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Burkina Faso : Le sentiment pro-russe gagne du terrain après le coup d’État

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«Non, nous ne voulons plus de la France. Nous voulons être défendus par la Russie» ont scandé des manifestants dans les rues non pas du Mali, mais bel et bien du Burkina Faso théâtre d’un coup d’État militaire survenu ce lundi 24 janvier 2022. Le sentiment pro-russe en Afrique centrale et de l’Ouest est entrain de prendre de l’ampleur au détriment de la France, qui paie le prix fort de son échec à contenir le terrorisme au Sahel.

Au lendemain du coup d’Etat qui a renversé le président Roch Kaboré, plusieurs manifestants fêtant l’événement ont investi les rues de Ouagadougou. Des foules en liesses ont brûlé des drapeaux français et ont brandi le drapeau russe.

«Non, nous ne voulons plus de la France», scandait ces manifestants. «Nous sommes ici parce que nous voulons la défense de la Russie. La France n’a rien fait pour nous permette de réussir.»

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Selon les analystes, ces derniers mois, le sentiment anti-français s’est accru et le pays a pivoté vers la Russie.

La russophile, porteuse d’un sentiment anti-impérialiste, gagne le monde entier, de l’intelligentsia allemande et française jusqu’aux républicains américains. Le phénomème est entrain se répandre en Afrique de l’Ouest sur fond de fiasco de la France au Sahel.

Sur les traces de l’américain Blackwater est né le fameux Groupe Wagner, formé au début des années 2010 autour d’ex-militaires russes à la retraite. Le groupe s’est aguerri dans le Donbass en Ukraine et surtout durant la guerre meurtrière en Syrie. Le conflit libyen va lui ouvrir un nouveau marché puisqu’il vendra ses services cou sur coup en Centrafrique et aux putschistes au Mali, où ils ont pris possession d’une base militaire à Tombouctou qui avait été libérée par les troupes françaises en décembre. Aujourd’hui ils offrent leurs services à la junte militaire du Burkina Faso.

Avec des détachements allant de quelques centaines à 1000 ou 1500 hommes, officiellement non lié au Kremlin, ce groupe paramilitaire est en fait financé par le milliardaire Evgueni Prigojine, un ami proche de Vladimir Poutine, rapporte l’AFP. 

Amnistie internationale et Human Rights Watch ont écrit que le Groupe Wagner s’est rendu coupable de violences contre des civils et de pillages des ressources minières, notamment en Centrafrique.

Au Mali et au Burkina, une nouvelle croyance s’installe aussi bien auprès des nouveaux dirigeants putschistes que de la population, celle de la Russie, pays sauveur des griffes du colonisateur français et du terrorisme.

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