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Afrique

Meurtre de civils chinois en Centrafrique, tentative de sabotage de la rencontre Xi-Poutine ?

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A la veille de la visite d’Etat du président Xi Jinping à Moscou, neuf ressortissants chinois ont été assassinés dans une mine d’or en Centrafrique. Après l’affaire du mandat d’arrêt de la CPI, serait-ce une tentative de sabotage de ladite visite au vue de la forte présence des milices de Wagner dans ce pays africain ?

Le 19 mars, heure de Pékin, une attaque armée contre une entreprise privée chinoise en République centrafricaine a fait neuf morts et deux blessés graves, tous des ressortissants chinois. Peu avant d’atterrir à Moscou lundi, le dirigeant chinois, Xi Jinping, a tenu à condamner l’attaque.

Selon le communiqué du ministère des affaires étrangères chinois, Jinping a « personnellement donné des instructions pour que tout soit mis en œuvre pour sauver la vie des blessés. Il s’est engagé également de prendre, en temps voulu, les dispositions appropriées pour faire face aux conséquences de l’attaque, afin que les auteurs soient traduits en justice et pour assurer la sécurité des ressortissants chinois».

Le communiqué précise que le ministère des affaires étrangères s’est empressé d’agir sur instruction du président Xi Jinping :

  1. Nous avons immédiatement activé le mécanisme d’intervention consulaire d’urgence et mis en place des équipes en service 24 heures sur 24.
  2. Une représentation diplomatique a été faite auprès de l’ambassade de la République centrafricaine en Chine.
  3. Notre ambassadeur en République centrafricaine a évoqué l’incident avec la partie centrafricaine, l’exhortant à agir.
  4. Un groupe de travail de l’ambassade s’est précipité sur le site pour coordonner la réponse à l’attaque. 

L’ensemble de la République centrafricaine, à l’exception de sa capitale Bangui, est classé rouge (c’est-à-dire extrêmement élevé) en termes de risques sécuritaires, souligne le communiqué.

Au cours des derniers mois, précise la même source, le ministère des affaires étrangères chinois a émis plusieurs alertes de sécurité et a exhorté les ressortissants et les entreprises chinoises à quitter les zones à haut risque le plus rapidement possible et à se mettre en sécurité.

«Une fois de plus, nous demandons instamment à nos compatriotes chinois qui se trouvent actuellement à l’étranger de se tenir informés des dernières alertes de sécurité du ministère des affaires étrangères, de prendre ces alertes très au sérieux et de cesser de se rendre dans les zones à risque. Ceux qui s’y trouvent déjà doivent partir immédiatement» a mis en garde le communiqué de la diplomatie chinoise.

Un sabotage occidental, ou une pression russe ?

Au moins un responsable local a accusé le groupe rebelle C.P.C d’être à l’origine de ces meurtres, qui se sont produits tôt dimanche, lorsque des assaillants masqués ont attaqué un site minier exploité par une société chinoise.

Toutefois, le New York Times affirme que la Coalition des patriotes pour le changement, ou C.P.C., une alliance de groupes rebelles qui tentent de chasser le président pro-Kremlin, Faustin-Archange Touadéra, a nié toute implication et a plutôt blâmé Wagner, la force de combat fondée par un oligarque proche du président russe Vladimir Poutine, qui se bat également en Ukraine.

Le célèbre journal américain rapporte les déclarations de deux responsables occidentaux basés à Bangui qui affirment que «si les meurtres pouvaient avoir été perpétrés par des rebelles, il était également probable que des agents de Wagner en soient à l’origine».

Les mercenaires russes opèrent depuis 2018 en République centrafricaine, l’un des pays les plus pauvres du monde malgré ses vastes réserves d’or et de diamants, qui est en proie à un conflit interne amer depuis 2013. Les agents de Wagner ont aidé l’armée centrafricaine à reprendre le contrôle de la majeure partie du pays, non sans abus contre les civiles.

Le New York Times affirme que les responsables occidentaux suscités, se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à donner des interviews. Ils ont déclaré que les agents du groupe Wagner avaient ramené les corps des neuf ressortissants chinois à Bangui. Les neuf hommes ont été abattus à bout portant, ce qui, selon les responsables, ne correspond pas aux méthodes employées par les groupes rebelles.

Les sources du journal américain ont défendu les rebelles centrafricains : «Le C.P.C. avait enlevé au moins un ressortissant chinois pour obtenir de l’argent au cours de l’année écoulée. Ils demandent des rançons et le gouvernement chinois paie. Mais ils ne tuent pas.»

La France pointée aussi du doigt

Par ailleurs, le vice-président de l’assemblée nationale de la République centrafricaine, Evariste Ngamana, a accusé des «mercenaires étrangers» affiliés à des puissances qui «pendant des siècles ont exercé la violence dans notre pays» d’être à l’origine de l’assassinat. L’homme politique faisait référence à la France, l’ancienne puissance coloniale qui, jusqu’à l’année dernière, avait des troupes positionnées en République centrafricaine. Lesquels troupes ont été chassés par les russes de Wagner.

La Somalie déclare l’état de famine

Après plusieurs mois de mise en garde, la Somalie est officiellement installée dans la famine. Plus de la moitié de la population a besoin d’une aide humanitaire et 28% du cheptel est menacé de mort.

