Dans un contexte de conflit persistant entre Israël et le Hamas, l'administration du président américain Joe Biden se trouve à la croisée des chemins diplomatiques et humanitaires. Politico analyse l'évolution de la situation après la conclusion de l'accord d'échange de prisonniers entre Israël et le Hamas ce mercredi matin. Des officiels américains ont exprimé au journal leur prudence, refusant de célébrer cet accord comme une victoire. Il révèlent que l'administration Biden à deux craintes majeures : la stratégie de Netanyahu et l'exposition au grand public du degré de destruction de Gaza.
L'accord conclut ce mercredi matin grâce à la médiation du Qatar prévoit la libération de 50 femmes et enfants détenus par le Hamas, en échange de 150 prisonniers palestiniens, principalement des femmes et des adolescents, détenus par Israël. Ce geste s'accompagne d'une pause dans les hostilités, d'une durée de quatre à cinq jours, pour faciliter un transfert sûr et accélérer la livraison d'aide humanitaire aux Palestiniens souffrant dans la bande de Gaza.
Des officiels américains, sous couvert d'anonymat, ont exprimé à Politico leur prudence, refusant de célébrer cet accord comme une victoire écrasante, surtout en tenant compte des pertes humaines des deux côtés et des prisonniers qui restent aux mains du Hamas. Néanmoins, ils reconnaissent que cet accord est un succès de la stratégie de Biden, malgré les critiques de certains démocrates progressistes qui demandent un cessez-le-feu et la fin du soutien américain à la réplique israélienne.
La situation à Gaza reste préoccupante, avec une crise humanitaire exacerbée par les représailles d'Israël suite à une attaque du Hamas le 7 octobre. L'administration Biden maintient que la défense d'Israël est légitime, tout en soulignant la nécessité de minimiser les dommages civils. L'acheminement d'aide humanitaire reste une priorité, avec des efforts pour faire entrer 100 camions d'aide par jour depuis l'Égypte.
Dans son analyse, Politico rapporte les déclarations d'autres officiels américains, qui soulèvent les inquiétudes de la Maison Blanche quant aux répercussions à long terme de cette pause humanitaire.
Biden ne fait pas confiance Netanyahu et craint sa Stratégie Militaire à venir :
L'administration Biden est "profondément, profondément inquiète" de la stratégie à long terme d'Israël sous la direction de Benjamin Netanyahu, en particulier en ce qui concerne la suite de la guerre contre le Hamas. Cette incertitude met en équation la stabilité future de la région et la paix à long terme.
Conséquences humanitaires :
L'administration Biden est également inquiète des conséquences humanitaires de la stratégie militaire d'Israël à Gaza, en particulier en ce qui concerne les pertes civiles et les destructions massives.
Opinion publique et accès des médias aux zones de guerre :
L'administration craint que la pause temporaire dans les combats ne permette aux journalistes d'avoir un accès plus large à Gaza, ce qui pourrait révéler l'étendue des dévastations et potentiellement retourner l'opinion publique contre Israël. La Maison Blanche craint que les actions d'Israël, en particulier si elles sont perçues comme disproportionnées ou insensibles aux pertes civiles, puissent nuire à sa réputation internationale et aggraver les tensions dans la région.
Stabilité de l'accord sur les otages :
Washington est incertaine sur la pérennité de l'accord d'échange d'otages, et reconnait que rien n'est vraiment définitif tant que les otages ne sont pas en sécurité et que les armes restent silencieuses.
Pression politique interne :
Biden fait face à des pressions au sein de son propre parti, notamment des démocrates progressistes, pour soutenir un cessez-le-feu et conditionner l'aide militaire à Israël. Sa position actuelle pourrait entraîner une perte de soutien, en particulier parmi les jeunes électeurs.
Dégradation des relations israélo-américaine : L'administration Biden doit équilibrer son soutien traditionnel à Israël avec les préoccupations croissantes au sein de son propre parti et parmi l'opinion publique internationale. La stratégie de Netanyahu pourrait mettre cette relation à l'épreuve, en particulier si elle s'écarte des principes de proportionnalité et de protection des civils.
Influence des États-Unis sur Israël :
La Maison Blanche est préoccupée par l'étendue de son influence sur Israël. Bien que Biden ait jugé nécessaire de soutenir Israël après le 7 octobre pour maintenir une influence, qui s'avère finalement pas totale. L'administration américaine se voit obliger de naviguer avec prudence pour maintenir son influence tout en exprimant ses préoccupations.
Complexité des négociations :
Les négociations sur les otages ont été complexes en raison de la variété des parties impliquées et de la complexité des situations des otages, ce qui a ajouté un niveau de difficulté à la gestion de la crise.