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Rwanda

Sahara : Horst Köhler n’a pas démissionné pour des raisons de santé

Horst Köhler a pris la décision de quitter ses fonctions d’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU au Sahara au lendemain du vote de la résolution 2468 (2019). Et pour cause, le Maroc a réussi à faire barrage à toute tentative d’intégration du contrôle des droits de l’Homme aussi bien dans les prérogatives de la Minurso que dans les missions de l’Union Africaine. Sachant que la question des droits de l’Homme au Sahara était défendue, entre autres, par l’Allemagne et son ancien président Horst Köhler, cet état de fait a été vécu par ce dernier, comme un échec personnel. De plus, la déconfiture du pouvoir algérien, désormais considéré par la communauté internationale comme partie prenante du dossier, et la grande préoccupation de l’Allemagne quant à la survie de l’Europe sous sa forme actuelle suite aux élections européennes à haut risque de ce dimanche, autant d’éléments qui n’ont fait qu’accélérer le départ de Horst Köhler.

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Nasser Bourita appelle à la dépollution de l’Union africaine des « débats stériles, inutiles et en déphasage avec la réalité »

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Au cours de la conférence de presse conjointe tenue par le Chef de la diplomatie marocaine et le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera, Nasser Bourita a saisi ce moment fortement symbolique de la tenue de la première session de la Grande commission mixte Maroc-Rwanda, pour appeler à « dépolluer l’Union africaine des débats stériles, inutiles et en déphasage avec la réalité » concernant le dossier du Sahara marocain.

Ce point de presse a été organisé l’issue de la première session de la Grande commission mixte Maroc-Rwanda, présidée par les deux ministres. Nasser Bourita a salué le rôle « constructif » joué par le Rwanda au sein de l’Union africaine (UA) pour faire prévaloir « l’esprit du réalisme » concernant le dossier du Sahara marocain. Pour sa part, Richard Sezibera a réitéré l’engagement du Rwanda à « faire ce qu’il faut » pour trouver « une solution juste et équitable » à ce conflit artificiel. Le ministre rwandais a également révélé que le Maroc et son pays oeuvrent conjointement pour faire avancer l’agenda de réforme de l’UA et coordonnent leurs actions dans le but de permettre à l’Afrique de faire entendre sa voix au niveau international, pour lancer des projets d’intégration importants et pour doter le continent d’un instrument institutionnel efficace.

Les deux pays sur la même longueur d’ondes


Le Chef de la diplomatie rwandaise a tenu à exprimer sa gratitude au roi Mohammed VI pour son appui à l’agenda des réformes de l’Union Africaine défendu par le président rwandais Paul Kagame. Réformes qui ont été initiées durant son mandat à la tête de l’UA. De son côté, Nasser Bourita a mis en exergue l’appréciation du Souverain des actions entreprises par Paul Kagame dans le cadre du processus de réforme de l’UA, pour répondre aux aspirations des États africains et pour que l’UA devienne un instrument efficace de défense des intérêts du continent au niveau régional et international. Il a de même rappelé que les deux pays travaillent ensemble sur un certain nombre de sujets en Afrique.

Rappelons qu’au terme de la première session de la Grande commission mixte Maroc-Rwanda, les deux parties ont signé 12 nouveaux accords de coopération portant sur divers domaines dont des mémorandums d’entente sur la coopération commerciale, dans le domaine de l’environnement, du développement durable, du tourisme et de la formation des jeunes diplomates ainsi qu’un protocole d’accord industriel.

Durant sa visite au royaume, le ministre rwandais des Affaires étrangères a rencontré plusieurs officiels marocains. Outre Nasser Bourita, Richard Sezibera a été reçu par le Chef de Gouvernement, Saad Eddine El Othmani, Le Président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki, la Secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur, Rakiya Faidoul Eddarhem et le ministre de la Santé, Anass Doukkali. Le responsable rwandais a également tenu à rencontrer la communauté des étudiants de son pays au Maroc.