Le président de la Somalie, Hassan Sheikh Mohamoud, a déclaré l’état de famine dans le pays en raison de la sécheresse catastrophique qui, selon les Nations unies, a mis sept millions de Somaliens en danger en raison du manque de nourriture.

Le président a donné l’alerte vendredi dernier lors d’un discours dans une mosquée de la capitale, Mogadiscio.

«Nous sommes en proie à la famine», a déclaré le président à la population, dans une apparition dans laquelle il a appelé à une réponse d’urgence internationale et à la coopération de la population pour éviter de répéter le scénario dévastateur de 2011, lorsque plus de 250 000 personnes sont mortes de faim à travers le pays, la plupart étant des enfants.

Aujourd’hui, le pays est confronté à sa pire sécheresse depuis 40 ans. Selon les propres chiffres du gouvernement somalien, la sécheresse a touché plus de 15 millions de têtes de bétail, soit 28 % du total du pays, et tué plus de deux millions d’autres animaux.

Près de la moitié de la population (près de huit millions de personnes) a déjà besoin d’une aide humanitaire, et près d’un million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer à la recherche d’eau, de nourriture ou de pâturages, y compris des groupes minoritaires.

La population infantile est la première victime de cette famine : un million et demi de personnes souffrent de «malnutrition aiguë», et un enfant sur huit meurt dans le pays avant son cinquième anniversaire, selon l’ONU.

La malnutrition liée à la sécheresse a tué plus de 500 enfants depuis janvier de cette année.

[Webinaire] Port de Dakhla Atlantique: Un levier d’intégration régionale en puissance

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Deux ministres d’Afrique subsaharienne participeront ce jeudi à un webinaire organisé par la Chambre Africaine de Commerce et des Services (CACS) en partenariat avec la Chambre de Commerce Suisse au Maroc, Le Centre Régional d’Investissement de Dakhla, et la Région Dakhla-Oued Eddahab.

La Chambre Africaine de Commerce et des Services (CACS) créée en 2021 à Dakhla, se veut être une plateforme de création de valeur dont l’objectif est de faciliter l’implantation des entreprises du continent, notamment celles de la sous- région ouest-africaine, et de fertiliser leurs intérêts dans le terreau exceptionnellement fécond du Royaume notamment celui des Provinces du sud.

Dans le cadre de sa mission de promotion de la coopération économique sud-sud, la CACS organise un débat en webinaire animé par Laurent Bresson, président de la commission Logistique et Industrie de la Chambre. Des invités de marque enrichiront cette rencontre, notamment Mme Sanae El Amrani, Directrice des Ports et du Domaine Public Maritime, Mme Fatima Goukouni Weddeye, Ministre des Transports et de la Sécurité Routière du Tchad et de M. Kokou Edem Tengu, Ministre de l’Economie Maritime, de la Pêche et de la Protection Côtière du Togo.

Lien de la diffusion : https://lnkd.in/ekxjRc2V

«En effet, dans une période, inédite, caractérisée par une pandémie de Covid 19, de défis
multidimensionnels, d’opérationnalisation de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF)… Les ports du continent, en général, et celui de Dakhla, en particulier, seraient de véritables catalyseurs de développement et d’intégration régionale
.» souligne le communiqué de la CACS.

Participeront également à cet échange, M. Christophe De Figueiredo, président de la Chambre de commerce suisse au Maroc ainsi que M. Philippe-Edern Klein, Vice-président de la CACS.

Younes Sekkouri chef de file d’un «Manifeste politique» nord africain de l’emploi

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Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique est l’hôte d’une conférence régionale sur « le futur de l’emploi et le rôle de l’entrepreneuriat et des TPME » en Afrique du Nord. Ministres égyptiens, marocains et tunisiens, experts nationaux et internationaux et ambassadeurs se réunissent durant deux jours, le 7 et 8 juin, à Rabat pour analyser les changements structurels du marché du travail en Afrique du Nord, accélérés ces derniers temps par la révolution numérique et la pandémie de Covid-19.

Initié par Younes Sekkouri et en partenariat avec le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), une conférence régionale de grande envergure a démarré ce mardi 7 juin à Rabat. La conférence, à laquelle participent plusieurs experts et ministres de l’Égypte, du Maroc et de la Tunisie a pour thématique: « Le futur de l’emploi et le rôle de l’entrepreneuriat et des TPME ». Dans un contexte international de crise et après deux années de pandémie, l’employabilité et l’autonomisation des jeunes et la relance des activités des petites entreprises sont au coeur des préoccupation des gouvernements et des politiques publiques aussi bien pour les économies émergentes que les économies matures.

Le coup d’envoi des travaux de la conférence a été fait ce matin par une plénière conduite par Younes Sekkouri, Ministre de l’Inclusion économique, des Petites entreprises, de l’Emploi et des Compétences, Nadia Fettah Alaoui, Ministre de l’Économie et des Finances et Achraf Tarsim, Représentant Résident Maroc (BAD).

