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Le puissant patron du renseignement jordanien limogé

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Le Cabinet royal jordanien a publié jeudi un décret du Roi Abdallah II nommant le général de division Adnan al-Jundi, nouveau directeur général du Département des renseignements généraux GID (Direction du contre-espionnage), à compter du 30 mars 2017, et ce en remplacement du général Faisal Al Shoubaki limogé au lendemain de la clôture du 28ème Sommet de la Ligue Arabe qu’accueillait la Jordanie. Le général Al Shoubaki officiait également en qualité de conseiller du souverain hachémite pour les affaires de sécurité nationale.

Le roi Abdallah II de Jordanie a limogé le puissant chef des Renseignements le Général Faisal Al Shoubaki, considéré comme l’homme le plus important du régime après le Roi, et l’a immédiatement remplacé par le Général Adnan al Jundi parti à la retraite il y a à peine trois mois et réintégré dans l’appareil sécuritaire.

Officiellement, le Général Faisal Al Shoubaki, ancien ambassadeur de Jordanie à Rabat jusqu’en 2011, et qui cumulait ses fonctions de contre-espionnage avec celles de Conseiller du souverain hachémite pour les affaires de sécurité nationale, aurait démissionné de sa propre initiative.

Ces changements interviennent à quelques jours seulement de la “démission” du général Mashal Mohammad Al-Zaben, Conseiller du Roi pour les Affaires militaires, et ancien Chef d’Etat-major des Armées, qui a quitté ses fonctions la veille de l’ouverture du Sommet Arabe.

 

Ces profondes transformations s’inscrivent dans un contexte très particulier où le souverain hachémite procède à des aménagements substantiels de l’appareil sécuritaire et ce après l’attaque dont a été la cible la Château fort de Al-Karak, haut lieu du tourisme en Jordanie. Daech est soupçonnée d’être derrière cet attentat qui avait fait plus de dix morts en décembre dernier parmi lesquels de nombreux touristes étrangers. Le groupe terroriste avait également visé en 2016 des centres sécuritaires névralgiques, un bureau des services des renseignements à Amman ainsi que plusieurs postes frontières.

Le contre-espionnage jordanien, réputé être un des meilleurs au monde, est sous le feu des critiques depuis qu’un rapport conjoint d’Al Jazeera et du New York Times a révélé que des membres de cet important service de renseignement auraient détourné des armes destinées à l’opposition syrienne et revendues sur le marché noir. L’attaque d’Al-Karak a certainement fait accéléré les choses, surtout que certaines des armes volées ont été utilisées dans une attaque qui a tué deux Américains et blessé trois autres dans un établissement de formation de la police à Amman.

Plus tôt dans la journée du jeudi, Abdallah II de Jordanie, attendu bientôt à Washington pour une rencontre avec Donald Trump, avait reçu le Commandant des Opérations spéciales des États-Unis, le général Raymond Thomas, qui conduit une importante délégation militaire et diplomatique américaine en Jordanie. Les discussions ont porté sur les relations bilatérales entre la Jordanie et les États-Unis, principalement dans les domaines militaire et de formation, ainsi que sur les efforts de lutte contre le terrorisme.

Abdellah El Hattach

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