 

 

Trump’s Mister Africa en tournée sur le continent

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Nommé le 17 septembre dernier, secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines au sein de l’administration de Donald Trump, Tibor Nagy, est arrivé aujourd’hui en Ouganda, première étape d’une tournée dans plusieurs pays africains. Et dans un geste qu’il lui a valu une levée de boucliers dans certains pays du continent, Mister Africa a choisit d’effectuer une escale à Paris, capitale de l’ancien colonisateur, avant de fouler le sol africain, où il a donné des interviews aux médias français, RFI, France 24 et Jeune Afrique. Des interviews à travers lesquels, il a fait passer des messages aux décideurs africains, notamment aux camerounais et congolais.

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New York : Mohcine Jazouli veut attirer la NBA au Maroc

En marge de la 73 ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le ministre marocain chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, a présidé la délégation marocaine lors de la réception offerte par le Président du Rwanda, Paul Kagamé, à l’occasion de la cérémonie de lancement de « NBA AFRICA ».


Cette initiative, portant sur le sport et le développement économique en Afrique, a connu la participation du Président du Kenya, Huru Kenyatta, et le Commissaire de la NBA, Adam Silver, ainsi que d’autres stars africaines et afro-américaines du Basket-ball.

A cette occasion, Mohcine Jazouli a rappelé la politique du roi Mohammed VI pour une dynamique socio-économique de l’Afrique à travers notamment l’épanouissement des jeunes.

Dans ce cadre, le ministre marocain a invité la NBA à venir visiter le Maroc et à faire la promotion du Basketball auprès des jeunes à travers l’ouverture d’une école NBA comme il en existe ailleurs en Afrique.

Rappelons qu’au Maroc, la plateforme TIBU, présidée par le jeune Mohamed Amine Zariat, est une ONG déjà très active dans ce périmètre. Elle promeut en effet le basket sur l’ensemble du territoire national, à travers des projets éducatifs et sociaux, et ce via de l’entrepreneuriat social, des formations en leadership et en management des organisations sportives, notamment aux États-Unis d’Amérique grâce, entre autres, à l’appui de l’ambassade US à Rabat.

Ahmed Charai : De l’inutilité de la Cour pénale internationale

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La théorie préconisée par l’administration américaine concernant la pérennité de la Cour pénale internationale est simple. Si les soldats de l’US Army sont amenés à être assujettis à des poursuites judiciaires en raison de leurs activités militaires en Afghanistan par exemple, en Irak ou dans n’importe quel autre terrain d’opération, cela affecterait leur engagement, leur mobilisation et pourrait même causer des désertions ou un refus d’obtempérer. Pour les chefs militaires américains, cela impliquerait un affaiblissement de leur capacité à se défendre et, par ricochet, à défendre leurs alliés, Israël en tête. L’expression «crime de guerre» tant usitée par la Cour pénale internationale n’est pas du goût de Washington qui, par la voix du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, devrait disparaître. Selon lui, il s’agit d’une expérience ratée.

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Des officiers de l’Afrique de l’est en formation au Maroc

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A l’instigation de l’ambassadeur du Maroc à Nairobi, El Mokhtar Ghambou, le Consul honoraire du Kenya à Casablanca, Ali Bajaber, accompagne une délégation militaire kényane de hauts gradés venue participer à une formation ad hoc à l’invitation de l’Etat-Major marocain.


Conduite par le Colonel Juma S.Mwinyikal et le Colonel John N-Njenga, la délégation militaire du Kenya bénéficiera de modules spécifiques pour se familiariser et s’acclimater avec les notions et organisations sociopolitiques, économiques et militaires du Royaume.

Des participants venant de plusieurs autres pays africains voisins du Kenya ont également pris part à ce programme de formation. On citera l’Ouganda, le Rwanda, l’Egypte et la Tanzanie.

En marge de leur formation académique, les officiers représentant les États-majors des cinq pays africains ont pu visiter des institutions militaires et des installations économiques à Rabat, Kenitra, Tanger, Marrakech et Casablanca.