Plusieurs invités de marques ont répondu présents à cette rencontre :

  • Myriam Dossou-D’Almeida, Ministère du développement local, de la jeunesse et de l’emploi, Togo,
  • Dr Nivine Gamea, Ministre du Commerce et de l’Industrie et directeur exécutif de l’Agence des micro, petites et moyennes entreprises (MSMEDA), Égypte,
  • Dr Rania El Mashaat, Ministre de la Coopération Internationale, Égypte,
  • Toyin Adeniji, Directrice exécutive Micro-entreprises, Bank of Industry, Nigeria,
  • Férihane Korbi Boussofara, Directrice générale de l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), Tunisie,
  • Tarek Shash, Directeur exécutif adjoint, Agence pour les micro, petites et moyennes entreprises (MSMEDA), Égypte,
  • Anouar Gaddour, Membre du bureau exécutif, Union générale tunisienne du travail (UGTT), Tunisie,
  • Salim M. AlMalik, Directeur général de l’Organisation islamique mondiale pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO),
  • Jesper Kammersgaard, Ambassadeur du Danemark, Maroc,
  • Edward A. Cristow, Représentant Résident, Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)

Tous les hauts responsables de l’écosystème de l’inclusion financière marocain ont également pris part à cet événement :

  • Mohamed Dardouri, Wali – Coordinateur de l’Initiative nationale de développement humain (INDH),
  • Mohamed Achiq, Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC),
  • Hicham Zanati Serghini, Directeur général de Tamwilcom,
  • Mohamed Idrissi, Chef de la Division du financement sectoriel et de l’inclusion financière, Direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) du ministère de l’Économie et des Finances (MEF),
  • Ait El Habti Fatima Ezzahra, Chef de division, Plateformes technologiques et clusters, ministère du Commerce et de l’Industrie.

Un « Manifeste politique » à la clé

La conférence aboutira à la signature d’un « Manifeste politique » pour définir les contours des
politiques publiques qui permettront aux trois pays d’Afrique du Nord, le Maroc, l’Égypte et la Tunisie de créer un nombre suffisant d’emplois décents dans les années à venir.

Il s’agit d’une déclaration politique de haut niveau pour la région, décrivant les éléments clés d’une stratégie générale visant à créer des emplois de qualité en facilitant l’émergence d’opportunités entrepreneuriales et en mobilisant les investissements privés pour soutenir l’expansion des TPME. Le document sera rédigé avant la conférence en consultation avec les homologues gouvernementaux et les principaux partenaires au développement.

La préparation de cette conférence et du « Manifeste politique » a été conduite de concert avec
les différents partenaires au développement : l’Agence de coopération internationale allemande
pour le développement (GIZ), l’Agence française de développement (AFD), la Banque mondiale, la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) et l’Organisation internationale du travail (OIT).


Le chef d’État-major des armées françaises a appelé son homologue russe pour parler…«du Sahel»

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Quand les médias s’emballant, les politiques renchérissent et les tension s’exaspèrent, les chefs des armées se manifestent pour ramener tout ce beau monde à la réalité pragmatique. Si le Pentagone s’est empressé ouvertement à reprendre contact avec Moscou après l’ordre de Poutine d’activer son arsenal nucléaire, l’armée française sort de son mutisme et annonce au monde entier que les liens de communication avec Moscou ont été rétabli. Mais cette démarche révèle une surprise, celle de la priorité de l’Etat français dans sa relation avec le régime russe : le Sahel.

Le Chef d’État-major des armée françaises, le général Thierry Burkhard a publié vendredi soir un tweet annonçant un échange téléphonique avec son homologue russe, Valéri Guerassimov.

«Entretien téléphonique ce jour avec mon homologue russe, le général Valéri Guerassimov. Échanges sur la situation au Sahel et en Europe de l’Est, en particulier sur la guerre en Ukraine», a-t-il écrit.

A cette annonce, BFMTV a mis en pause sa propagande anti-russe le temps de commenter les déclarations du Chef des armées françaises.

«Maintenir le dialogue avec la Russie, pour tenter d’arriver à une désescalade en Ukraine, voilà donc la stratégie choisie par les responsables français. Et cette publication sur les réseaux sociaux rappelle que le conflit ukrainien se joue aussi sur le terrain de la communication» ont analysé les journalistes de la chaine française.

«C’est extrêmement important» commente le général Jérôme Pellistrandi, consultant défense de la chaine. Et d’ajouter : «En particulier du côté du chef d’État-major français, pour dire on sait exactement ce que vous faites. Il faut maintenir cette ligne de dialogue pour préparer une baisse éventuelle de la tension

Mais ce qu’ont oublié de mettre en exergue les journalistes et le consultant de BFM est la hiérarchie des priorités clairement affichées par la grande muette. En effet, le général Thierry Burkhard n’a pas fait uniquement savoir qu’il avait accès à Valéri Guérassimov, l’homme le plus important du monde en ce moment, mais que le conflit ukrainien ne passait pas avant les intérêts géostratégiques communs des deux pays.

En citant en premier lieu la situation au Sahel comme premier sujet échangé entre les deux chefs des armées, la France se projète déjà dans l’après «opération militaire spéciale de Poutine en Ukraine».

Thierry Burkhard aurait-il négocié un quelconque deal sur le Sahel contre un éventuel rôle de la France dans la désescalade de la tension? Ou bien serait-il convaincu que la guerre en Ukraine est d’ores et déjà pliée au profit des russes et qu’il se devait de discuter sur la suite des évènements en Ukraine? Ou tout simplement Thierry Burkhard cherche à éviter toute représaille de l’armée russe et du groupe paramilitaire privé qu’il lui est affilié, Wagner, au Sahel et ailleurs ?

