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G5-Sahel

Le chef d’État-major des armées françaises a appelé son homologue russe pour parler…«du Sahel»

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Quand les médias s’emballant, les politiques renchérissent et les tension s’exaspèrent, les chefs des armées se manifestent pour ramener tout ce beau monde à la réalité pragmatique. Si le Pentagone s’est empressé ouvertement à reprendre contact avec Moscou après l’ordre de Poutine d’activer son arsenal nucléaire, l’armée française sort de son mutisme et annonce au monde entier que les liens de communication avec Moscou ont été rétabli. Mais cette démarche révèle une surprise, celle de la priorité de l’Etat français dans sa relation avec le régime russe : le Sahel.

Le Chef d’État-major des armée françaises, le général Thierry Burkhard a publié vendredi soir un tweet annonçant un échange téléphonique avec son homologue russe, Valéri Guerassimov.

«Entretien téléphonique ce jour avec mon homologue russe, le général Valéri Guerassimov. Échanges sur la situation au Sahel et en Europe de l’Est, en particulier sur la guerre en Ukraine», a-t-il écrit.

A cette annonce, BFMTV a mis en pause sa propagande anti-russe le temps de commenter les déclarations du Chef des armées françaises.

«Maintenir le dialogue avec la Russie, pour tenter d’arriver à une désescalade en Ukraine, voilà donc la stratégie choisie par les responsables français. Et cette publication sur les réseaux sociaux rappelle que le conflit ukrainien se joue aussi sur le terrain de la communication» ont analysé les journalistes de la chaine française.

«C’est extrêmement important» commente le général Jérôme Pellistrandi, consultant défense de la chaine. Et d’ajouter : «En particulier du côté du chef d’État-major français, pour dire on sait exactement ce que vous faites. Il faut maintenir cette ligne de dialogue pour préparer une baisse éventuelle de la tension

Mais ce qu’ont oublié de mettre en exergue les journalistes et le consultant de BFM est la hiérarchie des priorités clairement affichées par la grande muette. En effet, le général Thierry Burkhard n’a pas fait uniquement savoir qu’il avait accès à Valéri Guérassimov, l’homme le plus important du monde en ce moment, mais que le conflit ukrainien ne passait pas avant les intérêts géostratégiques communs des deux pays.

En citant en premier lieu la situation au Sahel comme premier sujet échangé entre les deux chefs des armées, la France se projète déjà dans l’après «opération militaire spéciale de Poutine en Ukraine».

Thierry Burkhard aurait-il négocié un quelconque deal sur le Sahel contre un éventuel rôle de la France dans la désescalade de la tension? Ou bien serait-il convaincu que la guerre en Ukraine est d’ores et déjà pliée au profit des russes et qu’il se devait de discuter sur la suite des évènements en Ukraine? Ou tout simplement Thierry Burkhard cherche à éviter toute représaille de l’armée russe et du groupe paramilitaire privé qu’il lui est affilié, Wagner, au Sahel et ailleurs ?

La France savait pour l’Ukraine

Les militaires français avaient déjà mis en garde en 2017 contre la reprise des actions de politique de puissance de certains États, notamment la Russie. L’actuel chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, avait déjà annoncé avant sa nomination que les forces armées françaises devaient se préparer au risque de conflits de haute intensité. Avec le recul, force est de constater qu’il avait raison. En effet, le budget de la défense française n’a cessé d’augmenter depuis 2017 sous l’impulsion du président Macron, qui est également le commandant en chef des forces armées en France.

De plus avec l’annonce de fin de l’opération Barkhane, Macron avait fait savoir qu’il envisageait de redéployer ses troupes du Sahel vers la Roumanie.

Le Sahel une contreperformance du président-candidat mais un enjeu géostratégique pour le France

En annonçant sa candidature en pleine crise ukrainienne, Emmanuel Macron semble vouloir surfé sur ce conflit européen pour faire oublier le fiasco de sa posture de «Chef de guerre» annoncée et assumés dès le premier jour de son élection en 2017.

Tous les analyses portent à croire que durant la campagne présidentielle, l’importance du Sahel sera probablement minimisée par l’Elysée. En termes de politique intérieure, alors que Macron entre dans la course à la réélection avant le vote présidentiel d’avril, ses conseillers tentent autant que possible d’éviter ce sujet qui fâche. Pendant ce temps, au niveau international, le président français consacrera sûrement une grande partie de son temps et de son capital politique à aborder les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour l’Europe. Une crise qui allait éclipser naturellement les opérations françaises au Sahel avant que le Chef d’État-major des armées françaises Thierry Burkhard n’en fasse un sujet prioritaire dans ses discussions avec son homologue russe.

