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Noureddine Boughanmi

Noureddine Boughanmi, journaliste polyglotte avec plus de trois décennies d'expérience dans différents supports marocains et étrangers. Passionné de littérature, d'actualité et d'art, il a interviewé, en français, en anglais et en arabe des dizaines d'acteurs politiques de renommée mondiale. Durant les années 1980 et 1990 il a roulé sa bosse entre la Tunisie, la France, l'Indonésie, l'Afrique du Sud avant de s'installer définitivement au Maroc

Breaking News : Le général Ahmed Gaïd Salah fuit l’Algérie et demande l’asile au Maroc

Décidément les choses n’arrêtent de se précipiter à une vitesse vertigineuse au cours de ces dernières 48 heures en Algérie. La guerre fait rage au sommet de l’Etat entre d’une part, le clan présidentiel et l’armée chapeautée par le général Ahmed Gaïd Salah.

Le vice-ministre de la Défense a tenu samedi une réunion à l’état-major sanctionné par un communiqué menaçant des parties sans les nommer de chercher à semer la zizanie entre le « peuple et l’armée ». Certains y ont vu les soutiens économiques et financiers Bouteflika. La preuve a été apportée dans la nuit du dimanche avec l’interpellation du patron des patrons Ali Haddad, démissionnaire et qui a cherché à fuir en Tunisie. Il a été interpellé à la frontière et depuis sa famille est sans nouvelles. Ordre a été également d’interdire de vols tous les avions privés qu’ils soient algériens ou étrangers pour parer à la fuite d’hommes d’affaires et personnalités du régime. Dimanche soir, on a annonce la formation d’un nouveau gouvernement conduit par Noureddine Bedoui et l’élimination du ministre des affaires étrangères Ratmane Lamamra. On évoque un compromis entre la présidence et l’armée sans tenir compte de la volonté du peuple et de la rue qui réclame de faire table rase sur tout le système.

Dimanche soir, les rumeurs les plus folles ont circulé à Alger. On parle d’un mécontentement au sein des jeunes officiers qui n’ont guère apprécié la démarche de leur vieux patron Gaïd Salah qui y voient l’une des malédictions de l’Algérie. Des informations non vérifiées ont fait état de mouvements de troupes et de blindés en direction du ministère de la défense, Bunker de Gaïd Salah. On affirme que ce dernier a quitté précipitamment Alger ce lundi 1er avril à 1h30 du matin avec sa famille et un carré de ses hommes de confiance à bord d’un avion militaire de type Iliouchine II-76 direction l’aéroport d’Oujda – Angads avec l’intention de demander l’asile politique. Les mêmes sources croient savoir que le pilote de l’avion a contacté le tour de contrôle avant de pénétrer dans l’espace aérien marocain demandant l’autorisation d’atterrir. Il aurait été escorté par deux F16 de l’armée de l’air marocaine sans autre précision quant à sa destination.

Autre détail de taille : prière de mettre cette fake news sur le dos du poisson d’avril !

La visite du pape François à Rabat éclipse le sommet arabe de Tunis

La tenue ce dimanche 31 mars à Tunis du 30 ème sommet de la Ligue des Etats arabes -fondée en 1945 !- pour une journée n’a pas dérogé aux précédents marqués par le sceau des divisions, tiraillements et des « décisions et résolutions » sans lendemain, posant au passage la question de l’utilité d’une telle institution budgétivore.

Ce sommet sous le thème « Détermination et solidarité » réduit de fait à un mini sommet a été marqué par l’absence de prés de la moitié de chefs d’Etats ou de gouvernements, en présence du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Le Maroc a été représenté par le ministre de la justice Mohamed Aujjar. Parmi les chefs d’Etat présents autour du président tunisien, Béji Caïd Essebsi, figurent le monarque saoudien, Salman Ben Abdelaziz, arrivé le 28 mars accompagné d’une forte délégation et une flotte de pas moins de 22 avions ! Visite qui a été très critiquée par une partie de la société et la presse tunisienne, ou le président égyptien Abdelfattah al-Sissi qui a débarqué à Tunis ce dimanche après s’être décommandé quarante huit heures auparavant. L’annonce de sa participation a été vivement contestée par les partis islamistes arabes dont le tunisien Ennahdha au pouvoir et relevant des « Frères musulmans » et son armée médiatique.