La France savait pour l’Ukraine

Les militaires français avaient déjà mis en garde en 2017 contre la reprise des actions de politique de puissance de certains États, notamment la Russie. L’actuel chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, avait déjà annoncé avant sa nomination que les forces armées françaises devaient se préparer au risque de conflits de haute intensité. Avec le recul, force est de constater qu’il avait raison. En effet, le budget de la défense française n’a cessé d’augmenter depuis 2017 sous l’impulsion du président Macron, qui est également le commandant en chef des forces armées en France.

De plus avec l’annonce de fin de l’opération Barkhane, Macron avait fait savoir qu’il envisageait de redéployer ses troupes du Sahel vers la Roumanie.

Le Sahel une contreperformance du président-candidat mais un enjeu géostratégique pour le France

En annonçant sa candidature en pleine crise ukrainienne, Emmanuel Macron semble vouloir surfé sur ce conflit européen pour faire oublier le fiasco de sa posture de «Chef de guerre» annoncée et assumés dès le premier jour de son élection en 2017.

Tous les analyses portent à croire que durant la campagne présidentielle, l’importance du Sahel sera probablement minimisée par l’Elysée. En termes de politique intérieure, alors que Macron entre dans la course à la réélection avant le vote présidentiel d’avril, ses conseillers tentent autant que possible d’éviter ce sujet qui fâche. Pendant ce temps, au niveau international, le président français consacrera sûrement une grande partie de son temps et de son capital politique à aborder les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour l’Europe. Une crise qui allait éclipser naturellement les opérations françaises au Sahel avant que le Chef d’État-major des armées françaises Thierry Burkhard n’en fasse un sujet prioritaire dans ses discussions avec son homologue russe.

Début février, la visite du général Thierry Burkhard, à Abidjan a été comprise comme un indicateur d’une rupture de l’empreinte militaire française dans le golfe de Guinée, en déléguant à la Côte d’Ivoire son rôle dans la région. Sur le plan diplomatique, ceci est également révélé par la volonté du gouvernement français de désengager du Mali et de promouvoir, au même titre que le G5 Sahel, l’Initiative d’Accra, un autre cadre régional lancé par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo en 2017.

Mais avec le tournant que prend la crise ukrainien et les sanctions sévères imposées par les pays occidentaux contre le régime de Vladimir Poutine, le schéma au Sahel se complique et pourrait se transformer en terrains de représailles de la Russie. Poussée dans ses retranchements, Moscou pourrait concentrer son énergie et ses moyens aussi bien vers l’Asie, au Moyen-Orient qu’en Afrique pour trouver des débouchés militaires et économiques et contrer l’isolement que l’administration américaine s’active à lui faire subir.

Les casques bleus marocains «MORBATT» au chevet d’orphelins en Centrafrique

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Vendredi dernier à Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique, des Casques bleus femmes du bataillon marocain «MORBATT» de la MINUSCA ont organisé une action de proximité au profit des enfants de l’orphelinat «MAMA TONGOLO» de la ville. Le temps d’une journée d’activités ludiques, les femmes du «MORBATT» ont offert le sourire aux orphelins et enfants abandonnés victimes de la guerre civile qui ronge le pays.

Dès le matin du vendredi 4 février 2022, une équipe de Casques bleus marocains, basée à Bangassou en Centrafrique et constituée exclusivement de soldats femmes, s’est rendue à l’orphelinat «MAMA TONGOLO» de la ville pour une action humanitaire.

A leur arrivée, c’est l’effervescence dans l’orphelinat. Les femmes du «MORBATT» se sont personnellement investies pour réussir cette action. Elles ont préparé une petite réception puis elles ont animé une série d’activités ludiques avant de distribuer des cadeaux. Une ambiance chaleureuse et familiale qui a apporté douceur, joie et sourires aux jeunes orphelins et enfants abandonnés que compte l’orphelinat.

«Mama Tongolo» accueille plus de 300 orphelins, victimes de la guerre et de la violence d’un pays en guerre civile depuis 2013. Plusieurs de ces enfants ne savent pas où sont leurs parents, s’ils sont vivants ou morts, s’ils se cachent dans la brousse ou s’ils se sont réfugiés dans des villages loins des affrontements.

Cette action du bataillon marocain «MORBATT» s’inscrit dans le cadre de la UN-CIMIC, une fonction militaire dans le cadre des missions intégrées de l’ONU, qui facilite l’interface entre les composantes militaires et civiles d’une mission, ainsi qu’avec les intervenants humanitaires et du développement dans la zone de la mission, afin d’appuyer les objectifs de la mission de l’ONU.

Les activités CIMIC sont souvent à l’initiative des contingents de la mission et vise à ce que le travail de ce contingent soit mieux accepté et compris par la population. Elle appuie donc le processus de paix dans son ensemble et non les seuls objectifs de la chaîne de commandement militaire.

Le rôle actif du Maroc pour la consolidation de la paix en Centrafrique salué par le Conseil de Sécurité

Cette action humanitaire organisée par nos Casques bleus n’est la première du genre. Plusieurs activités de proximité sont organisées annuellement au profit des populations centrafricaines. Un dynamisme qui a d’ailleurs été salué par le Conseil de Sécurité de l’ONU, en novembre 2021.

Il convient de rappeler que le Royaume du Maroc contribue aux efforts de Nations Unies en République centrafricaine depuis décembre 2013, notamment à travers un premier contingent fort de 250 hommes qui était déployé comme Unité de Garde au sein du Bureau Intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République Centrafricaine (BINUCA). Aujourd’hui, ils sont plus de 750 casques bleus à servir la cause de la paix de l’ONU par l’entremise de la MINUSCA. 

