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Joe Biden

Ahmed Charaï : «L’échec de Netanyahu menace la promesse de paix des Accords d’Abraham»

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«De la prospérité partagée à la paix, tel était l’esprit des accords Accords d’Abraham; malheureusement, nous nous en sommes éloignés chaque jour». Ces mots soigneusement pesés sont de celui qui a été proche observateur de l’élaboration de l’engagement tripartite entre le Maroc, les États-unis et Israël en marge des fameux «Abraham Accords» : M. Ahmed Charaï.

L’auteur de ce sérieux constat emprunt d’un brin de gravité a choisi The Jerusalem Post pour éclairer la communauté israélienne et internationale sur les évolutions inquiétantes qui menacent la paix au Proche et au Moyen-Orient. Entre autres, la profonde crise politique qui déchire Israël et le coup de théâtre que fut rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous l’égide de la Chine.

M. Charaï s’est adressé, dans sa tribune, à Netanyahu et à Biden, deux chefs d’États portant conjointement une responsabilité historique, les invitant à trouver un moyen d’aller de l’avant au risque de sceller l’avenir de toute la région.

L’analyste a signifié au Premier ministre Israélien que son échec dans la gestion de son gouvernement et du dossier iranien condamne toute la promesse de paix des Accords d’Abraham.

Au président américain, M. Charaï suggère de réévaluer les politiques de son administration au Moyen-Orient à la lumière de l’appétit croissant de la Chine et de la Russie pour refaçonner le monde à leur image.

La dernière publication de M. Ahmed Charaï sur The Jerusalem Post a été particulièrement suivie et scrutée. Elle intervient dans un contexte géopolitique marqué par l’éclatement des alliances historiques d’après-Seconde guerre mondiale. Elle s’attarde également sur un sujet cher à l’auteur, à savoir la convergence des idées pour une paix durable au Proche-Orient et le resserrement des liens politiques et économiques et de dialogue entre le Royaume du Maroc d’une part, les États-unis et Israël d’autre part.

Cet engagement de M. Charaï s’est matérialisé en 2021 par la création d’une plate-forme d’idées basée aux États-unis portant la très symbolique dénomination : «The Jerusalem Strategic Tribune». Laquelle plateforme couplée avec le groupe média Global Média Holding s’est illustrée par des prises de positions assumées sur une paix arabo-israélienne délestée des préjugés du passé et une ouverture inédite aux communautés militaires et politiques israéliennes.

Tout cela pour dire que les prises de position de celui qui aurait été aux premières loges du processus d’élaboration des accords d’Abraham et qui a rencontré Benny Gantz au sein de la Knesset alors que les élections battaient leur plein, ont un poids non négligeable.

A ce titre, la Tribune publiée par The Jerusalem Post, ce 24 mars, et signée par M. Charaï n’a d’ailleurs pas échappé à l’ancien Ambassadeur américain et envoyé spécial pour les régions du Sahel et des grands Lacs d’Afrique, Peter Pham. Ce dernier a publié un tweet qualifiant la réflexion de M. Charaï de «sage conseil aux États-unis».

«Le sage conseil d’Ahmed Charai aux #USA🇺🇸 : « Nous assistons à l’émergence du rôle politique de #China🇨🇳 dans la région. C’est un avertissement : Abandonnez les liens avec des alliés arabes parfois frustrants mais de longue date et vous présenterez à la Chine un vide à combler.»

L’éditorialiste du quotidien londonien The Telegraph, Anne-Elisabeth Moutet s’est félicitée sur Twitter de la pertinence de l’analyse de M. Charaï.

«Excellente analyse de Ahmed Charaï» a-t-elle tweeté.

Vous trouverez ci-après l’essentiel de l’analyse de M. Charaï, construite autour de cinq axes :

  1. La «déconstruction» de la paix par Netanyahu
  2. Les ambitions hégémoniques de l’Iran
  3. L’émergence du rôle politique de la Chine au Moyen-Orient
  4. Le «flottement» de la politique étrangère de Biden
  5. Les «Accords d’Abraham», la clé à toute paix

1. La «déconstruction» de la paix par Netanyahu

Benjamin Netanyahu a mis en équation tout le processus de paix engagé entre israéliens et arabes dans l’unique objectif de perpétuer sa longévité politique. Sa majorité gouvernementale issue de la droite dure et ultra-orthodoxe l’a poussé dans un engrenage de violence avec les palestiniens d’une part et avec une grande partie des israéliens d’autre part.

La négation par ses ministres du peuple palestinien et son entêtement à prendre le contrôle du système judiciaire l’ont beaucoup affaibli, ont refroidi les alliés arabes et ont exaspéré son allié historique, les États-unis.

La politique de Netanyahu n’a finalement servi qu’à l’Iran puis à la Chine qui ont profité de la brèche entrouverte par la guerre en Ukraine pour tenter un remodelage du Moyen-Orient.

Netanyahu a échoué lamentablement à maintenir un front international unis contre l’Iran.

«Il n’y a pas d’autre façon de le dire : L’accord conclu entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous l’égide de la Chine porte un coup fatal aux efforts déployés par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour isoler l’Iran», écrit Ahmed Charaï.

Les objectifs de politique étrangère de Netanyahu ont été contrariés par les multiples crises intérieures que traverse Israël, qu’il s’agisse de l’opposition inattendue de la gauche aux projets de réforme de la justice de son parti ou de la vague de violence perpétrés dans tout le pays, souligne M. Charaï.

L’analyste marocain nous rappelle que Netanyahu milite depuis longtemps et au niveau international internationaux pour stopper les efforts de l’Iran visant à développer et déployer des armes nucléaires.

Benyamin Netanyahu exhibe sa « ligne rouge » concernant l’Iran devant l’Assemblée générale des Nations unies en 2012.

«Sa motivation n’est pas mystérieuse. L’Iran, dans ses émissions d’État, a appelé à plusieurs reprises à la fin d’Israël et a joint le geste à la parole, notamment en finançant des milices supplétives, dont le Hezbollah et le Hamas, pour qu’elles tuent des Israéliens. L’Iran a également armé des tribus au Yémen pour attaquer l’Arabie saoudite et Abu Dhabi» précise M. Charaï.

Netanyahu s’est efforcé de normaliser les relations avec l’Arabie saoudite, espérant en faire la pièce maîtresse d’une alliance basée sur la sécurité entre les pays arabes sunnites et Israël.

«Aujourd’hui, cela semble moins probable» constate M. Charaï.

2. Les ambitions hégémoniques de l’Iran

Le 6 mars 2023, des officiels de l’Iran et de l’Arabie saoudite se sont rencontrés à Pékin pour des discussions organisées par la Chine. Quatre jours plus tard, Riyad et Téhéran ont annoncé qu’ils avaient décidé de normaliser leurs relations. Cet accord historique a le potentiel de transformer le Moyen-Orient en réalignant ses principales puissances, en remplaçant l’actuel clivage arabo-iranien par un réseau complexe de relations et en intégrant la région dans les ambitions mondiales de la Chine. Pour Pékin, cette annonce constitue un grand pas en avant dans sa rivalité avec Washington.

L’accord de Pékin avec les Saoudiens est le plus important trophée convoité par l’Iran : une véritable ouverture sur le monde arabe, qui pourrait bientôt s’étendre à Bahreïn et à l’Égypte.

Téhéran se réjouit du rôle croissant de la Chine au Moyen-Orient, car il affaiblit l’influence des États-Unis dans la région et sape le régime de sanctions dirigé par les États-Unis, qui a paralysé l’économie iranienne. À cette fin, de meilleurs liens avec les pays du CCG atténueront la menace posée par les accords d’Abraham, négociés par l’administration Trump, qui ont mis en place une coordination plus étroite en matière de renseignement et de défense entre Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (étendue par la suite au Maroc et au Soudan), étendant ainsi la guerre de l’ombre entre l’Iran et Israël au Golfe. Bien que Téhéran puisse être disposé à accepter des liens bilatéraux entre le CCG et Israël, il ne pourrait tolérer une alliance militaire israélo-arabe anti-iranienne soutenue par les États-Unis.

Une telle alliance serait d’autant plus menaçante pour Téhéran que les négociations nucléaires avec l’administration Biden ont échoué, qu’il y a des protestations politiques internes, que la présence israélienne en Azerbaïdjan et en Irak s’accroît et que le nouveau gouvernement israélien de droite est de plus en plus enclin à envisager une guerre pour arrêter le programme nucléaire iranien.

Toutefois, ce rapprochement de circonstance entre Riyad et Téhéran est, selon plusieurs observateurs, difficile à tenir dans la durée, au vue du clivage profond qui demeure entre les deux pays.

«La circulation plus libre des diplomates entre l’Arabie saoudite et l’Iran n’apaisera pas non plus automatiquement les tensions qui divisent Riyad et Téhéran depuis des décennies» souligne Ahmed Charaï.

Et de préciser : « Chaque nation considère l’autre comme un rival pour la domination régionale ; parfois, ce concours de volontés se transforme en conflit armé, comme en Irak, en Syrie et au Yémen ».

M. Charaï estime que l’Iran reste une menace autoritaire pour son propre peuple et ses voisins. C’est un régime qui, il y a quelques mois à peine, a tué des centaines d’Iraniennes qui cherchaient à découvrir leur visage dans les lieux publics.

«L’accord sur l’Iran négocié par la Chine ne survivra que si Téhéran abandonne sa stratégie hégémonique, qui est la principale cause des tensions sous-jacentes», assure notre analyste.

La légitimité interne du régime iranien dépend de la notion de suprématie régionale chiite, ce que les Arabes sunnites ne pourront jamais accepter.

«L’accord ne durera donc pas», prédit M. Charaï.

3. L’émergence du rôle politique de la Chine au Moyen-Orient

L’implication de la Chine est peut-être la dimension la plus troublante du rapprochement irano-saoudien. Auparavant, Pékin avait pris soin d’éviter tout enchevêtrement au Moyen-Orient. Mais ses intérêts économiques croissants dans cette région ont nécessité l’adoption d’un rôle politique.

«Les décideurs politiques américains ne doivent pas ignorer le rôle joué par la Chine dans la conclusion de l’accord entre saoudiens et iraniens», écrit Ahmed Charaï.

L’Empire du Milieu a des intérêts au Moyen-Orient et entend les protéger, souligne-t-il. «Ses liens commerciaux étendus ont conduit à un engagement politique et à des droits d’accostage pour sa marine en pleine expansion. La coopération en matière de renseignement et de sécurité n’est peut-être pas loin derrière».

En effet, la région est importante pour l’initiative chinoise «la Ceinture et la Route». Le gouvernement chinois a dû s’assurer, par exemple, que ses investissements dans le secteur énergétique saoudien n’étaient pas menacés par les missiles des Houthis.

En outre, la Chine n’a cessé d’étendre son empreinte économique en Iran et souhaite soutenir le projet de Moscou de développer un corridor de transit à travers l’Iran qui permettrait au commerce russe d’atteindre les marchés mondiaux sans passer par le canal de Suez. Le développement de ce corridor permettrait également à la Chine de contourner le détroit de Malacca ( entre l’Indonésie et la Malaisie) face à la formidable armada que les États-Unis et leurs alliés sont en train de construire. Pour faire avancer ces priorités stratégiques, Pékin se prépare maintenant à défier Washington pour l’influence au Moyen-Orient.

La convergence des intérêts stratégiques plus larges de la Chine, de l’Iran et de l’Arabie saoudite suggère que la percée de Pékin avec ce rapprochement entre Téhéran et Riyadh servira probablement de fondement à une nouvelle réalité géopolitique au Moyen-Orient. Cette transformation représente un défi historique pour les États-Unis.

«Nous assistons à l’émergence du rôle politique de la Chine dans la région. Il s’agit là d’un avertissement : Abandonnez les liens avec des alliés arabes parfois décevants mais des alliés de longue date et vous ne ferez qu’offrir à la Chine un vide à comble, écrit M. Charaï.

4. Le «flottement» de la politique étrangère de Biden

Les intérêts des États-unis en matière de sécurité ne se limitent pas au pétrole, affirme M. Charaï. La Chine par contre est un gros client du pétrole saoudien et iranien, tandis que l’Amérique ne reçoit pas de pétrole de l’Iran et relativement peu de l’Arabie saoudite.

