La Chine a annoncé mercredi des sanctions contre près de 30 responsables du gouvernement de l’ancien président américain Donald Trump, dont son secrétaire d’État Mike Pompeo, pour violation de sa «souveraineté».
Avec AFP
La Chine a décidé de sanctionner 28 personnes qui ont gravement violé la souveraineté chinoise, a déclaré son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé au moment même où Joe Biden était investi dans les fonctions de président à Washington.
Outre Mike Pompeo sont notamment cités par la diplomatie chinoise Peter Navarro, conseiller au commerce de Donald Trump, Robert O’Brien, qui fut un de ses conseillers à la sécurité nationale, Alex Azar, le secrétaire à la Santé sortant, ainsi que John Bolton et Stephen Bannon, qui ont aussi conseillé le milliardaire républicain.
Toutes ces personnalités et les membres de leurs familles se verront interdire d’entrer sur le territoire chinois, y compris Hong Kong et Macao, a souligné le ministère des Affaires étrangères.
Eux et les sociétés et les institutions qui leur sont associées ne peuvent également pas faire d’affaires avec la Chine, a-t-il ajouté.
Génocide contre les Ouïgours
À sa dernière journée comme secrétaire d’État américain, Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis considèrent désormais que la Chine commet un génocide contre les Ouïgours.
These acts are an affront to the Chinese people and to civilized nations everywhere. The People's Republic of China and the CCP must be held to account.
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) January 19, 2021
Je pense que ce génocide est encore en cours et que nous assistons à une tentative systématique de détruire les Ouïgours de la part du parti-État chinois, a-t-il ajouté, dans un communiqué publié mardi.
Il a aussi évoqué des crimes contre l’humanité menés depuis au moins mars 2017 par les autorités chinoises contre les Ouïgours et d’autres membres de minorités ethniques et religieuses au Xinjiang.
Les États-Unis appellent la République populaire de Chine à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et à mettre fin à son système de camps d’internement et de détention, de résidences surveillées et de travail forcé, a martelé Mike Pompeo.
Selon des experts étrangers, plus d’un million de Ouïgours sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique du Xinjiang.
Chiffon de papier
Plus tôt dans la journée, la Chine avait tourné en dérision ces accusations de Mike Pompeo selon lesquelles un génocide est en cours contre les musulmans ouïgours dans sa région du Xinjiang (nord-ouest).
Neglecting facts but sowing lies reveals #Pompeo's true intent to interfere in China's internal affairs, undermine China's stability&contain China's development. Justice may be late, but it will catch up. Pompeo&his lies will find a comfortable place in the dustbin of history.
— Hua Chunying 华春莹 (@SpokespersonCHN) January 20, 2021
#Pompeo's lies are an affront to the 1.4 billion Chinese people including 25 million #Xinjiang residents & to the intelligence of the American people and the international community. He has betrayed & challenged the basic moral standard & human conscience.
— Hua Chunying 华春莹 (@SpokespersonCHN) January 20, 2021
Cette qualification n’est qu’un chiffon de papier à nos yeux, a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.
Ces dernières années, Mike Pompeo a propagé un nombre incalculable de mensonges et d’idées pernicieuses. Cette accusation d’un prétendu [génocide] n’est qu’un de ses mensonges absurdes et éhontés, a dénoncé Mme Hua.
Nouvelle guerre froide
La question ouïgoure constitue l’un des nombreux points de friction entre Pékin et Washington avec la COVID-19, Hong Kong ou encore Taïwan. Une confrontation à laquelle le secrétaire d’État américain sortant aura donné des allures de nouvelle guerre froide.
Le président élu Biden avait lui estimé avant son élection en novembre, selon un communiqué de son équipe de campagne publié en août, que la répression contre cette minorité musulmane constituait un génocide perpétré par le gouvernement autoritaire de la Chine.
Conformément à la proclamation de l’administration américaine sur la reconnaissance de la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a annoncé le début effectif du processus d’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, avec l’inauguration «immédiate» d’un poste de présence virtuelle.
Le 10 décembre dernier à l’issue d’un entretien téléphonique entre Donald Trump et le Roi Mohammed VI, le Président américain a annoncé la décision historique des Etats-Unis de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Royaume sur son Sahara, matérialisée par l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla.
Pour affirmer sa détermination et son engagement, l’administration américaine, par le biais de son département d’État, annonce le mercredi 24 décembre le démarrage du processus d’ouverture du consulat US à la ville de Dakhla situé au cœur du Sahara Marocain.