Ce sommet a bien traduit encore une fois les divisions inter-arabes. Ainsi et après l’ouverture par les discours du SG de la Ligue et du président tunisien, l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, a quitté prématurément le Palais du Congrès où se tient le Sommet et Tunis Ce qui en dit long.

En clair, ce sommet est un non événement dont le communiqué final n’aura aucun impact sur les sujets à l’ordre du jour soigneusement « choisis » à savoir le dossier palestinien, ou l’annonce par le président américain d’offrir le Golan occupé à Israël.

Concrètement, la visite papale au Maroc hier samedi et ce dimanche a éclipsé, de par les questions abordées par le Roi Mohammed VI et le Souverain pontife, le Sommet arabe.

Les deux Souverains signant l’Appel d’Al Qods Acharif

 

Sur le plan médiatique et contrairement à la réunion de Tunis qui n’a pas provoqué le rush de la presse internationale, le voyage du Pape François a bénéficié d’une couverture médiatique nationale et internationale sans précédent dès son annonce. Les retombées médiatiques écrites et audiovisuelles dans toutes les langues de la planète se comptent par milliers. Et l’annonce de la signature par le Souverain Mohammed VI et le pape François de l’Appel d’Al Qods vaut mieux que 100 sommets arabes de par le poids politique et le respect dont jouissent les deux personnalités.

Poliment, le Maroc a tiré le tapis sous les pieds du Sommet de Tunis dans la mesure où les vraies questions ont été abordées également lors de la visite d’amitié et de travail du Roi Abdallah II de Jordanie à Casablanca. Avec pragmatisme et sans verser dans la rhétorique ,ses pourparlers avec Mohammed VI et le communiqué final a remis les pendules à l’heure sur les diverses questions de l’heure avec un rappel à l’ordre aux pétrodollars que la souveraineté du Maroc n’est ni négociable encore moins monnayable !

A la veille du Brexit, les hommes d’affaires de Gibraltar se tournent vers le Maroc

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La « Gibraltar Morocco Business Association » vient de voir le jour. Elle a été créée par un groupe d’hommes d’affaires locaux dans le but de favoriser les liens commerciaux, culturels, touristiques et éducatifs avec le Maroc.

Dans un communiqué cité ce mardi par Gibraltar Chronicle, les fondateurs ont expliqué que cela découlait des préoccupations suscitées par le Brexit, ajoutant que le Maroc pouvait et serait une alternative viable à la « trop ​​grande dépendance » du rocher vis-à-vis de l’Espagne.

« Nous ne devons pas oublier ce qui s’est passé en 1969, lorsque Franco a fermé la frontière et que les fournitures essentielles, les travailleurs, le vin, le gaz ont été arrêtés du jour au lendemain, le même scénario pourrait se reproduire compte tenu de la montée de l’extrême droite en Espagne avec l’alliance Vox (Ndlr :parti d’extrême droite fondé en 2013) , le Parti populaire et Ciudadanos (Ndlr : parti espagnol de centre droit) », soulignent -ils.

L’association affirme se réjouir de voir que le gouvernement de Gibraltar prévoyait toutes les éventualités, et que des négociations sont en cours concernant les liaisons de ferry à opérer depuis Algésiras et Tanger.

« Cela ne peut être qu’une bonne chose si nous ouvrons des possibilités à Gibraltar. Cela doit maintenant être encouragé pour les touristes et les entreprises », note l’Association tout en ajoutant que «Les entreprises ont besoin de modifier l’acheminement logistique de leurs produits ou de les sourcer depuis ou via le Maroc. Elles ont peut-être besoin d’aide pour comprendre la législation, les règles et ou la réglementation marocaines et elles sont convaincues que cette association peut leur être utile compte tenu de nos expériences personnelles ou travaillant au Maroc. »

« Nous tenons notre première réunion publique le jeudi 21 mars prochain, pour discuter de la meilleure façon d’aider Gibraltar à aller de l’avant et aider à ouvrir tout le continent africain à Gibraltar. »

Raid contre l’ambassade nord Coréenne à Madrid, l’ombre de la CIA plane

A cinq jours de la rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un à Hanoï au Vietnam, l’ambassade nord coréenne à Madrid a été la cible d’un raid au cours duquel au moins une dizaine de personnes y sont entrées par effraction, ligotant, frappant et interrogeant des membres du personnel de l’ambassade durant plusieurs heures avant de partir dans deux voitures à vives allures sans être inquiétées et en emportant du matériel informatiques et des documents. La presse espagnole sera la première à révéler l’affaire au grand public pointant du doigt les services de renseignement américain, la CIA.