Cependant, la nature des marchés pétroliers mondiaux fait que l’économie américaine est toujours influencée par les variations de prix, rappelle-t-il.

Tout aussi important, la sécurité énergétique de leurs alliés, de l’OTAN au Japon, dépend de la libre circulation du pétrole en provenance de pays non sanctionnés. Par conséquent, les États-Unis ont toujours des intérêts substantiels au Moyen-Orient, souligne M. Charaï.

«Ne vous y trompez pas» alerte-t-il. «Un Moyen-Orient dominé par la Chine menacerait le commerce et la sécurité nationale des États-Unis».

«Un Moyen-Orient dominé par la Chine pourrait également envoyer des vagues de réfugiés déstabilisateurs en Europe et garantir un marché pour les armes, le pétrole, les céréales et les biens de consommation russes, ce qui renforcerait la position de Poutine en Ukraine et dans le monde», met en garde notre analyste.

S’adressant au gouvernement américain, Ahmed Charaï estime qu’il n’y pas une troisième voie pour un équilibre des intérêts. Soit une paix fructifiante ou un nouvel ordre imposé par la Chine et le Russie.

«Il est temps pour l’administration Biden de poser des questions difficiles sur les politiques américaines au Moyen-Orient, à commencer par celle-ci :

  1. Devrions-nous revenir aux accords d’Abraham comme base d’un processus de paix au Moyen-Orient parce qu’il est dans l’intérêt de l’Amérique d’approfondir la coopération entre les pays de la région ?
  2. Ou devons-nous laisser la Chine et la Russie écrire l’avenir de la région ?» a-t-il insisté.

5. Les «Accords d’Abraham», la clé à toute paix

Pour trouver une voie à suivre, nous devons revenir à l’esprit des accords d’Abraham, assure Moulay Ahmed. Mais au vu des derniers développements, ce n’est pas gagné d’avance.

«De la prospérité partagée à la paix, tel était l’esprit de ces accords ; malheureusement, nous nous en sommes éloignés chaque jour», constate-il.

Revenir aux accords et animer l’idée d’une prospérité partagée permettrait d’unifier les pays arabes et de briser la résistance de ceux qui sont sceptiques à l’égard des accords avec Israël, tout en suscitant une opinion publique arabe favorable, assure M. Charaï.

«C’est la clé de toute paix!»

Les Accords d’Abraham n’est pas seulement diplomatique ou sécuritaire, rappelle-t-il. Il comprennent un plan de croissance économique massif de 50 milliards de dollars (181,7 milliards de NIS) pour le Proche-Orient.

«Ces fonds permettront de construire des écoles, des routes, des hôpitaux, des installations portuaires et des canalisations d’eau. Ces infrastructures créeront des emplois directs et, indirectement, alimenteront le boom des petites entreprises. Une grande partie de ces projets nécessite le soutien d’Israël, qui doit réduire les impôts et les formalités administratives et financer les projets» explique M. Charaï.

«Netanyahu devrait saisir l’occasion qui lui est donnée de proposer un plan de paix courageux avec les Palestiniens, déjà esquissé dans les accords».

Ahmed Charaï fait un pari sur l’avenir, en s’appuyant sur les jeunes générations pour instaurer une paix durable entre Palestiniens et Israéliens.

«Se concentrer sur la croissance économique aidera tous les Israéliens et leurs voisins palestiniens. De nouveaux emplois et un espoir renouvelé revigoreraient les jeunes Palestiniens, qui veulent fonder ou soutenir de nouvelles familles. C’est la perspective des jeunes générations, qui sont prêtes à mettre de côté les préjugés du passé, qui offre la meilleure voie vers la paix» a-t-il assuré.

Droits de l’homme : Le coup de semonce de Tamek contre les «contradictions» de Blinken

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Dans une tribune parue dans L’Observateur du Maroc et d’Afrique du 22 mars, Mohamed Salah Tamek troque sa casquette de Délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion contre celle du citoyen sahraoui marocain et s’en prend sèchement au Département d’État des États-unis. En cause : Le «parti pris de l’administration américaine contre les intérêts suprêmes du Royaume» dans son dernier rapport sur la droits de l’Homme en 2022.

La prise position de Tamek s’oppose diamétralement à celle Nasser Bourita que l’on a vu à Washington se jeter, dans un élan masochiste, dans les bras d’Antony Blinken.

Alors que le Royaume est attaqué, Tamek riposte farouchement et Bourita tend la joue droite.

Mohamed Salah Tamek ne mâche pas ses mots dans sa tribune parue dans L’Observateur du Maroc et d’Afrique du 22 mars au titre sans équivoque : «Le rapport du Département d’Etat de 2022 sur la situation des droits de l’Homme au Maroc n’augure rien de bon».

En sa qualité de citoyen marocain issu des provinces du sud du Royaume, celui, qui est responsable de l’administration pénitentiaire du Royaume, fustige le dernier rapport du département d’État des États-Unis. «le dernier rapport est farci d’allégations infondées en réalité pour ne pas dire insidieusement et totalement biaisées», assure-t-il.

M. Tamek s’indigne du revirement inexpliqué de l’administration américaine, alors qu’elle n’a cessé de louer les progrès réalisés par le Royaume en matière d’administration pénitentiaire et de préparation à la réinsertion depuis 2016 jusqu’au début du mois de février 2023.

«Ses rapports depuis 2016 n’ont eu de cesse de louer les progrès réalisés par le Royaume en matière d’administration pénitentiaire et de préparation à la réinsertion» a-t-il rappelé.

M. Tamek a également évoqué la visite, en novembre 2022, du sous-secrétaire d’État américain, Tobin Bradley, qui après s’être enquis du Centre national de formation de cadres de Tiflet et le centre de rééducation et de réforme de Casablanca, a formulé l’objectif de faire de ce centre un hub en matière de formation du personnel pénitentiaire pour la région MENA et le continent africain.

S’en est suivi une série de visites d’un expert de INL Richard I. Robinson entre le 24 janvier 2023 et le 8 février afin de de réaliser une évaluation de terrain des capacités et des ressources de la DGAPR en matière de capacités d’accueil, d’équipements, de logistique et de formation du personnel pénitentiaire.

Last but not least, la publication du Département d’Etat US d’un rapport où « il prise les efforts déployés par les institutions marocaines, y compris la DGAPR, en matière de lutte antiterroriste».

«En net contraste avec ces témoignages élogieux, le Département d’Etat a rendu public un rapport accablant et regorgeant de jugements infondés sur la situation des droits de l’Homme au Maroc» s’indigne le citoyen Mohamed Salah Tamek.

Le dérapage de trop de l’administration Biden

M. Tamek n’hésite pas à qualifier le dernier rapport de l’administration américaine de « parti pris contre les intérêts suprêmes du Royaume ». Et pour cause, ledit rapport a désigné le front Polisario comme un « mouvement de libération » en flagrante contradiction avec sa proclamation en janvier 2021 de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.

«Le parti pris de l’administration américaine contre les intérêts suprêmes du Royaume est d’autant plus évident qu’en nette contradiction avec sa proclamation en janvier 2021 de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, le dernier rapport du département d’État va jusqu’à considérer le front Polisario comme un « mouvement de libération », alors qu’elle sait pertinemment qu’il est une organisation louche qui soutient le terrorisme dans l’ensemble sahélo-subsaharien et qui séquestre des sahraouis marocains dans des camps déplorables où tous les droits humains sont systématiquement bafoués» a-t-il affirmé.

M. Tamek souligne que le rapport contient des allégations tendancieuses telles que l’assignation à résidence d’une femme alors qu’elle venait de prendre part au congrès du front Polisario dans les camps et à une audience au Parlement européen et d’imaginaires disparitions.

«Comment le Département d’Etat pourrait expliquer ces flagrantes contradictions ?», s’est-il interrogé.

Les États-unis pousseraient-elles le Maroc à se résigner à lui tourner le dos ?

M. Tamek laisse entendre dans sa tribune, que le département d’Antony Blinken s’est basé sur des «des allégations fallacieuses» pour l’élaboration de son rapport sur la situation des droits de l’Homme au Maroc.

«Au lieu de se tourner vers un État doté d’institutions crédibles pour obtenir les informations dont il a besoin pour établir son rapport sur la situation des droits de l’Homme, il ajoute foi à des allégations fallacieuses de la part de personnes et de soi-disant ONGs connues pour leur volonté d’entacher l’image du Royaume» a-t-il martelé.

A la grande surprise des lecteurs, le citoyen Tamek ne va pas s’arrêter à la critique du rapport du Département d’État. Il choisi pour cela une chute inattendue en faisant allusion à la politique américaine, en Irak, en Syrie et en Afghanistan et aux défections récentes de ses alliés historiques.

«Ce n’est alors qu’après coup que l’on comprend pourquoi des alliés d’hier des Etats-Unis se sont résignés tout bonnement à lui tourner le dos. De même, l’on finit par comprendre ce que les Etats-Unis a fait en Irak et ce qu’il s’est empêché de faire en Syrie et pourquoi, toute honte bue, il s’est retiré d’Afghanistan» a-t-il écrit. 

Et de conclure : «Il semble que les Etats-Unis a l’intention de larguer un vieux et indéfectible allié et de pousser le Maroc à se résigner lui aussi à lui tourner le dos».

Deux hommes, deux postures

Le pamphlet de Mohamed Salah Tamek publié sur L’Observateur du Maroc et d’Afrique détonne par sa liberté de ton et les mots choisis pour qualifier l’administration américaine et son parti pris contre les intérêts suprêmes du Royaume. Une posture et une clarté diamétralement opposées à la «mollesse» et la confusion, devenue chronique, de l’attitude de Nasser Bourita, notre Chef de diplomatie.

Nasser Bourita et Antony Blinken – Washington le 20 mars 2023

La diplomatie est l’art de concilier des intérêts différents, pour reprendre la formule d’Henry Kissinger. C’est aussi l’art de bien porter la parole de l’État et de préserver sa dignité.

En se jetant dans les bras de Blinken, ce mardi, Nasser Bourita a clairement dérapé. Son langage du corps s’apparente plus à la soumission et au masochisme qu’à la négociation et la diplomatie.

Quand Blinken nous a giflé la joue gauche, ne fallait-il pas éviter de ne pas lui tendre la gauche ?

Une première : Alarmé, l’INSS lance une alerte stratégique dans le sillage de la réforme judiciaire qui divise le pays

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C’est une première dans l’histoire du plus important Think Tank israélien. L’INSS vient de lancer ce mardi matin une alerte stratégique en raison de la détérioration de la situation politique interne du pays avec la reforme judiciaire portée par Netanyahu. Le centre de réflexion estime qu’Israël fait face à de graves défis sur trois fronts: 1) menaces pour la sécurité nationale; 2) la détérioration de sa position à l’international; 3) crise économique. «Face à cette crise grave, l’INSS émet pour la première fois, par sens profond des responsabilités et le cœur lourd, cette alerte stratégique.» se désole le premier Think Tank israélien.

INSS a été fondé en 1977 et compte parmi ses membres, Tzipi Livni l’ancienne ministre israélienne des affaires étrangères et vice-première ministre et Meir Ben-Shabbat, ancien conseiller à la sécurité nationale d’Israël.

Ci-après la traduction intégrale de l’alerte de l’INSS.

Israël est confronté à une combinaison inquiétante de menaces graves pour sa sécurité nationale, à des dissensions croissantes dans ses relations avec les États-Unis et à des risques économiques croissants dans le contexte de la crise économique mondiale.

Concomitamment, la société israélienne se trouve au cœur d’un conflit interne sans précédent découlant de la réforme judiciaire proposée, qui amplifie ces menaces et compromet notre capacité à y faire face.

Sans s’attarder sur le contenu controversé de la réforme, une chose est claire : la réforme proposée implique un changement profond du régime politique et judiciaire d’Israël, un changement que beaucoup perçoivent comme une menace sérieuse pour la démocratie. En outre, la réforme est mise en œuvre à la hâte, sans réelle possibilité de parvenir à un large accord. En conséquence, un tollé général s’étend et s’intensifie, s’infiltrant inévitablement dans tous les aspects de la vie en Israël, y compris au sein de l’armée israélienne.

