron, le soutien du Maroc au gouvernement de transition malien et la tentative de manipulation judiciaire du parquet français du décès de la touriste française à Tiznit.

Jamais les relations entre le Maroc et la France ne se sont aussi dégradée. La seule variante dans l’histoire est le déclassement de la France en Afrique et un manque de lucidité d’une intelligentsia française dépassée et sans repères.

Si l’Elysée tente de faire pression sur le Maroc en retirant ses investissements du pays notamment Orange, le Royaume n’en sera que très satisfait. Nos champions nationaux n’attendaient que cette opportunité pour se développer davantage. Dan sa folie, Emmanuel Macron est bien capable à quelques mois de la fin de son mandat, et pour avoir le contrôle de l’opérateur téléphonique, de provoquer un effet de boule de neige avec la «Trafalgar posthume» pour Bernard Tapie poussant à la démission le président d’Orange Stéphane Richard, éclaboussé.

La politique de la terre brulée de la France de Macron

Emmanuel Macron se venge de l’échec de sa strategie du maintien par la force de l’influence française en Afrique de l’Ouest en optant pour la stratégie de la terre brûlée, chère à l’Allemagne nazie.

En retirant subitement ses troupes du Sahel, Emmanuel a déclenché une réaction en chaîne dans les trois pays les plus fragiles de la région, le Tchad, le Mali et tout récemment le Burkina Faso.

Au Burkina, le crime est signé. Le président malien Roch Marc Christian Kaboré s’est fait renversé, arrêté et retenu par des putschistes dont le Chef a fait l’École de Guerre à Paris, au moment où les forces spéciales françaises étaient basées à l’aéroport de Ouagadougou. Et LeMonde de fêter l’opération en titrant : «Au Burkina Faso, un coup d’état militaire salué par la rue».

«Ce coup d’Etat au Burkina Faso montre l’étendue de son échec, d’abord la multiplication des coups d’Etats au Sahel enterrent tous les discours sur la bonne gouvernance, l’Etat de droit qu’on répète comme des perroquets depuis Mitterand», fustige Vincent Hervouet.

Le colonisateur français qui sommeille dans l’appareil d’Etat français, ne supporte pas cette vague continentale et populaire anti-française. Au Mali, le Chef de la junte au pouvoir a réussi à fissurer le blocus international sur son pays, en organisant des manifestations monstres nourries par un sentiment anti-français largement partagé. En Centrafrique et au Burkina, le phénomène, s’amplifie. Paris cris à la manipulation russe.

«Contre les putschistes maliens, Paris avait tendu un cordon sanitaire. Les frontières sont bouclées, l’Union africaine et la CEDEAO ont pris des sanctions, ça n’a pas dissuadés leurs camarades du Burkina d’en faire autant.» souligne M.Hervouet.

Et de poursuivre, «Au Sahel, La France est embourbée. Elle n’a pas empêché la contagion du Jihad, la contagion du putsch. Son aide n’a pas consolider des États fragiles, c’est même le contraire».

«Le monde a bien changé. A force d’enterrer la Françafrique, elle est bien morte est enterrée», Conclut -il.

Stratfor : Les sanctions de la CEDEAO contre le Mali risquent de renforcer sa dépendance à l’égard de la Russie

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La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, a décidé dimanche 9 janvier, d’imposer des sanctions sévères à l’encontre du Mali. Un acte inattendu qui intervient 10 jours après l’annonce des autorités maliennes de transition de la mise en place d’un nouveau calendrier électoral qui repousse l’organisation des élections à décembre 2025 au lieu de février 2022 comme initialement prévu. Cependant le fond de crise est essentiellement sécuritaire et géostratégique. La tension a émergé après l’annonce du retrait de l’armée française du Sahel ayant perdu tout contrôle sur la région. Un vide immédiatement remplacé par les mercenaires russes de Wagner qui assurent désormais la sécurité de la junte militaire malienne. Dans son «snapshot» du 10 janvier, la société d’intelligence économique et de renseignement, Stratfor, analyse les risques de l’opération d’asphyxie du Mali. Le rapport estime que les sanctions de la CEDEAO réduiraient davantage l’influence française au profit d’une influence russe. Du pain béni pour Moscou qui pourrait jouer la carte de la promotion d’une stabilité accrue indépendamment d’une transition démocratique du Mali.