Urgent. Le Maroc arrache sa réélection au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine

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Et de deux pour le Royaume ! Le Maroc a été élu ce jeudi 3 février 2022 pour un nouveau mandat de trois ans au Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine. C’est le deuxième du genre depuis le retour du pays au sein de l’union africaine le 30 janvier 2017. Une élection importante en raison de l’hégémonie historique qu’exerçait l’Algérie sur le CPS en connivence avec l’Afrique du Sud mais également en raison de la montée des tensions armées en Ethiopie, Centrafrique et le Sahel. Il est à noter que la Tunisie, le Burundi et le Djibouti ont également été élus.

C’est la responsable de communication du Ministère des Affaires Etrangères du Royaume, Najlae Benmbarek, qui a donné l’alerte sur son compte Twitter. « Addis : élection du Maroc au Conseil de Paix et Sécurité pour un mandat de 3 ans» a-t-elle écrit.

C’est au deuxième jour des travaux de la 40ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union Africaine, que s’est tenue ce jeudi 3 février 2022 l’élection des 15 membres du Conseil de Paix et de Sécurité.

Le Maroc, représenté par une délégation conduite par Nasser Bourita, a recueilli deux tiers des voix exprimées. Un vote qui a permis la reconduction de son mandat au sein du CPS pour trois autres années. Le précédent mandat a été gagné le 28 janvier 2018, une année après le retour du Maroc à l’UA.

Le CPS, un organe de gouvernance important

Maroc Diplomatique rappelle dans un article paru ce jeudi matin, que le CPS est l’un des organes de gouvernance qui a le pouvoir de suspendre l’adhésion d’un membre du l’Union. Une allusion faite à la présence imposée par l’Algérie, des séparatistes du Polisario en tant qu’affilié à l’organisation africaine. Une présence que le journal qualifie de «fausse note qui doit être corrigée».

Maroc Diplomatique précise par ailleurs que la Libye avait annoncé en décembre son soutien à la candidature du Royaume tout en décidant de retirer la sienne. Une annonce qui n’a pas fait plaisir à la Tunisie poussée par l’Algérie à se présenter au CPS.

Le Burundi et la Tunisie élus pour la première fois

Le Burundi a été élu pour la première fois ce jeudi en tant que membre du Conseil de Paix et de Sécurité pour un mandat de deux ans. L’information rapportée par l’ambassade du pays à Addis-Abeba précise que cette élection reste sou réserve de la ratification par le Conférence des Chefs d’État.

La Tunisie qui avait officiellement annoncé sa candidature en novembre 2021, a également été élue. Le ministère des Affaires étrangères tunisien a souligné dans un communiqué annonçant le résultat du suffrage que l’élection de la Tunisie comme membre de cette importante instance africaine est «une nouvelle preuve du respect dont jouit le pays sur le plan régional et international et une nouvelle preuve de confiance en sa capacité à contribuer efficacement à l’établissement de la paix et de la sécurité internationales, en particulier sur le continent africain ».

Un autre pays a également annoncé son élection au CPS, il s’agit du Djibouti qui est reconduit pour un deuxième mandat de 3 ans. C’est le Chef de la diplomatie du pays, Mahmoud Ali Youssouf qui l’a annoncé sur son compte Twitter.

«Notre pays vient d’être élu au conseil de paix et de sécurité pour un mandat de 3ans : reconnaissance africaine du rôle de Djibouti pour la paix . Merci à tous les pays qui ont voté pour Djibouti» a-t-il écrit.

Burkina Faso : Le sentiment pro-russe gagne du terrain après le coup d’État

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«Non, nous ne voulons plus de la France. Nous voulons être défendus par la Russie» ont scandé des manifestants dans les rues non pas du Mali, mais bel et bien du Burkina Faso théâtre d’un coup d’État militaire survenu ce lundi 24 janvier 2022. Le sentiment pro-russe en Afrique centrale et de l’Ouest est entrain de prendre de l’ampleur au détriment de la France, qui paie le prix fort de son échec à contenir le terrorisme au Sahel.

Au lendemain du coup d’Etat qui a renversé le président Roch Kaboré, plusieurs manifestants fêtant l’événement ont investi les rues de Ouagadougou. Des foules en liesses ont brûlé des drapeaux français et ont brandi le drapeau russe.

«Non, nous ne voulons plus de la France», scandait ces manifestants. «Nous sommes ici parce que nous voulons la défense de la Russie. La France n’a rien fait pour nous permette de réussir.»

Selon les analystes, ces derniers mois, le sentiment anti-français s’est accru et le pays a pivoté vers la Russie.

La russophile, porteuse d’un sentiment anti-impérialiste, gagne le monde entier, de l’intelligentsia allemande et française jusqu’aux républicains américains. Le phénomème est entrain se répandre en Afrique de l’Ouest sur fond de fiasco de la France au Sahel.

Sur les traces de l’américain Blackwater est né le fameux Groupe Wagner, formé au début des années 2010 autour d’ex-militaires russes à la retraite. Le groupe s’est aguerri dans le Donbass en Ukraine et surtout durant la guerre meurtrière en Syrie. Le conflit libyen va lui ouvrir un nouveau marché puisqu’il vendra ses services cou sur coup en Centrafrique et aux putschistes au Mali, où ils ont pris possession d’une base militaire à Tombouctou qui avait été libérée par les troupes françaises en décembre. Aujourd’hui ils offrent leurs services à la junte militaire du Burkina Faso.