La réforme judiciaire proposée par le gouvernement Netanyahu implique un changement profond du régime politique et judiciaire d’Israël, un changement que beaucoup perçoivent comme une menace sérieuse pour la démocratie

INSS – 21/03/2023

Il y a vingt ans, Israël a été confronté à une combinaison fatale de crises sur deux fronts : la deuxième Intifada et l’éclatement de la bulle Internet. Nous avons pu les surmonter en nous appuyant sur la force de la solidarité sociale et l’unité d’action.

Cette fois-ci, nous devons faire face à de graves défis sur trois fronts, à savoir les menaces qui pèsent sur :

  1. la sécurité nationale d’israël,
  2. la position internationale d’Israël,
  3. la robustesse économique d’Israël.

Cependant, au lieu de resserrer les rangs comme nous l’avons fait à l’époque, la réforme judiciaire proposée exacerbe la polarisation politique et les fractures sociétales et affaiblit la résilience sociale, qui est l’un des principaux piliers de la sécurité nationale. En outre, la réforme déplace l’attention du gouvernement et les énergies collectives d’Israël vers ce conflit interne corrosif, au détriment d’une gestion adéquate des menaces extérieures.

La réforme judiciaire déplace l’attention du gouvernement et les énergies collectives d’Israël vers ce conflit interne corrosif, au détriment d’une gestion adéquate des menaces extérieures.

INSS – 21/03/2023

I. Menaces pour la sécurité d’Israël

Les menaces pour la sécurité d’Israël se sont récemment intensifiées sur des fronts clés, même avant l’introduction de la réforme judiciaire :

1. L’Iran

L’Iran est devenu de facto un État du seuil nucléaire, a acquis une expertise militaire précieuse grâce à son rôle dans la guerre en Ukraine et s’apprête à recevoir des systèmes d’armement avancés de la Russie. La république islamique renforce simultanément son influence régionale et améliore ses relations avec ses voisins du Golfe, sous l’égide de la Chine.

2. Le front palestinien

Israël est actuellement confrontée à une escalade inquiétante sur le front palestinien, avec une vague d’attaques «terroristes» dans le sillage de la faiblesse de l’Autorité palestinienne et de la croissance des groupes extrémistes, alors que le Ramadan approche et avec lui le potentiel de troubles plus importants, en particulier autour du Mont du Temple.

3. Le Hezbollah

Le Hezbollah a adopté un comportement plus agressif, ce qui indique que la dissuasion pourrait s’éroder.

Dans ces circonstances désastreuses, on aurait pu s’attendre à ce qu’Israël se concentre entièrement sur la lutte contre ces menaces très sérieuses, mais malheureusement, les dissensions internes affectent gravement sa capacité à le faire.

L’impact le plus grave concerne l’armée israélienne, la seule organisation qui a toujours été au-dessus des conflits internes, et la volonté de servir dans cette armée, qui repose non seulement sur la conscription, mais aussi sur un profond sentiment d’appartenance et d’éthique partagée.

L’impact le plus grave de la polarisation interne de la société concerne l’armée israélienne, la seule organisation qui a toujours été au-dessus des conflits internes, et la volonté de servir dans cette armée

INSS – 21/03/2023

L’impact est particulièrement sévère sur les réservistes, notamment dans les unités d’élite volontaires – l’armée de l’air, les commandos et le renseignement militaire. Les officiers supérieurs s’efforcent de naviguer entre la nécessité de protéger les Forces de défense israélienne des effets corrosifs du conflit et leur familiarité avec ceux qui protestent contre la réforme, dont beaucoup servent dans les unités les plus élevées de l’armée.

Les ennemies d’israël en embuscade

Il ne fait aucun doute que des dommages importants ont déjà été causés, non seulement en termes de volonté de se porter volontaire, mais aussi en termes de cohésion et de confiance mutuelle au sein des équipes de l’armée, et entre celles-ci et leurs commandants.

En outre, la foi dans la justesse de la cause d’Israël peut vaciller si, aux yeux de beaucoup dans les rangs de Tsahal, ceux qui sont responsables de décisions fatidiques telles que l’entrée en guerre, cessent de se conformer aux principes démocratiques.

De plus, la lutte interne absorbe l’attention du gouvernement et même de l’establishment de la sécurité, sapant leur capacité à traiter les questions urgentes de sécurité – l’Iran, les Palestiniens et le front nord.

Enfin, il ne fait aucun doute que les ennemis d’Israël sont encouragés par nos dissensions internes et peuvent même être tentés d’entreprendre des actions dangereuses en conséquence.

II. Dégradation des relations avec les États-Unis et de la position internationale d’Israël

Le monde suit de près l’agitation interne provoquée par la réforme proposée, et la réaction quasi universelle est la perplexité et la profonde inquiétude, depuis les chefs d’État jusqu’aux manifestations de rue. En particulier, la relation spéciale avec les États-Unis, fondée non seulement sur des intérêts mais aussi sur des valeurs partagées, montre des signes de tension croissante à la suite de la réforme.

Cette évolution est alarmante, car face à la menace sécuritaire la plus pressante à laquelle Israël est confronté, à savoir l’Iran, nous avons plus que jamais besoin du soutien ferme des États-Unis.

Les Émirats arabes unis, en particulier, sont désormais plus réticents à approfondir leurs relations avec Israël

INSS – 21/03/2023

En outre, la volonté d’étendre les accords d’Abraham à d’autres pays en tant qu’objectif central de la politique étrangère d’Israël dépend dans une large mesure de la bonne volonté des États-Unis. Par conséquent, la détérioration de ces relations met en péril l’une des pierres angulaires de la sécurité nationale d’Israël et remet en question le bien-fondé de la poursuite de la réforme judiciaire.

La position d’Israël dans les autres démocraties occidentales est également affectée, et même les États autocratiques s’interrogent sur le manque de stabilité et les dissensions internes que la crise révèle. Les pays de la région en prennent également acte – les Émirats arabes unis, en particulier, sont désormais plus réticents à approfondir leurs relations avec Israël, et d’autres pays prennent également leurs distances.

Pour étendre les accords d’Abraham à d’autres pays Israël a besoin de la bonne volonté des États-Unis

INSS – 21/03/2023

III. La crise économique

Le virus Corona, la guerre en Ukraine et l’escalade du conflit entre les États-Unis et la Chine ont ébranlé l’économie mondiale ces dernières années, provoquant une forte inflation, des hausses de taux d’intérêt et le recul de la mondialisation.

Les ondes de choc atteignent également Israël, alimentant l’inflation, provoquant des licenciements dans le secteur de la haute technologie et nuisant à la croissance. La situation est suffisamment grave et aurait dû inciter toutes les parties responsables à s’en occuper – le Trésor, la Banque d’Israël et le Premier ministre – comme ce fut le cas lors de la grande crise de 2008.

Au lieu de cela, la réforme proposée risque de porter un nouveau coup à l’économie, suscitant de vives inquiétudes dans les milieux économiques à l’étranger, qui mettent en garde contre les conséquences désastreuses qui pourraient s’ensuivre.

L’effondrement soudain de la banque SVB a illustré la fragilité de l’économie mondiale, ainsi que les conséquences fatales lorsque la confiance dans les institutions est ébranlée.

Le secteur de la haute technologie en Israël est particulièrement sensible à ces risques, car il est orienté vers l’exportation et dépend du flux continu de capital-risque en provenance de l’étranger. Les efforts déployés pour mettre en œuvre la réforme ont accru l’instabilité politique et l’incertitude économique en Israël, nuisant ainsi à la confiance des investisseurs et à leur volonté d’investir dans le pays.

Le secteur de la haute technologie en Israël est particulièrement sensible aux risques financiers tels que celui de l’effondrement Soudan de la banque américaine Silicon Valley Bank – SVB.

INSS – 21/03/2023

En outre, les employés et les entrepreneurs du secteur de la haute technologie ont pris une part active et visible aux manifestations contre la réforme, et certains d’entre eux ont même annoncé leur intention de retirer leur activité commerciale du pays.

Comme dans le cas des réservistes, la question n’est pas de savoir si ces déclarations sont justifiées, mais plutôt le fait qu’elles reflètent des sentiments profonds qui peuvent avoir des conséquences.

Si la législation sur les réformes se poursuit, la notation financière ( la dette ) d’Israël baissera très probablement, ce qui aura des conséquences désastreuses pour l’économie. Surtout, il sera très difficile de réparer les dommages causés à l’image d’Israël en tant que pays associé à la réussite économique, qui s’est construite au fil de décennies de politique économique responsable, de stabilité du régime et d’un système judiciaire indépendant et fiable.

Face à cette grave crise, l’INSS émet pour la première fois, par sens profond des responsabilités et le cœur lourd, cette alerte stratégique.

La Cour pénale internationale lance un mandat d’arrêt contre Poutine

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La Cour pénale internationale a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine pour des crimes de guerre présumés, la Russie étant accusée d’avoir enlevé de force des enfants ukrainiens. La Maison-Blanche s’est félicitée que «les auteurs de crimes de guerre aient à répondre de leurs actes». Toutefois, l’affaire soulève également des questions gênantes pour les États-Unis.

La Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine, pour sa responsabilité dans les crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine pendant la guerre qui dure depuis plus d’un an.

L’accusation de la Cour porte sur la déportation présumée d’enfants ukrainiens vers la Russie. Moscou a déclaré que le mandat n’avait aucune incidence juridique sur le président russe.

La CPI a également délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Maria Lvova-Belova, commissaire aux droits de l’enfant de Putin.

Le président russe Vladimir Poutine écoute la commissaire présidentielle aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova lors de leur rencontre à la résidence d’État de Novo-Ogaryovo, à l’extérieur de Moscou, le 16 février.

La Cour a déclaré dans un communiqué de presse vendredi que les deux personnes sont «présumées responsables du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et du transfert illégal de population (enfants) des zones occupées de l’Ukraine vers la Fédération de Russie».

La décision de la Cour pénale de La Haye marque une étape importante, puisqu’elle demande l’arrestation d’un dirigeant mondial en exercice, même si les analystes reconnaissent que les chances d’arrêter le président Poutine sont minces.

En effet, à Moscou, les responsables se sont empressés de souligner que la Russie n’a jamais adhéré à la CPI et qu’ils ont rejeté les accusations d’emblée.

«La question elle-même est scandaleuse et inacceptable», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «La Russie, comme un certain nombre d’autres États, ne reconnaît pas la compétence de cette cour et, par conséquent, toutes ses décisions sont insignifiantes pour la Fédération de Russie d’un point de vue juridique» a-t-il souligné.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié la CPI pour sa décision «historique».

«La Cour pénale internationale lance un mandat d’arrêt contre Poutine. Il s’agit d’une décision historique, qui marque le début d’une responsabilité historique.» a-t-il déclaré dans une intervention télévisée.

Le procureur général ukrainien, Andriy Kostin, a qualifié la décision de la Cour «d’historique».

Comme les États-Unis, l’Ukraine n’adhère pas à la CPI. Toutefois, Kostin a souligné que le gouvernement ukrainien avait coopéré avec la Cour dans le cadre d’enquêtes criminelles menées sur son territoire. Il a indiqué que son bureau avait remis plus de 1 000 pages de documents à la CPI concernant la déportation forcée présumée d’enfants vers la Russie.

https://twitter.com/andriykostinua/status/1636750193549889536?s=61&t=R14EtTCZ1eLKcs7cRZvzeQ

Un rapport publié le mois dernier par des chercheurs de l’université de Yale et le département d’État américain accuse le gouvernement russe d’exploiter un réseau systématique de centres de détention pour des milliers d’enfants ukrainiens.

Les autorités russes n’ont pas nié l’arrivée d’enfants ukrainiens dans le pays, mais ont décrit les centres pour enfants comme faisant partie d’un vaste programme humanitaire destiné aux orphelins abandonnés et traumatisés par la guerre.

Le mandat d’arrêt est une «décision stupéfiante»

Le président de la CPI, Piotr Hofmanski, a déclaré que les juges avaient décidé de rendre ces mandats publics pour tenter de dissuader d’autres crimes.

«Le droit international interdit aux puissances occupantes de transférer des civils des territoires où ils vivent vers d’autres territoires», a-t-il déclaré. «Les enfants bénéficient d’une protection spéciale en vertu de la Convention de Genève».

