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À Niamey, la Commission climat pour la région du Sahel met en exergue le leadership du Maroc

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la commission climat pour la région du Sahel (CCRS) a ouvert ses travaux aujourd’hui à Niamey et devrait valider un «Plan d’investissement climatique» de près de 400 milliards de dollars sur la période 2018-2030. La CCRS comprend 17 pays, à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée-Conakry, Djibouti, l'Ethiopie, l'Érythrée, le Mali, la Mauritanie, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan, le Tchad et le Niger.


Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement prennent part à ce sommet. D’une importance stratégique pour la région du Sahel, il devrait permettre d’esquisser une riposte aux changements climatiques. Nasser Bourita, Chef de la diplomatie marocaine, conduit à ce sommet une importante délégation marocaine comprenant notamment le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli et la secrétaire d’Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi.

Le Maroc prend en charge les études de faisabilité


Annoncé pour ce sommet, le Roi Mohammed VI n’a pas fait le déplacement. Il a cependant bien été présent lors de la séance inaugurale par un discours lu en son nom par Nasser Bourita. Le Souverain a annoncé aux participants à cette première conférence de chefs d’Etat et de gouvernement de la CCRS que le Maroc prendra en charge les études de faisabilité pour finaliser le Plan d’Investissement Climatique pour la région Sahel. Le roi Mohammed VI a insisté sur l’importance du lancement de ce plan ainsi que de son Programme Régional Prioritaire qui complétera les projets « d’ores et déjà en cours ». La CCRS pourra s’appuyer sur l’expertise du Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc (4C Maroc) pour renforcer les capacités de ses membres.

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De son côté, le président nigérien Mahamadou Issoufou, président de la Commission climat de la région Sahel a estimé que cette conférence reflète la détermination exprimée par les Etats sahéliens lors des sommets de la COP21 et de la COP22 et du Sommet africain de l’action tenu au Maroc à l’initiative du Souverain. Il a rappelé que la région du Sahel est de plus en plus fragilisée par les effets des changements climatiques, ce qui génère plusieurs phénomènes affectant l’écosystème et affecte de plein fouet les conditions de vie des populations. Il a appelé les partenaires internationaux à se mobiliser et les pays de la région à conjuguer leurs efforts pour relever les défis climatiques.

Leadership royal en matière climatique

Le président nigérien a également remercié le roi Mohammed VI pour les multiples actions en faveur du climat, notamment le lancement de la Commission climat pour le Sahel. Pour sa part, le président de la République du Congo a exprimé sa reconnaissance au Souverain pour son soutien constant à la Commission climat du Bassin du Congo ainsi que pour le soutien «jamais démenti» du Souverain à la Commission climat pour le Sahel. Il a prôné une action concertée et coordonnée pour lutter contre les dérèglements climatiques. Plusieurs dirigeants ont souligné le leadership du roi Mohammed VI dans la lutte contre les changements climatiques dans la région, dont le président gabonais Ali Bongo. Le ministre d’Etat français, ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a, quant à lui, salué « cette entreprise collective » lancée lors de la COP22.

C’est à l’Europe, à l’Asie et à l’Amérique de réparer les dégâts qu’ils ont causé

« La clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI, la volonté politique du président du Niger et la motivation et l’engagement de tous, nous valent d’être rassemblés aujourd’hui pour envoyer un signal fort à la communauté internationale que les dirigeants africains montrent encore une fois leur volonté de prendre en main ensemble leur destin et de prendre toute leur part dans le destin du Monde en lien avec les dérèglements climatiques », a affirmé Francois de Rugy. Le ministre français a imputé la responsabilité des dérèglements climatiques à l’Europe, à l’Amérique et à l’Asie. Selon lui, ces derniers « sont les premiers responsables qui doivent mener une action urgente pour lutter contre les effets des changements climatiques ». La table ronde qui réunira demain les membres de la CCRS et les bailleurs de fonds devrait permettre d’avoir une idée sur les fonds qu’il est possible de mobiliser, étant donné que le plan précité nécessite 400 milliards de dollars.

Des enjeux de taille pour un continent qui se prend en charge

Rappelons que le 1er Sommet Africain de l’Action pour une co-émergence continentale en marge de la COP22 en novembre 2016, tenu à l’initiative du roi du Maroc, a permis de créer trois commissions dédiées respectivement à la région du Sahel, à la région du Bassin du Congo et aux Etats Insulaires. Cette décision incarne l’esprit qui a marqué la « Déclaration de Marrakech », où les dirigeants africains ont réaffirmé leur volonté « de prendre en main le destin du continent, en parlant d’une seule voix et d’unir leurs forces dans la lutte contre le dérèglement climatique pour renforcer la résilience continentale ». Ce n’est donc point un hasard si l’Union Africaine a fait référence au « Premier Sommet africain de l’Action » (Décision 640 du 31/01/2017) et aux trois commissions créées (idem et Décision 669 de janvier 2018). Loin d’être à l’origine de certaines initiatives et de rester les bras croisés, le Maroc a également tout fait pour leur concrétisation comme pour la Commission de la région du Bassin du Congo. Le Maroc est en effet signataire de l’accord de création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC). Il faut dire que les enjeux sont de taille. Le premier de taille est l’accomplissement du mandat qui a été confié à ces trois commissions. Le second est d’unir les efforts et fédérer les fonds pour améliorer la résilience des régions africaines à l’impact des changements climatiques et promouvoir un modèle de développement inclusif et durable. Le troisième enjeu est l’amorce de la mise en place des structures de gouvernance et enfin, le lancement et l’opérationnalisation de la 3ème Commission Climat des Etats Insulaires. Autant dire que les participants à ce sommet ont du pain sur la planche…

Abdelali Darif Alaoui est diplômé de l’Institut français de presse (IFP) de Paris et de l’Institut supérieur de journalisme de Rabat. Après avoir entamé sa carrière dans l’audiovisuel (SNRT), il a changé son fusil d’épaule pour travailler dans la presse écrite hebdomadaire. Tout au long de son parcours, ce journaliste polyvalent a travaillé dans plusieurs rédactions dont celles de Maroc Hebdo International, Challenge Hebdo et Le Reporter.

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