Pleased to announce the beginning of the process to establish a U.S. consulate in Western Sahara, and the inauguration of a virtual presence post effective immediately! We look forward to promoting economic and social development, and to engage the people of this region.
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) December 24, 2020
«Conformément à la proclamation du président Trump sur la reconnaissance de la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara, le département d’État annonce qu’il a entamé le processus de création d’un consulat américain dans la région», a indiqué le Secrétaire d’Etat américain, Pompeo dans un communiqué.
«Avec effet immédiat, nous inaugurons un poste de présence virtuelle», a affirmé le chef de la diplomatie américaine, notant que ce poste, qui sera axé sur la promotion du développement économique et social, sera bientôt suivi d’un consulat pleinement opérationnel.
Ce poste de présence virtuelle sera géré par l’ambassade des États-Unis à Rabat, a-t-il précisé.

Mike Pompeo a, d’autre part, souligné que les États-Unis attendent avec intérêt cet engagement accru et continueront à soutenir les négociations politiques pour résoudre les problèmes entre le Maroc et le polisario dans le cadre du plan marocain d’autonomie.
Réagissant à l’annonce de Mike Pompeo, le représentant spécial pour les relations internationales de Trump, Avi Berkowitz et qui a fait partie de la délégation américano-israélienne reçue par le Roi Mohammed VI a écrit sur Twitter : «Ravi pour l’ouverture prochaine du bureau du consulat à Dakhla au Maroc. Notre voyage au Maroc a été un moment important dans les relations américano-marocaines ».
Les Etats-Unis ont accusé vendredi la Russie d’être très probablement derrière la gigantesque cyberattaque qui les a frappés en affectant aussi des objectifs situés dans d’autres pays.
AFP
«C’était une entreprise très importante, et je crois que nous pouvons maintenant dire assez clairement que ce sont les Russes qui se sont engagés dans cette activité», a dit M. Pompeo lors de l’émission du commentateur politique Mark Levin, The Mark Levin Show.
Le secrétaire d’Etat a dénoncé une opération de grande ampleur consistant notamment, en utilisant un logiciel, à «entrer dans des systèmes du gouvernement américain».
La Russie a fermement démenti être impliquée dans cette affaire. «La Russie ne mène pas d’opérations offensives dans le cyberespace», a déclaré l’ambassade russe à Washington.
L’étendue de la cyberattaque ne cesse de s’élargir à mesure que l’on découvre de nouvelles victimes, au-delà des Etats-Unis, ravivant les craintes face aux risques d’espionnage.
«C’est une attaque majeure. Je dirais qu’elle est probablement encore en cours» et «sans précédent», a dit vendredi sur la chaîne Fox News l’élu républicain Marco Rubio, président de la commission du Renseignement au Sénat.
Il a évoqué, comme le gouvernement la veille, «une grave menace pour l’Etat fédéral, les collectivités locales, les infrastructures cruciales et le secteur privé».
Microsoft a indiqué jeudi soir avoir informé plus de 40 clients touchés par le logiciel utilisé par les pirates, qui pourrait leur permettre un accès sans entraves aux réseaux des victimes.
«Environ 80% de ces clients se trouvent aux Etats-Unis, mais notre travail a aussi permis d’identifier à ce stade des victimes dans plusieurs autres pays», a déclaré le président de Microsoft, Brad Smith, sur le blog du géant informatique. Les pays concernés sont le Canada, le Mexique, la Belgique, l’Espagne, le Royaume-Uni, Israël et les Emirats arabes unis.
«Le nombre de victimes et les pays touchés vont continuer à augmenter, c’est certain», «créant une vulnérabilité technologique grave pour les Etats-Unis et le monde», a prévenu Brad Smith. «Ce n’est pas de l’espionnage ordinaire, même à l’ère numérique.»
Le gouvernement américain n’a découvert que la semaine dernière cette attaque lancée dès mars, sinon plus tôt.
Acte de guerre
Si le sénateur Rubio a estimé qu’un Etat étranger était bien derrière cet acte «patient», «sophistiqué» et «bien financé», il s’est gardé d’aller plus loin. «Quand vous désignez quelqu’un, vous devez être certain » car « c’est comme un acte de guerre», a-t-il dit.
Mais les soupçons des experts en sécurité informatique convergent vers Moscou, et Mike Pompeo a officialisé vendredi cette accusation.