Avec des détachements allant de quelques centaines à 1000 ou 1500 hommes, officiellement non lié au Kremlin, ce groupe paramilitaire est en fait financé par le milliardaire Evgueni Prigojine, un ami proche de Vladimir Poutine, rapporte l’AFP. 

Amnistie internationale et Human Rights Watch ont écrit que le Groupe Wagner s’est rendu coupable de violences contre des civils et de pillages des ressources minières, notamment en Centrafrique.

Au Mali et au Burkina, une nouvelle croyance s’installe aussi bien auprès des nouveaux dirigeants putschistes que de la population, celle de la Russie, pays sauveur des griffes du colonisateur français et du terrorisme.

Stratfor : Les sanctions de la CEDEAO contre le Mali risquent de renforcer sa dépendance à l’égard de la Russie

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La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, a décidé dimanche 9 janvier, d’imposer des sanctions sévères à l’encontre du Mali. Un acte inattendu qui intervient 10 jours après l’annonce des autorités maliennes de transition de la mise en place d’un nouveau calendrier électoral qui repousse l’organisation des élections à décembre 2025 au lieu de février 2022 comme initialement prévu. Cependant le fond de crise est essentiellement sécuritaire et géostratégique. La tension a émergé après l’annonce du retrait de l’armée française du Sahel ayant perdu tout contrôle sur la région. Un vide immédiatement remplacé par les mercenaires russes de Wagner qui assurent désormais la sécurité de la junte militaire malienne. Dans son «snapshot» du 10 janvier, la société d’intelligence économique et de renseignement, Stratfor, analyse les risques de l’opération d’asphyxie du Mali. Le rapport estime que les sanctions de la CEDEAO réduiraient davantage l’influence française au profit d’une influence russe. Du pain béni pour Moscou qui pourrait jouer la carte de la promotion d’une stabilité accrue indépendamment d’une transition démocratique du Mali.

Lundi 10 janvier, les autorités de transition maliennes étaient encore sous le choc de la décision surprise annoncée dimanche par les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, de fermer leurs frontières, de rompre leurs relations diplomatiques, d’imposer des sanctions économiques sévères, de suspendre les transactions financières non essentielles et de geler des avoirs de l’Etat malien dans les banques commerciales de l’organisation panafricaine.

Un porte-parole du président malien par intérim a déclaré que ces sanctions étaient illégales et illégitimes et que le report des élections était dû à la violence de l’insurrection islamiste. Et qu’en réponse, le Mali fermerait ses frontières terrestres avec les États voisins de la CEDEAO (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger et Sénégal).

De leur part, les responsables de la CEDEAO ont déclaré qu’ils ne lèveraient pas les sanctions à moins que les responsables maliens ne proposent un calendrier électoral acceptable.

Il s’agit de la deuxième vague de sanctions contre le Mali par la CEDEAO depuis le coup d’État de 2020. Elle avait suspendu l’adhésion du pays, gelé les actifs de l’autorité de transition, imposé des interdictions de voyager, fermé les frontières et interrompu les flux financiers vers le pays. Les importations du Mali en provenance de ses deux principaux partenaires commerciaux, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, ont fortement diminué à la suite de ces mesures, entraînant des pénuries de carburant et de médicaments dans le pays.

Les principales importations du Mali sont les produits pétroliers raffinés, le coton et les médicaments conditionnés.

La nouvelle décision de la CEDEAO a été soutenue par les États-unis qui dans un communiqué publié moins de 24h plus tard «saluent les actions [l’organisation] pour défendre la démocratie et la stabilité au Mali à la suite de son Sommet extraordinaire du 9 janvier 2022».

Le «statement» du département d’Etat américain était clair et sans ambiguïté au sujet de la situation au Mali et la présence des militaires du groupe russe Wagner.

«Nous partageons la profonde déception de la CEDEAO face au manque d’action ou de progrès du gouvernement de transition du Mali dans l’organisation d’élections, comme il s’était engagé à le faire après le coup d’État d’août 2020. Nous soutenons la décision de la CEDEAO d’imposer des sanctions économiques et financières supplémentaires pour inciter le gouvernement de transition à tenir sa promesse au peuple malien de ramener son pays à la démocratie», déclare Ned Price porte-parole du département d’Etat.

Et d’alerter : «Nous nous faisons également l’écho des préoccupations de la CEDEAO quant à l’impact déstabilisant probable des forces du groupe Wagner soutenues par la Russie au Mali. Comme indiqué dans la déclaration du Département du 15 décembre 2021, ces forces n’apporteront pas la paix au Mali et détourneront des ressources de la lutte contre le terrorisme menée par les forces armées maliennes

Stratfor : l’isolement du Mali est profitable à la Russie

Quelques semaines après le retrait de la France de sa dernière base militaire au Mali, située à Tombouctou, un porte-parole militaire malien a confirmé la présence de troupes russes le 6 janvier. Les responsables n’ont pas donné de détails sur le nombre de forces de sécurité russes présentes sur la base de Tombouctou, mais ont déclaré qu’elles participaient à la formation sur place des équipements militaires russes récemment acquis. Cette présence militaire au Mali en plus de celle en Centre d’Afrique, est en passe de reconfigurer les équilibres géostratégiques au Sahel. Surtout avec une junte militaire aux abois.