Les experts ont semblé surpris par la nouvelle.

«J’espérais que cela se produirait, mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide», a déclaré Nathaniel Raymond, directeur exécutif du laboratoire de recherche humanitaire de Yale.

«Il s’agit d’une décision stupéfiante de la part de la Cour, qui s’est rapprochée du sommet de l’État russe», a déclaré David Bosco, auteur de Rough Justice : The International Criminal Court in a World of Power Politics.

Toutefois, Bosco a mis en garde : «Le mandat d’arrêt n’aura pas d’implications immédiates, car aucun procès ne peut avancer sans que Poutine soit détenu, et il n’y a aucune chance que cela se produise dans un avenir proche».

Soutien de Human Rights Watch et Amnesty

Malgré la difficulté de juger Putin, les défenseurs des droits de l’homme ont salué cette nouvelle comme une étape importante.

«C’est un grand jour pour les nombreuses victimes des crimes commis par les forces russes en Ukraine depuis 2014», a déclaré Human Rights Watch dans un communiqué.

«Avec ces mandats d’arrêt, la CPI a fait de Putin un homme recherché et a fait son premier pas pour mettre fin à l’impunité qui a enhardi les auteurs de la guerre de la Russie contre l’Ukraine pendant bien trop longtemps.»

Amnesty International a appelé les pays à refuser l’asile à Putin et à Lvova-Belova en les arrêtant et en les remettant à la CPI. L’organisation a également indiqué qu’elle s’attendait à ce que d’autres mandats d’arrêt soient délivrés à l’encontre de dirigeants russes au fur et à mesure de l’évolution des enquêtes sur les crimes de guerre commis en Ukraine.

Pour les États-Unis, «c’est compliqué !»

David Bosco, l’expert en études internationales qui a écrit sur la CPI, a déclaré que la nouvelle affaire de la Cour soulève également des questions gênantes pour les États-Unis.

«Il s’agira d’un nouveau moment délicat pour les États-Unis en raison de leur position selon laquelle la CPI ne devrait pas être en mesure de poursuivre des citoyens d’États non membres», a déclaré Bosco.

«Il ne fait aucun doute que la Russie commet des crimes de guerre et des atrocités en Ukraine, et nous avons été clairs sur le fait que les responsables doivent rendre des comptes», a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

«Le procureur de la CPI est un acteur indépendant qui prend ses propres décisions en matière de poursuites sur la base des preuves dont il dispose. Nous sommes favorables à ce que les auteurs de crimes de guerre répondent de leurs actes» souligne le communiqué.

Le président Joe Biden a déclaré vendredi que les poursuites engagées par la Cour pénale internationale contre le président russe Vladimir Poutine «constituent un argument de poids», tout en exprimant son soutien à l’enquête sur les crimes de guerre présumés de Putin.

«Je pense que c’est justifié», a déclaré Biden, «mais la question est qu’elle n’est pas non plus reconnue par nous au niveau international. Mais je pense qu’il s’agit là d’un argument de poids».

Plus tard, Biden a déclaré aux journalistes que Putin avait «clairement commis des crimes de guerre».

Dans un communiqué publié plus tôt dans la journée de vendredi, la Maison-Blanche s’est félicitée que «les auteurs de crimes de guerre aient à répondre de leurs actes», mais n’a pas approuvé sans réserve le mandat d’arrêt délivré par la CPI.

«Il ne fait aucun doute que la Russie commet des crimes de guerre et des atrocités en Ukraine, et nous avons clairement indiqué que les responsables devaient rendre des comptes. Le procureur de la CPI est un acteur indépendant qui prend ses propres décisions en matière de poursuites sur la base des éléments de preuve dont il dispose. Nous sommes favorables à ce que les auteurs de crimes de guerre répondent de leurs actes», a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil national de sécurité.

Il est à noter que la déclaration de Watson, plus tôt dans la journée de vendredi, n’exprimait pas explicitement son soutien aux efforts déployés par la CPI pour poursuivre Putin pour crimes de guerre.

Un porte-parole du département d’État a déclaré à CNN : «Nous sommes favorables à ce que les auteurs de crimes de guerre soient tenus de rendre des comptes».

Les États-Unis ont une relation compliquée, parfois hostile, avec la Cour internationale, en particulier depuis 2002, lorsque l’ancien président George W. Bush n’a pas signé la loi qui l’a créée.

En 2020, l’administration Trump a pris des sanctions contre le procureur général de la CPI de l’époque, qui enquêtait sur les allégations de crimes de guerre commis par les troupes américaines en Afghanistan.

L’administration Biden, quant à elle, fait état d’un différend interne : Selon le New York Times, les départements de la justice et d’État sont favorables à la communication d’informations à la Cour internationale sur les atrocités commises par les Russes, mais le Pentagone a bloqué l’échange de renseignements avec la Cour, craignant de créer un précédent qui permettrait d’engager des poursuites internationales contre des Américains.

Biden approuve un projet pétrolier controversé en Alaska, suscitant l’ire des écologistes

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L’administration Biden a approuvé un nouveau projet de forage pétrolier massif en Alaska, malgré les objections des défenseurs de l’environnement qui ont déclaré que l’approbation de ce projet irait à l’encontre des objectifs climatiques du président. Cette annonce est intervenue un jour après que l’administration, dans un mouvement inverse en faveur de la préservation de l’environnement, a déclaré qu’elle interdirait ou limiterait les forages dans d’autres régions de l’Alaska et de l’océan Arctique.

Avec AP

Le gouvernement a approuvé lundi une version réduite du projet dit Willow. La société énergétique ConocoPhillips a désormais le feu vert pour aller de l’avant avec ses projets de forage dans la réserve nationale de pétrole, située sur le versant nord de l’État. La société affirme que le projet a le potentiel de produire 180 000 barils de pétrole par jour.

Les partisans du projet Willow ont laissé entendre qu’il ferait baisser les prix du pétrole et renforcerait la sécurité nationale, mais l’annonce de lundi a suscité l’ire des défenseurs de l’environnement, qui ont qualifié le projet de «bombe à carbone» et affirment qu’il pourrait aggraver le changement climatique, nuire à la biodiversité et ralentir la transition vers des carburants plus propres.

Les partisans du président Joe Biden affirment qu’un grand projet pétrolier sur le versant nord de l’Alaska, riche en pétrole, représente une bouée de sauvetage économique pour les communautés indigènes, tandis que les écologistes affirment qu’il va à l’encontre des objectifs climatiques du président Joe Biden.

«Nous arrivons trop tard dans la crise climatique pour approuver des projets pétroliers et gaziers massifs qui sapent directement la nouvelle économie propre que l’administration Biden s’est engagée à promouvoir», a déclaré Abigail Dillen, présidente du groupe Earthjustice, dans un communiqué.

Le projet controversé est devenu un sujet galvanisant pour les jeunes activistes climatiques, et des millions d’entre eux ont envoyé des lettres à la Maison Blanche, arguant que la décision va à l’encontre des engagements climatiques du premier mandat du démocrate.

«Nous savons que le président Biden comprend la menace existentielle que représente le climat, mais il approuve un projet qui va à l’encontre de ses propres objectifs en matière de climat», a ajouté M. Dillen.

En Alaska, le projet Willow a bénéficié d’un large soutien de la part des législateurs fédéraux et de l’État, des syndicats et des chefs autochtones de l’Alaska, dont beaucoup ont vanté le potentiel de création d’emplois et d’augmentation des recettes.

«L’Alaska a réussi», a déclaré la sénatrice républicaine Lisa Murkowski, qui a soutenu le projet. «C’est une victoire énorme et nécessaire pour tout l’Alaska. Ce projet aura des retombées économiques et sécuritaires durables pour notre État et pour la nation».

Le projet comprendra plus de 200 puits répartis sur trois plateformes de forage et des kilomètres de pipelines et de routes.

Ryan Lance, président-directeur général de ConocoPhillips, s’est félicité de l’approbation de l’administration Biden.

«Willow s’inscrit dans les priorités de l’administration Biden en matière de justice environnementale et sociale, de facilitation de la transition énergétique et de renforcement de notre sécurité énergétique, tout en créant de bons emplois syndicaux et en apportant des avantages aux communautés autochtones de l’Alaska», a déclaré M. Lance.

ConocoPhillips a déclaré que le projet pourrait générer jusqu’à 17 milliards de dollars de nouvelles recettes pour les autorités fédérales, étatiques et locales. L’entreprise a également déclaré qu’elle créerait 2 500 emplois dans le secteur de la construction et environ 300 emplois permanents.

L’annonce faite dimanche par le gouvernement bloque le forage dans environ 3 millions d’acres de la mer de Beaufort et restreint le forage dans 13 millions d’acres de la réserve nationale de pétrole de l’Alaska.

Les défenseurs de l’environnement ont déclaré au cours du week-end que le compromis – permettre à l’énorme projet pétrolier Willow d’aller de l’avant tout en protégeant jusqu’à 16 millions d’acres de terres dans l’Arctique – n’en valait pas la peine.

«Ces protections inégalées pour les paysages et les eaux de l’Alaska sont la bonne décision au bon moment, et nous remercions l’administration Biden d’avoir pris cette mesure importante», a déclaré Athan Manuel, directeur du programme de protection des terres du Sierra Club, dans un communiqué publié dimanche.

«Cependant, les avantages de ces protections peuvent être annulés tout aussi rapidement par l’approbation de projets pétroliers et gaziers sur les terres publiques, et à l’heure actuelle, aucune proposition ne représente une plus grande menace pour les terres, la faune, les communautés et notre climat que le projet Willow de ConocoPhillips», a ajouté M. Manuel.

Voici comment l’effondrement de SVB se répercute dans le monde entier

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La Silicon Valley Bank est devenue le plus grand prêteur américain à faire faillite en plus de dix ans, suscitant des craintes de contagion dans les secteurs de la technologie et de la finance aux États-Unis et dans le reste du monde.

Avec Bloomberg

Les régulateurs américains ont pris des mesures extraordinaires pour renforcer la confiance dans le système financier, dans le cadre d’un week-end effréné qui a vu la fermeture surprise de la Signature Bank de New York et des inquiétudes croissantes quant aux effets de contagion sur d’autres prêteurs régionaux et sur l’économie dans son ensemble.

Lundi, le Royaume-Uni a réagi rapidement pour endiguer les retombées en vendant l’unité britannique de SVB à HSBC Holdings Plc pour 1 livre sterling. Ailleurs, les entreprises ont fait le point sur leur exposition, la plupart rassurant les investisseurs en leur disant que le risque était gérable.

Mais l’effet positif du soutien apporté par les régulateurs américains au cours de la nuit s’est rapidement évaporé lundi matin, les actions signalant que les retombées de l’incident sont loin d’être terminées.

Voici un aperçu de la réaction des entreprises, des investisseurs et des gouvernements :

ÉTATS-UNIS

Alors que l’essentiel de l’activité de SVB se concentrait sur le secteur technologique, l’effondrement choquant de la banque a ébranlé un secteur financier déjà à bout de souffle.

Les quatre plus grandes banques américaines ont perdu ensemble 52 milliards de dollars la veille de l’effondrement de SVB. Vendredi, d’autres valeurs bancaires ont enregistré des baisses à deux chiffres, notamment Signature Bank (-23 %), First Republic (-15 %) et Silvergate Capital (-11 %).

NomVariation du cours de l’action, 10 mars 2023Pertes latentes / Fonds propres tangibles
SVB Financial-60%*-99%
First Republic Bank-15%
-29%
Zions Bancorp-2%-47%
Comerica-5%-47%
U.S. Bancorp-4%-55%
Fifth Third Bancorp-4%-38%
Bank of America-1%-54%
Wells Fargo1%-33%
JPMorgan-1%-21%
ource : Morningstar Direct. *Représente les données du 9 mars, les transactions ont été interrompues le 10 mars.

Maison Blanche : Le président américain Joe Biden a tenté de rassurer les clients de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank en leur disant que leur argent était en sécurité – assuré par le Fonds d’assurance-dépôts – mais il a déclaré que les investisseurs dans les titres des banques en faillite ne bénéficieraient pas de la même garantie.

