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Le président du Yémen se démarque des saoudiens et appelle à renforcer les liens avec le Maroc

Au moment où c’est le froid qui souffle entre le Maroc et l’Arabie saoudite, les relations sont paradoxalement au beau fixe entre Aden et Rabat. Et alors que le Maroc a rappelé son ambassadeur à Riyadh pour consultations après les prises de positions d’Al-Arabiya, proche du régime saoudien, et gelé la participation du Maroc dans la Coalition armée menée par l’Arabie saoudite, le président yéménite, veut, pour sa part, renforcer les liens avec le Maroc.

Abdrabbo Mansour Hadi, a reçu jeudi, au palais présidentiel à Aden, l’ambassadeur du Yémen à Rabat, Azzedine Al-Asbahi. Il a appelé ce dernier à «renforcer les liens de fraternité qui lient le royaume du Maroc au Yémen dans toutes les situations et toutes les circonstances, sous la conduite de son frère le roi Mohammed VI qui a fait avancer le Maroc à pas sûrs dans la voie du développement. »

Lors de cette audience, l’ambassadeur du Yémen au Maroc a exposé les différentes activités et efforts déployés par sa chancellerie à Rabat afin de renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines. Les deux pays ont une longue histoire commune. Le dernier chef d’Etat reçu par feu Hassan II a été Ali Abdallah Saleh, deux jours avant sa mort. Ils avaient dîné tous les deux mercredi 21 juillet au Palais de Skhirat, le roi décédera le vendredi 23.

Les deux pays entretiennent d’excellentes relations et le Maroc essaie d’apporter son aide et son expertise à son pays frère et ami. Lors de sa visite au Maroc en octobre dernier, Khaled Mohamed Hussein Al-Yamani, ministre yéménite des Affaires étrangères, s'est félicité du soutien important fourni par le Maroc en matière de formation des cadres yéménites supérieurs travaillant dans l'enseignement supérieur et dans d'autres domaines.

La solidarité inconditionnelle du peuple marocain avec ses frères au Yémen est aussi l’une des raisons pour lesquelles Rabat n’a pas voulu suivre aveuglément Riyadh dans ses projets au Yémen. En se portant au secours de la légalité, le Maroc ne pensait pas que le peuple yéménite allait payer le prix fort, même si des Marocains ont participé au début aux opérations. L’un d’eux, jeune pilote, est mort lors d’une mission.

Il est cependant regrettable que dans leurs élans hégémoniques, certains Etats croient qu’ils sont un passage obligé pour ces relations. Le Maroc n’a besoin ni de parrain, ni d’un intermédiaire pour traiter avec les Yéménites.

La réunion d’Aden coïncide avec le rappel à Rabat de l’Ambassadeur du Maroc à Riyadh, Mustapha Mansouri, et l’éclatement de la crise maroco-saoudienne au grand jour. Il est vrai qu’elle couvait depuis 2018.

Al-Arabiya, la voix de ses maîtres

Si les déclarations de Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine ont irrité les dirigeants de l’Arabie Saoudite, leur réponse est venue par des voies détournées. Le choix de la chaîne Al-Arabiya pour attaquer le Maroc n’est que la partie visible de l’iceberg.

Une semaine avant les sorties d’Al-Arabiya, le club de football Al-Hilal a publié sur son site une carte du Maroc tronquée de son Sahara, et pour la seconde fois. Auparavant, plusieurs indices laissaient penser que cela n’allait pas fort entre Rabat et Riyadh, pas seulement au sujet du Yémen, mais aussi du Qatar. Les Marocains n’ont pas oublié que l’Arabie Saoudite leur a tourné le dos lors du vote du Mondial 2026. Cela est une chose, mais changer de fusil d’épaule sans explications laisse perplexe sur le fil conducteur de la politique de l’Arabie Saoudite à l’égard du Maroc.

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