Lundi 10 janvier, les autorités de transition maliennes étaient encore sous le choc de la décision surprise annoncée dimanche par les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, de fermer leurs frontières, de rompre leurs relations diplomatiques, d’imposer des sanctions économiques sévères, de suspendre les transactions financières non essentielles et de geler des avoirs de l’Etat malien dans les banques commerciales de l’organisation panafricaine.

Un porte-parole du président malien par intérim a déclaré que ces sanctions étaient illégales et illégitimes et que le report des élections était dû à la violence de l’insurrection islamiste. Et qu’en réponse, le Mali fermerait ses frontières terrestres avec les États voisins de la CEDEAO (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger et Sénégal).

De leur part, les responsables de la CEDEAO ont déclaré qu’ils ne lèveraient pas les sanctions à moins que les responsables maliens ne proposent un calendrier électoral acceptable.

Il s’agit de la deuxième vague de sanctions contre le Mali par la CEDEAO depuis le coup d’État de 2020. Elle avait suspendu l’adhésion du pays, gelé les actifs de l’autorité de transition, imposé des interdictions de voyager, fermé les frontières et interrompu les flux financiers vers le pays. Les importations du Mali en provenance de ses deux principaux partenaires commerciaux, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, ont fortement diminué à la suite de ces mesures, entraînant des pénuries de carburant et de médicaments dans le pays.

Les principales importations du Mali sont les produits pétroliers raffinés, le coton et les médicaments conditionnés.

La nouvelle décision de la CEDEAO a été soutenue par les États-unis qui dans un communiqué publié moins de 24h plus tard «saluent les actions [l’organisation] pour défendre la démocratie et la stabilité au Mali à la suite de son Sommet extraordinaire du 9 janvier 2022».

Le «statement» du département d’Etat américain était clair et sans ambiguïté au sujet de la situation au Mali et la présence des militaires du groupe russe Wagner.

«Nous partageons la profonde déception de la CEDEAO face au manque d’action ou de progrès du gouvernement de transition du Mali dans l’organisation d’élections, comme il s’était engagé à le faire après le coup d’État d’août 2020. Nous soutenons la décision de la CEDEAO d’imposer des sanctions économiques et financières supplémentaires pour inciter le gouvernement de transition à tenir sa promesse au peuple malien de ramener son pays à la démocratie», déclare Ned Price porte-parole du département d’Etat.

Et d’alerter : «Nous nous faisons également l’écho des préoccupations de la CEDEAO quant à l’impact déstabilisant probable des forces du groupe Wagner soutenues par la Russie au Mali. Comme indiqué dans la déclaration du Département du 15 décembre 2021, ces forces n’apporteront pas la paix au Mali et détourneront des ressources de la lutte contre le terrorisme menée par les forces armées maliennes

Stratfor : l’isolement du Mali est profitable à la Russie

Quelques semaines après le retrait de la France de sa dernière base militaire au Mali, située à Tombouctou, un porte-parole militaire malien a confirmé la présence de troupes russes le 6 janvier. Les responsables n’ont pas donné de détails sur le nombre de forces de sécurité russes présentes sur la base de Tombouctou, mais ont déclaré qu’elles participaient à la formation sur place des équipements militaires russes récemment acquis. Cette présence militaire au Mali en plus de celle en Centre d’Afrique, est en passe de reconfigurer les équilibres géostratégiques au Sahel. Surtout avec une junte militaire aux abois.

«Les sanctions de la CEDEAO vont exacerber l’isolement du Mali vis-à-vis des États de la région et de la France, alors que les troupes françaises sont en train de se retirer du pays et que des troupes russes ont été récemment déployées à Tombouctou», écrit la société d’intelligence économique et de renseignement Stratfor dans un snapshot en date du 11 janvier 2022.

«L’isolement régional résultant des sanctions accélérera le passage du Mali d’une dépendance à l’égard de la France à une dépendance à l’égard de la Russie en matière de soutien militaire et de sécurité, car Moscou n’a pas les mêmes attentes en matière d’élections et de gouvernance démocratique que la CEDEAO ou Paris», analyse Stratfor.

La rupture du Mali avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) va probablement renforcer sa dépendance à l’égard de la Russie, ce qui réduira encore la probabilité d’élections démocratiques imminentes, augmentera les difficultés économiques et posera des risques pour les opérations antiterroristes en cours dans le pays.