«Les investisseurs dans les banques ne seront pas protégés», a déclaré Joe Biden lors d’un discours prononcé à la Maison Blanche. «Ils ont pris un risque en toute connaissance de cause et lorsque ce risque n’a pas porté ses fruits, les investisseurs ont perdu leur argent. C’est ainsi que fonctionne le capitalisme».

Département du Trésor, Réserve fédérale et FDIC : afin d’éviter une crise de plus grande ampleur, les autorités américaines ont mis en place un nouveau dispositif de soutien aux banques, que les responsables de la Réserve fédérale ont jugé suffisamment important pour protéger les dépôts de l’ensemble du pays. La FDIC a déclaré qu’elle résoudrait le problème de la SVB de manière à «protéger pleinement tous les déposants». La Fed a également annoncé un nouveau «programme de financement à terme des banques» qui offre des prêts d’un an aux banques à des conditions plus souples que celles qu’elle accorde habituellement. 25 milliards de dollars sont disponibles.

First Republic Bank : Le prêteur californien a chuté d’environ 60 % dans les échanges pré-marché à New York après avoir tenté d’apaiser les inquiétudes concernant sa liquidité. Les baisses sont survenues après que la banque ait déclaré dans un communiqué dimanche dernier qu’elle disposait de plus de 70 milliards de dollars de liquidités inutilisées pour financer ses opérations dans le cadre d’accords avec la Réserve fédérale et JPMorgan Chase & Co.

Khosla Ventures : La société de capital-risque basée à Menlo Park a envoyé un courriel aux fondateurs pour leur dire qu’elle interviendrait et couvrirait les salaires de certaines des entreprises de son portefeuille si elles avaient des déficits en raison des fonds immobilisés auprès de SVB.

Chine

La Silicon Valley Bank, qui a fait faillite, entretenait des relations étroites avec des banques et des entreprises chinoises. Selon le Financial Times, la SVB était particulièrement appréciée des groupes biotechnologiques chinois qui opéraient entre les États-Unis et la Chine.

Les startups et les gestionnaires de fonds chinois ont déclaré qu’ils cherchaient toujours à retirer leur argent de la SVB dès qu’ils le pourraient. Certains d’entre eux se tournent vers de grandes banques américaines, tandis que quelques prêteurs chinois tels que la China Merchants Bank et l’Industrial & Commercial Bank of China s’empressent également de combler le vide.

Shanghai Pudong Development Bank Co : Le prêteur public chinois possède une entreprise bancaire avec SVB et a cherché à calmer les clients locaux en leur rappelant que les opérations ont été indépendantes. La SPD Silicon Valley Bank a déclaré dans un communiqué qu’elle a toujours opéré de manière stable conformément aux lois et réglementations chinoises et qu’elle dispose d’un bilan indépendant. L’entreprise a été fondée en 2012 en tant que première banque axée sur la technologie en Chine, et sert les entreprises de science et d’innovation.

Andon Health Co : L’entreprise et ses unités ont déposé environ 5 % de leurs liquidités et de leurs actifs financiers à la SVB au 10 mars, selon une déclaration à la bourse de Shenzhen.

ROYAUME-UNI

HSBC : Le prêteur coté à Londres a acheté l’unité britannique de SVB dans le cadre d’une transaction qui a été finalisée immédiatement et financée par des ressources existantes. «Cette acquisition constitue une excellente stratégie pour nos activités au Royaume-Uni», a déclaré Noel Quinn, directeur général, dans un communiqué.

Polarean Imaging Plc : La société d’imagerie médicale a demandé que ses actions soient temporairement suspendues pendant qu’elle cherche à obtenir des éclaircissements sur les prochaines étapes, ajoutant qu’elle a «suffisamment de liquidités en dehors de SVB pour répondre à ses besoins immédiats en matière de liquidités».

Trustpilot Group Plc : a déclaré que SVB UK était son principal partenaire bancaire, mais a ajouté qu’elle avait d’autres relations bancaires qui lui permettraient de poursuivre ses activités ordinaires. Syncona et Learning Technologies ont également donné des détails sur leurs relations avec SVB.

Naked Wines Plc : Le distributeur britannique de vin a indiqué qu’il disposait d’une facilité de crédit adossée à des actifs de 60 millions de dollars, syndiquée à parts égales entre SVB et Bridge Bank. Il a entamé des discussions avec Bridge Bank et a commencé à chercher de nouveaux partenaires financiers.

Venture Life Group Plc : La société de santé grand public a indiqué qu’elle disposait d’une facilité de crédit renouvelable de 30 millions de livres sterling auprès de la SVB et de Santander. Elle a entamé des discussions pour que Santander reprenne la part de SVB.

Suède

Alecta : Le plus grand fonds de pension suédois devrait perdre jusqu’à 1,1 milliard de dollars sur les paris qu’il a faits dans les banques touchées par l’effondrement de SVB. L’investisseur a tenu une réunion de crise tôt lundi pour discuter des raisons pour lesquelles il avait investi 2 milliards de dollars dans Signature Bank, First Republic Bank et SVB. L’autorité suédoise de surveillance financière a convoqué Alecta et d’autres sociétés financières pour discuter de la crise, mais l’autorité de surveillance financière a déclaré que le système financier de la nation nordique avait une « résilience significative » et qu’il pouvait surmonter les turbulences actuelles.

Japon

SoftBank Group Corp : Le groupe est considéré comme l’une des entreprises potentiellement les plus exposées en raison de ses énormes investissements dans la technologie. Les startups dans lesquelles SoftBank Vision Fund a investi ont des dépôts et des prêts auprès de SVB. On craint qu’elles aient du mal à obtenir des liquidités à la suite de l’effondrement.

https://twitter.com/priapusiq/status/1635214404017876992?s=61&t=f9W6wa71y0JdeWOJLpkQjA

Sumitomo Mitsui Trust Holdings Inc : Le gestionnaire d’actifs japonais détenait une participation de 0,29 % dans SBV Financial Group à la fin du quatrième trimestre de l’année dernière.

Pays-Bas

Pharming Group NV : La société biotechnologique néerlandaise a déclaré détenir 26 millions de dollars dans la SVB US et 19 millions de dollars dans la SVB UK. Bien que la plupart des fonds ne soient pas assurés, la société a déclaré qu’elle était convaincue que son exposition n’aurait pas d’impact matériel sur les plans d’exploitation ou les obligations de service de la dette convertible. L’action a chuté de 8,4 % lundi.

Allemagne

BaFin : Le régulateur financier allemand a gelé la succursale de SVB dans le pays, qui ne sera pas autorisée à vendre des actifs ou à effectuer des paiements. Le régulateur a déclaré que l’unité risque de ne pas être en mesure d’honorer ses engagements envers les créanciers, a déclaré BaFin dans un communiqué lundi. La banque doit également mettre fin à ses activités avec les clients. Les activités allemandes ne constituent pas un danger pour la stabilité financière, a déclaré la BaFin.

Danemark

Zealand Pharma A/S : Le développeur de médicaments danois avait environ 163 millions de couronnes (23,5 millions de dollars) à la SVB au 10 mars, soit environ 15 % du total de ses liquidités, équivalents de liquidités et titres négociables à cette date. Il espère récupérer tous les dépôts qu’il détenait à la Silicon Valley Bank, aujourd’hui fermée.

Norvège

Norges Bank Investment Management : Le fonds souverain norvégien, d’une valeur de 1 300 milliards de dollars, a déclaré qu’il s’attendait à récupérer une partie des fonds liés à l’exposition au crédit, bien qu’il soit «prématuré d’en préciser le montant». Le fonds a déclaré qu’il détenait également des actions de Signature Bank et de First Republic.

Hong Kong

Brii Biosciences Ltd : La société de biotechnologie a déclaré que moins de 9% de ses liquidités et soldes bancaires totaux étaient détenus à la SVB au 28 février. Elle travaille en étroite collaboration avec SVB et la FDIC pour suivre l’évolution de l’incident et minimiser tout impact potentiel.

Broncus Holding Corp : La société de services médicaux a déclaré qu’environ 11,8 millions de dollars, soit environ 6,5 % de sa trésorerie et de ses équivalents de trésorerie, étaient déposés à la SVB au 10 mars. « La société travaille activement à la préservation et à la récupération de ses dépôts à la SVB », a-t-elle déclaré dans un document.

BeiGene Ltd : La société biopharmaceutique a déclaré que ses dépôts en espèces non assurés détenus à la SVB représentaient 3,9 % du total de sa trésorerie et de ses équivalents de trésorerie au 31 décembre. « La société ne s’attend pas à ce que les récents développements avec SVB aient un impact significatif sur ses opérations.

Australie

Xero Ltd : Le fournisseur de logiciels de comptabilité a déclaré que son exposition totale à la SVB était d’environ 5 millions de dollars au 10 mars.

SiteMinder Ltd : Le fabricant de logiciels a déclaré qu’il avait des liquidités d’un montant de 10 millions de dollars australiens (6,6 millions de dollars) exposées à SVB et SVB UK, y compris des paiements anticipés de clients et de partenaires.

Inde

Nazara Technologies Ltd : Le développeur de jeux a déclaré que deux unités indirectement liées à la société détenaient environ 7,8 millions de dollars en liquidités auprès de la SVB.

Bras de fer entre MBS et Biden : MBS gagne et arrache l’immunité américaine dans l’affaire Khashoggi

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Revirement surprise de Joe Biden dans sa politique envers celui qu’il traitait de paria, le Prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. En effet, tard dans la soirée du jeudi au vendredi, le département d’État américain a déclaré que le nouveau statut de Premier ministre de MBS, lui conférait l’immunité contre les poursuites judiciaires pour son rôle présumé dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. « En accordant l’immunité diplomatique au prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, Joe Biden a trahi sa propre rhétorique» a réagi la fiancée de nationalité turque de Khashoggi, Hatice Cengiz.

L’administration Biden a déclaré que le prince héritier Mohammed ben Salman d’Arabie saoudite devrait bénéficier de l’immunité dans le cadre d’une procédure judiciaire américaine concernant son rôle dans le meurtre du dissident saoudien Jamal Khashoggi, bloquant ainsi une tentative de tenir le dirigeant de facto du royaume pétrolier responsable de ce crime.

Khashoggi était un journaliste saoudien bien connu qui a fui l’Arabie saoudite pour les États-Unis et a publié des chroniques sur les colonnes du Washington Post critiquant les politiques du nouveau prince héritier MBS. En octobre 2018, il a été tué et démembré par une équipe d’agents saoudiens à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, où il s’était rendu pour obtenir les papiers dont il avait besoin pour épouser sa fiancée turque. Les services de renseignement américains ont conclu que le prince Mohammed ben Salmane aurait ordonné l’opération.

Le département d’État américain a qualifié jeudi cette décision de protéger le prince héritier saoudien des tribunaux américains de «purement juridique». Toutefois, malgré sa recommandation à la cour, le département d’État a déclaré «ne pas prendre position sur le bien-fondé du présent procès et réitère sa condamnation sans équivoque du meurtre odieux de Jamal Khashoggi».

L’explication officielle de cet octroi d’immunité à un homme que la CIA soupçonne d’être complice du meurtre de Khashoggi est que le statut du prince héritier saoudien a officiellement changé en septembre lorsqu’il a été nommé premier ministre. Une explication qui convainc peu.

En effet, en Arabie saoudite, le pouvoir appartient au roi, au prince héritier et aux membres de la famille royale liés par le sang. MBS est le véritable dirigeant du pays dès sa nomination en tant que prince héritier en 2017.

D’aucuns ne pouvait imaginer un jour que les États-Unis, en tant que partenaire stratégique et fournisseur d’armes de l’Arabie saoudite, faciliteraient l’arrestation de MBS.

Par ailleurs, en lui accordant ainsi l’immunité, c’est toute la cour royale saoudienne en place qui est soulagée. En contrepartie, il faudrait s’attendre à une tempête de protestations de la part des groupes de défense des droits de l’homme ainsi que de la fiancée de Khashoggi.

A ce titre, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a réagi violemment sur Twitter en déclarant : «C’est une profonde trahison. Une autre. D’abord méprisé par le Président Trump. Puis le coup de poignard du président Biden. Il y a eu des accords tout au long. Aujourd’hui c’est l’immunité. Tout cela s’ajoute à l’impunité. A tout moment, ils avaient d’autres choix».

