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Les banques américaines contraintes de rémunérer plus généreusement les épargnants

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Conséquence de la faillite de 3 banques aux États-Unis en 4 jours, ce mois de mars, les banques américaines de petite et moyenne taille ont perdu des centaines de milliards de dollars au cours des dernières semaines au profit de plus grandes banques et de fonds du marché monétaire offrant des rendements plus élevés de leurs dépôts. En réaction, le marché bancaire américain s’est donné le mot pour mieux rémunérer l’épargne de leurs clients.

Les grands groupes financiers américains Charles Schwab, State Street et M&T ont subi près de 60 milliards de dollars de sorties combinées de dépôts bancaires au premier trimestre. Le «bank run» – panique bancaire – résultat de la faillite de trois banques en mars, a poussé les clients de ces institutions de retirer leur argent à la recherche de rendements plus surs et plus élevés.

Signe de la menace qui pèse sur les banques traditionnelles, Apple et Goldman Sachs ont annoncé lundi le lancement d’un nouveau compte d’épargne aux États-Unis qui offrira une rémunération annuelle de 4,15 %, la plus élevée du marché.

Les épargnants américains ont retiré leur argent des comptes bancaires à faible rendement pour le placer dans des produits alternatifs tels que les fonds du marché monétaire ou les bons du Trésor, qui offrent de meilleurs rendements, ce qui leur permet de profiter des fortes hausses de taux d’intérêt mises en œuvre par la Réserve fédérale.

Le taux d’épargne moyen des comptes bancaires américains n’est que de 0,37 %, selon les données du gouvernement, alors que le taux de référence de la Fed se situe entre 4,75 % et 5 %.

Le rendement moyen des comptes d’épargne en ligne a atteint environ 3,75 % en mars contre 0,5 % il y a un an. Les certificats de dépôt en ligne à un an offrent en moyenne un rendement annuel en pourcentage de près de 4,75 %, contre moins de 1 % en 2022.

Les banques américaines semblent essayer «d’anticiper toute éventualité» et de «s’assurer qu’elles disposent des liquidités nécessaires en cas de difficulté

312 milliards de dollars de dépôts sorties du système bancaire américain

La Fed a relevé les taux d’intérêt au rythme le plus rapide depuis les années 1980 afin de freiner l’inflation, ce qui a incité certains clients disposant d’importants montants à quitter les banques à la recherche de meilleurs rendements. Ce mouvement s’est accéléré après la faillite de SVB et de Signature. Au point que les liquidités ont quitté le système bancaire à un rythme jamais atteint depuis le lendemain de la crise financière de 2008.

Schwab a déclaré lundi que les dépôts avaient chuté de 11 %, soit 41 milliards de dollars, au premier trimestre et de 30 % en glissement annuel, pour atteindre 325,7 milliards de dollars. Le total des dépôts de la banque dépositaire State Street a baissé de 5 % au premier trimestre pour atteindre 224 milliards de dollars, soit plus que prévu, et le groupe a déclaré aux analystes que des sorties supplémentaires de 4 à 5 milliards de dollars de dépôts non productifs d’intérêts pourraient avoir lieu au deuxième trimestre.

Le total des dépôts dans les banques américaines est tombé à 17 400 milliards de dollars en mars, selon les données de la Fed, soit une baisse de 312 milliards de dollars par rapport au début du mois. Un an plus tôt, les dépôts des banques s’élevaient à plus de 18 000 milliards de dollars.

Ce sont les banques régionales qui ont le plus réduit leurs dépôts depuis le début de la crise. Les 25 plus grandes banques américaines ont gagné 18 milliards de dollars de dépôts le mois dernier, tandis que les banques de taille inférieure ont perdu 212 milliards de dollars.

Le Wall Street Journal affirme que l’ampleur des dégâts sur le système bancaire américain apparaîtra plus clairement très prochainement avec la publication des résultats du premier trimestre des banques. Ce qui donnera une idée plus précise sur la santé du système financier et de l’économie américaine en général.

«C’est peut-être le trimestre le plus critique et le plus sensible pour la publication des résultats des banques américaines» estime le WSJ.

Apple donne du fil à retordre aux banques

En lançant un compte d’épargne à haut rendement qui offre un taux d’intérêt de 4,15 %, plus de 10 fois supérieur à la moyenne nationale américaine, Apple donne du fil à retordre aux banques.

Cette initiative est l’une des nombreuses mesures prises par Apple au cours des derniers mois pour accroître sa présence dans le secteur des services financiers, ce qui a pour effet de renforcer la concurrence pour les clients dans le secteur bancaire déjà très encombré.

Les intérêts versés sur le compte d’épargne d’Apple sont environ 415 fois supérieurs aux 0,01 % que Chase et Bank of America offrent à leurs clients de base et pourraient inciter les clients à transférer leur argent des grandes banques vers l’écosystème Apple, affirme CNN.

Les utilisateurs de l’Apple Card peuvent choisir de faire fructifier leurs récompenses Daily Cash en les déposant automatiquement sur un compte d’épargne à haut rendement de Goldman Sachs.

Le compte d’épargne d’Apple est géré par l’intermédiaire des produits Apple et les utilisateurs doivent posséder la carte de crédit d’Apple, simplement appelée Apple Card, pour pouvoir en bénéficier.

«Apple crée un effet d’entraînement, un écosystème d’argent Apple», souligne CNN. Il s’agit d’un jeu de fidélisation, car il est question d’un processus à plusieurs niveaux : Pour obtenir la carte de crédit Apple, il faut le téléphone, et pour obtenir le compte d’épargne, il faut la carte de crédit.

Le compte d’épargne d’Apple n’est assorti d’aucuns frais, d’aucuns dépôts minimums et d’aucuns soldes minimums requis. Les utilisateurs pourront créer et gérer leur compte directement dans l’application “wallet” de leurs iPhones.

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