Pour James Andrew Lewis, du cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies, «il n’y a que peu de pays qui ont l’expertise et les ressources pour mener une telle attaque, et la Russie en fait partie».
Mike Pompeo avait d’ailleurs suggéré dès lundi une possible implication d’acteurs russes, évoquant des tentatives persistantes de tels acteurs pour « entrer dans les réseaux » des ministères et entreprises américains.
«C’est comme si des bombardiers russes avaient survolé notre pays tout entier de façon répétée sans être repérés», a commenté jeudi le sénateur républicain Mitt Romney, déplorant «le silence et l’inaction inexcusables de la Maison Blanche» du président Donald Trump.
Son collègue démocrate Mark Warner a aussi jugé «extrêmement préoccupant que le président ne semble pas prendre acte de la gravité de la situation, et encore moins y apporter une réponse».
Le président élu Joe Biden a promis d’en faire «une priorité» dès sa prise de fonctions le 20 janvier.
John Dickson, de la société spécialisée dans la sécurité Denim Group, explique que de nombreuses entreprises privées potentiellement vulnérables se démènent pour renforcer leurs protections, allant jusqu’à envisager de rebâtir totalement leurs serveurs.
«C’est tellement gros que tout le monde évalue les dégâts en ce moment», a-t-il dit à l’AFP. «C’est un coup grave porté à la confiance dans l’Etat et dans les infrastructures cruciales.»
Les hackeurs ont réussi à compromettre le logiciel Orion de la firme américaine SolarWinds, utilisé pour la gestion et la supervision de réseaux informatiques de grandes entreprises ou d’administrations.
L’Agence de sécurité nationale, qui supervise le renseignement militaire américain, a appelé à une vigilance accrue pour empêcher un accès des pirates aux systèmes clés de l’armée ou de l’Etat.
De fait, les experts soulignent la menace que cette cyberattaque représente pour la sécurité nationale, non seulement en cas de prise de contrôle des infrastructures cruciales mais aussi en cas d’accès au pilotage des réseaux de distribution de l’électricité ou d’autres services publics.
Selon les informations connues à ce stade, les pirates ont réussi à pénétrer les emails internes du Trésor et du ministère du Commerce américains.
Le ministère de l’Energie a confirmé vendredi avoir été touché, tout en assurant que le logiciel malveillant avait épargné ses missions les plus sensibles, notamment la branche chargée de la sécurité de l’arsenal nucléaire.
Lors d’un dîner privé, le mois dernier à Paris, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, n’a pas fait mystère du mécontentement de Washington au sujet de la stratégie adoptée par la France consistant à tenir compte du Hezbollah pro-iranien dans le processus visant à résoudre la crise économique et politique libanaise.
Reuters
Emmanuel Macron s’est rendu deux fois au Liban depuis l’explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en août dernier et il n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de sortir le pays, autrefois sous mandat français, de sa crise la plus profonde depuis la guerre civile de 1975-1990.
Le chef de l’Etat tente de jouer de l’influence historique de Paris pour convaincre la classe politique libanaise d’adopter une feuille de route et de former un nouveau gouvernement capable de s’attaquer à la corruption, condition préalable pour que les donateurs internationaux, dont le Fonds monétaire international (FMI), débloquent des milliards de dollars d’aide.
Une troisième visite prévue le 22 décembre a dû être reportée, Emmanuel Macron ayant été testé positif au coronavirus jeudi. Il sera remplacé par le chef d’état-major des armées, François Lecointre, qui va rendre visite aux forces françaises sur place.
Selon un officiel impliqué dans l’organisation de la visite, un entretien téléphonique avec le président libanais Michel Aoun pourrait avoir lieu, mais rien d’autre n’est prévu à ce stade.
Emmanuel Macron est confronté à la fois à l’inertie de la classe politique libanaise – qui a ignoré les messages de la communauté internationale sur la faillite de l’Etat – et aux réserves de Washington sur son plan.
«La classe politique libanaise est coincée dans ses propres contradictions et est heureuse de jouer la montre», observe Nadim Khoury, directeur exécutif du cercle de réflexion Arab Reform Initiative.
«Saad Hariri n’est pas en mesure de former un gouvernement et, sur le plan international, les Etats-Unis ne vont pas faciliter la tâche de la France pour former un gouvernement.»
Les réserves de Washington sur le plan Macron portent essentiellement sur le rôle du Hezbollah, mouvement chiite pro-iranien qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes.
