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Nigeria

Le ministre italien de l’Intérieur à Tunis pour discuter immigration et terrorisme

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Le vice-président du conseil italien et ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, s’est rendu ce jeudi en Tunisie pour une visite d’une journée avant de s’envoler pour le Nigéria. Au menu de son escale tunisienne, il sera question du dossier de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme et de la coopération sécuritaire, et de la situation en Libye.

Salvini, chef de l’extrême droite, connu pour ses positions tranchées à l’égard de l’immigration en générale et clandestine en particulier et son refus d’accueillir les bateaux de sauvetage des migrants dans son pays, a défrayé la chronique plus d’une fois par ses déclarations et prises de position.

Récemment, il avait déclaré que la Tunisie n’envoyait en Italie que des «repris de justice», déclaration qui a suscité émoi, colère et indignation chez les responsables Tunisiens.

Il avait également affirmé que «l’Italie ne pouvait être le camp de réfugiés de l’Europe» et que «le bon temps pour les clandestins est fini : préparez-vous à faire vos valises».

Dans une déclaration accordée mercredi à l’agence italienne de l’information Ansa, avant sa mini-tournée africaine, Matteo Salvini a modéré ses propos en soulignant l’excellence des relations entre Rome et Tunis, que l’Italie était prête à aider la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme, et à renforcer les investissements dans ce pays, relevant que pas moins de 800 entreprises italiennes sont installées en Tunisie employant près de 6300 personnes.

 

Il est à rappeler que plus de 4000 tunisiens ont regagné l’Italie clandestinement rien que au titre des 8 premiers mois de 2018.

Mercredi, en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, les ministres marocain et italien des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et Enzo Moavero Milanesi, ont également eu des entretiens similaires portant la situation en Libye et l’immigration clandestine.

OCP appuie le Nigéria dans la production d’engrais à grande échelle

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Le commissaire à l’agriculture et aux ressources naturelles de l’Etat de Nasarawa au Nigeria, Jamil Zakari, a déclaré à la presse que l’Etat allait lancer une production commerciale d’engrais à grande échelle en 2019. Il s’agit de quatre usines modulaires de mélange d’engrais récemment importées de Chine qui seraient situées à travers les trois zones sénatoriales de la province, et qui produiront divers genres d’engrais appropriés aux différents types de sols à travers le Nasarawa.

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Israël accuse un ancien ministre d’espionnage au profit de l’Iran

Un ancien ministre israélien, Gonen Segev, a été officiellement accusé d’espionnage au profit de l’Iran, rapportent ce lundi après-midi des médias israéliens.

Déjà inculpé et condamné pour trafic de drogue en 2006, il vivait en Guinée depuis sa sortie de prison. Il a été extradé ce lundi depuis son lieu d’exil.

Accusé par le service de sécurité intérieure le Shin Bet d’avoir espionné au profit de Téhéran, l’ancien ministre aurait été en contact depuis 2012 avec les services du renseignement iranien qu’il rencontrait régulièrement au Nigéria et en Iran.

Gonen Segev à l’extérieur de la Knesset le 15 mars 1993.

Le Shin Bet affirme que l’ex-ministre déchu avait livré aux iraniens entre autres des informations relatives au secteur de l’énergie et les emplacements des sites de haute sécurité.

Son arrestation est intervenue au mois de mai dernier lors de son voyage du Nigéria à la Guinée équatoriale où il a été arrêté par la police de ce pays avant de le livrer à Tel-Aviv.

Pour une nouvelle alliance face à l’expansionnisme iranien

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Le retrait américain de l’accord nucléaire iranien a alimenté une réelle angoisse dans les capitales européennes et fait naître de nouveaux espoirs dans le camp adverse. Si l’Europe y voit une menace pour ses intérêts économiques et stratégiques, notamment pour la France qui a développé un axe de coopération très avancé avec Téhéran, en revanche l’axe Washington-Ryadh-Tel Aviv y enregistre une aubaine historique, non pas seulement en ce qui concerne le programme nucléaire iranien, mais également et surtout concernant l’expansionnisme perse qu’il faudra coûte que coûte faire stopper voire reculer. Pour sa part, le Maroc a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran à cause de l’immixtion flagrante de son allié libanais le Hezbollah dans les affaires intérieures marocaines et le soutien militaire et logistique de ce dernier au front Polisario. Et, une première, le royaume du Maroc, dans un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, taxe le Hezbollah comme une organisation terroriste alors que jusqu’à récemment le mouvement chiite libanais était considéré comme le porte-flambeau de la Résistance dans la région du Moyen-Orient. Pour comprendre les dessous de ce véritable méli-mélo, nous nous sommes intéressés à deux articles publiés dans la presse américaine, en moins d’un moins, par Ahmed Charai : le premier dans The National Interest et le second dans The Hill.