Stratfor, 11 janvier 2022

Au Mali, souligne Startfor, la détresse économique supplémentaire provoquée par les sanctions de la CEDEAO aggravera le mécontentement populaire à l’égard du maintien de l’autorité de transition au-delà de son mandat initial, ce qui entraînera probablement une diminution des importations et des pénuries de produits de base.

N’étant plus contraint par les partenariats avec les démocraties régionales ou la France, le président malien Assimi Goita – qui s’est emparé du pouvoir pour la deuxième fois lors d’un coup d’État en mai 2021 – sera peu enclin à ne pas répondre aux troubles par des mesures de sécurité.

«Le recul politique et économique augmentera probablement aussi les risques pour les opérations antiterroristes au Mali. Si la présence militaire russe s’étend pour inclure l’introduction de groupes paramilitaires russes comme Wagner, et si ces groupes déploient une force aveugle contre les civils (ce que Wagner a la réputation de faire dans des pays comme la République centrafricaine), cela pourrait favoriser le recrutement de militants et saper les missions anti-insurrectionnelles existantes au Mali et dans l’ensemble de la région». écrit Stratfor.

L’influence russe visera très probablement à promouvoir une stabilité accrue indépendamment d’une transition démocratique, bien que les contraintes de capacité et les menaces d’insurrection de longue date empêcheront probablement le succès.

Stratfor, 11 janvier 2022

Aux Nations Unies, la Russie décrie les ingérences étrangères au Mali

Mardi 11 janvier, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, El-Ghassim Wane a présenté devant le Conseil de sécurité le rapport trimestriel du Secrétaire général sur la situation au Mali. Seule la Russie a condamné les sanctions de la CEDEAO, décriant des ingérences étrangères excessives « qui ne font que compliquer la situation ».

En effet, la Chine a invité les deux parties à trouver un terrain d’entente et les trois pays africains membres du Conseil -les A3 (Ghana, Gabon et Kenya)- ont exhorté le Conseil de sécurité à accueillir favorablement le communiqué final du Sommet de la CEDEAO et à appuyer les sanctions prises.

De leurs parts, la France, l’Albanie et les États-Unis ont fustigé la présence des forces russes sur le sol malien y voyant même une menace pour la MINUSMA et le peuple malien.

La France a en effet déploré le fait que les autorités de transition utilisent des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces nationales et les services publics au bénéfice du peuple malien.  Le représentant français a fermement condamné le déploiement sur le territoire malien de mercenaires du groupe Wagner, assurant qu’ils sont « connus pour menacer les civils, violer le droit international et la souveraineté des États ».  

La terre malienne mérite mieux qu’être un terrain de règlements de comptes politiques et d’affrontement des puissances mondiales

Mme ADAM DICKO,  (AJCAD)- Conseil de Sécurité 11/01/2022

Le gouvernement malien a confirmé pour la première fois la présence de troupes russes dans le pays le 25 décembre, mais le 6 janvier a marqué la première confirmation de la présence de ces troupes à Tombouctou. Des paramilitaires déployés par Wagner qui selon un rapport daté du e 27 octobre 2021 par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ont commis des abus en République centrafricaine, notamment les détentions arbitraires, la torture, les disparitions, les exécutions sommaires et les violences sexuelles.

https://twitter.com/UN_MINUSMA/status/1480894491007537154

Double jeu de l’Algérie

Alger par le biais de son président a publié un communiqué très ambiguë sur la situation malienne. Une ambiguïté qui semble être résultat d’une pression de l’Élysée qui s’est précipité à communiquer sur une «triple pression» de la France, les Etats-unis et l’Algérie sur la junte.

https://twitter.com/JTAtv5monde/status/1480999778611826690

Quand on lit le communiqué de Tebboune il n’en est absolument rien. L’Algérie propose sa médiation, qualifie les sanctions de la CEDEAO de porter des «risques graves et d’épreuve» pour le pays et exprime son «attachement indéfectible de l’Algérie à la souveraineté, à l’unité et l’intégrité territoriale de la République du Mali».

«Le Président de la République a réitéré l’attachement indéfectible de l’Algérie à la souveraineté, à l’unité et l’intégrité territoriale de la République du Mali, et a encouragé les dirigeants de la transition à l’adoption d’une attitude responsable et constructive», poursuit le communiqué de Tebboune.