La fiancée de Khashoggi, Hatice Cengiz, a pour sa part multiplié les publications sur les réseaux sociaux et les déclarations aux médias contre la décision américaine.

«Biden a sauvé le meurtrier en lui accordant l’immunité. Il a sauvé le criminel et s’est impliqué dans le crime lui-même. Voyons voir qui vous sauvera dans l’au-delà ?» a-t-elle écrit sur Twitter s’adressant à Biden.

«Le département d’État américain a accordé l’immunité à #MBS. Ce n’était pas une décision que tout le monde attendait. Nous pensions qu’il y aurait peut-être une lueur d’espoir pour la justice des États-Unis, mais encore une fois, l’argent est passé en premier. C’est un monde que Jamal ne connaît pas et moi… !» a-t-elle martelé.

«Jamal est encore mort aujourd’hui #injustice #JamalKhashoggi», s’est désolée la fiancé de Khashoggi.

Rencontre Biden / Xi Jinping au G20 et les Midterms modèrent l’agressivité diplomatique de Washington

Le désir de Washington d’améliorer ses mauvaises relations avec les dirigeants saoudiens est sous-jacent à cette décision d’immunité.

Ce n’est un secret pour personne que MBS et le président Biden ne s’apprécient pas et le récent refus des Saoudiens de pomper davantage de pétrole pour faire baisser les prix des carburants aux États-Unis a été pris comme une énième affront à Washington. En outre, les Saoudiens entretiennent des relations de plus en plus chaleureuses avec la Russie et la Chine.

Pour rappel, durant toute sa campagne électorale et dès son installation, Joe Biden affichait sa distance avec MBS. Si la raison affichée de cette position et l’affaire Khashoggi, n’empêche que les démocrates n’ont jamais accepté l’accès au pouvoir du jeune prince sans leur bénédiction, ni avalé d’ailleurs la reconfiguration du Moyen-Orient autour d’une alliance arabo-israélienne mettant hors jeu l’Iran. Lequel état, a joué un rôle central dans la stratégie des démocrates visant à vaciller les monarchies du Golfe.

Mohammed ben Salmane de son côté, n’a pas baissé pour autant les bras face à la pression de Washington. Au paroxysme de la guerre ukrainienne, il va maintenir la pression sur les prix des hydrocarbures, en refusant d’augmenter la production des membres de l’Opep. Une situation qui a créé une inflation mondiale et plombé le bilan économique et social positif engrangé en 2021.

Aujourd’hui, Joe Biden semble réévaluer sa stratégie diplomatique à quelques semaines de l’anniversaire de l’éclatement de la guerre en Ukraine.

Sa rencontre en tête-à-tête de cette semaine avec son homologue chinois Xi Jinping a été le principal signal du changement de la politique américaine. La réunion de trois heures sur l’île balnéaire indonésienne de Bali en marge du G20 a été l’occasion pour un apaisement des tensions. Sans pour autant arrêter la lente érosion des liens financiers et économiques entre les États-Unis et la Chine.

Trois points essentiels à retenir du sommet Biden-Xi :

  1. Le retour à un engagement diplomatique régulier est un pas modeste mais significatif.
  2. Biden et Xi sont d’accord sur le fait qu’une « guerre nucléaire ne devrait jamais être menée et ne peut jamais être gagnée. »
  3. La rencontre Biden-Xi n’était qu’un élément d’une vaste campagne diplomatique alors que Xi revient sur la scène internationale pour entamer son troisième mandat.

Les d’entreprises et les hommes d’affaires ont été les premiers à applaudir Biden et Xi pour avoir pris du recul par rapport à une confrontation ouverte et d’avoir stopper la course vers la rupture de leur relation et rejeter l’idée d’un affrontement inévitable.

Le premier impact de cet apaisement serait un probable fin de la guerre en Ukraine. D’une part, la Chine s’est dite prête «d’approfondir» ses échanges avec la Russie «à tous les niveaux» et affirme son «soutient résolue» à Moscou dans les difficultés. D’autre part, l’administration Biden s’attend à avoir moins de liberté d’action au niveau de la Chambre des représentants et du Sénat pour financer la guerre. A tout cela s’ajoute, les signes inquiétants de grave crise économiques et sociale en Europe.

INSS : La visite de Joe Biden au Moyen-Orient, une occasion en or!

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Il aura fallu près de dix-huit mois au président Joe Biden, qui arrive ce mercredi à Jérusalem au début d’un court voyage régional au Moyen-Orient, pour programmer une visite dans la ville sainte d’Al Qods. Il se rendra ensuite en Arabie saoudite. Son prédécesseur, Donald Trump, avait fait de Jérusalem l’une de ses premières destinations étrangères, s’y rendant quatre mois après son installation à la Maison Blanche. Pour se différencier de Trump, Biden s’est efforcé d’atténuer l’intensité de l’attitude de l’administration précédente à l’égard d’Israël et de rééquilibrer les relations avec les Palestiniens. Dans ce contexte, les chercheurs de l’Institute for National Security Studies (INSS) de l’université de Tel-Aviv, ont publié un rapport sur cette importante visite. Selon l’étude, le voyage du président Biden en Israël, qui vise à souligner l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël, offre «une occasion en or pour Jérusalem» sur des questions telles que l’Iran, la campagne de l’entre-deux-guerres et l’Arabie saoudite. Le plus riche pays arabe figure également sur l’itinéraire de Joe Biden durant lequel le président tentera d’obtenir des gains économiques immédiats.

The Institute for National Security Studies (INSS) est classé premier groupe de réflexion en Israël, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dirigé par l’ancien chef de la direction du renseignement militaire de l’armé israélienne (Tsahal), le général de division Tamir Hayman, l’INSS concentre ses recherches et ses travaux sur la sécurité et les affaires militaires et stratégiques au Moyen-Orient, ainsi que sur la cyberguerre.

Le général de division, Tamir Hayman, Directeur Général de l’INSS.

Dans l’un de ses derniers rapports rendus publics, le centre de recherche explique dans le détail les enjeux de la visite tant attendue du président américain au Moyen-Orient. Joe Biden ayant programmé deux escales importantes, la première en Israël et la seconde en Arabie saoudite, INSS analyse avec beaucoup de pragmatisme l’objectif de chacune de ces escales.

«La prochaine visite du président Biden en Israël reflète son désir de démontrer une fois de plus son engagement exceptionnel envers Israël, tandis que sa visite en Arabie saoudite vise à faire avancer les intérêts américains immédiats : influencer les prix du pétrole, restaurer la position des États-Unis au Moyen-Orient et étendre la coordination militaire régionale vis-à-vis de l’Iran», explique d’emblée le tank tank.

Lors de ses rencontres avec les dirigeants palestiniens, le président réitérera son engagement en faveur d’une solution à deux États, mais on ne s’attend pas à une percée politique, affirme l’INSS. Dans le changement d’approche de l’administration vis-à-vis de l’Arabie saoudite, il existe une opportunité pour Israël de démontrer son potentiel en tant qu’atout et de bénéficier des possibilités qui en découlent.

L’Iran sera au centre de la visite du président dans la région, souligne le rapport. L’avenir de l’accord nucléaire n’est toujours pas clair, et l’administration est consciente de la nécessité de se préparer à une réalité où il n’y aurait pas d’accord et où l’Iran poursuivrait un programme nucléaire actif.

Une coordination étroite entre Israël et les États-Unis est impérative, alertent les rédacteurs du rapport. Israël devrait s’efforcer avec l’administration Biden de définir des lignes rouges, et des réponses politiques, économiques et militaires si elles sont franchies. En outre, Israël devrait s’assurer du soutien continu des États-Unis à la «campagne entre les guerres» et, en coordination avec les États arabes, souligner la valeur de la présence américaine en Irak et en Syrie.

INSS ne croit à aucun développement de la question palestinienne

Le président américain Joe Biden s’envole ce mercredi au Moyen-Orient pour une visite de trois jours du 13 au 16 juillet 2022. Il se rendra en Israël et sur le territoire de l’Autorité palestinienne, puis s’envolera directement pour Djeddah, en Arabie saoudite, où il rencontrera les dirigeants saoudiens et assistera à un sommet du CCG+3, composé des dirigeants du Conseil de coopération du Golfe, auxquels se joindront les chefs d’états égyptiens, jordaniens et irakiens.

INSS estime qu’au vu de la conjoncture internationale et de la fragilité du paysage politique israélien, Biden ne compte pas à arracher une quelconque avancée sur le dossier palestinien.

La décision de Biden de se rendre en Israël, prise il y a quelques mois et avant que l’Arabie saoudite ne soit ajoutée à l’itinéraire, reflète avant tout son désir de souligner une fois de plus son engagement personnel exceptionnel envers Israël, et sa volonté de «renforcer l’engagement inébranlable des États-Unis envers la sécurité et la prospérité d’Israël», écrit INSS.

«L’importance de la visite réside dans son occurrence même, d’où son intention de faire le voyage malgré les développements politiques en Israël» analyse le rapport.

Lors des réunions avec les dirigeants palestiniens, l’administration réitérera son engagement en faveur d’une solution à deux États, mais il n’y a aucune attente d’une percée politique.

Visiter Israël, une importance personnelle de Biden. Visiter l’Arabie saoudite, une priorité pour son administration

Si la visite en Israël est importante pour Biden sur le plan personnel, souligne le rapport de l’INSS, l’administration américaine, attache par contre beaucoup d’importance à la réussite de la visite en Arabie saoudite.

Le président a accepté cette visite après de longues délibérations et conscient des critiques considérables qu’elle suscite, principalement sur la scène intérieure américaine, compte tenu de la position ferme de Joe Biden concernant l’implication du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Cependant, la réalité géostratégique émergente pousse l’administration à privilégier une approche réaliste plutôt que «l’attachement aux valeurs». La crise économique mondiale, causée en partie par la guerre en cours en Ukraine, affecte directement les États-Unis, faisant atteindre de nouveaux sommets à l’inflation et renforçant les craintes d’une grave récession.

Les élections de mi-mandat au Congrès en novembre 2022 et le risque palpable de perdre la majorité démocrate ont fait comprendre à l’administration Biden qu’un changement d’approche est nécessaire, notamment dans la stratégie concernant le Moyen-Orient, afin d’avoir un impact positif sur les prix du pétrole. Néanmoins, il est encore trop tôt pour évaluer si cela représente un renversement des priorités de l’administration et une nouvelle volonté et capacité à investir des ressources dans la région.

Objectifs de la rencontre Biden-MBS

De nombreuses questions figurent à l’ordre du jour américano-saoudien et il est peu probable qu’il soit possible de toutes les résoudre au cours de la visite, estime l’INSS.

Toujours selon le Think tank, les objectifs de la visite sont les suivants :

Baisse des prix du pétrole

Joe Biden cherche à obtenir une baisse des prix du pétrole grâce à un engagement clair de l’Arabie saoudite à augmenter sa production au fil du temps.

Selon l’administration Biden, un tel engagement, même s’il n’a pas d’impact immédiat sur les prix, véhiculera une stabilité qui aura un impact positif à long terme.

Restaurer la position des États-Unis au Moyen-Orient

L’administration Biden veut restaurer la position des États-Unis au Moyen-Orient et faire comprendre aux pays arabes, et en particulier aux pays du Golfe, qu’ils peuvent compter sur les États-Unis comme principal allié. Cela remettrait en cause l’idée qui s’est développée au cours de l’année écoulée selon laquelle les États-Unis se déconnectent du Moyen-Orient, et l’intention consécutive des pays de la région de se tourner vers l’Est, notamment vers la Chine.

Alignement sur le dossier iranien

Biden souhaite établir un plan pour étendre la coopération avec les pays du Golfe et d’autres pays arabes sur la question de l’Iran, autant que possible en coordination avec Israël.

«Il est clair pour l’administration Biden que dans un contexte où les perspectives de renouvellement de l’accord nucléaire sont minces et où l’Iran continue de progresser dans son programme nucléaire – et même si un accord est conclu – les pays de la région attendent des États-Unis qu’ils présentent un plan d’action qui préservera leurs intérêts», souligne le rapport de l’INSS.