Début février, la visite du général Thierry Burkhard, à Abidjan a été comprise comme un indicateur d’une rupture de l’empreinte militaire française dans le golfe de Guinée, en déléguant à la Côte d’Ivoire son rôle dans la région. Sur le plan diplomatique, ceci est également révélé par la volonté du gouvernement français de désengager du Mali et de promouvoir, au même titre que le G5 Sahel, l’Initiative d’Accra, un autre cadre régional lancé par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo en 2017.

Mais avec le tournant que prend la crise ukrainien et les sanctions sévères imposées par les pays occidentaux contre le régime de Vladimir Poutine, le schéma au Sahel se complique et pourrait se transformer en terrains de représailles de la Russie. Poussée dans ses retranchements, Moscou pourrait concentrer son énergie et ses moyens aussi bien vers l’Asie, au Moyen-Orient qu’en Afrique pour trouver des débouchés militaires et économiques et contrer l’isolement que l’administration américaine s’active à lui faire subir.

Attaque au Burkina: 35 civils tués, dont de nombreuses femmes

Trente-cinq civils, dont 31 femmes, ont été tués mardi dans une attaque jihadiste à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, une des plus meurtrières de l’histoire de ce pays sahélien, qui a décrété 48 heures de deuil national.

C’est le président burkinabè Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché son manque de poigne face aux groupes jihadistes, qui a annoncé sur Twitter le macabre bilan de cette «attaque barbare.

Quatre soldats et trois gendarmes ont également péri, et « 80 terroristes ont été neutralisés » (tués), selon le président et l’état-major des armées burkinabè, qui avait annoncé l’attaque plus tôt dans un communiqué.

Mardi matin, «un nombre important de terroristes ont attaqué simultanément le détachement militaire et les populations civiles d’Arbinda», dans la province du Soum, selon l’état-major des armées. L’attaque, d’une «rare intensité», a duré «plusieurs heures».

«Dans leur fuite, les terroristes ont lâchement assassiné 35 civils, dont 31 femmes, et blessé six personnes», a précisé dans un communiqué mardi soir le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou.

Une «vingtaine» de soldats ont aussi été blessés, selon le ministre.

Il s’agit d’une des attaques les plus meurtrières qu’ait connus ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, en proie depuis 2015 à des attaques jihadistes récurrentes, comme ses voisins le Mali et le Niger.

Début novembre, 38 employés d’une société minière avait été massacrés lors de l’attaque de leur convoi dans l’Est du pays.

Recrudescence des attaques

Le président Kaboré a salué «l’engagement et la bravoure» des Forces de défense et de sécurité, qui ont «repoussé l’attaque contre le détachement d’Arbinda». «Une centaine de motos, de l’armement et des munitions en grande quantité ont également été récupérés», selon l’état-major.

«En ce jour de Noël, ayons une pensée pieuse pour les familles éplorées par les attaques terroristes contre notre pays et soyons en communion avec nos vaillants soldats qui se battent avec héroïsme pour assurer la sécurité du territoire national», a écrit le chef de l’Etat dans la nuit.

Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 700 morts, selon un décompte de l’AFP, et environ 560.000 déplacés et réfugiés, d’après les Nations unies.

Le Nord et l’Est du pays sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Ces attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.

Depuis deux mois, les forces de défense et de sécurité burkinabè ont revendiqué une série de succès, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations. Des bilans toutefois impossibles à confirmer de source indépendante.

Face au péril jihadiste, cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l’opération Barkhane), de l’ONU (Minusma au Mali), ainsi que de forces américaines, le Sahel subit des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

L’armée française déploie ses drones armés au Sahel

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Un outil de plus dans la panoplie, sans changement de doctrine: la France dispose désormais de drones armés pour traquer les «jihadistes» au Sahel, au terme d’une série d’expérimentations menées depuis la base aérienne de Niamey.

L’armée française a annoncé jeudi avoir achevé de tester l’armement de ces appareils pilotés à distance par des aviateurs, rapporte l’AFP.

Chargés depuis 2014 d’observer les groupes armés au Sahel et de collecter du renseignement, les trois drones américains Reaper actuellement déployés dans le cadre de l’opération française Barkhane peuvent désormais faire feu sur des ennemis identifiés au sol, à l’instar des avions de combat qui sillonnent l’immense zone désertique.

Un nouvel atout, alors que la situation ne cesse de se dégrader au Sahel, en particulier dans la zone dite des «trois frontières» entre Mali, Niger et Burkina Faso. En dépit de la mobilisation des 4.500 militaires français de Barkhane.

Paris rejoint ainsi le club restreint des pays utilisant des drones armés, parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni et Israël.

