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Libye : Fièvre diplomatique pour quelle issue ?

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Véritable agitation et ballet diplomatique autour du dossier libyen pour tenter de trouver une issue à une crise qui ne fait que perdurer depuis la chute de Mouammar Kaddafi en 2011. En attendant la conférence de Palerme qui se tiendra à l’initiative de l’Italie lundi et mardi prochains, l’envoyé spécial de l’ONU, Ghassan Salamé a parlé jeudi devant le Conseil de sécurité d’une conférence nationale suivie d’élections en principe au printemps 2019, enterrant au passage le calendrier électoral avancé par le président français pour le 10 décembre prochain. D’ailleurs, la rivalité entre Paris et Rome sur ce dossier s’étale au grand jour. Ce qui explique que jusqu’à ce vendredi, la France n’a pas confirmé sa participation à la conférence de Palerme. Pour sa part, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj, a appelé les partenaires de son pays à parler lors de la prochaine conférence d’une seule voix avec une vision commune pour aider la Libye à sortir de son bourbier.

Le maréchal Khalifa Haftar, chef autoproclamé de l’armée nationale libyenne, l’armée de l’Est basée à Al-Rahma, près de Benghazi, s’est rendu le mercredi 8 novembre à Moscou accompagné d’une délégation d’officiers supérieurs. Au cours de sa visite, Haftar a rencontré le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, avec lequel il a abordé d’importantes questions de sécurité, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que sur la lutte contre le terrorisme international et les moyens de résoudre la crise libyenne.

Cette visite fait suite à celle d’une délégation des forces armées libyennes auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba, où elle s’est entretenue avec le commissaire pour la paix et la sécurité, Ismail Chergui et au cours de laquelle la vision future du commandement général de l’armée a été abordée. Haftar a déjà affirmé son rôle de chef suprême de l’armée lors des réunions au Caire avec les responsables de la région occidentale et plusieurs acteurs tentent de comprendre la manière dont l’armée peut répondre à l’autorité politique à l’avenir. Le momentum est aussi peu probable surtout que le gouvernement Fayez al-Serraj semble avoir compté le nombre d’heures en raison des accords conclus entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État composant le parlement libyen.$

Sur le terrain, l’armée libyenne est toujours engagée dans la lutte contre le terrorisme dans la ville de Derna, alors que les opérations de sécurisation dans la région du sud, véritable champ de bataille régional, se poursuivent. Et en dépit de plusieurs rumeurs, la participation du maréchal à la conférence sur la Libye qui se tiendra dans la ville italienne de Palerme les 12 et 13 novembre semble être confirmée.

Il convient aussi de rappeler que l’armée nationale libyenne a récemment arrêté le dirigeant égyptien d’Al-Qaïda, Hicham al-Achmawi qui aurait fourni de nombreuses informations sur les cellules terroristes en Libye et sur leurs moyens de financement. Ces informations auraient été partagées avec le gouvernement et les principaux alliés de l’armée, Moscou et le Caire.

En visite à Rabat la semaine écoulée, l’envoyé spécial des Nations Unies en Libye, Ghassan Salamé, a tenu à rappeler le rôle du Maroc dans le soutien d’une solution inter-libyenne sous l’égide de l’ONU pour parvenir à un règlement définitif de la crise que connaît ce pays maghrébin.

La visite de Salamé visite au Maroc, où il a rencontré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’inscrit précisément dans le cadre des consultation avec le royaume sur « la manière de tirer profit des étapes à venir au service de la stabilité de la Libye.»

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