Ce roadtrip militaire a été rendu possible grâce aux efforts et à la mobilisation du ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, de l’Administration de la Défense nationale, et des ambassades du Kenya au Caire et du Maroc au Kenya.

Mohcine Jazouli en éclaireur à Kigali pour préparer le sommet extraordinaire sur la zone de libre-échange africaine

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Le Maroc a pris part, lundi à Kigali, capitale du Rwanda, à la réunion du Conseil exécutif du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine dédiée à la Zone de libre échange continentale africaine. Le royaume était représenté par le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli. Cette rencontre se tient en préparation au Xe sommet au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement prévu le 21 mars qui sera consacré à la signature d’un accord qui lancera la Zone de libre-échange continentale africaine. La libéralisation progressive du commerce de l’Afrique dans les années à venir offrira de nouvelles opportunités aux entreprises africaines de rivaliser et de coopérer au-delà des frontières et d’établir une portée continentale. Seule voix dissonante, le Nigeria qui a décidé de suspendre sa participation à l’accord de libre-échange.

Les dirigeants des 55 pays d’Afrique qui se réuniront mercredi à Kigali, au Rwanda, feront du continent la plus grande zone de libre-échange créée depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce. Lire ici

L’engagement de la Chine en Afrique : ce que nous apprend en 2018 la mobilisation de 60 milliards de dollars

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Il s’agit d’un point de vue tiré du chapitre six du rapport Prospective Afrique 2018 de l’Institut Brookings, une organisation à but non lucratif basée à Washington. Sa mission est de mener des recherches approfondies qui mènent à de nouvelles idées pour résoudre les problèmes auxquels la société est confrontée aux niveaux local, national et mondial.  Le rapport en question explore six thèmes généraux offrant des opportunités pour l’Afrique de surmonter les obstacles et stimuler la croissance inclusive. Lire ici le chapitre dans son intégralité en Anglais sur le changement de la nature des relations extérieures de l’Afrique. Vu l’intérêt de cette analyse postée sur le site de Brookings Institution le 30 janvier dernier pour les décideurs politiques et économiques et dans un souci de vulgarisation, Le 1.ma a jugé utile de la traduire pour ses lecteurs.

Sa publication coïncide avec la tenue ce mardi mars à Rabat de la conférence des experts sur la coopération Sino-africaine Co-organisée par l’Institut Amadeus avec l’ambassade de la République populaire de Chine au Maroc dans la perspective du 6ème Sommet du Forum sur la coopération Afrique-Chine.

Voici donc la traduction de ce décryptage.

Le FOCAC, la diplomatie de prestige du Président Xi Jinping

Depuis l’an 2000, six sommets FOCAC (Forum sur la coopération Chine-Afrique) ont été tenus à 3 ans d’intervalle avec le prochain prévu pour 2018 en Chine si la tradition doit continuer.

FOCAC a été la plateforme institutionnelle fondamentale et le mécanisme pour la coopération entre la Chine et les Etats africains. Faisant probablement partie de la diplomatie de prestige du Président Xi Jinping, le niveau d’engagement que la Chine a fait au sommet 2015 à Johannesburg était étonnamment élevé.

Les 60 milliards de dollars de financement promis ont triplé l’engagement précédent de 20 milliards de dollars pris lors du sommet FOCAC 2012 tenu en juillet à Pékin.

Ces financements sont prévus pour aider à résoudre le goulot d’étranglement de l’économie africaine et du développement social.

En 2015, Xi avait annoncé 10 plans complets et ambitieux couvrant entre autres, l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, le commerce et l’investissement, la santé publique.

La mise en œuvre de ces engagements chinois au cours des deux dernières années est révélatrice de la priorité et de la cadence de l’engagement de la Chine en 2018 au cas où la Chine doit les achever avant le prochain sommet FOCAC.

Les zones prioritaires de l’engagement de la Chine du sommet FOCAC 2015 : industrialisation, modernisation de l’agriculture et infrastructure

La Chine a été ambitieuse en s’engageant en Afrique. En 2018, la Chine continuera à promouvoir le développement des parcs industriels et à leur attirer les investisseurs comme étant ses programmes de fonctionnalité pour l’industrialisation africaine.