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Algérie : lâché par Paris et Washington, le général Gaïd Salah prend pour son grade !

La candidature du président algérien pour un 5ème mandat a fait déborder tout le pays. Le peuple a exprimé pour la troisième semaine consécutive son refus catégorique de la mascarade. Toutes les manœuvres, les intimidations et les chantages du pouvoir, de l’armée qui détient les rênes et le bloc présidentiel n’ont réussi à briser l’élan de la contestation populaire. Ce vent de changement qui fait chavirer le régime a même gagné les rangs du Front de libération nationale (FLN). Certains membres ont quitté le parti pour prendre le train en marche et se joindre à la rue.

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Sanlam compte s’attaquer au marché marocain pour dominer le reste du continent !

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Ian Kirk, PDG du plus grand assureur sud africain Sanlam qui a racheté à Moulay Hafid Elalamy, son pôle assurances Saham Finances l’année dernière pour la bagatelle de 1,05 milliard de dollars a révélé jeudi soir lors d’une interview accordée à l’émission, The Money Show, que son groupe compte s’attaquer prochainement au marché marocain et égyptien avec l’objectif affiché de dominer le reste du continent.

Lors de cet entretien, il a souligné que Sanlam, présent en Malaisie, en Inde et au Liban, doit cravacher dur pour conquérir des parts de marché en Afrique.

Il a révélé une baisse de 10% des résultats de Sanlam pour l’exercice clos le 31 décembre 2018 avec au passage, une baisse du rendement net des investissements de l’ordre de 57%.

« Nous sommes dans une lente reprise… cinq ans, au minimum, pour atteindre les niveaux de croissance auxquels nous aspirons… c’est l’histoire sud-africaine, mais nous avons une large exposition en dehors de l’Afrique du Sud… » a-t-il souligné.

Il a également évoqué le climat des affaires dans son pays et les attentes des acteurs économiques des prochaines élections générales qui auront lieu le 8 mai prochain pour élire les membres de l’Assemblée nationale et ceux des assemblées provinciales des neuf provinces du pays.

Le président de la Fédération sépharade du Canada : Les juifs du Maroc ne sont pas des réfugiés

Les déclarations controversées de la ministre israélienne de l’Egalité sociale, Gila Gamliel, en janvier dernier, affirmant que Tel Aviv se préparait à réclamer pas moins de 250 milliards de dollars à un certain nombre de pays arabes et musulmans dont le Maroc, en guise de compensation pour les juifs partis en 1948 au lendemain de la création de l’Etat d’Israël, ont fait bondir le président de la Fédération sépharade du Canada. Avraham Elarar, d’origine marocaine, a publié, lundi 5 mars, une tribune riche en informations et enseignements sur le site The Canadian Jewish News , démontant point par point les allégations prétendant que les juifs marocains ont été chassés de leur pays. Une tribune qui rétablit une vérité historique connue et reconnue quant la position du Roi Feu Mohammed V et son gouvernement à l’égard des concitoyens juifs marocains.

Vu la pertinence de cette contribution, le1.ma vous en propose la traduction.

Le 5 janvier 2019, un article publié sur Times of Israel annonçait que l’État juif réclamerait 250 milliards de dollars d’indemnisation pour les Juifs chassés des pays arabes. « Le temps est venu de corriger l’injustice historique des pogroms (contre les Juifs) dans sept pays arabes et en Iran , (…) et de restituer à des centaines de milliers de Juifs leurs biens, ce qui est légitimement le leur.», a déclaré Gila Gamliel, ministre israélienne de l’Égalité sociale.

