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L’ancien DG d’Al-Arabiya, Turki al-Dakhil, nommé ambassadeur de l’Arabie Saoudite aux Émirats Arabes Unis

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Le roi Salmane Ben Abdelaziz a nommé, dimanche 10 février 2019, le sulfureux Turki Ben Abdallah Al-Dakhil, nouvel ambassadeur d’Arabie saoudite aux Émirats arabes unis. Ce poste éminemment stratégique ne revient généralement qu’aux dignitaires de l’Etat les plus expérimentés. D’aucuns s’interrogent sur le choix de ce journaliste très polémique pour occuper cette fonction très sensible. La réponse est à trouver du côté du prince héritier Mohammed Ben Salmane dont l’ancien directeur général d’Al-Arabiya a été un des principaux conseillers jusqu’à sa nomination hier à Abu Dhabi. Et c’est justement MBS qui a proposé son nom au roi Salmane qui l’a systématiquement validé.

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L’intérêt pour nous de nous intéresser à une telle nomination c’est qu’elle intervient à un moment délicat de la relation du Maroc avec ces deux pays. Il est vrai que les ambassadeurs Mustapha Mansouri et Moha Ait Ouali ont retrouvé leurs postes respectifs à Riyadh et Abu Dhabi, mais cela ne signifie pas pour autant que la crise est résolue. Beaucoup d’interrogations restent en suspens.

En effet, c’est sous l’autorité directe de Turki Al-Dakhil que la chaîne Al-Arabiya a diffusé le documentaire sur le Sahara qui a déclenché la tempête diplomatique entre Rabat et Riyadh. Par cette nomination, quel message veulent aujourd’hui transmettre au Maroc l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ?

Avant d’intégrer le Cabinet de MBS, Turki Al-Dakhil, a roulé sa bosse dans plusieurs médias dont Radio Monte Carlo en Arabie saoudite, Radio MBC FM à Dubaï, et a régulièrement collaboré avec un certain nombre de journaux dont Asharq Al-Awsat, Al-Riyadh, Okaz, et a dirigé le desk Arabie saoudite pour Al-Hayat.

Turki Al-Dakhil, qui a contribué à la création du portail d’information en langue arabe Elaph, basé au Royaume-Uni, est non seulement un des fondateurs de la chaîne Al-Arabiya, mais il n’a jamais cessé d’influer sur sa ligne éditoriale.

Quelques jours avant sa nomination, son nom est apparu dans plusieurs rapports américains qui l’identifient comme étant l’interlocuteur de Mohammed Ben Salmane dans la «traque» de Jamal Khashoggi. Des renseignements de la CIA et des services secrets turcs, repris par le Washington Post, affirment que c’est à lui que s’est adressé MBS lui suggérant qu’il fallait traiter le cas Khashoggi par «une balle ». Surtout qu’Al-Dakhil connaît très bien Jamal Khashoggi à qui il avait proposé de rentrer au pays et de travailler pour Al-Arabiya.

La seule explication à cette nomination est la crainte de poursuites judiciaires de la part de Washington ou d’Ankara après les révélations du Washington Post. Cet éminent journaliste, auréolé par l’America Abroad Media, qui a été primé à trois reprises par Arabian Business parmi les personnalités arabes les plus influentes et classé au top 20 des Saoudiens les plus puissants du monde, a besoin aujourd’hui d’une immunité diplomatique pour échapper aux éventuelles interrogations de la justice internationale. Et le repaire le plus sûr est Abu Dhabi.

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