«L’intérêt, c’est que quand vous êtes en train de surveiller une zone, si vous identifiez des ennemis et qu’il y a un besoin urgent de traiter cette cible, le drone armé va pouvoir le faire», expliquait dimanche à l’AFP à Niamey le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Philippe Lavigne.

Derrière lui, sur le tarmac chauffé à blanc, un drone français s’apprête pour la première fois à voler équipé de deux bombes GBU 12 à guidage laser de 250 kg, pour un tir de validation.

https://twitter.com/Armee_de_lair/status/1207733922240638978

Une nouvelle capacité. Pas de changement de doctrine

«Laser, gouvernes, tout est branché, sécurité enlevée. Bon vol!»: l’armurier effectue un dernier contrôle de l’appareil de 20 mètres d’envergure avec un pilote français, qui rejoint ensuite son «cockpit», petite cabine beige constellée d’écrans et plongée dans la pénombre d’où il déclenchera le tir.

«Avant, nous étions un oeil pour dire où était la menace. Avec l’armement on va pouvoir agir, pour aider des troupes au sol à se désengager par exemple», fait valoir le capitaine Nicolas (son nom reste confidentiel pour des raisons de sécurité), pilote de chasse membre de l’escadron de drones 1/33 «Belfort».

«Le drone ne remplace en aucun cas un avion de chasse et sa réactivité, mais il a l’avantage de la discrétion et de l’endurance» avec une autonomie de vol de 20h, à une altitude comprise entre 7.000 et 13.000 mètres d’altitude, détaille-t-il.

L’armée française recevra l’an prochain six Reaper supplémentaires, équipés de missiles américains Hellfire guidés par GPS. Le parc de drones doit monter à 12 en 2025, puis 24 en 2030.

Leur usage sera strictement encadré par la France, insistent les autorités. Le sujet est sensible: l’intense campagne d' »assassinats ciblés » menée par les Etats-Unis à l’aide de drones en Afghanistan, au Pakistan ou au Yémen, a été régulièrement accusée de bafouer l’éthique et de « déshumaniser » la guerre.

«Il s’agit d’une nouvelle capacité, pas d’un changement de doctrine. Les règles d’engagement des drones armés sont exactement les mêmes que celles des avions de chasse», pour les équipages – un pilote, un opérateur capteur, un interprète d’images et un officier de renseignement -, a insisté jeudi la ministre des Armées Florence Parly.

«L’homme est toujours dans la boucle: c’est l’homme qui décide d’utiliser cette capacité ou non», fait valoir le général Lavigne.

Vaincre sans perdre l’âme

Lors de l’entrée en service des drones armés dans la Royal Air Force, «l’opinion publique était réticente», a souligné le chef d’état-major de l’armée de l’Air britannique, Mike Wigston, dont le pays dispose de neuf Reaper armés.

«Le drone est un moyen plus sûr et plus efficace de cibler des terroristes qu’un avion de chasse», a jugé ce vétéran d’Irak et d’Afghanistan, en visite à Niamey avec son homologue français.

«Les équipages de drones peuvent garder un oeil très longtemps sur la cible» pour l’identifier, «ils ne sont pas assis dans un cockpit étroit dans les airs à craindre de manquer de carburant», réduisant ainsi le risque de dommage collatéral.

Mais certains militaires français semblent encore éprouver quelques réserves.

«Des frappes inappropriées, c’est 50 recrues de plus» pour les groupes armés, avertit un haut gradé de Barkhane en appelant au discernement dans l’usage de cet outil, pour «vaincre sans perdre notre âme».

Alors que la dégradation sécuritaire s’accélère au Sahel, les drones armés n’offriront pas de solution miracle, prévient un autre officier. «Il est impossible de tout surveiller dans cette zone vaste comme l’Europe. Dans un drone, on voit comme dans une paille. S’il se passe quelque chose à 20km de l’endroit surveillé, on le rate».

Maroc-France : Un chargé d’affaires à Paris?

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C’est un sévère coup de froid qui s’installe jour après jour entre Rabat et Paris. Après l’annulation des appels d’offres relatifs aux projets des nouvelles lignes de tramway T3 et T4 à Casablanca, qui devaient naturellement tomber dans l’escarcelle du trio RATP, SNCF, Alstom, nous apprenons par Maghreb Confidentiel que le Maroc pourrait nommer un chargé d’affaires à Paris. Saad Bendourou, Chef de Mission adjoint à Paris, serait dans les petits papiers de la diplomatie chérifienne pour seconder l’actuel ambassadeur Chakib Benmoussa, chargé par le roi Mohammed VI, mardi dernier, de présider la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement. Une dégradation de relation jamais enregistrée entre les deux alliés, jadis interdépendants. 