Le journal a révélé qu’Israël avait collecté des revendications contre la Tunisie, totalisant 35 milliards de dollars d’indemnisation ainsi que 15 milliards de dollars contre la Libye. Auxquelles, l’Etat hébreux, compte ajouter des compensations supplémentaires à réclamer auprès du Maroc, de l’Irak, de la Syrie, de l’Egypte, du Yémen et de l’Iran.

Les déclarations de Gamliel ont placé le Maroc, de manière intentionnelle ou par inadvertance, sur le même banc des accusés que l’Iraq et l’Égypte. Ce faisant, elle a non seulement accusé injustement le Maroc d’actes qu’il n’a pas commis, mais elle a également affaibli la position des juifs qui se sont vus confisquer leurs avoirs et révoquer leur citoyenneté, dans d’autres pays, comme ce fut le cas en Egypte sous l’ancien président Gamal Abdel Nasser.


Netanyahu assistant à un spectacle de la chanteuse marocaine Raymonde Abecassis (Raymonde El Bidaouia)

Ironie du sort, la déclaration de la ministre nie toute vérité sur les Juifs marocains et la raison qui les a poussés à quitter le Maroc. S’exprimant lors de la quatrième assemblée générale du Congrès juif mondial (WJC) en 1959, Alexander L. Easterman, secrétaire politique du WJC, a déclaré que même si Nasser encourageait les juifs à quitter l’Egypte – et les a même expulsés après la campagne du Sinaï en 1957, dans le cadre de sa lutte pour l’unité nationale -, le Maroc a découragé les Juifs de partir, afin de maintenir la diversité ethnique du pays.

Sur les 856 000 Juifs vivant dans les pays arabes et en Iran, plus de 257 000 soit 30%, vivaient au Maroc. Déjà avant l’expérience amère de la période de Vichy du temps du protectorat français, un nombre croissant de jeunes pro-sionistes avaient déjà commencé à s’engager dans le tsiyonut magshima – le sionisme actif menant à l’Alyah.

Dans son livre, North African Jewry In The Twentieth Century, Michael Laskier note que l’Association Charles Netter a été transformée en une importante organisation sioniste opérant au Maroc à partir de la fin des années 1920.

Le 15 août 1955, Easterman a rencontré, secrètement à New York, Ahmed Balafrej, alors directeur des relations publiques du parti politique marocain Istiqlal, afin de discuter de la préoccupation du Congrès juif mondial (CJM) pour le bien-être des Juifs du Maroc. Après la réunion, Balafrej a publié l’annonce suivante:

« Les Juifs n’ont pas à craindre qu’ils ne subissent aucune forme de discrimination dans un Maroc indépendant. Les Juifs du Maroc, comme ses musulmans, sont à la fois des citoyens de jure et de facto. Ils jouiront des mêmes droits et seront soumis aux mêmes obligations. Leur foi religieuse ne sera pas affectée. Le développement positif qu’ils verront sera leur libération du fardeau du contrôle colonial qui les exploitait également. Le Maroc est leur pays indépendant et celui qui aide les Juifs du Maroc contribue également à l’indépendance du Maroc. »

Quelques mois plus tard, le 30 octobre, alors que le sultan marocain en exil, Mohammed ben Youssef (devenu Mohammed V), préparait son retour au Maroc, il a reçu une délégation du CMJ, composée de Joseph Golan et de Gerhart Riegner, à qui il a déclaré:

« J’ai toujours considéré mes sujets juifs comme des citoyens totalement libres et des Marocains complètement égaux à mes sujets musulmans. C’est la politique que je vais adopter à l’avenir. Tous mes sujets bénéficieront de droits égaux et se partageront des obligations égales, sans égard à leurs croyances religieuses. Vous pouvez être sûrs que mes intentions seront pleinement mises en pratique à mon retour au Maroc. »

Parallèlement, les dirigeants du Conseil des Communautés juives du Maroc se sont réunis à Rabat pour formuler une déclaration exprimant leur grande joie du retour de Sidi Mohammed Ben Youssef et de sa famille. Ils ont appelé leurs coreligionnaires à se joindre à leurs frères musulmans pour célébrer son retour sur le trône. Et en effet, le 26 octobre 1956, Léon Benzaken, un médecin judéo-marocain, a été assermenté ministre du deuxième gouvernement de Mbarek Bekkaï, le même gouvernement dans lequel Balafrej deviendrait ministre des Affaires étrangères.

