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CEN-SAD : Le Maroc réaffirme son soutien

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Le Sommet des Chefs d’Etat de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) a appelé à une transition pacifique au Soudan et à l’arrêt des combats en Libye. Ce sommet s’est tenu à un moment où la région du Sahel connait une recrudescence des attaques terroristes.

Le Maroc a encore réitéré son soutien à la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) qui s’est tenue à N’Djamena le 13 avril dernier. Dans un message adressé au sommet par le roi Mohammed VI, Il a renouvelé « l’engagement du Royaume du Maroc à donner un nouvel élan à la CEN-SAD, en tant que Communauté Economique Régionale de l’Union Africaine, et je suis favorable au renforcement de son action en faveur de la paix, de la stabilité et du développement de l’espace sahélo-saharien ». Mohammed VI a rappelé les constantes de la diplomatie marocaine dans la région basée sur la coopération, la solidarité, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ces Etats.

Pas de développement sans stabilité

Le Royaume ambitionne de renforcer la coopération sud-sud afin de poser les jalons d’une intégration régionale qui favoriserait les investissements, les échanges et le co-développement. Le roi Mohammed VI a rappelé que cette politique a abouti à la création de trois commissions dédiées respectivement à de la région du Sahel, à la région du bassin du Congo et aux Etats insulaires et de l’Initiative « triple A » pour l’adaptation de l’agriculture africaine. Dans le domaine de la sécurité, le message royal a indiqué que « le Maroc reste disposé à partager, avec les Etats africains membres de la CEN-SAD, son expérience en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, qui repose sur le triptyque défini par le sécuritaire, le religieux et la lutte contre la précarité et la pauvreté ». Le Monarque a appelé à une série de mesures destinées à doter la CEN-SAD des contributions nationales au budget et à renforcer l’efficacité et l’efficience des organes exécutifs de la CEN-SAD. Sur le plan sécuritaire, le Souverain a appelé à la mise en œuvre effective de la stratégie de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, de même qu’à la réalisation de la Stratégie de Sécurité et de Développement de la CEN-SAD (2015-2050) et à l’adoption d’un plan d’action opérationnel ainsi qu’une gestion concertée des frontières.

Recrudescence des attaques ces derniers mois

Dans le message royale, l’accent a été mis sur une double approche pragmatique conciliant l’humain et le sécuritaire pour faire de cet espace une zone pacifiée. Le Sommet de N’Djamena s’est tenu quelques jours après une attaque meurtrière de Boko Haram où 7 militaires tchadiens ont été tués dans la nuit du dimanche. Ces derniers mois, les attaques des djihadistes nigérians ont connu une nette augmentation dans la zone limitrophe au Tchad, au Nigeria et au Cameroun, communément connue sous le nom de la zone du lac Tchad. Depuis juin 2018, pas moins de sept attaques de Boko Haram ont été enregistrées dans le territoire tchadien. Après deux années d’accalmie, Boko Haram recommence à attaquer le Tchad. Les efforts menés depuis 2015 par la Force multinationale mixte (FMM), appuyée par des comités de vigilance se révèlent insuffisants. La création par le Tchad d’une force mixte locale pour sécuriser la zone du lac Tchad pour sécuriser la frontière avec la Libye, est en filigranes un aveu d’échec de la politique de défense commune de ces Etats.

Nécessité de fédérer les efforts

Pour contrer le terrorisme, il faut plus que de l’appui ponctuel. Si la France a réitéré qu’elle resterait présente militairement au Tchad, la force du G5 n’arrive pas à éradiquer les groupes de rebelles, de terroristes et de trafiquants de tous genres. Et ce en raison d’un manque de moyens, de coordination et de concertation non pas sur le plan militaire, mais politique. Dans une région désertique immense, où sévit la misère, les groupes terroristes ont pris leurs quartiers exploitant les rivalités ethniques et il faudra du temps pour rétablir l’ordre et la paix. Les extrémistes islamistes sévissent au Mali, au Tchad, au Burkina Faso et au Niger et il faudra du temps, beaucoup de temps à moins de renforcer la formule actuelle par des actions sur plusieurs plans, par une meilleure efficience et par une plus grande coordination.

Abdelali Darif Alaoui est diplômé de l’Institut français de presse (IFP) de Paris et de l’Institut supérieur de journalisme de Rabat. Après avoir entamé sa carrière dans l’audiovisuel (SNRT), il a changé son fusil d’épaule pour travailler dans la presse écrite hebdomadaire. Tout au long de son parcours, ce journaliste polyvalent a travaillé dans plusieurs rédactions dont celles de Maroc Hebdo International, Challenge Hebdo et Le Reporter.

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