Finalement, l’année 2019 serait l’année où la France d’Emmanuel Macron, le Président cassant, perd son influence historique sur l’Afrique du nord, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest, après avoir échoué en Syrie et au Liban.

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Afrique-Russie : La percée de Moscou

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La Russie a le vent en poupe en Afrique. Forte du fait qu’elle n’a jamais été une puissance coloniale dans le continent, qu’elle a soutenu les luttes pour l’indépendance des nations africaines, qu’elle respecte la souveraineté des Etats et qu’elle n’a jamais pillé les ressources naturelles dans cette région, la Russie à travers son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, essaie d’avancer ses pions en Afrique et y réussit assez bien. Au cours des deux dernières années, la Russie a donné un coup de fouet à ses relations avec plusieurs pays africains qui étaient tombées en désuétude après la fin du régime soviétique.

Plusieurs chefs d’Etat africains ont visité Moscou comme le Président soudanais Omar Al-Bachir, en novembre 2017, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra en mai 2018, celui du Rwanda, Paul Kagamé en juin, du Sénégal en juillet et le Zimbabwéen Emmerson Mnangagwa au début de cette année. Aujourd’hui, le ministre des affaires étrangères de Sierra Leone effectuera une visite à Moscou pour « discuter de la situation sur le continent africain, y compris de la résolution des conflits armés ». Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, vient d’achever une tournée dans le continent qui l’a conduit en Algérie, au Maroc et en Tunisie.

Booster les relations avec l’Afrique

En parallèle, Moscou multiplie les initiatives pour renforcer sa présence en Afrique. C’est ainsi qu’en octobre 2018 a été organisé le premier Forum social russo-africain en prélude au premier forum d’affaires, et surtout au premier Sommet Afrique-Russie, qui devrait avoir lieu en octobre 2019. Ce dernier sera abrité par la ville de Sotchi, au bord de la mer noire avec la participation de chefs d’Etat et d’opérateurs russes et africains pour renforcer la coopération avec le continent noir. Signant son « grand retour » en Afrique, la Russie entend maintenir le même trend. Selon Anton Kobyakov, conseiller du président Vladimir Poutine, «les événements à venir seront sans précédent dans les relations entre la Russie et les pays africains. Ils vont être un vecteur pour le développement de contacts multilatéraux pour les prochaines décennies ».

Un premier forum économique Russie-Afrique

Liée par des accords de coopération militaire avec 16 pays africains, la Russie a les capacités nécessaires, la puissance et l’expérience pour aider les pays africains à se développer. En tant que second producteur d’armes au monde, les Russes ont beaucoup vendu sur le continent. L’année 2019 a été qualifiée d’année de l’Afrique par certains médias spécialisés. L’agence russe, Rosobonexport, créée par décret en 2001 et sous le slogan « Make Africa Safe », a participé du 22 au 24 janvier au Salon international sur la sécurité et la défense « Shield Africa 2019 » qui s’est tenu à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Son directeur général, Alexandre Mikheiev a affirmé connaître les besoins et travailler avec succès avec la Communauté de développement de l’Afrique australe et le G5 du Sahel. En se positionnant comme une alternative aux anciennes puissances coloniales, la Russie «fournit une assistance multiforme aux partenaires africains pour la résolution des conflits internes, et la lutte contre la menace terroriste, dont la propagation s’est intensifiée après les événements bien connus en Libye» Lundi 29 janvier, le Kremlin reconnaissait même la présence d’experts militaires russes au Soudan. Sans parler de la présence, dans plusieurs pays africains, dont le Soudan et la république Centrafricaine, de mercenaires russes travaillant pour le groupe privé Wagner et appartenant à un homme d’affaires proche du Kremlin, à l’instar de la société américaine Blackwater Worldwide qui avait notamment travaillé en Irak et en Afghanistan.

Un partenaire fiable sur le plan sécuritaire

En mars 2018, la tournée de Sergueï Lavrov et de Nikolaï Patrouchev, président du Conseil de sécurité nationale russe, avait permis de porter ce message dans plusieurs capitales africaines. Sous le prétexte de « lutte contre le terrorisme », Moscou a effectué un déploiement militaro-diplomatique qui a irrité certaines puissances, notamment la France en République centrafricaine. Tout en proposant des armes à prix bas et avec de longues lignes de crédit, la Russie s’évertue à gagner la confiance des dirigeants africains. En 2018, elle a annulé 20 milliards de dollars de dettes au profit de plusieurs pays africains. D’autres Etats ont vu leur dette annulée contre des investissements russes dans l’énergie, les ressources naturelles, voire l’agriculture.

A vrai dire, la Russie n’est pas la seule à essayer de percer sur le plan de la coopération sur le continent. La Chine, Israël, l’Inde, la Corée du Sud sont aussi dans la course. La ruée vers l’Afrique s’annonce rude. Une chose est sûre, les puissances coloniales sont en baisse de régime dans cette course.