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Niger : La construction d’une base américaine pour drones suscite des inquiétudes

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Les Etats-Unis procèdent actuellement à la construction d’une base pour drones au Niger afin de lutter contre la menace terroriste croissante dans la vaste région du Sahel. La base en question comportera trois hangars et une piste d’atterrissage. Elle est située à quelques kilomètres de la ville d’Agadez, la ville la plus importante du nord du Niger. L’étendue de la région est de 667 799 km2, soit près de la moitié de la superficie totale du pays.

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18 morts lors d’une attaque contre une église au Nigeria

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Le Nigeria s’est réveillé ce matin sur une tuerie avec l’attaque à l’aube contre une église dans le centre du pays ayant fait pas moins de 18 morts dont deux prêtres, rapportent les médias nigérians.

Selon la police, une trentaine de présumés bergers s’en sont pris à la communauté de Mbalom dans une région connue pour son instabilité. Ils ont abattu de sang froid les fidèles au moment où ils étaient rassemblés à l’intérieur de l’église pour le service quotidien de 5h30 du matin. Les assaillants ont également rasé plus de 60 maisons.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a qualifié cette attaque de « violence satanique ».

« Cette agression contre des personnes innocentes est particulièrement méprisable », a déclaré le chef de l’Etat avant d’ajouter que « violer un lieu de culte, tuer des prêtres et des fidèles n’est pas seulement ignoble, diabolique et satanique, il est clairement conçu pour attiser le conflit religieux et plonger nos communautés dans une effusion de sang sans fin. »

Les médias locaux rappellent que le Nigeria central est en proie à une crise de sécurité alors que les éleveurs nomades et les fermiers sédentaires se disputent la terre dans une bataille de plus en plus sanglante pour les ressources.

Le conflit est maintenant plus meurtrier que l’insurrection jihadiste de Boko Haram qui a ravagé le nord-est du Nigeria et devient un enjeu clé lors des prochains scrutins présidentiels de 2019.

Par ailleurs, dans un article publié par Vanguard sous le titre : Le Nigeria sur le chemin de l’anarchie ?, le journaliste Mazi Sam-Ohuabunwa écrit et s’interroge : « Il se passe des choses étranges au Nigéria avec une telle rapidité et une telle intensité que la plupart des gens normaux posent des questions dans l’étonnement absolu. Je parlais à un groupe de jeunes le week-end dernier à Enugu et beaucoup m’ont posé des questions très difficiles sur ce pays: ce pays est-il maudit? Qu’est-ce qui se passe? Est-ce que quelqu’un dirige ce pays? Qui est en sécurité au Nigeria maintenant? Pourquoi des gens comme vous ne font rien pour changer le cours dangereux du Nigeria? Qu’arrivera-t-il d’autre dans ce pays avant que des gens comme vous agissent? »

Il est vrai que ce grand pays d’Afrique est miné par des conflits communautaires à caractère ethnique et religieux sur fond de terrorisme mais il est en proie également à la corruption, à une insécurité et une criminalité au quotidien et pour tout arranger, une guerre entre les appareils sécuritaires qui échappent pratiquement au contrôle de l’Etat, surtout avec un président malade et les appétits pour sa succession deviennent de plus en plus grands.

Lundi, le sénateur Dino Melaye, qui se dirigeait au Maroc pour une activité officielle, a été arrêté à l’aéroport alors que la veille il dénonçait devant les membres du Sénat une guerre fratricide qui mine les deux principales agences de sécurité du Nigeria qui explique -à juste titre- le climat d’insécurité, de criminalité, d’assassinats et de terrorisme dans le pays.

En route pour le Maroc, le sénateur Dino Melaye arrêté à l’aéroport d’Abuja

Le président du comité du sénat pour le territoire de la capitale fédérale, le sénateur Dino Melaye, a été arrêté par la police ce lundi à l’aéroport international Nnamdi Azikiwe après l’enregistrement, alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour le Maroc pour une activité officielle parrainée par le gouvernement fédéral d’Abuja.