«Devant les risques graves et les épreuves que portent en elle la panoplie de sanctions massives annoncées par le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO ce 9 janvier à Accra, ainsi que les contre-mesures annoncées par le gouvernement de la République du Mali, l’Algérie appelle toutes les parties à la retenue et au réengagement dans le dialogue en vue d’éviter à la région un engrenage de la tension et une exacerbation de la crise», précise la même source.

Pour comprendre la position de l’Algérie il faut regarder de plus prés sa longe relation ainsi que son son principal parti politique, le FLN, avec la Russie, qui remonte à l’époque soviétique.

Les bonnes relations entre les deux pays se traduisent notamment par la livraison à l’Algérie d’équipements militaires russes dans un contexte de tension entre Alger et Rabat. A la fin des années 1970, 90% du matériel militaire algérien était d’origine russe. Les relations algéro-soviétiques vont au-delà des livraisons d’armes. Moscou contribue au développement du secteur minier en Algérie et ouvre ses centres de formation et ses universités aux jeunes diplômés algériens. De nombreux cadres, ingénieurs et officiers de la jeune république algérienne bénéficient de la formation soviétique, qui s’accompagne de rapprochements matrimoniaux (mariages mixtes) et culturels (apprentissage des langues).

Si l’influence russe est peu palpable sur des secteurs comme l’énergie, et plus précisément du géant pétrolier Sonatrach fondé en 1963, sa présidence est régulièrement confiée à des ingénieurs formés aux Etats-Unis (Chakib Khelil, notamment), les cadres formés en Russie sont en revanche bien représentés dans l’état-major de l’armée. L’actuel chef d’état-major, Saïd Chengriha, a été formé à l’académie russe de Vorochilov dans les années 1970. Son prédécesseur, Ahmed Gaïd Salah (décédé fin 2019), homme fort du pouvoir algérien après les premiers mois du soulèvement populaire (Hirak) et artisan de l’éviction d’Abdelaziz Bouteflika, a également été formé en Union soviétique. De tous les centres du pouvoir algérien, l’armée – qui reste le premier d’entre eux – semble être celui où l’influence russe dure le plus longtemps.

Comme mentionné ci-dessus, l’Algérie est un client précieux de l’industrie militaire russe. Après l’Inde (25% des exportations russes) et la Chine (16%), l’Algérie est le troisième client de Moscou (14%). À elle seule, l’Algérie achète environ la moitié des armes russes exportées vers le continent africain. Avec 67% des importations algériennes, la Russie est de loin le principal fournisseur de l’Algérie.

Les ambitions russes en Afrique centrale et au Sahel et la présence de forces paramilitaires non conventionnelles offrent une opportunité inespérée à l’Algérie pour tirer profit du choc des hyperpuissances dans la région. Surtout que le retour d’expérience de la Libye a démontré comment la Turquie, membre de l’Otan, a mis fin aux ambitions russes mais également au rôle que souhaitait jouer l’Algérie dans le processus de paix libyen.

Un avion militaire français franchit l’espace aérien algérien malgré l’interdiction

Un utilisateur israélien sur Twitter a identifié, ce mardi 7 décembre, un avion militaire français, un Falcon Dassault F900 portant le numéro d’immatriculation CTM0256, franchissant l’espace aérien algérien. L’avion a survolé Boumerdès jusqu’à Daïra de Bordj Okhriss pour virer à gauche direction El Harmilia avant de reprendre son retour vers le nord passant au dessus de Daira Tamalous.

Le 3 octobre dernier, l’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent d’habitude son espace aérien pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne. Depuis, l’armée de l’air française emprunte l’espace aérien marocain, jusqu’à ce mardi 7 décembre où le Falcon F900 a été autorisé par l’Algérie à franchir son ciel.

Avant son retour en France, le F900 portant l’immatriculation CTM0256 a suscité quelques commentaires sur les réseaux sociaux. Les uns y voyaient la levée de l’interdiction de survol de l’espace algérien tandis d’autres spéculaient sur le caractère médical de la mission de cet avion militaire français.

Toutefois, le tracé de l’itinéraire montre que l’avion n’avait traversé tout le territoire algérien en ne dépassant le nord du pays. Le mystère de ce vol CTM0256 reste complet.

L’armée française déploie ses drones armés au Sahel

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Un outil de plus dans la panoplie, sans changement de doctrine: la France dispose désormais de drones armés pour traquer les «jihadistes» au Sahel, au terme d’une série d’expérimentations menées depuis la base aérienne de Niamey.