La Chine a également mis l’accent sur la coopération dans le domaine du partenariat industriel et de capacité industrielle en Afrique, s’engageant à faciliter l’investissement privé chinois et à former au moins 200.000 travailleurs locaux.

Déjà en Ethiopie, la Chine a achevé le parc industriel de Hawassa d’un coût de 250 millions de dollars en neuf mois entre 2015 et 2016.

Selon les officiels chinois, le parc a attiré 15 grandes entreprises de textile et d’habillement dont six exportent déjà sur le marché international.

La compagnie de construction et de génie civil chinoise (CCECC) construit trois autres parcs industriels dans le pays, financés également par des investissements et des prêts chinois.

Au Kenya, le groupe chinois Guangdong New South Group a ouvert le premier parc industriel privé du pays à Uasin Gishu en juillet 2017 pour un coût de 2 milliards de dollars. Ce parc constituera un élément important de la zone économique spéciale de Zhujiang (ZES) du Kenya, qui s’inspire partiellement du modèle de développement des ZES en Chine. En 2018, la Chine continuera de promouvoir le développement de parcs industriels pour soutenir l’industrialisation de l’Afrique.

L’une des principales caractéristiques de l’aide agricole chinoise à l’Afrique a été les centres de démonstration de technologies agricoles, qui s’intègrent aux industries agricoles locales, mais visent également à créer des points d’ancrage solides pour les entreprises chinoises sur les nouveaux marchés.

La Chine a ciblé l’amélioration des capacités et de la productivité agricoles africaines principalement par le partage d’expériences, le transfert de technologie, l’encouragement des investissements agricoles chinois en Afrique et la mise en place de nouveaux cadres et programmes d’échange pour amener des experts chinois à ces pays africains. L’une des principales caractéristiques de l’aide agricole chinoise à l’Afrique a été les centres de démonstration de technologies agricoles, qui s’intègrent aux industries agricoles locales, mais visent également à créer des bases solides pour les entreprises chinoises sur les nouveaux marchés. En 2017, 23 centres de démonstration opèrent à travers le continent. En plus des centres de démonstration, la Chine a récemment accepté de consentir de nouveaux prêts concessionnels à la Zambie pour améliorer sa capacité agricole ainsi que la formation professionnelle et l’augmentation des investissements chinois dans le secteur. Avec l’Afrique du Sud, la Chine a signé de nouveaux accords relatifs au secteur agricole visant à faciliter l’échange d’experts et de technologie entre les deux pays. Des accords similaires ont également été conclus avec le Nigeria. Il est prévisible que la Chine fera du développement agricole un élément clé de son agenda en 2018 et, espérons-le, sur l’ensemble du continent plutôt que sur quelques pays prioritaires.

L’intérêt de la Chine pour les infrastructures va au-delà d’une augmentation du commerce et du flux de population par le trafic, mais aussi de l’amélioration de la capacité de trafic aérien, des réseaux électriques, des réseaux de télécommunication et de la formation des ressources humaines. Il est important de noter que l’engagement de la Chine en matière d’infrastructures pour 2015 se concentre sur la coopération dans les projets ferroviaires, routiers et portuaires à travers une variété de méthodes de financement. Le lancement réussi en mai 2017 du chemin de fer à voie standard Mombasa-Nairobi (le Madaraka Express) au Kenya ne se poursuivra que dans les années à venir: Si les choses se passent bien, la ligne Mombasa-Nairobi reliera finalement le Kenya et la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et même le Soudan du Sud et l’Ethiopie.

À l’horizon 2018, les infrastructures chinoises se diversifieront de plus en plus dans le domaine de la production et du transport d’électricité. En effet, sans énergie électrique, un plan d’industrialisation ne restera qu’un plan. Associée à la pénurie d’électricité, la Chine semble faire écho à l’appel des pays africains pour le développement des énergies renouvelables comme source alternative, ce qui pourrait être contre-intuitif compte tenu de l’approche pragmatique et très attentive aux investissements en Afrique.