Et d’ajouter : «Il semble que l’administration ait également intérêt à partager la charge du traitement de l’Iran avec les États de la région et à les empêcher de prendre des directions qui ne correspondent pas aux intérêts américains».

Normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël

Selon l’INSS, l’administration américaine voudrait faire progresser les mesures de normalisation régionale, notamment entre l’Arabie saoudite et Israël.

À ce sujet, le think tank rapporte les déclarations de personnalités américaines faisant état d’une feuille de route pour la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, qu’aurait préparer l’administration Biden.

De hauts responsables de la défense d’Israël et d’Arabie saoudite se seraient récemment rencontrés en Égypte sous les auspices des États-Unis, révèle l’INSS.

«Il a également été rapporté que, lors de sa visite, le président Biden discuterait avec ses hôtes d’une vision pour une défense antimissile et navale intégrée» affirme la même source.

Une dossier que les rédacteurs de l’INSS croient être d’une grande importance pour le président Biden. Il est primordial qu’avant les élections de mi-mandat, il soit crédité de l’avancement de cette mesure politique réussie, ont-ils écrit.

Recommandations pour Israël

  1. Faire comprendre à la région que les États-Unis ne se désengagent pas de la sécurité d’Israël

La visite du président Biden en Israël est une étape importante qui devrait contribuer de manière significative à faire comprendre dans la région et au-delà que les États-Unis continuent de soutenir Israël et que les dirigeants américains sont engagés dans la sécurité et le bien-être d’Israël.

Ce message revêt une importance particulière à l’heure actuelle, étant donné le sentiment dominant que l’administration est désireuse de se déconnecter de la région. Même si la visite est principalement symbolique, elle s’inscrit dans une longue série d’entretiens tenus au cours de l’année écoulée qui symbolisent la direction que l’administration esquisse et l’importance qu’elle accorde au dialogue permanent à tous les niveaux avec le gouvernement israélien.

  1. Garder de bonnes relations avec l’administration Biden

Israël a un intérêt évident à maintenir le pragmatisme et l’intimité qui caractérisent les relations actuelles, d’autant plus que l’administration Biden a pris soin de ne pas utiliser les désaccords comme un moyen de pression. Pour sa part, Israël doit veiller à ce que sa conduite se poursuive dans cet esprit.

«Le dialogue discret engagé entre Israël et les Etats-Unis depuis un an a permis une présentation franche des positions, même contrastées».

Sans faire référence à la méthode de Benjamin Netanyahu dans la conduite des relations avec Washington, INSS recommande au gouvernement israélien de maintenir le dialogue avec l’administration Biden tout adoptant des positions fermes quand à l’intérêt suprême d’Israël.

«Les deux pays (Israël et les Etats-unis, ndlr) doivent comprendre clairement les intérêts partagés et divergents. Ils doivent se doter de la capacité de surmonter les désaccords et de formuler une politique commune est dans l’intérêt suprême d’Israël» souligne le rapport du Think tank.

Dans ce contexte, il est recommandé que les décideurs en Israël aient une image claire des intérêts et des priorités de l’administration américaine, notamment dans le contexte de la concurrence avec la Chine et de la guerre en Ukraine, et que la politique israélienne tienne compte de ces intérêts autant que possible.

«L’objectif est de renforcer la compréhension de l’administration, et du Congrès, qu’Israël est un allié des États-Unis tout comme les États-Unis sont un allié d’Israël», précise la même source.

  1. Imposer ses lignes rouge à Biden vis-à-vis l’Iran

La question de l’Iran sera au centre de la visite du président dans la région. Malgré la reprise des négociations sur l’accord nucléaire, il est loin d’être certain qu’un accord sera conclu.

L’administration Biden est consciente qu’elle doit se préparer à une réalité où il n’y aurait pas d’accord, alors qu’un programme nucléaire actif se poursuit en Iran.

Une coordination étroite entre Israël et les États-Unis est impérative, et avec l’administration, Israël devrait s’efforcer de définir des lignes rouges ainsi que de convenir à l’avance de réponses politiques, économiques et militaires si elles sont franchies.

En parallèle, il est essentiel d’analyser les risques et les opportunités si l’accord est renouvelé. En même temps, la visite de Joe Biden devrait refléter la poursuite de la planification conjointe concernant une campagne contre l’Iran.

Même si Israël peut développer la capacité d’agir de manière indépendante, il est très important de renforcer la coordination avec les États-Unis dans la sphère opérationnelle et le soutien américain aux actions israéliennes, en partie comme levier sur l’Iran.

La guerre en Ukraine a prouvé qu’il existe sur la scène internationale une intolérance à l’égard des agressions militaires unilatérales (et c’est ainsi que toute opération militaire en Iran sera perçue par ceux qui la regardent depuis les coulisses).

INSS

Que l’accord nucléaire soit renouvelé ou non, la visite du président Biden vise également à renforcer la coordination régionale face aux efforts continus de l’Iran pour s’implanter dans toute la région et pour étendre son utilisation de missiles et de drones. Sur cette question, il est important d’assurer le maintien du soutien américain à la «campagne d’entre-deux-guerres» d’Israël et, en coordination avec les pays arabes, de souligner au président l’intérêt de maintenir la présence américaine en Irak et en Syrie.

Priorité pour la normalisation avec l’Arabie saoudite. L’Otan Moyen-oriental peut attendre

«La visite de Joe Biden a le potentiel d’approfondir la tendance à la normalisation entre Israël et les pays arabes en général, et l’Arabie saoudite en particulier» affirme le rapport de l’INSS.

Même si les chances d’établir une alliance régionale de l’OTAN sont faibles, la formulation d’une feuille de route pour des relations plus étroites entre Israël et l’Arabie saoudite est stratégiquement importante pour toutes les parties.

Pour sa part, Israël ferait bien de s’attacher à trouver des idées de mesures secrètes et publiques qui permettraient aux Saoudiens de franchir plus facilement le Rubicon et de faire progresser les relations bilatérales à un rythme qui leur convient. Une percée dans les relations israélo-saoudiennes serait considérée comme un juste retour des choses pour les efforts du président Biden, recommande l’INSS.

«La visite du président Biden en Israël et dans la région est l’occasion de renforcer la sécurité nationale d’Israël sur la base d’une démonstration claire et prononcée de l’engagement des États-Unis à son égard. Le changement d’approche de l’administration à l’égard de l’Arabie saoudite – bien qu’il soit le résultat de nouvelles circonstances internationales – comprend une opportunité pour Israël de démontrer son potentiel en tant qu’atout et de bénéficier des possibilités que ce changement implique» conclut le rapport.

Les six commandements d’Ahmed Charaï pour forcer Poutine à quitter l’Ukraine

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Comment faudrait-il mettre fin à la guerre qui s’éternise ? Fissuré, le front atlantiste peut-il forcer la Russie de Poutine à quitter l’Ukraine sans escalade aucune ? Des questions qui nous taraudent l’esprit et auxquelles, le directeur de publication du The Jerusalem Strategic Tribune, M. Ahmed Charaï propose une batterie de recommandations. Articulée autour de six axes, la vision de M. Charaï défend le principe d’unité internationale pour soutenir une Ukraine indépendante, souveraine et démocratique. Il plaide également pour un rôle plus engagé et une politique étrangère cohérente des États-unis pour maintenir et promouvoir un ordre international juste et durable.

Lorsque la Russie de Poutine a envahi l’Ukraine le 24 février dernier, elle espérait s’emparer du pays en une attaque éclair qui ne durerait que quelques jours ou quelques semaines. De nombreux analystes occidentaux le pensaient aussi.

Il n’y a pas eu de victoire rapide pour les puissantes forces du président russe Vladimir Poutine, pas de déroute qui permettrait au Kremlin de contrôler la majeure partie de l’Ukraine et d’établir un gouvernement.

Au lieu de cela, les troupes russes se sont enlisées dans les faubourgs de Kiev et d’autres grandes villes, au milieu de défenses ukrainiennes très solides. Les convois de blindés russes semblaient bloqués sur de longs tronçons d’autoroute. Les troupes se sont retrouvées à court de fournitures et d’essence, devenant des cibles faciles.

Un peu plus d’un mois après l’invasion, la Russie a effectivement reconnu l’échec de son blitz et a retiré ses troupes des zones proches de Kiev, déclarant un changement d’orientation vers la région industrielle orientale du Donbas, où les séparatistes soutenus par Moscou combattent les forces ukrainiennes depuis 2014.

«La guerre a commencé, dans l’esprit du président russe Vladimir Poutine, par deux grandes idées fausses. La paix ne viendra que lorsque le dirigeant russe admettra qu’il s’est trompé à leur sujet» entame Ahmed Charaï son analyse parue ce jeudi sur la revue américaine The National Interest.

«Poutine pensait pouvoir s’emparer de Kiev en deux jours. Il croyait que l’Ukraine était essentiellement une grande Biélorussie, où le nationalisme est tiède et désorganisé, et où l’incursion armée de Poutine, en faveur d’une marionnette russe impopulaire, était plus courte que la plupart des vacances européennes», poursuit l’éditorialiste.

M. Charaï affirme que le président russe s’attendait à ce que ses forces allait rencontrer une résistance symbolique en Ukraine et que son commandement total allait prendre peu de temps à s’établir.

«Si la résistance de l’Ukraine était farouche, il s’attendait à une répétition de la prise de la Crimée en 2014 – une guerre sanglante mais brève où l’Occident n’a tiré que des démarches diplomatiques, plutôt que d’expédier des roquettes et des obus d’artillerie à la tonne», souligne-t-il.

Les paris ratés de Poutine

Poutine imaginait également que son impressionnant et terrible déploiement de force intimiderait ou disperserait l’Union européenne et, par extension, l’OTAN. Les exportations de gaz de la Russie, il le savait, étaient vitales pour certains membres de l’UE, en particulier l’Allemagne, la plus grande économie d’Europe continentale et son bloc le plus important au Parlement européen.

La maître du Kremlin, écrit M. Charaï, a bâti sa stratégie d’invasion sur des paris qui se sont tous avérés perdants:

  • Enérgie

Poutine a parié sur le fait que les Européens ne reviendraient jamais sur la fermeture de leurs centrales nucléaires et à charbon, qu’ils n’augmenteraient pas leurs importations de gaz naturel en provenance des États-Unis et du Qatar et qu’ils ne prévoiraient pas de nouveaux pipelines en provenance d’Afrique du Nord ou du Proche-Orient.

«Il pensait que les sentiments pro-environnementaux de l’Europe rendaient ces changements impensables», affirme M. Charaï.

  • Militarisation de l’Allemagne et du Japon

Le plus choquant pour la pensée d’avant-guerre de Poutine a dû être le renversement abrupt de plus de soixante-dix ans de consensus sur les dépenses militaires en Allemagne et dans le lointain Japon. Longtemps soucieux de montrer au monde qu’ils ne seraient jamais des puissances militaires du type de celles de la Seconde Guerre mondiale, ces deux pays ont soudainement annoncé des budgets plus importants pour leurs forces armées, notamment les augmentations les plus fortes observées depuis la fin de la guerre froide.

Alors, comment le monde peut-il influencer Poutine pour qu’il se retire et non pour qu’il y ait une escalade ?

Les six commandments d’Ahmed Charaï

  1. Unité Internationale

La stratégie occidentale au début de l’invasion russe était essentiellement axée sur le fait de faire payer cher à Poutine sa guerre, car on le croyait pouvoir arracher rapidement une victoire. Cependant la résistance ukrainienne, fortement soutenue médiatiquement, financièrement et militairement par les États-Unis, le Royaume-Unis et d’autres pays de l’OTAN, a changé la donne. Poutine a été obligé de procéder à un retrait humiliant pour concentrer ses frappes dans l’Est et le sud du pays.

La guerre se prolonge et les crises alimentaires et énergétiques éclatent. C’est à ce moment là que les fissures dans le « bloc occidental » ont commencé à apparaître.

Deux groupes de pays au sein de l’UE vont émergés. La « nouvelle Europe », nom donné par Donald Rumsfeld, ancien secrétaire d’Etat nord-américain, au groupe de la Pologne et des pays baltes et la « vielle Europe » composée de la France, de l’Italie et de l’Allemagne.