Et pourtant, malgré la réticence du Maroc sous le protectorat français à permettre une émigration massive de ses sujets juifs, et plus tard les assurances de Balafrej et de la déclaration du roi, 108 000 Juifs ont fait leur Aliya entre 1948 et l’indépendance du Maroc en 1956. Selon l’historien israélien Yigal Ben-Nun, 237 800 Juifs ont immigré du Maroc en Israël entre 1948 et 1967. La plupart l’ont fait par conviction sioniste, tandis que les autres aspiraient à de meilleures conditions économiques

Pour prétendre, cependant, que les Juifs marocains qui ont fait leur Aliyah (Ndlr : L’Aliyah ou immigration en Israël se selon l’agence juive pour Israël selon des formalités très précises. Cette procédure doit être impérativement suivie pour obtenir la citoyenneté israélienne) sont des réfugiés, les dénigre en faussant les faits historiques et en niant qu’ils soient de fervents sionistes. Quant aux 20 000 autres Juifs marocains ayant immigré en France et au Canada, où ils ont établi des communautés prospères, il serait également ridicule de les appeler des réfugiés, d’autant plus que beaucoup continuent à entretenir des liens économiques, culturels et universitaires forts avec le Maroc. En effet, contrairement à d’autres pays, le Maroc n’a jamais dépouillé ses citoyens juifs de leur citoyenneté.

Il appartient donc à ceux d’entre nous qui ont vécu notre propre départ volontaire du Maroc – que ce soit en faisant leur Aliyah à Israël ou en immigrant dans d’autres pays – de préserver notre intégrité morale et de défendre la vérité sur l’émigration juive du Maroc.

Géopolitique de l’énergie en méditerranée orientale : la découverte d’un gisement de gaz à Chypre changerait la donne

La découverte d’important gisements de gaz naturel au large de l’île de Chypre pourrait être un élément décisif pour la Méditerranée orientale en changeant les règles du jeu et en relançant probablement davantage une plus grande rivalité régionale. Argumentaire avancé par plus d’un analyste ou Think Tank suite à l’annonce faite par la multinationale américaine Exxon Mobil, faisant état de la découverte de gaz naturel lors du forage de son puits Glaucus-1 situé à plus de 150 kilomètres au sud-ouest de Chypre.

Selon le communiqué et sur la base d’une interprétation préliminaire des données sur les puits, la découverte pourrait représenter une ressource de gaz naturel de l’ordre de 142 milliards à 227 milliards de mètres cubes. Cependant, une analyse plus poussée dans les mois à venir sera nécessaire pour mieux déterminer le potentiel de ressources.

Exxon Mobil travaille dans le cadre d’un partenariat avec la société publique Qatar Petroleum et détenant respectivement 60 et 40 %.

Commentant cette découverte, Simon Henderson, directeur du programme Bernstein sur la politique du Golfe et de l’énergie du Washington Institute, a publié le 1er mars une analyse dans laquelle il passe en revue les différents défis que constitue une telle découverte pour l’île de Chypre, défis d’ordre logistique pour commercialiser son gaz à l’international en raison de la modicité de son marché intérieur et l’absence d’une infrastructure bien établie pour l’exporter sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’aide de navires-citernes spéciaux sans oublier le coût élevé de l’exploration à raison de 10 millions de dollars par puits foré !

Simon Henderson estime que le moyen le plus adéquat consisterait à acheminer par pipeline jusqu’à une usine égyptienne de GNL disposant d’une capacité de réserve. Une installation plus coûteuse consisterait en une usine de GNL flottante ancrée au-dessus du champ, à partir de laquelle des pétroliers pourraient être chargés pour prendre le gaz n’importe où dans le monde. Pour l’auteur politique

Pendant ce temps, les défis politiques sont à chercher en Turquie qui continue de contester les limites de la zone économique exclusive entourant Chypre même si le gisement découvert ne se trouve pas dans une zone revendiquée par Ankara mais les turcs affirment appartenir à l’Egypte. Même si les deux gouvernements égyptien et chypriote parviennent à trouver une solution, Ankara exigera sans aucun doute que tous les revenus tirés des activités sur le terrain profitent à tous les résidents chypriotes, y compris ceux de la partie nord de l’île sous occupation turque depuis 1974. Le gouvernement chypriote reconnaît volontiers la responsabilité de la plupart des citoyens, mais il réprouve le grand nombre d’immigrants arrivés depuis cette date. Le fait qu’Exxon Mobil s’associe au Qatar, allié régional de la Turquie, ajoute encore un autre problème.