«Les sanctions de la CEDEAO vont exacerber l’isolement du Mali vis-à-vis des États de la région et de la France, alors que les troupes françaises sont en train de se retirer du pays et que des troupes russes ont été récemment déployées à Tombouctou», écrit la société d’intelligence économique et de renseignement Stratfor dans un snapshot en date du 11 janvier 2022.

«L’isolement régional résultant des sanctions accélérera le passage du Mali d’une dépendance à l’égard de la France à une dépendance à l’égard de la Russie en matière de soutien militaire et de sécurité, car Moscou n’a pas les mêmes attentes en matière d’élections et de gouvernance démocratique que la CEDEAO ou Paris», analyse Stratfor.

La rupture du Mali avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) va probablement renforcer sa dépendance à l’égard de la Russie, ce qui réduira encore la probabilité d’élections démocratiques imminentes, augmentera les difficultés économiques et posera des risques pour les opérations antiterroristes en cours dans le pays.

Stratfor, 11 janvier 2022

Au Mali, souligne Startfor, la détresse économique supplémentaire provoquée par les sanctions de la CEDEAO aggravera le mécontentement populaire à l’égard du maintien de l’autorité de transition au-delà de son mandat initial, ce qui entraînera probablement une diminution des importations et des pénuries de produits de base.

N’étant plus contraint par les partenariats avec les démocraties régionales ou la France, le président malien Assimi Goita – qui s’est emparé du pouvoir pour la deuxième fois lors d’un coup d’État en mai 2021 – sera peu enclin à ne pas répondre aux troubles par des mesures de sécurité.

«Le recul politique et économique augmentera probablement aussi les risques pour les opérations antiterroristes au Mali. Si la présence militaire russe s’étend pour inclure l’introduction de groupes paramilitaires russes comme Wagner, et si ces groupes déploient une force aveugle contre les civils (ce que Wagner a la réputation de faire dans des pays comme la République centrafricaine), cela pourrait favoriser le recrutement de militants et saper les missions anti-insurrectionnelles existantes au Mali et dans l’ensemble de la région». écrit Stratfor.

L’influence russe visera très probablement à promouvoir une stabilité accrue indépendamment d’une transition démocratique, bien que les contraintes de capacité et les menaces d’insurrection de longue date empêcheront probablement le succès.

Stratfor, 11 janvier 2022

Aux Nations Unies, la Russie décrie les ingérences étrangères au Mali

Mardi 11 janvier, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, El-Ghassim Wane a présenté devant le Conseil de sécurité le rapport trimestriel du Secrétaire général sur la situation au Mali. Seule la Russie a condamné les sanctions de la CEDEAO, décriant des ingérences étrangères excessives « qui ne font que compliquer la situation ».

En effet, la Chine a invité les deux parties à trouver un terrain d’entente et les trois pays africains membres du Conseil -les A3 (Ghana, Gabon et Kenya)- ont exhorté le Conseil de sécurité à accueillir favorablement le communiqué final du Sommet de la CEDEAO et à appuyer les sanctions prises.

De leurs parts, la France, l’Albanie et les États-Unis ont fustigé la présence des forces russes sur le sol malien y voyant même une menace pour la MINUSMA et le peuple malien.

La France a en effet déploré le fait que les autorités de transition utilisent des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces nationales et les services publics au bénéfice du peuple malien.  Le représentant français a fermement condamné le déploiement sur le territoire malien de mercenaires du groupe Wagner, assurant qu’ils sont « connus pour menacer les civils, violer le droit international et la souveraineté des États ».  

La terre malienne mérite mieux qu’être un terrain de règlements de comptes politiques et d’affrontement des puissances mondiales

Mme ADAM DICKO,  (AJCAD)- Conseil de Sécurité 11/01/2022

Le gouvernement malien a confirmé pour la première fois la présence de troupes russes dans le pays le 25 décembre, mais le 6 janvier a marqué la première confirmation de la présence de ces troupes à Tombouctou. Des paramilitaires déployés par Wagner qui selon un rapport daté du e 27 octobre 2021 par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ont commis des abus en République centrafricaine, notamment les détentions arbitraires, la torture, les disparitions, les exécutions sommaires et les violences sexuelles.

https://twitter.com/UN_MINUSMA/status/1480894491007537154

Double jeu de l’Algérie

Alger par le biais de son président a publié un communiqué très ambiguë sur la situation malienne. Une ambiguïté qui semble être résultat d’une pression de l’Élysée qui s’est précipité à communiquer sur une «triple pression» de la France, les Etats-unis et l’Algérie sur la junte.

https://twitter.com/JTAtv5monde/status/1480999778611826690

Quand on lit le communiqué de Tebboune il n’en est absolument rien. L’Algérie propose sa médiation, qualifie les sanctions de la CEDEAO de porter des «risques graves et d’épreuve» pour le pays et exprime son «attachement indéfectible de l’Algérie à la souveraineté, à l’unité et l’intégrité territoriale de la République du Mali».

«Le Président de la République a réitéré l’attachement indéfectible de l’Algérie à la souveraineté, à l’unité et l’intégrité territoriale de la République du Mali, et a encouragé les dirigeants de la transition à l’adoption d’une attitude responsable et constructive», poursuit le communiqué de Tebboune.

