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Arabie saoudite : Vaste mouvement de chaises musicales au plus haut sommet de l’Etat

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A la veille de la visite cruciale en Arabie saoudite du président égyptien, Abdelfattah al-Sissi, et les incidences de ce déplacement sur l’équilibre géopolitique de tout le Moyen-Orient suite à une période de froid entre Ryadh et Le Caire qui a duré plusieurs mois, le Roi Salmane Ben Abdelaziz a procédé, samedi soir, à un vaste mouvement dans les rangs de très hauts responsables civils et militaires.

La principale décision du souverain saoudite est, sans conteste, le limogeage du Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre, le général Saleh Al-Muhaya, remplacé dans la foulée par son adjoint et non moins membre de la famille royale, le Prince Fahd Ben Turki. Ce général trois étoiles est l’homme clé du dispositif militaire saoudien dans la Coalition arabe dans la guerre du Yémen. Homme de terrain et fin stratège, il aura désormais sous ses ordres une armée à lui tout seul, composée de trois brigades blindées, cinq brigades d’infanterie mécanisées, trois brigades légères motorisés, une brigade aéroportée, cinq bataillons d’artillerie indépendantes, en plus d’une flotte baptisée «aviation des forces terrestres royales saoudiennes» qui assure une aéromobilité et un appui aérien rapproché avec sa centaine d’hélicoptères d’attaques et de transport.

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Le Roi Salmane a également nommé le porte-parole de la Coalition arabe au Yémen, le général Ahmed Asiri, comme numéro deux du puissant service saoudien du renseignement qu’il cumulera avec ses fonctions de Conseiller du ministre de la Défense. Le général Asiri est un visage connu des médias puisque c’est lui qui est en charge de la communication dans l’armée.

L’Arabie saoudite, qui cherche à faire renaître et à renforcer l’axe sunnite Le Caire-Ryadh-Amman, veut en découdre définitivement avec les rebelles houthis, réputés proches des iraniens et armés par Téhéran, d’où le choix d’un super-général, et prince de surcroît, qui aura carte blanche pour régler militairement cette question qui n’a que trop duré. D’ailleurs, un des décrets royaux ordonne au ministre des Finances d’exécuter immédiatement le paiement des indemnités, des primes et des avantages financiers aux militaires engagés dans l’opération “Restaurer l’Espoir” au Yémen ainsi qu’une bonification de deux mois de salaire. Ce qui est peut être compris que la guerre pourra être encore longue et fastidieuse.

En recevant un Abdelfattah al-Sissi rentré tout auréolé de sa dernière visite aux Etats-Unis, le Roi Salmane Ben Abdelaziz en profite pour nommer son propre fils, le Prince Khaled, en tant qu’ambassadeur à Washington en lieu et place de Abdallah Ben Faiçal Ben Turki. Le Prince Khaled Ben Salmane aura un accès direct et privilégié auprès de Donald Trump.

Un autre fils du Roi Salmane fait son entrée au Conseil des ministres. Le Prince Abdelaziz Ben Salmane est désigné ministre d’Etat chargé de l’Energie. Il prend en charge un secteur fondamental et souverain à la veille de transformations institutionnelles profondes prévues dans le géant mondial Aramco, bras armé de la vision 2030 voulue et portée par le vice-prince héritier Mohamed Ben Salmane.

Affirmant son tour de vis sécuritaire, le Roi Salmane a nommé Mohamed Ghofaili en qualité de Conseiller à la Sécurité nationale en ordonnant la création d’un nouveau Centre de national de la Sécurité, une sorte de Situation Room qui coordonnera toutes les actions des différents services de sécurité et de renseignement sous l’autorité directe du Roi.

 

Abdellah EL HATTACH

 

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