Est-ce que les chiffres s’accordent?

La question la plus intrigante dans l’évaluation de la réalisation par la Chine de l’engagement du FOCAC 2015 réside dans les chiffres: Quelle part du financement engagé a été déboursée? La réponse à cette question déterminera le niveau et le rythme du financement chinois en 2018. Malgré les progrès impressionnants que la Chine a accomplis sur plusieurs fronts, les statistiques du côté chinois sont vagues et peu concluantes. Par exemple, selon le Quotidien du Peuple, 243 accords de coopération ont été signés entre décembre 2015 et juillet 2016, pour un montant total de 50,7 milliards de dollars, dont 46 milliards de dollars pour les investissements directs et commerciaux des entreprises chinoises. En interprétant les chiffres, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères n’a pas expliqué quel pourcentage des 50,7 milliards de dollars provenait de l’engagement officiel de 60 milliards de dollars de financement du gouvernement chinois. Au lieu de cela, l’explication officielle est que l’engagement de 60 milliards de dollars du gouvernement chinois avait eu un effet multiplicateur en inspirant les capitaux privés et les financiers commerciaux. Aussi positif que cela puisse paraître, il ne répond pas à la question.

Certaines statistiques de la Chine sont moins inspirantes. Le Fonds de coopération Chine-Afrique pour la capacité industrielle, rapidement établi après l’annonce de Xi à Johannesburg et avec le capital de démarrage de 10 milliards de dollars du gouvernement chinois, a démarré ses opérations en janvier 2016. Cependant, après 18 mois de fonctionnement officiel, le fonds n’a approuvé que six projets dont l’investissement total s’élevait à 542 millions de dollars, parmi lesquels seulement quatre ont reçu un investissement décaissé de 248 millions de dollars. Selon ses responsables, le fonds privilégie la gestion des risques et les investissements en actions à moyen et court terme sur la vitesse et le volume des investissements. En particulier, le fonds a cité l’investissement en baisse en Afrique sub-saharienne et les intérêts en chute libre des sociétés chinoises en raison du ralentissement économique domestique comme étant les facteurs clés influençant le rythme du fonds. Au rythme actuel, le Fonds de coopération Chine-Afrique pour la capacité industrielle ne devrait pas atteindre l’objectif d’un financement de 10 milliards de dollars d’ici la fin de 2018. La Chine pourrait jouer le jeu des mots en soulignant que le capital est effectivement versé au fonds et compte à peine comme le financement fourni à l’Afrique.

Compte tenu de la popularité du PPP dans la discussion sur les investissements étrangers en Chine, comme dans le cas de l’initiative One Belt, One Road, il serait très intéressant que la Chine expérimente davantage avec le PPP en 2018.

Les statistiques sur les prêts concessionnels engagés de 35 milliards de dollars sont encore moins disponibles. Lors de la Conférence des coordonnateurs de la mise en œuvre des réalisations du FOCAC à Beijing six mois plus tard, il a été révélé que la Banque chinoise d’import-export avait approuvé 4,3 milliards de dollars de prêts concessionnels à l’Afrique après le Sommet du FOCAC. À ce rythme, la Chine devrait être en mesure d’atteindre le seuil de 35 milliards de dollars d’ici la fin de 2018.

Un problème qui mérite d’être observé en 2018 est la manière dont la Chine applique et rend compte du modèle PPP (partenariat public-privé) pour de nouveaux investissements dans des projets d’infrastructure en Afrique. Les acteurs chinois ont pris note des intérêts de divers gouvernements africains dans le modèle PPP pour combler le déficit de financement dans le développement des infrastructures. Cependant, au-delà de la simple observation, la participation réelle des entreprises chinoises à de tels projets n’a pas encore pris de vitesse. Cependant, étant donné la popularité du PPP pour la discussion sur les investissements étrangers en Chine, comme pour l’initiative One Belt, One Road (La nouvelle route de la soie ou la Ceinture et la Route), il sera très intéressant que la Chine expérimente davantage avec le PPP en 2018.