Le sénateur représentant la région Kogi West a confirmé son arrestation à l’aéroport international d’Abuja. Son interpellation intervient au lendemain d’une vidéo de près de 5mn postée le dimanche et dans laquelle il dénonçait devant les membres du Sénat une guerre fratricide qui mine les deux principales agences de sécurité du Nigeria qui explique le climat d’insécurité, de criminalité, d’assassinats et de terrorisme dans le pays.

Aucune source n’a, jusqu’à présent, confirmé le lien de causalité entre la vidéo et l’arrestation du sénateur mais tout porte à croire que ses propos tenus la veille de son voyage ont dû faire réagir le parquet d’Abuja en vue d’ouvrir une enquête.

Dino Melaye hospitalisé après avoir sauté du véhicule de police

Dino Melaye a atterri à l’hôpital après avoir sauté d’un véhicule de police en mouvement à Abuja, a rapporté la presse nigériane. La police voulait l’emmener à Lokoja, capitale de son pays d’origine, où il devrait être interrogé dans le cadre de plusieurs affaires.

Le sénateur est actuellement au centre médical de Zankli dans le district d’Utako, à Abuja, a confirmé un porte-parole de l’hôpital mardi après-midi. Le sénateur se serait brisé une vertèbre a rapporté la même source.

Adhésion du Maroc à la CEDEAO : les partisans nigérians du «non» aiguisent leurs couteaux

Depuis l’annonce en 2017 de la demande du Maroc d’adhérer à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, et dans lequel il est spécifiquement souligné que, «dans le contexte de la tournée royale en Afrique, et notamment dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, et sur très hautes instructions de Sa Majesté le roi Mohammed VI, le royaume du Maroc a informé, vendredi, Son Excellence Madame Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Liberia et Présidente en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de sa volonté d’adhérer à cet ensemble régional en tant que membre à part entière ; cette demande se fait en conformité avec les dispositions du Traité fondateur de la CEDEAO, et en satisfaction totale de ses critères d’adhésion», il ne se passe pas pratiquement un jour ou une semaine sans que qu’un article ou une analyse ne viennent alimenter le débat. Et l’on assiste parfois même à un véritable pugilat entre les pour et les contre. La demande d’adhésion du Maroc était intervenue trois semaines après la décision de l’Union africaine de réintégrer le royaume en son sein après 33 ans d’absence. Juste après, une controverse s’est installée entourant la demande du royaume.

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Pâques juives : Les mises en garde de voyage incluent le Maroc, l’Egypte et la Jordanie

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Le Bureau israélien du contre-terrorisme a publié sa dernière mise à jour des avertissements de voyage mettant en garde les israéliens pour la période des vacances de printemps, citant les pays qui pourraient être des cibles terroristes.

Les autorités israéliennes mettent en garde contre les « terroristes [qui] pourraient mener des attaques contre des cibles israéliennes et juives » pendant cette période en particulier. Lire ici

L’engagement de la Chine en Afrique : ce que nous apprend en 2018 la mobilisation de 60 milliards de dollars

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Il s’agit d’un point de vue tiré du chapitre six du rapport Prospective Afrique 2018 de l’Institut Brookings, une organisation à but non lucratif basée à Washington. Sa mission est de mener des recherches approfondies qui mènent à de nouvelles idées pour résoudre les problèmes auxquels la société est confrontée aux niveaux local, national et mondial.  Le rapport en question explore six thèmes généraux offrant des opportunités pour l’Afrique de surmonter les obstacles et stimuler la croissance inclusive. Lire ici le chapitre dans son intégralité en Anglais sur le changement de la nature des relations extérieures de l’Afrique. Vu l’intérêt de cette analyse postée sur le site de Brookings Institution le 30 janvier dernier pour les décideurs politiques et économiques et dans un souci de vulgarisation, Le 1.ma a jugé utile de la traduire pour ses lecteurs.

Sa publication coïncide avec la tenue ce mardi mars à Rabat de la conférence des experts sur la coopération Sino-africaine Co-organisée par l’Institut Amadeus avec l’ambassade de la République populaire de Chine au Maroc dans la perspective du 6ème Sommet du Forum sur la coopération Afrique-Chine.

Voici donc la traduction de ce décryptage.

Le FOCAC, la diplomatie de prestige du Président Xi Jinping

Depuis l’an 2000, six sommets FOCAC (Forum sur la coopération Chine-Afrique) ont été tenus à 3 ans d’intervalle avec le prochain prévu pour 2018 en Chine si la tradition doit continuer.

