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Hélène Le Gal, Première Femme à la tête de l’ambassade de France au Maroc

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Trois ans après sa nomination en tant que première Ambassadeur femme en Israël, de l’histoire de la diplomatie franco-israélienne, Hélène Le Gal devrait arriver au Maroc en septembre prochain pour reprendre les fonctions de l’actuel ambassadeur Jean-François Girault, qui occupe le poste depuis septembre 2015. Hélène Le Gal, fille de la République, comme elle aime se décrire, sera ainsi la première Femme à la tête de l’ambassade de France au Maroc. D’ici là, elle doit faire face à une tension qui monte en crescendo entre Paris et Tel Aviv à l’approche de l’annonce du deal du siècle sur la Palestine. D’ailleurs, Hélène le Gal a été convoquée hier par le Ministère israélien des Affaires étrangères, suite aux propos tenus il y a quelques jours par l’ex-ambassadeur de France aux Etats-Unis Gérard Araud, déclarant qu’Israël est un “Etat d’apartheid”.


Jean-François Girault, se préparait depuis un moment à quitter son poste d’ambassadeur au Maroc qu’il occupe depuis quatre ans. Son successeur a finalement été officiellement dévoilé, il s’agit de l’actuelle ambassadrice en Israël, Hélène Le Gal a rapporté Maghreb Intelligence. Une nomination d’un intérêt particulier, car il s’agit de la première Femme à occuper les postes d’ambassadeur dans des pays aussi stratégiques et sensibles qu’Israël et le Maroc.

Agée de 52 ans, Hélène Le Gal, est une self-made woman, issue d’une famille modeste contrastant avec le profil usuel des diplomates français. Fille de cheminot, elle grandit à Bagneux, dans la banlieue rouges de Paris, fief des communistes. Persévérante, elle va réussir à décrocher son diplôme Science Po en 1987.

Elle va démarrer sa carrière diplomatique comme deuxième secrétaire à l’ambassade de France à Ouagadougou. Elle occupera, par la suite, le poste de rédactrice à la sous-direction d’Afrique Centrale et Orientale puis à la sous-direction des Affaires Financières au Quai d’Orsay à Paris.

De 1994 à 2009 elle gravira les échelons enchaînant des postes en France et à l’international. Sa première mission à l’étranger sera en Israël en tant que première Secrétaire à l’Ambassade de France à Tel Aviv. Puis Première Secrétaire à l’Ambassade de France à Madrid, Conseillère technique auprès du Ministre délégué à la Coopération à la Francophonie, Conseillère à la Représentation Permanente de la France auprès de l’Union européenne à Bruxelles, et Sous-directrice Afrique Centrale et Orientale au Ministère des Affaires Étrangères et Européennes

En 2009, elle sera nommée consul générale de France au Québec, puis conseillère Afrique à la Présidence de la République en 2012, et, enfin, ambassadrice de France en Israël il y a trois ans.

Hélène Le Gal, Madame Afrique

Hélène Le Gal connaît l’Afrique sur les bouts des doigts. Le surnom de « Madame Afrique » va lui coller à la peau depuis sa nomination au poste de Conseillère Afrique auprès du Président François Hollande. En portant son choix sur Le Gal, l’ancien président socialiste souhaitait lancer un signal fort au continent noir. « François Hollande a voulu renouveler l’image du conseiller Afrique, je suis la première femme à occuper ce poste, je suis un peu plus jeune que ne l’étaient mes prédécesseurs, donc c’est aussi une manière de porter un regard un peu différent sur ce continent. Un poste qui fut autrefois occupé par des personnages sulfureux de la Françafrique. Un système révolu », s’est elle confié à la presse après sa nomination.

Madame Hélène Le Gal, conseillère Afrique du président français s’est entretenu le 30 janvier 2016, en marge des travaux de la Conférence de l’Union Africaine avec le Président Roch Marc Christian Kaboré

Hélène Le GAL a au cours de ses vingt-trois ans de carrière au Quai d’Orsay abordé l’Afrique sous trois aspects.

  • Le terrain: elle fut en poste à Ouagadougou à la fin des années 1990.
  • Les dossiers: au sein de l’administration centrale en tant que sous-directrice Afrique centrale et orientale de 2005 à 2009.
  • La coopération: comme conseillère du ministre socialiste délégué Charles Josselin dans le gouvernement de Lionel Jospin.

Hélène Le Gal avait pour domaines de prédilection les dossiers politiques et de défense, dont elle est une bonne spécialiste.