2018 sera la dernière année pour la Chine à remplir ses engagements de Johannesbourg. La Chine a fait des progrès constants dans la réalisation de ses promesses de financement dans des domaines tels que l’industrialisation, le développement agricole et les infrastructures. Compte tenu de son rythme actuel, le respect de l’engagement de financement de 60 milliards de dollars devrait être en bonne voie. Cependant, la Chine devra faire des progrès substantiels dans des catégories spécifiques, telles que le Fonds de coopération Chine-Afrique pour la capacité industrielle en 2018, pour tenir ses promesses. De nouveaux axes, tels que la production, la transmission d’énergie et le modèle PPP seront des domaines intéressants à observer en 2018 pour identifier les prochaines étapes de la priorité de la Chine en Afrique.


Texte original paru sur Brookings Institution (Point de vue) par Yun Sun, membre non résident de l’Africa Growth Initiative, qui se concentre sur les relations de la Chine avec l’Afrique et la coopération entre les États-Unis et la Chine sur le continent. Traduit par la rédaction de Le1.ma.

Nouveau roadshow Africain pour Mounia Boucetta : après Valyans pour la première tournée, quel cabinet aura le privilège de rédiger le second rapport ?

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La secrétaire d’État à la Coopération internationale, Mounia Boucetta, est actuellement en tournée dans trois pays d’Afrique, à la tête d’une importante délégation. Le déplacement conduira l’équipe Boucetta au Gabon, au Ghana et au Nigeria. Il s’agit de la phase II de sa mission de supervision de l’état d’avancement des travaux des nombreux projets et accords lancés et signés par le Maroc avec quinze pays d’Afrique depuis 2014. La phase I de la mission, qui avait conduit Mounia Boucetta en Ethiopie, au Rwanda, en Tanzanie, à Madagascar, en Zambie, en Guinée et au Sénégal, s’était achevée par un réel scandale quand le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale a décidé de faire rédiger le rapport de ce roadshow, en contrepartie de trois millions de dirhams, par Valyans Consulting, un cabinet privé choisi par la Secrétaire d’Etat herself.

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Beaucoup d’encre a coulé depuis que ce scandale a éclaté mais bien sûr, comme nombre d’autres au Maroc, aucune enquête n’a été ouverte ni aucune inspection instruite.

Hier à Libreville, aujourd’hui à Accra –en présence notamment de Hamid Chabar, futur ambassadeur du Maroc en Mauritanie mais toujours en poste au Ghana en raison d’un souci d’accréditation- et demain à Lagos, Mounia Boucetta est accompagnée de six hauts fonctionnaires en plus de la mobilisation des diplomates marocains en poste dans ces trois capitales, ainsi que le travail de support assumé par le service central à Rabat engageant au moins une direction générale et trois directions du MAECI avec, dans la foulée, deux ou trois ambassadeurs réquisitionnés à temps plein pour cette mission ad hoc.

Mounia Boucetta va-t-elle, de nouveau, offrir sur un  plateau d’or la mission de la rédaction du rapport final de la tournée au cabinet Valyans Consulting ? Ou bien jettera—elle son dévolu sur une autre agence ?

Avec tous les moyens humains et logistiques mis à la disposition de la Secrétaire d’Etat, il serait irresponsable qu’elle fasse appel à un cabinet privé pour rédiger un rapport qui se veut confidentiel et relevant de la sécurité nationale du pays.

Le MAECI regorge de bonnes compétences, des centaines d’ambassadeurs, ministres plénipotentiaires, conseillers, secrétaires des Affaires étrangères tant au niveau central que dans le réseau diplomatique à travers le monde qui disposent des talents nécessaires pour rédiger un rapport en bonne et due forme.

Depuis qu’elle les a côtoyés quand elle exerçait en tant secrétaire générale du ministère du Commerce et de l’Industrie, on peut comprendre que Madame Boucetta ait des affinités intellectuelles avec Valyans Consulting –ils font sans aucun doute du bon travail-, mais il s’agit là d’une question de principe, de bonne gouvernance et, surtout, d’éthique.

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