FOCAC a été la plateforme institutionnelle fondamentale et le mécanisme pour la coopération entre la Chine et les Etats africains. Faisant probablement partie de la diplomatie de prestige du Président Xi Jinping, le niveau d’engagement que la Chine a fait au sommet 2015 à Johannesburg était étonnamment élevé.

Les 60 milliards de dollars de financement promis ont triplé l’engagement précédent de 20 milliards de dollars pris lors du sommet FOCAC 2012 tenu en juillet à Pékin.

Ces financements sont prévus pour aider à résoudre le goulot d’étranglement de l’économie africaine et du développement social.

En 2015, Xi avait annoncé 10 plans complets et ambitieux couvrant entre autres, l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, le commerce et l’investissement, la santé publique.

La mise en œuvre de ces engagements chinois au cours des deux dernières années est révélatrice de la priorité et de la cadence de l’engagement de la Chine en 2018 au cas où la Chine doit les achever avant le prochain sommet FOCAC.

Les zones prioritaires de l’engagement de la Chine du sommet FOCAC 2015 : industrialisation, modernisation de l’agriculture et infrastructure

La Chine a été ambitieuse en s’engageant en Afrique. En 2018, la Chine continuera à promouvoir le développement des parcs industriels et à leur attirer les investisseurs comme étant ses programmes de fonctionnalité pour l’industrialisation africaine.

La Chine a également mis l’accent sur la coopération dans le domaine du partenariat industriel et de capacité industrielle en Afrique, s’engageant à faciliter l’investissement privé chinois et à former au moins 200.000 travailleurs locaux.

Déjà en Ethiopie, la Chine a achevé le parc industriel de Hawassa d’un coût de 250 millions de dollars en neuf mois entre 2015 et 2016.

Selon les officiels chinois, le parc a attiré 15 grandes entreprises de textile et d’habillement dont six exportent déjà sur le marché international.

La compagnie de construction et de génie civil chinoise (CCECC) construit trois autres parcs industriels dans le pays, financés également par des investissements et des prêts chinois.

Au Kenya, le groupe chinois Guangdong New South Group a ouvert le premier parc industriel privé du pays à Uasin Gishu en juillet 2017 pour un coût de 2 milliards de dollars. Ce parc constituera un élément important de la zone économique spéciale de Zhujiang (ZES) du Kenya, qui s’inspire partiellement du modèle de développement des ZES en Chine. En 2018, la Chine continuera de promouvoir le développement de parcs industriels pour soutenir l’industrialisation de l’Afrique.

L’une des principales caractéristiques de l’aide agricole chinoise à l’Afrique a été les centres de démonstration de technologies agricoles, qui s’intègrent aux industries agricoles locales, mais visent également à créer des points d’ancrage solides pour les entreprises chinoises sur les nouveaux marchés.

La Chine a ciblé l’amélioration des capacités et de la productivité agricoles africaines principalement par le partage d’expériences, le transfert de technologie, l’encouragement des investissements agricoles chinois en Afrique et la mise en place de nouveaux cadres et programmes d’échange pour amener des experts chinois à ces pays africains. L’une des principales caractéristiques de l’aide agricole chinoise à l’Afrique a été les centres de démonstration de technologies agricoles, qui s’intègrent aux industries agricoles locales, mais visent également à créer des bases solides pour les entreprises chinoises sur les nouveaux marchés. En 2017, 23 centres de démonstration opèrent à travers le continent. En plus des centres de démonstration, la Chine a récemment accepté de consentir de nouveaux prêts concessionnels à la Zambie pour améliorer sa capacité agricole ainsi que la formation professionnelle et l’augmentation des investissements chinois dans le secteur. Avec l’Afrique du Sud, la Chine a signé de nouveaux accords relatifs au secteur agricole visant à faciliter l’échange d’experts et de technologie entre les deux pays. Des accords similaires ont également été conclus avec le Nigeria. Il est prévisible que la Chine fera du développement agricole un élément clé de son agenda en 2018 et, espérons-le, sur l’ensemble du continent plutôt que sur quelques pays prioritaires.

L’intérêt de la Chine pour les infrastructures va au-delà d’une augmentation du commerce et du flux de population par le trafic, mais aussi de l’amélioration de la capacité de trafic aérien, des réseaux électriques, des réseaux de télécommunication et de la formation des ressources humaines. Il est important de noter que l’engagement de la Chine en matière d’infrastructures pour 2015 se concentre sur la coopération dans les projets ferroviaires, routiers et portuaires à travers une variété de méthodes de financement. Le lancement réussi en mai 2017 du chemin de fer à voie standard Mombasa-Nairobi (le Madaraka Express) au Kenya ne se poursuivra que dans les années à venir: Si les choses se passent bien, la ligne Mombasa-Nairobi reliera finalement le Kenya et la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et même le Soudan du Sud et l’Ethiopie.

