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Washington et Tel-Aviv nient l’arrêt des pourparlers de paix entre l’Arabie saoudite et Israël

Les responsables israéliens et américains ont démenti, ce lundi, les informations faisant état de l'arrêt des pourparlers visant à parvenir à un accord de normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël. Un article paru samedi, sur le site d'information Elaph, affirme que Riyad s'était retirée ses pourparlers de normalisation en raison du gouvernement «extrémiste» de Benjamin Netanyahu, qui refusait de faire des concessions aux Palestinien.

Il n'est pas de la nature de Othman Al Omeir, fondateur et directeur de publication du site d'information Elaph, de propager des fake news. Proche des cercles du pouvoirs saoudien, l'homme est connu pour ses positions «libérales» et «souples» vis-à-vis Israël.

Ce samedi, Al Omeir autorise la publication d'un article qui va faire le tour du monde au point de faire réagir le département d'Etat américain. Le timing est parfait pour un coup de pression supplémentaire sur Netanyahu, à la veille de l'assemblée générale des Nations unies.

L'article en question rapporte que l'Arabie saoudite a décidé de mettre fin aux discussions avec les États-Unis concernant la normalisation des relations avec Israël. Et que cette décision a été communiquée à l'administration américaine par un responsable du bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

«L'opposition de Netanyahu à toute concession envers les Palestiniens, ainsi que son acceptation des demandes de l'aile droite représentée par le parti Etamar Ben Gvir et le ministre de la Sécurité nationale, ainsi que le parti Betzalel Smotrich et le ministre des Finances, ont anéanti toute possibilité de rapprochement avec les Palestiniens et, par conséquent, avec les Saoudiens» affirme l'article d'Elaph.

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Les sources américaines ont indiqué que l'Arabie saoudite a cherché à inclure les Palestiniens dans les discussions de manière intelligente, afin de prendre sa propre décision sur un accord avec les Israéliens, y compris la fixation de la date et la délimitation de leurs frontières indépendantes sans ingérence extérieure, sans être dictée par Israël, contrairement à ce qui a été tenté dans les accords d'Abraham, qui n'ont pas réussi à obtenir un accord avec les Palestiniens.

L'article mentionne également que le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, proche de Netanyahu et ancien ambassadeur à Washington, aurait divulgué de fausses informations à un journal américain favorable à la droite américaine et appartenant à des républicains juifs extrémistes, décrivant des réunions secrètes entre Riyad et le Premier ministre israélien.

La décision saoudienne serait motivée aussi par la détérioration de la situation interne en Israël. A ce titre l'article d'Elpah souligne que des élections anticipées semblent être la solution la plus probable pour sortir de la crise, d'autant plus que les sondages indiquent clairement que l'opposition, dirigée par le parti de Benny Gantz et Yair Lapid, est en avance dans les prochaines élections.

Démenti américain et israélien

Le rapport d'Elaph est faux, a déclaré un haut responsable américain, faisant écho à un démenti similaire d'un collaborateur du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce dernier s'exprimait à bord d'un avion transportant le Premier ministre à New York pour assister à l'AG des Nations unies.

Par ailleurs, le bureau des Affaires du Proche-Orient du département d'État américain a déclaré : «Les États-Unis restent engagés à favoriser l'intégration régionale d'Israël, y compris par le biais d'une diplomatie active visant la normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite. Les discussions sont en cours, et nous attendons avec impatience d'autres conversations avec les deux parties»

Antony Blinken, le secrétaire d'État américain, avait déclaré précédemment que la résolution des problèmes palestiniens était cruciale pour tout accord de normalisation avec Israël.

Le mois précédent, Netanyahu avait indiqué qu'il était disposé à faire des gestes envers les Palestiniens si un accord de normalisation avec l'Arabie saoudite en dépendait, et avait laissé entendre qu'il ne permettrait pas à ses membres de la coalition de bloquer un tel accord.

Cependant, certains partenaires de la coalition de Netanyahu, d'orientation très à droite, ont exclu toute compromission avec les Palestiniens, affirmant qu'ils ne feraient aucune concession.

Récemment, l'Arabie saoudite a intensifié ses contacts avec les Palestiniens, notamment en coorganisant un événement lors de l'Assemblée générale des Nations Unies axé sur la relance du processus de paix israélo-palestinien. Ni Israël ni les Palestiniens n'ont été invités à cet événement, qui vise à rassembler des acteurs mondiaux importants pour "revigorer" le processus de paix.

Il y a deux semaines, Riyad a accueilli une délégation de l'Autorité palestinienne pour discuter de la manière de faire avancer la cause palestinienne grâce à un accord de normalisation. Les dirigeants saoudiens ont assuré à la délégation palestinienne que Riyad "n'abandonnerait pas" la cause palestinienne, même en discutant de la normalisation des liens avec Israël. Ils ont accepté de prendre des mesures qui ne conduiraient pas immédiatement à la création d'un État palestinien.

Netanyahu doit rencontrer le président américain Joe Biden à New York cette semaine lors de l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations Unies. Le processus de normalisation saoudien, ainsi que les préoccupations concernant l'Iran, sont au cœur de leur programme, a déclaré Netanyahu dans des commentaires avant de quitter Israël tard dimanche.

Au vue de l'inimitié qui persiste entre les deux hommes, il est peut probable qu'ils arrivent à un terrain d'entente.

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