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WSJ : L’éventuelle défaite d’Erdogan pourrait avoir d’importantes répercussions au niveau mondial

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Le Wall Street Journal qualifie le président turc sortant Recep Tayyip Erdogan de partenaire problématique de l’Occident et reconnait sa réussite de relever la stature de la Turquie en tirant habilement parti de la position du pays au carrefour entre l’Est et l’Ouest. Une défaite potentielle d’Erdogan pourrait avoir des répercussions mondiales importantes en raison de l’influence considérable que la Turquie a acquise sous sa direction, en particulier dans ses relations entre l’Est et l’Ouest, l’OTAN et la Russie, estime le journal américain.

Toutefois, le WSJ nuance le succès d’Erdogan au vu de l’autocratie qu’il a installé au fil des années et à la crise économique qui suffoque le pays. Son adversaire, Kemal Kilicdaroglu, favori des sondage et de l’occident, devrait permettre le retour de la démocratie et surtout des investissements étrangers.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, est confronté à l’élection la plus serrée de sa carrière, car il est distancé dans les sondages par Kemal Kilicdaroglu.

Ce dernier, soutenu par une alliance de six partis et par l’occident, s’est engagé à améliorer l’économie chancelante et à limiter les pouvoirs étendus qu’Erdogan a accumilés au fil des ans.

Le règne d’Erdogan a été marqué par une centralisation importante du pouvoir et des politiques économiques controversées qui ont poussé de nombreux Turcs vers la pauvreté, ce qui a entraîné une baisse de sa popularité.

La défaite d’Erdogan pourrait avoir des implications mondiales, étant donné la position influente de la Turquie entre l’Est et l’Ouest et ses relations avec l’OTAN, les États-Unis, la Russie et le Moyen-Orient, indique le Wall Street journal dans un article publié ce dimanche matin jour du scrutin en Turquie.

L’outsider Kemal Kilicdaroglu, l’élève docile de l’occident

Au cours de l’année écoulée, le conflit en Ukraine a offert à Erdogan une occasion unique de tirer parti des relations de la Turquie avec la Russie, les États-Unis et leurs alliés. Cependant, depuis le début de la guerre, le président sortant s’est parfois révélé un «partenaire frustrant pour les États-Unis et leurs partenaires européens, en bloquant l’expansion de l’OTAN et en développant le commerce avec la Russie», souligne le WSJ.

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«M. Kilicdaroglu a promis de rapprocher la Turquie des États-Unis et de leurs alliés, tout en maintenant une relation stable avec la Russie.» indique le journal.

Un tel changement de politique étrangère pourrait avoir des répercussions importantes sur l’équilibre des forces dans le monde, en particulier compte tenu du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine.

Avec une victoire potentielle de Kilicdaroglu, les analystes anticipent une résurgence des investissements occidentaux en Turquie, ce qui pourrait stabiliser la livre turque et ouvrir la voie à une reprise économique. Le chef de l’opposition n’a toutefois pas encore atteint le seuil de 50 % des voix nécessaire pour remporter le premier tour. Un second tour est prévu le 28 mai si aucun des deux candidats n’obtient la majorité.

La défaite d’Erdogan va transformer les équilibres géopolitiques

La campagne d’Erdogan a mis l’accent sur l’amélioration du statut mondial de la Turquie sous sa direction, avec une implication militaire en Syrie, en Irak et en Libye, et en tirant parti de ses relations avec le président russe Vladimir Poutine pour réaliser des percées diplomatiques.

Malgré le large soutien dont bénéficie Erdogan parmi les électeurs conservateurs et religieux, il a été un partenaire problématique pour l’Occident, bloquant l’expansion de l’OTAN, facilitant le contournement des sanctions par Moscou et attirant les sanctions américaines après l’achat d’un système russe de défense antiaérienne.

«Une défaite d’Erdogan pourrait avoir des répercussions bien au-delà de la Turquie, étant donné l’influence considérable que le pays a acquise sous le président turc. Erdogan a habilement tiré parti de la position du pays au carrefour entre l’Est et l’Ouest, en exploitant son rôle de membre de l’OTAN tout en cherchant à devenir une puissance régionale majeure au Moyen-Orient. Il a également cultivé une relation étroite avec la Russie, ce qui a créé des frictions avec les États-Unis et leurs alliés» a écrit le WSJ.

L’élection a lieu au lendemain d’un tremblement de terre dévastateur en Turquie et en Syrie, qui a tué plus de 56 000 personnes et en a déplacé des millions d’autres, jetant un doute supplémentaire sur la réponse du gouvernement à la crise.

Dans l’ensemble, cette élection représente une lutte plus large entre les valeurs démocratiques et l’autocratie, et pourrait indiquer si la Turquie s’éloigne des tendances récentes à l’illibéralisme et à l’autocratie, estime le WSJ.

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