L’armée française a annoncé jeudi avoir achevé de tester l’armement de ces appareils pilotés à distance par des aviateurs, rapporte l’AFP.

Chargés depuis 2014 d’observer les groupes armés au Sahel et de collecter du renseignement, les trois drones américains Reaper actuellement déployés dans le cadre de l’opération française Barkhane peuvent désormais faire feu sur des ennemis identifiés au sol, à l’instar des avions de combat qui sillonnent l’immense zone désertique.

Un nouvel atout, alors que la situation ne cesse de se dégrader au Sahel, en particulier dans la zone dite des «trois frontières» entre Mali, Niger et Burkina Faso. En dépit de la mobilisation des 4.500 militaires français de Barkhane.

Paris rejoint ainsi le club restreint des pays utilisant des drones armés, parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni et Israël.

«L’intérêt, c’est que quand vous êtes en train de surveiller une zone, si vous identifiez des ennemis et qu’il y a un besoin urgent de traiter cette cible, le drone armé va pouvoir le faire», expliquait dimanche à l’AFP à Niamey le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Philippe Lavigne.

Derrière lui, sur le tarmac chauffé à blanc, un drone français s’apprête pour la première fois à voler équipé de deux bombes GBU 12 à guidage laser de 250 kg, pour un tir de validation.

https://twitter.com/Armee_de_lair/status/1207733922240638978

Une nouvelle capacité. Pas de changement de doctrine

«Laser, gouvernes, tout est branché, sécurité enlevée. Bon vol!»: l’armurier effectue un dernier contrôle de l’appareil de 20 mètres d’envergure avec un pilote français, qui rejoint ensuite son «cockpit», petite cabine beige constellée d’écrans et plongée dans la pénombre d’où il déclenchera le tir.

«Avant, nous étions un oeil pour dire où était la menace. Avec l’armement on va pouvoir agir, pour aider des troupes au sol à se désengager par exemple», fait valoir le capitaine Nicolas (son nom reste confidentiel pour des raisons de sécurité), pilote de chasse membre de l’escadron de drones 1/33 «Belfort».

«Le drone ne remplace en aucun cas un avion de chasse et sa réactivité, mais il a l’avantage de la discrétion et de l’endurance» avec une autonomie de vol de 20h, à une altitude comprise entre 7.000 et 13.000 mètres d’altitude, détaille-t-il.

L’armée française recevra l’an prochain six Reaper supplémentaires, équipés de missiles américains Hellfire guidés par GPS. Le parc de drones doit monter à 12 en 2025, puis 24 en 2030.

Leur usage sera strictement encadré par la France, insistent les autorités. Le sujet est sensible: l’intense campagne d' »assassinats ciblés » menée par les Etats-Unis à l’aide de drones en Afghanistan, au Pakistan ou au Yémen, a été régulièrement accusée de bafouer l’éthique et de « déshumaniser » la guerre.

«Il s’agit d’une nouvelle capacité, pas d’un changement de doctrine. Les règles d’engagement des drones armés sont exactement les mêmes que celles des avions de chasse», pour les équipages – un pilote, un opérateur capteur, un interprète d’images et un officier de renseignement -, a insisté jeudi la ministre des Armées Florence Parly.

«L’homme est toujours dans la boucle: c’est l’homme qui décide d’utiliser cette capacité ou non», fait valoir le général Lavigne.

Vaincre sans perdre l’âme

Lors de l’entrée en service des drones armés dans la Royal Air Force, «l’opinion publique était réticente», a souligné le chef d’état-major de l’armée de l’Air britannique, Mike Wigston, dont le pays dispose de neuf Reaper armés.

«Le drone est un moyen plus sûr et plus efficace de cibler des terroristes qu’un avion de chasse», a jugé ce vétéran d’Irak et d’Afghanistan, en visite à Niamey avec son homologue français.

«Les équipages de drones peuvent garder un oeil très longtemps sur la cible» pour l’identifier, «ils ne sont pas assis dans un cockpit étroit dans les airs à craindre de manquer de carburant», réduisant ainsi le risque de dommage collatéral.

Mais certains militaires français semblent encore éprouver quelques réserves.

«Des frappes inappropriées, c’est 50 recrues de plus» pour les groupes armés, avertit un haut gradé de Barkhane en appelant au discernement dans l’usage de cet outil, pour «vaincre sans perdre notre âme».