« Le Maroc regarde vers le sud » : Carnegie Middle East Center décrypte la politique africaine de Rabat

Le Think Tank américain Carnegie Middle East Center a décrypté dans un long document la politique africaine du Maroc. Sous le titre : «Le Maroc regarde vers le Sud», Intissar Fakir, l’auteure de l’analyse, décortique l’engagement marocain sur le continent, guidé par un souci géostratégique avéré, allant de ses relations avec les Etats africains, notamment avec ceux du groupe G5 Sahel, et la guerre d’influence que se livrent Rabat et Alger notamment sur le dossier du Sahara et bien au-delà.

De prime abord, le document relève que le Maroc a renforcé son soutien au groupe des cinq pays du Sahel, visant à concurrencer l’Algérie dans cette région et dans le reste de l’Afrique, en jouant un rôle déterminant dans la sécurité et la stabilité du Sahel vis-à -vis de l’Europe, étant donné ses implications dans la gestion de l’épineuse question migratoire.

L’analyse relève l’existence de gains stratégiques potentiels pour le Maroc mais note que ce dernier a souffert de l’absence de confiance entre Rabat et de nombreux Etats africains, ce qui constitue l’un des plus grands défis à ses efforts de réintégration : «Depuis des décennies, le Maroc entretient avec des États africains postcoloniaux des liens qui n’étaient pas aussi proches, par exemple, que ceux-là avec l’Algérie », souligne l’analyste.

On y apprend que jusqu’à récemment, «le soutien de l’Afrique à l’indépendance du Sahara occidental était également une source de tension entre le Maroc et une grande partie du continent, en particulier au niveau institutionnel où les puissances africaines dominantes restent méfiantes à l’égard du Royaume.»

Pour y faire face, le Maroc a cherché à améliorer ses relations bilatérales avec les pays africains, en particulier en Afrique de l’Ouest et au Sahel, une région où il entretenait depuis longtemps des liens de Soft Power. S’engager avec le G5 Sahel est un moyen de démontrer à l’Afrique que le Maroc s’aligne sur les grandes priorités de sécurité du continent et sur la vision de l’Union africaine (UA) de promouvoir la paix et la coopération régionales. Le G5 Sahel offre une autre opportunité en ce sens que le groupe a exclu l’Algérie de son adhésion formelle, contrairement aux précédentes initiatives de sécurité régionale que l’Algérie avait dirigées ou promues au sein de l’UA.

Pour le Maroc, la conséquence positive la plus probable de son engagement avec le G5 Sahel est l’amélioration des relations avec la Mauritanie, un pays avec lequel Rabat entretient depuis longtemps des relations inégales. L’engagement pourrait également porter ses fruits en ce qui concerne les relations à travers le Sahel et éventuellement permettre au Maroc de s’implanter dans la CEDEAO, un groupe régional de quinze États auquel le royaume souhaite fortement s’arrimer.

Dans l’ensemble, le soutien du Maroc au G5 Sahel constitue une approche relativement peu risquée pour atteindre des objectifs plus larges en Afrique. Il permet également au royaume de devenir un acteur stratégique de la sécurité, les États-Unis et l’Union européenne ne pouvant se permettre une intervention militaire directe, et la coopération du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et de l’extrémisme violent est précieuse à cet égard. Cela donne au Maroc un moyen supplémentaire de gagner du poids dans le dossier du Sahara avec Washington et Bruxelles, pays vis-à-vis duquel le Maroc a été confronté à des défis diplomatiques et juridiques pour exercer son contrôle de facto sur la région.

Les deux principales contributions du Maroc au groupe du G5 Sahel : formation militaire et religieuse

Le Royaume apporte un concours précieux sur le front de la sécurité en en aidant à lutter contre les enseignements islamiques radicaux dans la région de collaboration, notamment le contrôle des frontières, la sécurité alimentaire, le développement social, la formation militaire et la formation religieuse des imams dans la lutte contre la criminalité transnationale.

Carnegie rappelle aussi que le Maroc a longtemps formé de nombreux membres du personnel et des commandants militaires des pays du G5 Sahel, parmi lesquels l’actuel président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, le commandant de la force commune du G5 Sahel, le général Hanena Ould Sidi, lui aussi Mauritanien formé à l’Académie royale militaire de Meknès. L’influence religieuse du Maroc s’étend au Sahel en raison des liens historiques qu’elle entretient avec les souverains du Maroc.