«Devant les risques graves et les épreuves que portent en elle la panoplie de sanctions massives annoncées par le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO ce 9 janvier à Accra, ainsi que les contre-mesures annoncées par le gouvernement de la République du Mali, l’Algérie appelle toutes les parties à la retenue et au réengagement dans le dialogue en vue d’éviter à la région un engrenage de la tension et une exacerbation de la crise», précise la même source.

Pour comprendre la position de l’Algérie il faut regarder de plus prés sa longe relation ainsi que son son principal parti politique, le FLN, avec la Russie, qui remonte à l’époque soviétique.

Les bonnes relations entre les deux pays se traduisent notamment par la livraison à l’Algérie d’équipements militaires russes dans un contexte de tension entre Alger et Rabat. A la fin des années 1970, 90% du matériel militaire algérien était d’origine russe. Les relations algéro-soviétiques vont au-delà des livraisons d’armes. Moscou contribue au développement du secteur minier en Algérie et ouvre ses centres de formation et ses universités aux jeunes diplômés algériens. De nombreux cadres, ingénieurs et officiers de la jeune république algérienne bénéficient de la formation soviétique, qui s’accompagne de rapprochements matrimoniaux (mariages mixtes) et culturels (apprentissage des langues).

Si l’influence russe est peu palpable sur des secteurs comme l’énergie, et plus précisément du géant pétrolier Sonatrach fondé en 1963, sa présidence est régulièrement confiée à des ingénieurs formés aux Etats-Unis (Chakib Khelil, notamment), les cadres formés en Russie sont en revanche bien représentés dans l’état-major de l’armée. L’actuel chef d’état-major, Saïd Chengriha, a été formé à l’académie russe de Vorochilov dans les années 1970. Son prédécesseur, Ahmed Gaïd Salah (décédé fin 2019), homme fort du pouvoir algérien après les premiers mois du soulèvement populaire (Hirak) et artisan de l’éviction d’Abdelaziz Bouteflika, a également été formé en Union soviétique. De tous les centres du pouvoir algérien, l’armée – qui reste le premier d’entre eux – semble être celui où l’influence russe dure le plus longtemps.

Comme mentionné ci-dessus, l’Algérie est un client précieux de l’industrie militaire russe. Après l’Inde (25% des exportations russes) et la Chine (16%), l’Algérie est le troisième client de Moscou (14%). À elle seule, l’Algérie achète environ la moitié des armes russes exportées vers le continent africain. Avec 67% des importations algériennes, la Russie est de loin le principal fournisseur de l’Algérie.

Les ambitions russes en Afrique centrale et au Sahel et la présence de forces paramilitaires non conventionnelles offrent une opportunité inespérée à l’Algérie pour tirer profit du choc des hyperpuissances dans la région. Surtout que le retour d’expérience de la Libye a démontré comment la Turquie, membre de l’Otan, a mis fin aux ambitions russes mais également au rôle que souhaitait jouer l’Algérie dans le processus de paix libyen.

Mandat d’arrêt international contre l’ex-président tunisien Moncef Marzouki

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Un mandat d’amener international a été émis par la justice tunisienne contre l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, a indiqué, jeudi, un communiqué du bureau de presse du Tribunal de première instance de Tunis, publié par l’agence de presse officielle TAP.

C’est le juge d’instruction en charge du dossier de l’affaire Moncef Marzouki qui a émis un mandat d’arrêt international suite aux déclarations de l’ancien président sur le plateau de France24 se félicitant d’avoir été en cause du report du sommet de la francophonie qui devait se dérouler à Djerba.

Durant cette intervention télévisée, en date du 12 octobre dernier, Moncef Marzouki s’est félicité de la proposition du Conseil permanent de la Francophonie de reporter le XVIIe Sommet de la Francophonie, qui était prévu les 20 et 21 novembre à Djerba, en Tunisie.

«Je suis fier d’avoir œuvré au report du Sommet de la Francophonie», a-t-il dit au journaliste de la chaîne France 24.

Deux jours plus tard, rapporte l’agence de presse tunisienne, le président Kaïs Saïed a demandé, au cours de la réunion du Conseil des ministres, à la ministre de la Justice d’ouvrir une enquête judiciaire contre «ceux qui complotent contre la Tunisie à l’étranger». «La dignité du peuple tunisien est au dessus de toute autre considération», a-t-il dit.

«Celui qui porte atteinte aux intérêts fondamentaux de la Tunisie depuis l’étranger doit être accusé de complot contre la sûreté de l’Etat», a-t-il menacé.

Les avantages accordés aux personnes ayant sollicité des parties étrangères pour porter atteinte aux intérêts du pays seront retirés, a-t-il ajouté.

A ce titre, Kaïs Saïed a annoncé qu’il allait demander le retrait du passeport diplomatique dont bénéficie l’ancien président Moncef Marzouki.

Le 15 octobre, une enquête a été ouverte au sujet des déclarations faites par Moncef Marzouki en France, a indiqué le porte-parole de la Cour d’appel de Tunis, Habib Torkhani.

Moncef Marzouki a été le premier président élu après la «révolution de Jasmin» qui a renversé l’autocrate Zine el Abidine Ben Ali en janvier 2011. Il a dirigé la Tunisie jusqu’en 2014.

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