Il relève par ailleurs que les sociétés internationales d’exploration énergétique seront probablement plus incitées à se concentrer sur la méditerranée orientale. Toutefois et en raison d’obstacles juridiques et politiques et d’un désaccord profond entre le Liban et Israël sur les forages en mer au large de leurs côtes, ces entreprises hésitent encore à mettre en péril leurs relations avec les pays arabes.

En dernière analyse, Simon Henderson pense la découverte du gaz au large de Chypre devrait renforcer le Forum de la Méditerranée orientale, une organisation multilatérale basée au Caire surnommée « Club Med », créée récemment et englobant Chypre, l’Egypte, la Grèce, l’Italie, Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne.

Il estime que de nouvelles découvertes pourraient augmenter la faisabilité de propositions pour un pipeline sous-marin transportant leur gaz en Europe.

Inde Vs. Pakistan : Dangereuse escalade

Une semaine après la visite du prince héritier saoudien MBS dans les deux pays, la tension est à son paroxysme entre l’Inde et le Pakistan, voisins ennemis et non moins puissances nucléaires, à la suite de l’attentat terroriste meurtrier à la voiture piégée commis le jeudi 14 février courant contre un convoi d’autocars transportant des paramilitaires indiens dans la province du Jammu-et-Cachemire faisant 41 morts et revendiqué par le groupe terroriste Jaish-e-Mohammed basé au Pakistan. Les autorités pakistanaises ont fermé leur espace aérien, Air Canada a annulé ses vols et l’inquiétude économique gagne les milieux d’affaires, notamment le secteur des laboratoires pharmaceutiques indiens pour qui le Pakistan est un gros marché.

New Delhi a accusé Islamabad d’abriter, d’armer et d’entraîner ce groupe et a juré vengeance et sa riposte a été le bombardement par son aviation dans la nuit du 25 au 26 de ce mois du sanctuaire de Jaish-e-Mohammed. Raid qui a fait selon l’Inde plusieurs dizaines de morts dans les rangs du mouvement terroriste. Le Pakistan a, pour sa part, accusé l’armée de l’air indienne d’avoir violé son espace aérien. Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, a réuni d’urgence un cabinet de crise comprenant notamment les ministres de la défense, des affaires étrangères et le chef d’état-major. Cherchant à désamorcer la « bombe », le chef de la diplomatie pakistanaise a déclaré à la suite de cette réunion que son pays ne désirait que la paix avec son voisin tout en l’accusant de chercher à troubler cette paix dans la région.

Au moment où des puissances étrangères, de Washington à Paris, appelaient à la retenue et à la désescalade, le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Asif Ghafour, a annoncé ce mercredi matin que les F-16 pakistanais ont abattu deux Mig-21 indiens pour se rétracter après et dire qu’un seul a été détruit et la capture d’un pilote.

Dans une guerre de communiqués, l’Inde a répliqué à son tour avoir détruit un F16 pakistanais

Le ministère indien des affaires étrangères a réclamé sa libération immédiate et son retour sain et sauf. Dans une guerre de communiqué, l’Inde a répliqué à son tour avoir détruit un F-16 pakistanais.

Pour sa part, le premier ministre pakistanais a lancé un appel aux responsables indiens pour une désescalade et à l’ouverture de négociations tout en affirmant que son pays est prêt à coopérer avec New Delhi au sujet de l’attentat.

Déclaration apaisante contrairement à son ministre des chemins de fer, Sheikh Rachid Ahmed, qui a mis de l’huile sur le feu cet après midi en soulignant que les prochaines 72 heures seront cruciales, et que son pays s’est préparé à une éventuelle guerre avec l’Inde et que si jamais elle éclate, elle sera la plus grande après la deuxième guerre mondiale !