Une coopération bien au-delà de la sécurité

La coopération entre le Maroc et le G5 Sahel s’est également développée au-delà des questions liées à la sécurité. Les universités et les établissements d’enseignement marocains ont été une destination majeure pour les étudiants d’Afrique de l’Ouest et du Sahel, et cette tendance est appelée à se développer. Le Maroc veut également jouer un rôle important dans d’autres domaines tel que l’énergie et donner accès à son expertise en matière de gestion de l’eau et de l’électricité afin de fournir de l’électricité au Sahel, une région sous-alimentée.

Au cours des dernières années, l’essentiel des relations diplomatiques et économiques du Maroc s’est dirigé vers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel en raison de leur proximité et de leurs liens historiques et culturels avec le royaume.

La note de Carnegie a également passé en revue l’état des relations politiques et économiques avec ces pays et les différents accords et conventions qui les lient, tout en relevant que les efforts du Maroc pour s’engager dans la sécurité régionale au Sahel pourraient porter des fruits en termes d’influence régionale, mais cela risque d’être en-deçà des attentes. Les membres du G5 Sahel continuent de concevoir une vision stratégique pour la stabilité régionale. Le Maroc ne peut pas espérer grand-chose en termes de gains tangibles immédiats de son implication dans le Sahel, car la force du G5 pour le Sahel est elle-même confrontée à des défis importants pour la collecte de l’aide annoncée. Ce qui est toutefois important c’est que l’engagement accru des Marocains envers le G5 Sahel a créé une excellente optique pour un pays qui suscite encore des doutes parmi les États africains, conclut l’analyse de Carnegie.

Netanyahu attendu à N’Djamena pour rétablir les relations diplomatiques entre Israël et le Tchad

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«Historique !» C’est ainsi qu’a été qualifié le premier voyage d’un chef de gouvernement israélien au Tchad. Annoncé pour ce dimanche 20 janvier, cette visite ne devrait durer qu’un jour. Le temps de rétablir les relations diplomatiques entre le Tchad et Israël et de l’annoncer lors d’une conférence de presse conjointe. Le 25 novembre dernier, le président tchadien Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, a effectué une visite surprise de trois jours en Israël. Benjamin Netanyahu avait promis de rendre la politesse et avait manifesté son intention d’annoncer le rétablissement des relations diplomatiques lors d’un prochain voyage à N’Djamena. Ses services de communication ont annoncé qu’il fera le déplacement ce dimanche « dans ce pays africain à majorité musulmane avec lequel Israël s’apprête à renouer».


Rompues en 1972, les relations diplomatiques entre les deux pays devraient être rétablies après une rupture de 47 ans. Selon le site d’information hébreu, The Times of Israël, lors de sa visite à Tel-Aviv, Idriss Déby « s’est dit intéressé par le rétablissement de relations diplomatiques complètes ». Au cours de sa visite en automne, Idriss Déby a reconnu que « les relations entre les deux pays ont été rompues en 1972 pour des raisons historiques spécifiques, mais les relations spécifiques ont continué tout ce temps ». Idriss Déby avait confié alors que sa visite « exprime le désir de reprendre les relations qui existaient depuis toujours et de les renforcer ». Pour garder les apparences, le Président tchadien avait affirmé que cela « ne nous fait pas ignorer la question palestinienne. (…) Mon pays est profondément attaché au processus de paix et a contribué à l’initiative de paix arabe, aux négociations de Madrid et aux accords existants. »

Un «oui, mais » qui ne trompe personne

Peuplé de 15 millions d’habitants dont 55 % sont musulmans et 40 % chrétiens, le Tchad pourra bénéficier de l’expertise et de l’aide technologique israélienne dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, de l’hydraulique et sur les plans sécuritaires et militaires. Le Tchad est confronté à des rébellions dans le nord et l’est du pays. Confronté à la menace de Daesh en Afrique de l’Ouest et de l’organisation djihadiste Boko Haram, le Tchad avait bénéficié d’une aide de 1,3 millions de dollars sous forme matériel militaire. Très actif et acteur fondamental du dispositif G5-Sahel (le Nigeria, le Niger, le Burkina-Faso et la Mauritanie), le Tchad est un membre important de la force mixte composée des armées du Nigéria, du Niger et du Cameroun et qui lutte activement contre Boko-Haram.

Le Tchad à la recherche d’appuis face aux rebelles

Faisant face à un manque de ressources financières malgré ses richesses naturelles, le Tchad pourra bénéficier d’un appui militaire conséquent de l’armée israélienne en équipements et en formation des soldats et des unités d’élite pour contrer le terrorisme dans la région du Sahel.