Les États de la « nouvelle Europe » qui comptent sur le soutien de Washington ont adopté une posture très dure à l’égard de Poutine et voient dans l’invasion de l’Ukraine une menace directe pour leur sécurité. Les États-Unis utilisent, d’ailleurs, cette position pour poursuivre ses objectifs propres.

Si ce premier groupe fait de la défaite de Poutine un objectif, l’autre bloc européen estime que la Russie russe ne devrait pas être humiliée. l’axe Paris-Berlin-Rome, souhaite la victoire de l’Ukraine mais ne conçoit pas Moscou en dehors de tout nouvel ordre de sécurité construit en Europe.

C’est précisément cette désunion de l’Europe et d’autres pays de la planète que M. Ahmed Charaï estime être l’un des freins à la fin de la guerre.

« Le monde doit s’unir pour soutenir l’Ukraine en tant que pays indépendant, souverain et démocratique. L’annonce récente par l’Allemagne de son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, y compris la Crimée, devrait mettre un terme à toute discussion sur l’échange de territoires contre la paix » écrit l’éditorialiste.

  1. Un plan Marshall pour la reconstruction de l’Ukraine

M. Charaï affirme que la croissance militaire et économique de l’Ukraine doit être encouragée et renforcée.

«Une Ukraine faible et vulnérable ne fera qu’inviter à une nouvelle agression russe. La reconstruction de l’Ukraine nécessitera des investissements considérables de la part du secteur privé. Mais les investissements du secteur privé dépendent d’un environnement généralement sûr» souligne-t-il.

Les États-Unis, poursuit M. Charaï, ont une occasion historique de construire avec leurs alliés la meilleure dissuasion contre une future agression russe et de contribuer à lutter contre la culture endémique de la corruption en Ukraine grâce à un mini plan Marshall bien conçu.

  1. Une politique étrangère américaine cohérente

C’est d’une constante du plaidoyer de M. Ahmed Charaï dans ses différentes interventions et analyses. Il s’agit de l’impact négatif sur l’ordre mondial de l’érosion de l’engagement des dirigeants américains en matière de politique étrangère.

«Ce qui s’érode depuis quelques années, c’est l’engagement des dirigeants américains à défendre, maintenir et promouvoir un ordre international dans lequel les nations observent des règles et des normes communes, adoptent des systèmes économiques libéraux, renoncent à la conquête territoriale, respectent la souveraineté nationale et adoptent des systèmes de gouvernement participatifs et démocratiques» insiste-t-il.

Et de poursuivre : «Dans un environnement mondial de plus en plus complexe, les États-Unis ne peuvent atteindre cet objectif qu’en tirant parti de leur force grâce à une politique étrangère cohérente qui répond aux défis posés par la Russie et la Chine. Pour ce faire, ils doivent délibérément renforcer et cultiver des relations productives avec leurs alliés, partenaires et autres nations ayant des intérêts communs».

  1. Adresser une offre attrayante pour contenir l’influence de la Chine

Les décideurs américains, toutes tendances politiques confondues, n’ont pas donné la priorité aux pays africains et de l’espace indopacifique, dans les plans de politique étrangère des États-Unis. Au contraire, l’intérêt limité de Washington pour l’Afrique principalement a manqué de coordination et est maintenant souvent perturbé par un concept mal défini «d’influence chinoise».

A ce titre, Washington a tout intérêt à s’attacher à développer une vision positive de l’avenir de leur rôle en Afrique et de l’espace indopacifique plutôt que de s’en tenir à critiquer l’engagement de la Chine sur ces régions du monde.

«Les États-Unis doivent offrir des alternatives politiques, économiques et sécuritaires attrayantes à l’influence de la Chine dans la région indo-pacifique, en Afrique et au-delà», recommande Ahmed Charaï.

  1. Maintenir le dialogue stratégique avec la Chine

Dans son dernier rapport sur Dialogue stratégique et économique entre les États-Unis et la Chine, le Comité national pour la politique étrangère américaine (NCAFP) révèle que que les processus de dialogue officiels ont permis d’atteindre bien plus de résultats qu’on ne le pense souvent et qu’ils constituent un moyen peu coûteux de faire progresser les intérêts américains de manière pacifique.

«Les États-Unis et la Chine continueront d’être en désaccord sur des questions fondamentales, mais devraient utiliser le dialogue direct pour exprimer ces préoccupations et réduire les malentendus et les perceptions erronées qui freinent la coopération sur le changement climatique mondial et le traitement et le rétablissement des pandémies», souligne le document.

Un an après, les relations entre les États-Unis et la Chine restent très tendues, malgré une politique moins ferme de la part de l’administration Biden. Une situation qui selon M. Charaï n’arrange pas le contexte international.

« L’administration américaine doit maintenir un dialogue stratégique productif avec la Chine permettant une communication claire des préoccupations essentielles des États-Unis tout en aidant les dirigeants américains à comprendre les intérêts et les objectifs de la Chine», affirme-t-il.

  1. Equilibrer entre les principes universels et les particularités régionales

Ce qui a toujours fait l’exception américaine, c’est cette politique chère à Henry Kissinger, celle d’aligner les stratégies des États-Unis sur les principes universels, au moment le reste de la planète se contentait à la promotion des intérêts nationaux.

«Les principes universels peuvent être combinés avec la reconnaissance de la réalité des histoires, des cultures et des perspectives des autres régions sur leur sécurité», recommande Ahmed Charaï.

Kissinger en avait d’ailleurs fait le fer de lance de sa vision de l’ordre mondial dans son livre publié en 2014 (World Order). « La célébration des principes universels doit aller de pair avec la reconnaissance de la réalité des histoires, des cultures et des points de vue d’autres régions sur leur sécurité.» a-t-il écrit.

« Nous devrions tirer les leçons de ces sages paroles et éviter de nous méprendre sur nos propres grandes fausses idées.» conclut M. Charaï son analyse parue sur The National Interest.

Ahmed Charai est l’éditeur de The Jerusalem Strategic Tribune. Il est membre du conseil d’administration de nombreux groupes de réflexion, dont l’Atlantic Council, l’International Crisis Group, le Center for Strategic and International Studies, le Foreign Policy Research Institute et le Center for the National Interest.

Le nouveau concept stratégique de l’OTAN cible la Russie et la Chine

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Les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN réunis à Madrid ont approuvé mercredi un nouveau concept stratégique pour l’alliance, désignant comme principales priorités «l’agression de la Russie», «les défis systémiques posés par la République populaire de Chine» et «l’approfondissement du partenariat stratégique» entre les deux pays.

Les dirigeants des pays de l’OTAN réunis à Madrid, en Espagne, depuis ce mardi 28 juin ont approuvé hier un document qui fixe un nouveau concept stratégique pour l’alliance.

Dans ce document, l’alliance militaire occidentale qui s’est formée après la Seconde Guerre mondiale définit la Russie comme la «menace la plus importante et la plus directe» et aborde pour la première fois les défis que Pékin pose à la sécurité, aux intérêts et aux valeurs de l’OTAN.

Mercredi, le président Joe Biden a annoncé que les États-Unis renforçaient leur présence militaire en Europe, notamment en déployant des destroyers navals supplémentaires en Espagne et en positionnant davantage de troupes ailleurs, en réponse au «changement de l’environnement sécuritaire» et pour renforcer la «sécurité collective».

Joe Biden a indiqué que les États-Unis allaient établir un quartier général permanent pour le 5e corps d’armée américain en Pologne, ajouter une brigade de rotation de 3 000 soldats et 2 000 autres personnes dont le quartier général sera en Roumanie, et envoyer deux escadrons supplémentaires d’avions de combat F-35 en Grande-Bretagne.

«Au début de l’année, nous avons envoyé 20 000 soldats américains supplémentaires en Europe pour renforcer nos lignes en réponse à l’agressivité de la Russie, ce qui a porté le total de nos forces en Europe à 100 000 soldats», a-t-il déclaré, ajoutant que les États-Unis continueront d’ajuster leur position de défense «en fonction de la menace, en étroite consultation avec nos alliés».

Mercredi également, dans un discours virtuel à l’OTAN, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré que son pays avait besoin d’armes plus avancées et d’environ 5 milliards de dollars par mois pour se défendre.

«Il ne s’agit pas d’une guerre menée par la Russie contre la seule Ukraine. C’est une guerre pour le droit de dicter les conditions en Europe – pour ce que sera le futur ordre mondial», a déclaré M. Zelenskiyy aux dirigeants du sommet.

Les alliés de l’OTAN prévoient de continuer à apporter un soutien militaire et d’autres types de soutien à l’Ukraine pour une durée indéterminée, a déclaré Charly Salonius-Pasternak, analyste de la sécurité à l’Institut finlandais des affaires internationales.

«Ce que j’ai entendu collectivement de la part de tout le monde, c’est l’idée qu’il est important que la Russie ne gagne pas, l’idée étant que si la Russie apprend la leçon que l’utilisation généralisée de la force militaire lui rapporte quelque chose, l’Europe ne sera pas stable ou sûre à l’avenir, et donc la Russie ne doit pas gagner, l’Ukraine doit gagner», a-t-il déclaré à la presse.

Un changement important de la réthorique de l’Otan face à la Chine

Selon Stacie Goddard, professeur de sciences politiques au Wellesley College, le langage du concept stratégique de l’OTAN suggère un changement significatif de son unité et de son sens de l’urgence en ce qui concerne la rivalité entre grandes puissances. Elle a souligné l’avertissement de l’alliance concernant l’approfondissement du partenariat entre la Russie et la Chine, qui constitue un défi pour l’ordre existant.

«Certes, ce ne sont que des mots, mais la nouveauté et la clarté de la rhétorique sont frappantes», a-t-elle déclaré.

Pékin ne soutient pas militairement la guerre de la Russie en Ukraine, mais le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré soutenir Moscou sur les questions de «souveraineté et de sécurité». Le pays continue d’acheter des quantités massives de pétrole, de gaz et de charbon russes.

«Cela est considéré comme extrêmement menaçant, non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour l’Europe», a déclaré Robert Daly, directeur de l’Institut Kissinger sur la Chine et les États-Unis au Woodrow Wilson Center.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, a déclaré mardi aux journalistes que les alliés étaient «de plus en plus préoccupés par les pratiques commerciales déloyales de la Chine, le recours au travail forcé, le vol de propriété intellectuelle et ses activités d’intimidation et de coercition, non seulement dans la région indo-pacifique, mais dans le monde entier».

Le concept stratégique de l’OTAN est une évaluation des défis de sécurité et guide les activités politiques et militaires de l’alliance. Le dernier a été adopté lors du sommet de l’OTAN à Lisbonne en 2010, et comportait ironiquement les mots suivants : «L’OTAN ne constitue pas une menace pour la Russie. Au contraire : nous voulons voir un véritable partenariat stratégique entre l’OTAN et la Russie.»

La Suède, la Finlande, l’éloge de Biden à Erdogan et le climat

Le président américain Joe Biden a fait l’éloge du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a renoncé mardi à ses objections aux candidatures de la Suède et de la Finlande à l’adhésion à l’alliance.

«Je tiens à vous remercier tout particulièrement pour ce que vous avez fait pour organiser la situation en ce qui concerne la Finlande et la Suède, et pour tout le travail incroyable que vous faites pour essayer de sortir le grain de l’Ukraine», a déclaré Biden à Erdogan lors d’un tête-à-tête en marge du sommet.

Ankara ayant levé son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, Washington a apporté concomitamment son soutien à la vente potentielle d’avions de combat F-16 américains à la Turquie.

L’OTAN s’apprêtant à augmenter le nombre de ses membres, le sommet a également porté sur le renforcement des partenariats avec les pays non membres de l’Alliance. Les dirigeants de l’Australie, du Japon, de la Corée du Sud et de la Nouvelle-Zélande participent à ce sommet.

«Le président Poutine n’a pas réussi à fermer la porte de l’OTAN», a déclaré M. Stoltenberg. «Il obtient le contraire de ce qu’il veut. Il veut moins d’OTAN. Le président Poutine obtient plus d’OTAN en faisant adhérer la Suède et la Finlande à notre alliance.»

Le concept stratégique de l’OTAN indique également que le changement climatique était «un défi déterminant de notre époque.»

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