Ses années africaines et son ancienne fonction de « Madame Afrique » auprès de François Hollande l’ont beaucoup marqué et ont inspiré sa carrière: « Avec les Israéliens, il y a plein de sujets sur lesquels on est en désaccord. Il faut tenir. Une bonne manière de se faire accepter est de tisser des liens d’amitié. En Afrique, c’est exactement pareil : beaucoup de choses reposent avant tout sur les liens personnels. »

Il est à noter que le Rwanda avait refusé en 2011, sa nomination au poste d’Ambassadrice à Kigali. Le refus rwandais a été motivé par le fait qu’Hélène Le Gal «aurait été trop proche du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, considéré depuis toujours comme hostile au pouvoir en place à Kigali».

Pour Hélène Le Gal, le transfert de l’ambassade américaine à Al-Qods est une erreur

Porteuse de la doctrine diplomatique française au Moyen Orient, Hélène Le Gal, n’a pas hésité à préciser les règles du jeux à peine nommée ambassadrice à Tel-Aviv. « Il n’y a aucun plan de transfert de l’ambassade de France de Tel-Aviv vers Jérusalem, car Jérusalem n’est pas reconnue par la communauté internationale comme étant la capitale d’Israël. Le jour où il y aura un accord de paix, la question sera peut-être envisagée » a-t-elle déclaré à la station Galei Tsahal, juste après qu’elle ait présentée ses lettres de créance au président Reouven Rivlin en 2016.

Helene le Gal, aux côtés du président israélien, Reuven Rivlin, à l’occasion d’une cérémonie de remise des accréditations des nouveaux ambassadeurs à la résidence du président à Jérusalem, le 12 décembre 2016. / Photo : Isaac Harari

Hélène Le Gall, fera preuve de beaucoup de souplesse et d’agilité quand 50 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne le 14 mai 2018, lors de la marche organisée en protestation au transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. « Ce transfert a été une mauvaise décision, assure-t-elle. Les USA avaient annoncé travailler sur un plan de paix et ils ont braqué les Palestiniens. » Incompréhensible pour cette diplomate : « Un médiateur doit rester neutre. »

« Le président Trump a dit au début de son mandat : “je vais faire le deal du siècle, je vais faire la paix entre les Israéliens et les Palestiniens”. La France a pensé à ce moment-là qu’avec ses méthodes disruptives, il allait proposer des choses nouvelles. Et quelques mois après, avant même d’avoir annoncé son plan, il décide de déménager l’ambassade. Il s’est un peu tiré une balle dans le pied. Son plan est fragilisé » explique Le Gal.

Au sujet du programme nucléaire iranien, l’ambassadrice française avait estimé que le retrait américain de l’accord nucléaire avec l’Iran, ne contribuerait guère au renforcement de la sécurité d’Israël dans la mesure où un tel retrait pourrait mener à la guerre.

«L’accord nucléaire empêche l’Iran de lancer un programme militaire jusqu’en 2025» , a martelé l’ambassadrice française tou en rappelant que la France ne voulait pas que l’Iran possède des armes nucléaires – pas maintenant ou jamais.

Hélène Le Gal une bonne communicante

Rares sont les diplomates français qui sont aussi ouverts sur les médias que la future ambassadrice de France au Maroc. Elle n’hésite pas à exposer les positions diplomatiques de son pays de manière claire et précise. Une pratique qui va trancher avec la pudeur médiatique de l’ambassadeur sortant, Jean-François Girault, qui en bonne intelligence à laisser son épouse, la diplomate Marie-Cécile Tardieu d’user du soft power économique et culturelle de son pays durant leur présence au Maroc.

Surtout appelez-la, Madame « L’Ambassadrice »

Hélène Le Gal à la réputation de détonner par sa simplicité, son parler franc et direct. Elle refuse le titre de Madame l’ambassadeur habituellement donné aux femmes qui exerce cette fonction. « Elle veut qu’on l’appelle Madame l’ambassadrice, au nom de la féminisation de la profession, surtout que dans les vieilles traditions «dépassées», ambassadrice désignait l’épouse de l’ambassadeur.» confie une employée de l’ambassade française en Israël.

VRP des filières et territoires français

Avec Hélène Le Gal, le Maroc doit s’attendre à une ambassadrice qui assume pleinement sa mission de VRP des entrepreneurs Français ainsi que des filières et territoires français.

« Les ambassadeurs consacrent aujourd’hui 40% de leur temps à la diplomatie économique qui produit depuis trois ans de vrais résultats » a déclaré aux médias un ancien diplomate français. Hélène Le Gal, de part sa formation et son parcours devrait davantage mettre l’accent sur la promotion de l’économie française au Maroc et en Afrique.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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