L’ancien Premier ministre Saad Hariri, qui a été chargé de former un nouveau gouvernement après la démission de Mustapha Adib en septembre, s’efforce pour l’instant de réunir un cabinet reflétant toutes les composantes politiques libanaises, y compris le Hezbollah.
Nouvelles sanctions en vue
Paris n’était initialement pas favorable à son retour à ce poste, dans la mesure où il n’est pas parvenu par le passé à engager les réformes nécessaires, ont déclaré trois responsables français. Toutefois, faute d’alternative crédible, Emmanuel Macron ne s’est pas opposé à cette nomination.
La France estime que les élus du Hezbollah ont un rôle politique légitime.
Les Etats-Unis ont déjà imposé des sanctions à trois personnalités politiques liées au Hezbollah. Lors d’un dîner à Paris le mois dernier avec huit ambassadeurs, Mike Pompeo a clairement indiqué que d’autres mesures seraient mises en oeuvre si le Hezbollah faisait partie du gouvernement, selon deux personnes ayant eu connaissance de sa visite.
«Le Président Trump et Mike Pompeo ont clairement exprimé et à plusieurs reprises leur soutien à l’initiative française pour la constitution au Liban d’un gouvernement de mission capable de recevoir l’aide internationale», a souligné pour sa part l’Elysée.
«Les Etats-Unis ont d’ailleurs participé aux deux conférences internationales des donateurs organisées par la France avec l’Onu fin août et début décembre», a ajouté l’Elysée.
Influence malveillante
Dans une déclaration faite après la visite de Mike Pompeo à Emmanuel Macron, le Département d’Etat américain a déclaré qu’ils avaient discuté «des menaces importantes pour la sécurité mondiale, des efforts pour contrer l’extrémisme violent, du comportement déstabilisateur de l’Iran et de l’influence malveillante du Hezbollah au Liban».
Sans le soutien des Etats-Unis, les organisations internationales et les donateurs ne fourniront pas au Liban l’aide dont il a besoin pour sortir d’une crise financière qui, selon la Banque mondiale, verra probablement plus de la moitié de la population sombrer dans la pauvreté d’ici 2021.
Pour l’administration américaine sortante, une position ferme à l’égard du Hezbollah est essentielle pour démontrer que sa politique globale au Moyen-Orient a été efficace, notamment contre l’Iran.
Trois diplomates ont déclaré qu’ils ne s’attendaient pas à ce que le président élu Joe Biden change rapidement de politique étant donné la nature bipartisane de la position américaine et des autres priorités de la nouvelle administration.
Joe Biden a déclaré qu’il prévoyait d’abandonner ce qu’il appelle «l’échec dangereux» de la politique de «pression maximale» de Donald Trump à l’égard de l’Iran, mais des proches ont déclaré qu’il n’hésiterait pas à recourir aux sanctions.
Une semaine après la visite de Mike Pompeo à Paris, les Etats-Unis ont ajouté à leur liste noire les noms de deux anciens ministres libanais, dont un appartenant au mouvement chiite Amal, fragilisant ainsi l’approche d’Emmanuel Macron.
«Vous avez raison de dire que la politique de sanctions non-concertée et non-coordonnée avec nous de l’administration américaine sur des dirigeants chiites a sans doute contribué à tendre le jeu», a déclaré le président français peu de temps après.
Depuis lors, Gebran Bassil, gendre de Michel Aoun, qui dirige le Courant patriotique libre (CPL), le plus grand parti chrétien du Liban, a également été sanctionné pour ses liens avec le Hezbollah. Selon des diplomates américains, européens et régionaux, de nouvelles sanctions sont imminentes.
Mesures punitives
Le Hezbollah est devenu la puissance dominante au Liban, avec des membres élus au parlement et des représentants au gouvernement. Bien que le soutien de l’Iran ait été sanctionné par Washington, le groupe reste un pilier de l’influence régionale de Téhéran.
Les responsables français affirment que les sanctions américaines n’ont pas permis de changer la situation sur le terrain. Un membre de l’équipe du président français a déclaré le 2 décembre à la presse: «Ils n’ont rien bloqué (…) mais n’ont rien débloqué non plus.»
Lors d’une conférence en ligne du cercle de réflexion SCRS, l’ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea, a déclaré qu’éviter la faillite de l’Etat était une priorité, mais que Washington jugeait le Hezbollah «entièrement au service de ses maîtres iraniens» et que les mesures américaines avaient un impact.
