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L’Arabie saoudite, machine à cash de la France en Afrique

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Durant l’été 2017, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir effectuait un roadshow en Afrique pour y rencontrer les principaux leaders du continent afin de leur vendre la nouvelle feuille de route de développement et d’ouverture que le royaume a choisi de suivre. Le chef de la diplomatie saoudienne avait opté pour Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, où se réunissaient les dirigeants africains pour leur sommet. En plus de les informer sur la situation au Proche-Orient et dans le Golfe, Adel al-Jubeir a tâté le pouls du terrain africain où pourraient, dans le futur proche, couler à flot les investissements saoudiens. Sentant l’intérêt pressant de l’Arabie saoudite pour le continent africain, le président français, Emmanuel Macron, s’est vite envolé pour Riyadh pour y voir de plus près et profiter de la manne saoudienne dont il risque de perdre le contrôle.

L’idée du président français est simple : les saoudiens veulent partir en Afrique ? Ok, on y va avec eux ! Macron, durant son très court séjour en Arabie saoudite, a réussi à les convaincre de reporter de quelques mois les investissements à caractère économique tout en les incitant à supporter l’effort de guerre et de lutte anti-terroriste dans le continent. Macron a quitté le royaume avec un chèque de 100 millions de dollars comme contribution financière saoudienne en faveur de la force militaire commune G5 Sahel pilotée par Paris. A l’occasion de la visite à Paris du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, les volets économiques ont enfin pu être discutés avec, à la clé, le financement, par Ryadh, de projets français dans le continent africain.

Présentée comme «stratégique », la nouvelle ligne de coopération entre la France et l’Arabie saoudite va dans le sens d’investir quelque 200 millions d’euros dans des projets qui profiteront notamment à la région du Sahel où les forces françaises sont le plus présentes.
Au-delà du renforcement de la coopération franco-saoudienne au Sahel par le biais d’un soutien financier à la force régionale G5-Sahel qui associe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, créée initialement pour lutter contre le terrorisme, la nouvelle enveloppe de 200 millions d’euros vise à créer des initiatives en termes de développement. Car dans la tête du président français, l’équation est claire, et il l’a dit franchement au prince héritier saoudien : «dans la vision stratégique qui est la nôtre, il doit y avoir un pilier militaire et un pilier de développement pour aider nos partenaires au Sahel».

Les secteurs qui sont intéressés par cette manne sont le climat, le basculement des flux financiers publics et privés vers de l’investissement durable de long terme et la favorisation de la cohésion sociale.

La France, qui a fait de la stabilisation de cette région menacée par les mouvements terroristes de différentes obédiences, une de ses priorités géopolitiques, tente par cette initiative de garder une mainmise sur la région en y encourageant le déploiement de ses entreprises en plus des moyens militaires et logistiques qui y sont déjà installés.

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