Selon The Times of Israël, « Le Tchad est situé à un endroit potentiellement important sur le plan stratégique pour Israël, car il pourrait permettre aux avions israéliens de réduire de plusieurs heures les trajets aériens vers l’Amérique latine (bien que pour cela, Israël devrait également obtenir des droits de survol du Soudan, ce qui ne semble pas envisageable pour l’instant) ». Rappelons qu’en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, Benjamin Netanyahu a effectué au cours des deux dernières années trois visites en Afrique qui l’ont mené au Rwanda, au Libéria, au Kenya, en Ethiopie et en Ouganda. En juillet 2016, la République de Guinée a rétabli ses relations diplomatiques avec Israël après avoir coupé ses liens avec elle en 1967. Israël cherche depuis plusieurs années à modifier sa perception par les pays arabes et à forte communauté musulmane notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Benjamin Netanyahu cherche aussi à étendre les liens d’Israël dans des pays qui n’ont pas de relations diplomatiques avec elle.

Le Tchad n’est pas le seul à vouloir se réconcilier

Le Tchad n’est pas le seul Etat africain qui commence à souffler un peu de chaud dans ses relations avec Israël. Plusieurs pays arabes et musulmans préfèrent se tourner vers Israël sans pour autant officialiser les relations. Plusieurs indices probants d’un réchauffement des relations sont palpables. Ces derniers mois, Benjamin Netanyahu a été reçu au Sultanat d’Oman avec les honneurs, des officiels israéliens ont été présents aux Emirats Arabes Unis, Air India a été autorisée à utiliser l’espace aérien saoudien pour des vols vers Tel-Aviv, le Soudan a accordé le droit de survol de son territoire aux avions civils israéliens… Face à la «menace iranienne » miroitée par Israël, l’adage qui dit que l’ennemi de mon ennemi est mon ami prend tout son sens.

Table ronde de Genève et sommet du G5-Sahel de Nouakchott, ou l’hypocrisie de la communauté internationale

Alors que se tenait à Genève une table ronde sur le Sahara, réunissant pour la première fois les pays impliqués dans le dossier du Sahara, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, en plus du front séparatiste du polisario, se tenait au même moment à Nouakchott, une autre réunion, non moins importante, celle des cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) qui coordonnent leur action en matière de développement et de sécurité au sein du G5 Sahel. Deux rendez-vous qui concernent la même région et les mêmes défis mais face à deux positions, deux dynamiques et intérêts diamétralement opposés de la “communauté internationale”. D’une part la France et l’Allemagne, qui s’engagent financièrement et diplomatiquement au sein du G5-Sahel, avec un échéancier précis et un rythme soutenu et, d’autre part, les mêmes pays qui se contentent de commenter l’ambiance et l’atmosphère “sereine” de la réunion de Genève. Ces pays agissent comme s’il n’était pas question de la même zone géographique et comme si le Sahara marocain était imperméable aux menaces qui planent sur la région en termes de sécurité, d’immigration illégale, de banditisme et de crimes transfrontaliers.

Pourtant, la résolution 2440 adoptée le 31 octobre 2018 par le Conseil de sécurité des Nations unies était on ne peut claire en considérant que «la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel, ce qui créerait des emplois et favoriserait la croissance ainsi que des possibilités pour tous les habitants de la région

« Ambiance » vs « Programme d’investissement prioritaire »

Dans un communiqué publié le vendredi 7 décembre 2018, par le ministère français des Affaires étrangères, Paris a salué la tenue de la table ronde sur le Sahara, réitérant «son plein soutien» aux efforts des Nations unies en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement agréée au sujet de cette question. Alliée et amie du Maroc, la France, qui est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, n’a pas exprimé de position claire sur la marocanité du Sahara. Utilisant un vocabulaire diplomatique policé, frôlant parfois la langue de bois, Paris cherche souvent à épargner Alger, évitant d’irriter son ancien département colonial, tout en cédant aux caprices du polisario, à l’image de la ligne éditoriale de médias relevant pourtant du Quai d’Orsay.

Paradoxalement, le premier sommet exceptionnel des bailleurs de fonds du G5-Sahel, a bénéficié d’une dynamique autre. Son promoteur, Emmanuel Macron, a usé de toute son influence pour réunir à Nouakchott plusieurs bailleurs de fonds, principalement de Riyadh et d’Abu Dhabi. Le Président y tenait tellement qu’il a envoyé son ministre des Affaires étrangères, malgré un contexte interne rendu difficile avec le mouvement des Gilets jaunes.

Et contrairement à la « Table Ronde de Genève » où la communauté internationale cherchait uniquement le dégel, Paris et Berlin ont voulu des réalisations concrètes. A titre d’exemple, le montant des sommes réunies a largement dépassé les propres espérances du Président français. Un programme d’urgence de 260 millions d’euros  destiné au secteur de l’hydraulique, à la gestion des conflits intercommunautaires et à la sécurité intérieure, a été validé et adopté. La première phase de ce programme cibleront les régions du nord du Burkina Faso, du centre du Mali, des Hodh en Mauritanie, de Tillabéri au Niger et de Kanem au Tchad.