Alors que la dégradation sécuritaire s’accélère au Sahel, les drones armés n’offriront pas de solution miracle, prévient un autre officier. «Il est impossible de tout surveiller dans cette zone vaste comme l’Europe. Dans un drone, on voit comme dans une paille. S’il se passe quelque chose à 20km de l’endroit surveillé, on le rate».

Ahmed Charai : Pas de retour du printemps arabe ni en Algérie ni au Maroc

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« Le printemps arabe est de retour ». Une affirmation qu’on entend de plus en plus ces dernières semaines. Les destitutions spectaculaires et hypermédiatisées d’Omar el-Béchir au Soudan et de Abdelaziz Bouteflika en Algérie, la recrudescence des mouvements sociaux au Maroc et en Jordanie, l’instabilité politique en Tunisie et la fébrilité des régimes des pétromonarchies, autant d’événements qui dénotent d’une forte agitation des sociétés arabes sous l’effet d’une crise sociale chronique et d’une libération de la parole et de l’action collective héritée des évènements de 2011. Cependant les huit années qui nous séparent de la mort de Bouazizi, ont donné lieu à un monde nouveau, plus instable et plus dangereux. Les populations ne sont plus dupes, les révolutions à l’eau de jasmin cachent souvent des enjeux géopolitiques planétaires. Les guerres civiles qui déchirent encore la Syrie, le Yémen et la Libye, le retour au pouvoir de l’appareil militaire, encore plus brutal, en Egypte et la révélation au grand jour du mauvais rôle de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis dans l’escalade des tensions dans la région, sont autant de facteurs qui mettent en doute ce qualificatif du « printemps arabe 2.0».

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Bouteflika et l’Algérie humiliés par la mafia au pouvoir

Paraplégique, muet et extrêmement diminué, Abdelaziz Bouteflika a été officiellement déclaré candidat aux présidentielles de 2019 par ses «geôliers», les membres de l’Instance de coordination de l’Alliance présidentielle qui regroupe le FLN, le RND, le TAJ et le MPA. Une décision qui non seulement humilie la carrière et la mémoire de l’homme politique qu’était Abdelaziz Bouteflika mais également l’ensemble du peuple algérien ainsi que la mémoire des 1,5 millions de martyres tombés en luttant pour leur indépendance et leur dignité.

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Sahara : Une lueur d’espoir

A l’issue de deux jours de travaux marathons au Palais des Nations à Genève, le Maroc est sorti conforté de ces pourparlers qui ont réaffirmé les fondamentaux souverains du royaume. La main tendue du Roi Mohammed VI à l’Algérie semble avoir profondément impacté et influé l’issue de cette rencontre inédite qui a réuni tous les protagonistes du dossier et à laquelle ont participé de manière active les élus des provinces du Sud. En effet, la déclaration finale publiée à l’issue de la Table ronde sur le Sahara a confirmé l’atmosphère de sérénité et d’apaisement qui a marqué les discussions ainsi que l’engagement de toutes les parties prenantes à trouver une issue politique au profit des populations. La déclaration de Genève a définitivement enterré les plans précédents et donné raison à l’approche du Maroc tout en rappelant la lettre et l’esprit de la résolution 2440 du Conseil de sécurité qui inclut dans les discussions quatre parties : on ne parle plus désormais de parties intéressées et autres concernées. Enfin, seul engagement pris lors de cette réunion est celui de participer, à l’invitation de Horst Köhler, à une seconde Table ronde, sous ce même format, au cours du premier trimestre 2019, probablement au mois de mars.

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Le Nigéria provoque le Maroc, Bourita aux abonnés absents

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Pendant que le monde a les yeux rivés sur l’affaire #Khashoggi et sur les transformations que connaissent, d’heure en heure, les équilibres géopolitiques mondiaux imposés par un crapuleux crime d’Etat, et que notre diplomatie nous brandit fièrement le soutien du Yémen -un pays décomposé et rongé par la guerre et par la famine- à l’intégrité territoriale du Maroc, le Nigéria et l’Algérie ont opéré un rapprochement stratégique à l’occasion de la tenue, dimanche, de la 4ème session de la Haute commission mixte algéro-nigériane, en présence du ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama. Une rencontre sanctionnée par la signature de plusieurs accords notamment le parachèvement du gazoduc transsaharien Algérie-Nigéria connu sous le sigle NIGAL.

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