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La politique américaine fait peur aux Arabes : Trump tire sur tout le monde, Bolton l’inconditionnel d’Israël et Pompeo…le pompier!

Avec un Président aussi intempestif et aussi versatile que Donald Trump, les grands manitous de l’administration américaine doivent toujours jouer aux sapeurs pompiers. Cette fois encore, les proches de Donald Trump doivent essayer de tirer les marrons du feu avant qu’elles ne crament. Et pour cause, le 19 décembre dernier, Trump avait annoncé que les troupes américaines allaient se retirer de la Syrie. Une déclaration qui a jeté un voile d’ombre sur les intentions américaines dans la région, même si Trump s’est rattrapé par la suite sur Twitter en disant que ce retrait se fera « à un rythme adapté ». Devant le caractère imprévisible du président Trump la machine diplomatique américaine se déploie pour clarifier les intentions des Etats-Unis dans la région. Les pays du Moyen-Orient doivent désormais composer avec cette donne, quitte à en faire les frais par la suite. La tournée du Secrétaire d’État américain, Mike Pompeo au Moyen-Orient et de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a pour but justement de mettre fin aux inquiétudes suscitées par les sorties de Trump et de rassurer les alliés de Washington dans cette région du monde en effervescence.

La tournée de sept jours de Mike Pompeo doit le conduire en Jordanie, en Égypte, à Bahreïn, à Abou Dhabi, au Qatar, en Arabie saoudite, à Oman et enfin au Koweït. Si l’Irak n’a pas été cité dans le communiqué officiel du Département d’Etat américain, la porte-parole de la Maison-Blanche avait déclaré le mois dernier que Pompeo s’y rendrait le 11 janvier. D’ailleurs le président Trump lui-même y était il y a quelques jours pour conforter le moral de ses troupes.

Réparer ce qui peut l’être

Lors d’un briefing avec des journalistes vendredi dernier, un officiel américain a affirmé que « le voyage du secrétaire dans la région est axé sur deux thèmes principaux. Premièrement, les États-Unis ne quittent pas le Moyen-Orient. (…) Deuxièmement, le régime iranien est l’acteur dangereux dans la région. Il n’y a pas de plus grande menace à la stabilité que le régime iranien ». A propos de l’Iran, Donald Trump avait déclaré la semaine dernière qu’il « fait sortir des gens de Syrie, mais ils peuvent, franchement, faire ce qu’ils veulent là-bas ». Des paroles qui ont fait froid dans le dos de plusieurs politiciens arabes. Ce n’est pas un hasard si, lors de l’étape égyptienne de sa tournée, Pompeo, dans un discours qu’il compte prononcer au Caire mettra l’accent sur « l’engagement des États-Unis en faveur de la paix, de la prospérité, de la stabilité et de la sécurité au Moyen-Orient », selon les termes du communiqué du département d’État. A coup sûr sermonné par ses conseillers, Donald Trump a tweeté que le retrait des troupes américaines se fera « à un rythme adapté tout en continuant en même temps à combattre Daech et à faire ce qui est prudent et nécessaire pour tout le reste ».

Retrait graduel

Au cours de sa tournée au Moyen-Orient, Pompeo devrait aborder plusieurs dossiers chauds comme le Yémen, l’affaire Khashoggi, le blocus du Qatar, Daech, le rôle de l’OTAN et le plateau du Golan. Les relations avec les différentes capitales moyen-orientales seront également au menu des discussions. Pompeo se rendra dans chaque pays membre du Conseil de coopération du Golfe séparément. Washington n’apprécie guère le blocus du Qatar par une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite depuis juin 2017 car « le clivage n’aide pas nos objectifs plus larges et nous avons fait valoir cela aussi pour les objectifs de la région du Golfe », a fait valoir un officiel américain. Si la lune de miel entre Riyadh et Washington n’est pas en péril malgré la levée de boucliers de membres du congrès, la Maison Blanche « évoquera le cas du journaliste Jamal Khashoggi et continuera à faire pression pour que les dirigeants saoudiens rendent des comptes et soient crédibles à mesure qu’ils progressent dans le processus juridique entamé plus tôt cette semaine », a précisé un officiel américain. En plus des dossiers iranien et syrien, le conflit au Yémen devrait occuper une place de choix dans les discussions surtout que républicains et démocrates du Congrès mettent la pression pour voter contre le soutien militaire apporté à Riyadh.

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John Bolton, l’inconditionnel d’Israël

La tournée du secrétaire d’État américain se fait en parallèle avec celle du conseiller américain pour la Sécurité nationale, John Bolton qui se trouve dans la région. Après avoir visité Israël, il est à Ankara depuis le lundi soir. Se voulant rassurant, John Bolton a déclaré devant les médias que le retrait américain doit se faire « de telle sorte que Daech soit défaite (…) et que la défense d’Israël et d’autres amis dans la région soit absolument assurée ». De son côté, le chef du gouvernement israélien s’est dit engagé à empêcher coûte que coûte l’Iran de s’implanter militairement en Syrie. John Bolton a indiqué que l’usage des armes chimiques en Syrie est une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir sous peine de sanctions. « Au moment où nous mettons au point les modalités de ce retrait, nous ne voulons pas que le régime Al-Assad se mette à penser que cela représente un recul dans notre opposition à l'utilisation d'armes chimiques », a-t-il souligné. Israël qui a cherché à placer le dossier du Plateau du Golan sur la table a fait chou blanc sur ce point même s’il a été évoqué par son interlocuteur.

L’escale turque de John Bolton de deux jours, elle, n’a pas été de tout repos. En exigeant comme condition préalable au retrait américain de Syrie, la promesse des Turcs de ne pas s’attaquer aux Kurdes. Grosse bourde diplomatique selon les autorités d'Ankara qui n’ont pas tardé à réagir. Le ministre turc de la Défense nationale, le général Hulusi Akar a affirmé à que la lutte anti-terroriste que mène la Turquie est contre l’organisation terroriste séparatiste PKK/YPG et Daech qui représentent une menace contre tous les groupes ethniques et religieux dont les Kurdes, Arabes et Turkmènes en tête. « La lutte des Forces armées turques ne vise par nos frères kurdes avec lesquels nous partageons depuis des centaines d’années la même géographie et notre pain », a assuré le général Hulusi Akar. De même, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, avait qualifié les propos de John Bolton d’insensés, précisant que ce sont les organisations terroristes qui sont ciblées.

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