Israël, l’allié le plus proche des Etats-Unis au Moyen-Orient, considère l’Iran comme sa plus grande menace et le Hezbollah comme le principal danger à ses frontières.
Les responsables iraniens ont déclaré qu’Hassan Nasrallah, chef de file du Hezbollah, était en contact avec Téhéran concernant la façon de gérer l’initiative de Macron, mais qu’ils ne permettraient pas que le Hezbollah soit affaibli.
Les sanctions américaines imposées à des alliées du mouvement chiite n’ont «rien changé sur le terrain», a déclaré Emmanuel Macron le 2 décembre, lors une conférence des donateurs organisée à l’initiative de la France.
«Nous ne lâcherons rien (…) dans nos exigences, qu’elles portent sur les réformes ou l’enquête sur les origines de l’explosion du port», a-t-il ajouté.
L’administration de Donald Trump a accusé lundi pour la première fois l’Iran de la «mort probable» de l’ex-agent du FBI Robert Levinson et a exhorté le futur président Joe Biden à faire de la libération des prisonniers américains une condition de toute négociation avec Téhéran.
Le Trésor américain a dans la foulée annoncé des sanctions contre deux hauts responsables du renseignement iranien, Mohammad Baseri et Ahmad Khazai, pour leur implication présumée.
Le ressortissant américain avait disparu en 2007 dans des circonstances mystérieuses, et Washington avait depuis réclamé l’aide de Téhéran malgré l’absence de relations diplomatiques entre les deux pays ennemis.
«Le gouvernement iranien s’était engagé à apporter son assistance pour rapatrier Bob Levinson, mais il ne l’a jamais fait. La vérité, c’est que des agents des services de renseignement iraniens, avec le feu vert de hauts responsables iraniens, ont été impliqués dans l’enlèvement et la détention de Bob», a déclaré le directeur de la police fédérale américaine Christopher Wray dans un communiqué.
«Le gouvernement américain est parvenu à la conclusion que toutes les preuves dont nous disposons semblent indiquer que Bob est mort en captivité», a dit un autre haut responsable américain dans un échange avec la presse. «Il est très clair que ce cas était bien connu à des niveaux très élevés du gouvernement iranien», a-t-il insisté.

Dès le mois de mars, après 13 ans d’incertitude, le président Trump avait laissé entendre que son décès était probable. La famille de l’ex-agent du FBI avait alors affirmé avoir été informée par des responsables américains qu’il était «mort alors qu’il était détenu par les autorités iraniennes».
Washington a toujours affirmé que Bob Levinson n’oeuvrait pas pour le gouvernement américain au moment de sa disparition en mars 2007, sur l’île de Kish, dans le Golfe. Il était alors déjà retraité du FBI depuis une dizaine d’années.
Mais selon le Washington Post, il travaillait pour la CIA et devait rencontrer un informateur au sujet du programme nucléaire iranien.
Biden aux antipodes
Les circonstances de la captivité de l’ex-agent, et de son «probable décès», n’ont pas été précisées par les responsables américains. «Nous appelons le régime iranien à fournir un compte-rendu exhaustif de ce qui est arrivé à M. Levinson», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué.
Today, the United States is designating two senior officials of Iran’s Ministry of Intelligence and Security who were involved in the abduction, detention, and probable death of Robert Levinson. We will not relent in pursuing those who played a role in his disappearance.
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) December 14, 2020
Les responsables de l’administration Trump ont assuré que le timing de cette annonce n’avait rien de politique, s’agissant uniquement du résultat d’un « processus complexe ».
Mais cette accusation formelle met davantage encore la pression sur la future administration Biden pour qu’elle se montre intransigeante avec Téhéran.
D’autant qu’elle intervient juste après l’exécution par l’Iran de l’opposant Rouhollah Zam, dénoncée comme «barbare» par Mike Pompeo et que le futur conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden à la Maison Blanche, Jake Sullivan, a aussi qualifiée de «violation horrible des droits humains».
Or l’Iran est un dossier sur lequel le président élu démocrate, qui doit entrer en fonction en janvier, est aux antipodes de son prédécesseur républicain.
Donald Trump a sorti les Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, jugeant qu’il était insuffisant pour empêcher Téhéran de fabriquer la bombe atomique et pour endiguer son comportement « néfaste » au Moyen-Orient. Il a rétabli puis durci les sanctions américaines levées dans le cadre de cette entente internationale.
