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Libye : Et si la paix venait du Sénégal ?

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La capitale sénégalaise, Dakar, a abrité dans la nouvelle cité Diamniadio, et durant trois jours, du 11 au 13 mai, un dialogue inter-libyen des différentes factions en conflit afin d’établir un cadre d’échange entre les “frères ennemis”, dans l’objectif d’aboutir à une conciliation soutenant les initiatives et les missions accomplies par les Nations-Unies et son représentant spécial en Libye Ghassan Salame. Après Skhirat, Le Caire, Alger et Paris, voilà que le dossier libyen cherche solution en Afrique subsaharienne. Cette rencontre, qui a réuni une vingtaine de personnalités, est organisée par la Fondation Brazzaville s’est déroulée sous le patronage du président sénégalais Macky Sall, en collaboration avec le président congolais, Denis Sassou Nguesso, facilitateur de l’Union africaine pour le dossier libyen.


Présidant l’ouverture des pourparlers, le chef de l’Etat sénégalais a fait appel aux «sentiments du bon sens et à la raison» des protagonistes en leur précisant que cettre rencontre n’est pas une médiation mais plutôt un cadre de concertation entre libyens et sans intermédiaires. Il leur a dit en substance que « cette rencontre est la vôtre en toute liberté. Vous en êtes les seuls acteurs et les seuls maîtres. »

Macky Sall a rappelé à cet égard les participants à cette réunion que l’Afrique entière « aspire à voir une Libye paisible, stable, réconciliée avec elle-même même, une Libye forte de tout son potentiel pour reprendre pleinement sa place en Afrique».

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De son côté, le président de l’assemblée nationale sénégalaise et ancien ministre des affaires étrangères, Moustapha Niasse, qui a supervisé la rencontre en sa qualité de modérateur, assisté dans cette mission par Sidiki Kaba, ministre des affaires étrangères, a lui aussi fait appel à son doigté d’ancien diplomate pour rappeler que « les nations et les peuples évoluent dans un monde qui est marqué, à des périodes données, par des événements et des phénomènes qui relèvent du destin et que l’homme par son génie, assume, avec conscience et détermination, faisant ainsi face et trouvant dans le dialogue et dans la concertation les solutions les plus convenables» !

Pour sa part, Jean Yves-Ollivier , président de la Fondation Brazzaville et initiateur de cette rencontre, a mis l’accent dans son intervention sur la nécessité pour les protagonistes « de mettre en sourdine» leurs différends et de cesser de se regarder comme ennemis et penser à édifier un avenir commun marqué par le sceau de la paix, de la sécurité et de la réconciliation.

Cette rencontre de trois jours a été sanctionnée par un communiqué final en dix points appelé « Dakar I ».

Cependant, il y a lieu de relever que cette rencontre n’a pratiquement pas bénéficié de couverture dans les médias libyens : «Trop de rencontres tue la rencontre » dans la mesure où plus d’une initiative a tourné court dans ce dossier libyen en raison des multiples acteurs et intervenants aussi bien libyen qu’étrangers le tout sur fond de convoitises, d’intérêts ou d’agendas politiques diamétralement opposés. En attendant que la La Libye puisse voir une lueur d’espoir, les 142 tribus qui constituent le tissu social du pays continuent à se disputer par milices interposées, devenant depuis la chute et la mort du colonel Kaddafi, un havre pour les terroristes et à leur tête Daech.

Il est urgent que les Libyens trouvent un terrain d’entente pour ne pas transformer leur pays en deuxième Syrie ou Yémen.

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