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Kenya – L’ambassadeur d’Iran à Nairobi impliqué dans une tentative d’exfiltration de détenus iraniens

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Il s’agit d’une scabreuse affaire de réseaux terroristes digne d’un film d’espionnage dans laquelle serait impliqué le corps diplomatique iranien accrédité à l’étranger. Ainsi, après l’expulsion par le Koweït en juillet 2017 de diplomates iraniens et la fermeture de leur ambassade suite à la condamnation de membres d’une cellule terroriste et l’expulsion par la France d’un diplomate espion en octobre 2018 qui préparait un attentat visant le rassemblement d’opposants iraniens dans la banlieue parisienne le même scénario s’est répété avec les Pays-Bas, la Belgique ou l’Albanie. Et c’est autour aujourd’hui de l’ambassadeur iranien à Nairobi, Hadi Farajhand, d’être piégé et pris la main dans le sac par les services Kenyans dans une opération cherchant à libérer deux suspects condamnés pour terrorisme visant des intérêts américains, britanniques et israéliens.

Selon un article paru dimanche 24 février dans le quotidien Kenyan The Nation, l’histoire concerne deux ressortissants iraniens, Ahmad Abolfathi Mohammed et Sayed Mansour Mousavi, soupçonnés par les services de sécurités kenyanes d’être membres de la Force Qods, une unité d’élite des gardiens de la révolution iranienne qui effectue des missions secrètes à l’étranger, notamment des attaques terroristes.

Ils seraient rentrés dans le pays le 12 juin 2012 et se seraient rendus le même jour, en qualité de touristes, dans la ville portuaire de Mombassa où ils auraient pris possession d’un puissant explosif militaire de type RDX alias hexogène ou cyclotriméthylène trinitramine, qui aurait servi à des attentats à la bombe le 6 mai 2013.

Les deux suspects ont été condamnés à vie, peine réduite par la suite à 15 ans en appel.

Arrêtés, jugés et condamnés, les autorités iraniennes ont cherché depuis à les faire libérer et récupérer par tous les moyens. Ce qui laisse entendre leur importance au sein de l’appareil sécuritaire iranien.

Le chemin le plus court pour arriver à les libérer, est celui de la corruption. En juin dernier déjà, Interpol avait déjà alerté le gouvernement kenyan que des responsables iraniens avaient tenté de compromettre des employés clés du gouvernement de Nairobi et des magistrats en vue de leur libération.

L’échec de cette tentative a poussé l’ambassadeur d’Iran à Nairobi à approcher de hauts responsables du ministère kényan de l’intérieur, en mesure de garantir la libération des deux iraniens, via une opération d’exfiltration. Mais la puissante Direction des enquêtes criminelles (DCI) a réussi à arrêter deux suspects qui ont passé le week-end en garde à vue avant d’être traduits ce lundi devant la justice.

L’ambassadeur berné était tellement sûr de son coup qu’il est allé le 8 février courant dans un bureau de la compagnie aérienne sur Riverside Drive, avec un diplomate de son ambassade, pour réserver trois billets – le sien et ceux des deux détenus à exfiltrer – pour quitter Nairobi par l’aéroport international Jomo Kenyatta.

Selon le journal The Nation des images de vidéosurveillance obtenues par les enquêteurs le montreraient entrant et sortant du bureau de réservation. Mais quand il s’est aperçu que les choses ont tourné au fiasco, il a annulé les billets. La « grande évasion » a capoté mais le feuilleton judiciaire continue en attendant quelle tournure diplomatique prendra cette affaire.

Noureddine Boughanmi, journaliste polyglotte avec plus de trois décennies d'expérience dans différents supports marocains et étrangers. Passionné de littérature, d'actualité et d'art, il a interviewé, en français, en anglais et en arabe des dizaines d'acteurs politiques de renommée mondiale. Durant les années 1980 et 1990 il a roulé sa bosse entre la Tunisie, la France, l'Indonésie, l'Afrique du Sud avant de s'installer définitivement au Maroc

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