Joe Biden veut lui revenir dans cet accord et lever les sanctions, à condition que les autorités iraniennes reviennent de leur côté dans les clous des restrictions nucléaires qu’elles ont commencé à transgresser en représailles à la décision du milliardaire républicain.
Un haut responsable de l’administration sortante a exhorté lundi le prochain gouvernement à « inclure le retour à la maison de tous les Américains injustement détenus » en Iran dans une éventuelle négociation avec la République islamique.
Un haut responsable américain a critiqué mardi la riposte de Paris contre l’islamisme radical après les récents attentats en France, illustrant le dialogue de sourds entre la «liberté religieuse» chère aux Etats-Unis et la «laïcité» défendue bec et ongles par le président français Emmanuel Macron.
Avec AFP
«Je suis inquiet, évidemment, pour ce qui se passe en France», a dit l’émissaire des Etats-Unis pour la liberté religieuse, Sam Brownback, lors d’un échange avec des journalistes.
«Il peut y avoir un dialogue constructif qui peut, je pense, être utile», mais «quand on est trop répressif, la situation peut s’aggraver», a prévenu cet ambassadeur respecté, au lendemain de la publication de la nouvelle liste noire américaine sur la liberté de religion, qui met à l’index cette année le Nigeria aux côtés de l’Arabie saoudite, la Chine ou encore l’Iran.
«Notre point de vue, c’est que le rôle du gouvernement est de protéger la liberté religieuse. Vous ne pouvez pas pratiquer votre foi de façon violente (…) mais si vous pratiquez votre foi pacifiquement, vous êtes dans votre bon droit», a-t-il ajouté.
Selon Sam Brownback, «les pays s’en sortent mieux lorsqu’ils travaillent avec les chefs religieux pour identifier les inquiétudes et les problèmes, sans entrer en conflit avec des groupes religieux».
Emmanuel Macron a nettement haussé le ton contre l’islamisme radical depuis l’assassinat en octobre d’un professeur qui avait montré en classe des caricatures de prophète de l’Islam dans un cours sur la liberté d’expression, suivi d’un attentat qui a fait trois morts dans la basilique de Nice, dans le sud-est de la France.
Action massive et inédite contre 76 mosquées
Le gouvernement français a annoncé une «action massive et inédite» contre 76 mosquées et a dissous des associations décrites comme des «officines islamistes» œuvrant «contre la République». Il doit présenter mercredi un projet de loi «renforçant les principes républicains», qui vise à lutter contre «les séparatismes» et l’islamisme radical.
Dans le monde musulman, cette réponse a souvent été perçue comme une attaque contre l’islam en général, et des appels au boycott de produits français ont même été relayés par le président turc Recep Tayyip Erdogan, engagé dans un face à face sans merci avec Emmanuel Macron.
Mais la position française a été critiquée aussi au-delà, et notamment dans le monde anglo-saxon.
«La France se bat contre le séparatisme islamiste, jamais contre l’islam», avait répondu le président français dans une tribune publiée début novembre dans le quotidien britannique Financial Times.
Quelques jours plus tard, il avait décroché le téléphone pour se plaindre, auprès du New York Times, de certains médias anglophones qui «disent que le coeur du problème, c’est que la France est raciste et islamophobe».
Selon le journaliste du quotidien américain qui avait recueilli les doléances d’Emmanuel Macron, ce dernier reproche aux médias américains de chercher «à imposer leurs propres valeurs à une société différente», sans comprendre «la laïcité à la française».
Vendredi, il est encore longuement revenu sur ces critiques, assurant que la France n’avait «pas de problèmes avec l’islam» et tentant d’expliquer que cette vision très particulière de la «laïcité» — qui n’a d’ailleurs pas de traduction optimale en anglais — trouvait ses racines dans la séparation entre la politique et le religieux qui est à la fondation de la République française.
De la même manière, il a défendu une fois de plus la liberté d’expression et le droit de critiquer et caricaturer les religions.
Jusqu’ici, le gouvernement américain avait vivement dénoncé les attentats d’octobre en France et s’était tenu à l’écart de cette polémique.
Les critiques de l’ambassadeur Brownback reflètent toutefois un positionnement très différent, à Washington, dans la relation de l’Etat à la religion.
Les Etats-Unis défendent la «liberté de religion» avant tout et voient avec suspicion toute restriction à sa pratique. Ce principe a été érigé en «première des libertés» par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, un chrétien évangélique fervent, qui invoque régulièrement Dieu dans ses prises de position publiques.
