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Lavrov bientôt au Maroc sur fond de tensions au Moyen-Orient et au Sahara

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L’annonce de la visite prochaine de Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, au Maroc revêt une signification profonde dans le contexte géopolitique actuel marqué par des turbulences à l’échelle mondiale. Les implications de cette démarche diplomatique vont bien au-delà des préparatifs du 6ème Forum de coopération Russo-arabe à Marrakech. Car elle s’inscrit après trois évènements majeurs, la guerre à Gaza, la mort d’un civil marocain des suites de projectiles lancée depuis la zone tampon entre le Maroc et la Mauritanie et l’amendement russe au projet américain renouvelant le mandat de la Minurso.

Alors que les feux de la guerre en Ukraine continuent de brûler, exacerbant les tensions entre Moscou et l’Occident, et que les craintes d’un embrasement au Moyen-Orient, notamment avec la brutalité sans précédent de l’armée israélienne à Gaza, se font sentir, le Chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov projette une visite au Maroc dans les prochaines semaines, probabelement avant fin novembre.

L’information de ce projet de déplacement a été révélé par Maghreb Intelligence citant des sources diplmatiques à Moscou.

«Sergueï Lavrov se rendra au Maroc à la rencontre de plusieurs responsables du Royaume et notamment son homologue Nasser Bourita», écrit Maghreb Intelligence.

D’après les informations fournies, l’essentiel de la mission de Lavrov au Maroc viserait à mettre en place les préparatifs de la 6ème session du Forum de coopération entre la Russie et les pays arabes, prévu pour décembre à Marrakech, suite à une sollicitation de la Russie.

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Toutefois, rapporte la même source cette rencontre est d’une grande importance pour la Russie ainsi que pour les nations arabes qui cherchent le moyen le plus approprié pour établir un mécanisme de coopération efficace.

La dimension de ce forum, que Moscou semble vouloir positionner comme un événement indispensable, traduit une volonté de consolider un mécanisme de coopération efficace avec les pays arabes, dans un moment où la recherche de nouveaux alliés et de marchés alternatifs devient impérative pour la Russie, face aux sanctions occidentales.

L’occasion de se parler franchement et d’aborder les sujets qui fâchent

Si l’on croit les sources de Maghreb Intelligence, le Maroc semble prêt à accélérer les préparatifs pour accueillir dignement le diplomate russe, témoignant de l’importance qu’il accorde aux relations russo-marocaines et, plus largement, aux partenariats avec les puissances mondiales.

L’absence de dates précises pour cette visite suggère des enjeux de haute importance qui nécessitent une préparation minutieuse, aussi bien dans les coulisses diplomatiques que sur la scène publique.

Le Maroc, par cette politique équilibrée et son rôle modérateur aussi bien au niveau du continent africain qu’auprès des pays arabes, s’impose comme une étape clé pour la Russie dans sa stratégie de renforcement des alliances au-delà de son bloc traditionnel.

Toutefois, il existe un frein à une relation pleine et appaisée entre Rabat et Moscou : le Sahara.

Comme l’a explicitement définie le Roi Mohammed VI, «le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international, et l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats que le Royaume établit».

Sergueï Lavrov devrait convaincre Nasser Bourita d’absence de mauvaises intentions dans les amendements proposés au rapport américain sur le renouvellement du mandat de la MINURSO. Ces amendements demandaient, entre autres, l’ajout d’un nouveau libellé soulignant « la nécessité de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum ».

Ce geste d’inimitié diplomatique s’est avéré inutile, car le projet de l’initiative marocaine bénéficie déjà du soutien de plus de 100 pays à travers le monde. Parallèlement, environ 30 États et organisations régionales ont inauguré des consulats généraux dans les villes de Laâyoune et Dakhla, réaffirmant ainsi leur soutien total à la souveraineté marocaine sur le Sahara.

De plus, les tirs du Polisario sur la ville de Smara, qui ont coûté la vie à un jeune homme marocain de 23 ans, constituent un incident grave qui pourrait entraîner des conséquences régionales majeures.

Les liens militaires et sécuritaires entre Moscou et Alger, d’une part, et entre Moscou et Téhéran, d’autre part, deux pays qui soutiennent le Polisario, représentent un dilemme pour la Russie dans sa volonté d’approfondir ses relations avec le Maroc. La balle est dans le camp de Poutine.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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