Même le Maroc, malgré ses ressources limitées, mais fort de son expertise, s’est mobilisé pour cette cause et a promis une aide financière substantielle et un accompagnement technique aux pays du G5 :

Entraînement militaire et coopération dans le renseignement

Pour faire face au retour des groupes terroristes, chassés du nord du Mali puis redéployés au centre du pays, ainsi qu’au Burkina et au Niger, attisant le feu des conflits intercommunautaires, le Maroc s’est proposé d’assurer l’entraînement des cadres militaires des pays concernés dans les académies et écoles du royaume, et la coopération pour le renforcement des capacités des pays du Sahel dans le renseignement et l’intelligence.

Transfert du savoir-faire marocain : Electrification, énergie renouvelable, agriculture et gestion des ressources hydriques

Le Maroc, qui était représenté par le chef de Gouvernement, Saad Eddine El Otmani, épaulé par le patron des services du renseignement extérieur, Mohamed Yassine Mansouri, a annoncé sa contribution au Programme d’investissement prioritaire, en réalisant des projets d’électrification des zones rurales frontalières par MASEN. Rabat contribuera également dans le cadre du projet « Desert to power » au déploiement de projets d’énergies renouvelables intégrées. Dans le domaine agricole, le Maroc accompagnera les jeunes exploitants agricoles et leur fournira une assistance pour la gestion intégrée des ressources en eau ainsi qu’un appui technique pour l’amélioration de la santé animale.

Pour le dossier Sahara : Débrouillez-vous !

Le dossier du Sahara s’enlise dans un contexte régional explosif, où les groupes terroristes de tous bords prennent place, fuyant les autres terrains de combat, Irak, Syrie, Libye, Yémen, Afrique centrale, et où la communauté internationale laisse fleurir un groupe armé appelé le Polisario qui, dans sa déchéance, est capable de pactiser avec le diable. Les ambitions iraniennes dévoilées, preuves à l’appui, au grand jour par le Maroc à la «communauté internationale» confirment cette crainte. Quand Téhéran, à travers les cadres du Hezbollah, décide de s’incruster dans le conflit du Sahara, en proposant ses services à un groupe séparatiste armé, aux frontières du Sahel, c’est toute la région qui est menacée. L’Algérie elle-même aurait, selon nos informations, déclenché l’état d’alerte après l’annonce de cette brèche aux frontières de son territoire.

Et pendant que le Maroc s’impatiente sans perdre le cap, en investissant toute son énergie pour trouver une solution politique à ce conflit artificiel, améliorer les conditions de vie des populations des provinces du sud et défendre, souverainement et jusqu’au bout, son intégrité territoriale, Paris préfère garder la pression sur Rabat, son allié historique, et aller chasser dans d’autres territoires, tout en sécurisant ses intérêts énergétiques et miniers en Algérie, au Niger et surtout en Iran.

El Otmani et Mohamed Yassine Mansouri à Nouakchott

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La capitale mauritanienne, Nouakchott, abritera, le jeudi 6 décembre 2018, une conférence internationale qui réunira les bailleurs et partenaires du groupe G5-Sahel. Accueilli à l’aéroport international de Nouakchott Oumtousnsy par son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould El Bechir, le chef du gouvernement marocain, Saad Eddine El Otmani, est accompagné du directeur général de la DGED, Mohamed Yassine Mansouri. Il s’agit de la première réunion des donateurs qui se tient dans un pays membre du G5-sahel.

La première réunion de ce type, tenue à Bruxelles au mois de février dernier, avait permis de mobiliser 414 millions de dollars en faveur de la force commune du G5. Et la présence d’une importante délégation marocaine à ce rendez-vous, conduite par le chef de l’exécutif et le patron du renseignement extérieur marocain, et en présence de l’influent Hamid Chabar, ambassadeur du Maroc à Nouakchott, est un signal fort envoyé aux bailleurs internationaux, à leur tête la France et l’Union européenne, pour convaincre d’autres donateurs.

La Mauritanie, le pays hôte, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, seront représentés par leurs chefs d’Etat respectifs. On attend aussi la participation du président sénégalais, Macky Sall, du maréchal libyen Khalifa Haftar, du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et du ministre saoudien des Affaires africaines, Ahmed Ben Abdelaziz Qattan. Des sources évoquent la possible venue d’Emmanuel Macron, non confirmée par l’Elysée.

L’objectif de ce sommet, qui réunit experts et bailleurs de fonds, est de permettre au G5 de boucler son budget pour faire face aux multiples besoins en matière d’équipements et pour venir à bout des groupes terroristes.