Bombe diplomatique lundi au Moyen-Orient avec la première visite révélée d’un chef de gouvernement israélien en Arabie saoudite, en l’occurrence Benjamin Netanyahu qui y a rencontré en secret ce weekend le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), selon des sources concordantes. Selon le Wall Street Journal qui cite un haut responsable saoudien, Netanyahu et Ben Salman ont discuté de la normalisation et de l’Iran.
Avec Agences
Benjamin Netanyahu s’est envolé dimanche soir dans un jet privé avec Yossi Cohen, le chef du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, pour se rendre à NEOM, le projet de ville futuriste voulue par MBS située dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, près d’Israël, a révélé la presse israélienne, une information confirmée à l’AFP par une source gouvernementale.
Auparavant, un vol inhabituel avait été signalé au départ d’Israël hier pour la ville saoudienne de Neom. Un avion d’affaires privé, parfois utilisé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Il s’agit d’un jet privé appartenant à l’homme d’affaires israélien Udi Angel que le Premier ministre utilise souvent lors de précédents voyages à l’étranger.
Selon les données de FlightRadar24.com, un jet Gulfstream IV a décollé de l’aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv dimanche après-midi et a volé vers le sud le long de la côte est de la péninsule égyptienne du Sinaï avant de se diriger vers la côte nord-ouest de la mer Rouge de l’Arabie saoudite.
L’avion a atterri à Neom juste après 18h30 GMT et y est resté jusqu’à 21h50, selon les données. Il est ensuite retourné à Tel Aviv par le même itinéraire.
ABSOLUTELY rare Israeli flight direct to new Saudi mega-city Neom on Red Sea shore
— avi scharf (@avischarf) November 23, 2020
It was Bibi's ex-fav bizjet t7-cpx. Back to Tel Aviv after 5 hours on ground pic.twitter.com/Ty9aedYbsK
alors que le bureau de Netanyahu n’a émis aucun commentaire dans l’immédiat sur ce qui pourrait être la première visite d’un Premier ministre israélien en Arabie saoudite, chef de file des monarchies pétrolières arabes du Golfe et poids lourd de la région, le ministre Zeev Elkin a déclaré à la radio de l’armée qu’il «n’étais pas dans l’avion pour l’Arabie saoudite.»
Le conseiller des médias sociaux de Netanyahu, Topaz Luk, a également semblé suggérer que la réunion avait eu lieu lorsqu’il a tweeté: «Gantz fait de la politique pendant que le Premier ministre fait la paix».
Le responsable israélien semblait faire référence à une décision du ministre de la Défense Benny Gantz, le rival de Netanyahu, de créer une commission d’enquête sur un accord sous-marin de 2 milliards de dollars avec l’Allemagne qui a été décrit par certains comme le plus grand scandale de corruption de l’histoire en Israël.
Par ailleurs, d’après la presse israélienne, Netanyahu n’aurait pas informé son ministre de Défense ni son ministre des Affaires Etrangères pour garder le secret de cette réunion.
Les médias d’État saoudiens ont rapporté que le prince Mohammed avait rencontré Mike Pompeo dimanche, mais ils n’ont fait aucune mention d’une visite de Netanyahu.
Une information confirmée par le secrétaire d’État américain qui a écrit sur son compte Twitter avoir eu des entretiens «constructifs» avec Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume saoudien.
Constructive visit with Crown Prince Mohammed bin Salman in NEOM today. The United States and Saudi Arabia have come a long way since President Franklin Delano Roosevelt and King Abdul Aziz Al Saud first laid the foundation for our ties 75 years ago. pic.twitter.com/KZ4XMkah03
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) November 23, 2020
Toutefois, selon le Wall Street Journal, un haut conseiller saoudien a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a discuté lors de sa rencontre avec le «régent» Mohammed ben Salman de la question de la normalisation entre les pays et de la question de la menace iranienne. Selon la même source aucun accord de fond n’avait été conclu lors de la réunion.
Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu met Saudi Arabia’s crown prince, according to Israel’s Army radio, in what is believed to be their first meeting https://t.co/oyiHsJjHpO
— The Wall Street Journal (@WSJ) November 23, 2020
Normalisation
Israël a annoncé ces derniers mois des accords de normalisation de ses relations avec les Emirats arabes unis, Bahreïn, mais aussi le Soudan, sous le parrainage des Etats-Unis du président Donald Trump, un allié clé de Netanyahu qui doit quitter ses fonctions, comme M. Pompeo, en janvier.