En attendant, New Delhi a décidé de prendre des mesures de représailles en coupant certaines eaux fluviales qui se jettent dans le Pakistan. La décision de construire un barrage sur la rivière Ravi, dont les eaux sont attribuées à l’Inde par un traité international mais dont une partie a été autorisée à traverser le Pakistan, constitue un facteur supplémentaire à ce conflit.

Ces récents incidents constituent-ils des escarmouches avant la grande déflagration surtout que les deux pays s’étaient déjà livrés à trois guerres en 1947, 1965 et 1971 en raison justement d’une rivalité géopolitique relative à la région disputée du Cachemire ?

Kenya – L’ambassadeur d’Iran à Nairobi impliqué dans une tentative d’exfiltration de détenus iraniens

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Il s’agit d’une scabreuse affaire de réseaux terroristes digne d’un film d’espionnage dans laquelle serait impliqué le corps diplomatique iranien accrédité à l’étranger. Ainsi, après l’expulsion par le Koweït en juillet 2017 de diplomates iraniens et la fermeture de leur ambassade suite à la condamnation de membres d’une cellule terroriste et l’expulsion par la France d’un diplomate espion en octobre 2018 qui préparait un attentat visant le rassemblement d’opposants iraniens dans la banlieue parisienne le même scénario s’est répété avec les Pays-Bas, la Belgique ou l’Albanie. Et c’est autour aujourd’hui de l’ambassadeur iranien à Nairobi, Hadi Farajhand, d’être piégé et pris la main dans le sac par les services Kenyans dans une opération cherchant à libérer deux suspects condamnés pour terrorisme visant des intérêts américains, britanniques et israéliens.

Selon un article paru dimanche 24 février dans le quotidien Kenyan The Nation, l’histoire concerne deux ressortissants iraniens, Ahmad Abolfathi Mohammed et Sayed Mansour Mousavi, soupçonnés par les services de sécurités kenyanes d’être membres de la Force Qods, une unité d’élite des gardiens de la révolution iranienne qui effectue des missions secrètes à l’étranger, notamment des attaques terroristes.

Ils seraient rentrés dans le pays le 12 juin 2012 et se seraient rendus le même jour, en qualité de touristes, dans la ville portuaire de Mombassa où ils auraient pris possession d’un puissant explosif militaire de type RDX alias hexogène ou cyclotriméthylène trinitramine, qui aurait servi à des attentats à la bombe le 6 mai 2013.

Les deux suspects ont été condamnés à vie, peine réduite par la suite à 15 ans en appel.

Arrêtés, jugés et condamnés, les autorités iraniennes ont cherché depuis à les faire libérer et récupérer par tous les moyens. Ce qui laisse entendre leur importance au sein de l’appareil sécuritaire iranien.

Le chemin le plus court pour arriver à les libérer, est celui de la corruption. En juin dernier déjà, Interpol avait déjà alerté le gouvernement kenyan que des responsables iraniens avaient tenté de compromettre des employés clés du gouvernement de Nairobi et des magistrats en vue de leur libération.

L’échec de cette tentative a poussé l’ambassadeur d’Iran à Nairobi à approcher de hauts responsables du ministère kényan de l’intérieur, en mesure de garantir la libération des deux iraniens, via une opération d’exfiltration. Mais la puissante Direction des enquêtes criminelles (DCI) a réussi à arrêter deux suspects qui ont passé le week-end en garde à vue avant d’être traduits ce lundi devant la justice.

L’ambassadeur berné était tellement sûr de son coup qu’il est allé le 8 février courant dans un bureau de la compagnie aérienne sur Riverside Drive, avec un diplomate de son ambassade, pour réserver trois billets – le sien et ceux des deux détenus à exfiltrer – pour quitter Nairobi par l’aéroport international Jomo Kenyatta.

Selon le journal The Nation des images de vidéosurveillance obtenues par les enquêteurs le montreraient entrant et sortant du bureau de réservation. Mais quand il s’est aperçu que les choses ont tourné au fiasco, il a annulé les billets. La « grande évasion » a capoté mais le feuilleton judiciaire continue en attendant quelle tournure diplomatique prendra cette affaire.

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