Mike Pompeo qui a participé à la réunion entre MBS et Bibi et qui a fait ces derniers jours une tournée au Moyen-Orient au cours de laquelle il a d’ailleurs visité Israël, a réitéré dans un entretien aux médias saoudiens qu’il y a d’autres pays arabes qui vont rejoindre des accords de paix avec Israël et que Washington poursuivra ses efforts pour instaurer la paix au Moyen-Orient.
«Notre partenariat sécuritaire et économique est fort et nous allons continuer à le développer afin de contrer l’influence nocive de l’Iran dans la région», a ajouté Pompeo,
Il y a environ un mois, le chef du Mossad a exprimé l’espoir que d’autres pays de la région maintiendraient des relations officielles avec Israël. «Nous sommes en contact avec un grand nombre de pays de la région et au-delà, au Moyen-Orient et en Afrique bien sûr. J’espère vraiment que ces efforts, comme ceux qui ont mûri jusqu’à présent, mûriront également» avait-il déclaré à la Société de radiodiffusion publique israélienne, KAN.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré qu’il y aurait une «transition en douceur vers une deuxième administration Trump» mettant la pression sur le camp Joe Biden qui n’a pas encore de visibilité sur le processus de l’installation du nouveau président prévue le 20 janvier prochain.
Alors que le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo tenait une conférence de presse pour discuter des questions de politique étrangère, en marge de la visite de la ministre des affaires étrangères sud-coréenne, Kang Kyung-wha, l’intérêt des journalistes présents s’est porté principalement sur les résultats des élections et si le département d’État travaillerait avec l’équipe de transition de Biden.
«Vous avez posé une question ridicule, ce département se soucie profondément de s’assurer que les élections dans le monde sont sûres et sûres, libres et équitables», a-t-il déclaré.
«Il y aura une transition en douceur vers une deuxième administration Trump», a-t-il répondu avec le sourire.
MOMENTS AGO: Secretary of State Mike Pompeo ignores reporter when she asks, "Mr. Secretary, will you cooperate in the transition?" pic.twitter.com/MWD7ii8pxV
— The Hill (@thehill) November 9, 2020
La déclaration a été suivie d’un rire guindé, il n’est donc pas clair s’il parlait sérieusement des contestations judiciaires de l’administration Trump contre les élections, ou dans une tentative d’humour.
«Nous sommes prêts, le monde regarde ce qui se passe», a-t-il déclaré par la suite.
«Nous comptons les votes, lorsque le processus sera terminé, il y aura des électeurs sélectionnés, il y a un processus que la constitution énonce assez clairement. Le monde doit avoir toute la confiance qu’il faut pour la transition afin que le Département d’État soit fonctionnel aujourd’hui, réussisse aujourd’hui et réussisse avec le président qui sera en fonction le 20 janvier.» a-t-il martelé.
«Nous voulons que chacun de ces votes soit compté de la même manière que nous nous attendons à ce que chaque vote ici aux États-Unis soit compté aussi. C’est tout à fait approprié, les États-Unis ont un système électoral profondément ancré dans notre Constitution, et nous allons nous assurer que nous y parvenons.», affirme le haut responsable américain.
Donald Trump a promis de continuer à se battre après que les résultats estimés par l’Associated Press et d’autres organisations médiatiques, ont déclaré gagnant le ticket Biden-Harris.
Il est à noter qu’à date d’aujourd’hui, les agences fédérales auraient été averties de ne pas coopérer avec l’équipe de transition de Joe Biden.
Les investissements de l’équipementier chinois Huawei ne sont pas des transactions boursières régulières mais des «opérations prédatrices» que tous les pays devraient interdire, a déclaré vendredi le secrétaire d’État américain Mike Pompeo dans une interview à La Repubblica.
«Leurs investissements ne sont pas privés car ils sont subventionnés par l’État (chinois). De ce fait, ce ne sont pas des transactions commerciales transparentes, libres comme le sont beaucoup d’autres, mais des transactions réalisées au profit exclusif de l’appareil de sécurité (chinois)», a affirmé le chef de la diplomatie américaine au quotidien italien, à l’issue d’une courte visite dans le pays.
«(Les) investissements (de Huawei) sont des opérations prédatrices qu’aucune nation ne doit ou ne peut autoriser», a-t-il ajouté, appelant l’Europe et les Etats-Unis à unir leurs forces pour faire obstacle aux projets du Parti communiste chinois à l’étranger.
Huawei a toujours rejeté les accusations des États-Unis.