À l’horizon 2018, les infrastructures chinoises se diversifieront de plus en plus dans le domaine de la production et du transport d’électricité. En effet, sans énergie électrique, un plan d’industrialisation ne restera qu’un plan. Associée à la pénurie d’électricité, la Chine semble faire écho à l’appel des pays africains pour le développement des énergies renouvelables comme source alternative, ce qui pourrait être contre-intuitif compte tenu de l’approche pragmatique et très attentive aux investissements en Afrique.

Est-ce que les chiffres s’accordent?

La question la plus intrigante dans l’évaluation de la réalisation par la Chine de l’engagement du FOCAC 2015 réside dans les chiffres: Quelle part du financement engagé a été déboursée? La réponse à cette question déterminera le niveau et le rythme du financement chinois en 2018. Malgré les progrès impressionnants que la Chine a accomplis sur plusieurs fronts, les statistiques du côté chinois sont vagues et peu concluantes. Par exemple, selon le Quotidien du Peuple, 243 accords de coopération ont été signés entre décembre 2015 et juillet 2016, pour un montant total de 50,7 milliards de dollars, dont 46 milliards de dollars pour les investissements directs et commerciaux des entreprises chinoises. En interprétant les chiffres, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères n’a pas expliqué quel pourcentage des 50,7 milliards de dollars provenait de l’engagement officiel de 60 milliards de dollars de financement du gouvernement chinois. Au lieu de cela, l’explication officielle est que l’engagement de 60 milliards de dollars du gouvernement chinois avait eu un effet multiplicateur en inspirant les capitaux privés et les financiers commerciaux. Aussi positif que cela puisse paraître, il ne répond pas à la question.

Certaines statistiques de la Chine sont moins inspirantes. Le Fonds de coopération Chine-Afrique pour la capacité industrielle, rapidement établi après l’annonce de Xi à Johannesburg et avec le capital de démarrage de 10 milliards de dollars du gouvernement chinois, a démarré ses opérations en janvier 2016. Cependant, après 18 mois de fonctionnement officiel, le fonds n’a approuvé que six projets dont l’investissement total s’élevait à 542 millions de dollars, parmi lesquels seulement quatre ont reçu un investissement décaissé de 248 millions de dollars. Selon ses responsables, le fonds privilégie la gestion des risques et les investissements en actions à moyen et court terme sur la vitesse et le volume des investissements. En particulier, le fonds a cité l’investissement en baisse en Afrique sub-saharienne et les intérêts en chute libre des sociétés chinoises en raison du ralentissement économique domestique comme étant les facteurs clés influençant le rythme du fonds. Au rythme actuel, le Fonds de coopération Chine-Afrique pour la capacité industrielle ne devrait pas atteindre l’objectif d’un financement de 10 milliards de dollars d’ici la fin de 2018. La Chine pourrait jouer le jeu des mots en soulignant que le capital est effectivement versé au fonds et compte à peine comme le financement fourni à l’Afrique.

Compte tenu de la popularité du PPP dans la discussion sur les investissements étrangers en Chine, comme dans le cas de l’initiative One Belt, One Road, il serait très intéressant que la Chine expérimente davantage avec le PPP en 2018.

Les statistiques sur les prêts concessionnels engagés de 35 milliards de dollars sont encore moins disponibles. Lors de la Conférence des coordonnateurs de la mise en œuvre des réalisations du FOCAC à Beijing six mois plus tard, il a été révélé que la Banque chinoise d’import-export avait approuvé 4,3 milliards de dollars de prêts concessionnels à l’Afrique après le Sommet du FOCAC. À ce rythme, la Chine devrait être en mesure d’atteindre le seuil de 35 milliards de dollars d’ici la fin de 2018.

Un problème qui mérite d’être observé en 2018 est la manière dont la Chine applique et rend compte du modèle PPP (partenariat public-privé) pour de nouveaux investissements dans des projets d’infrastructure en Afrique. Les acteurs chinois ont pris note des intérêts de divers gouvernements africains dans le modèle PPP pour combler le déficit de financement dans le développement des infrastructures. Cependant, au-delà de la simple observation, la participation réelle des entreprises chinoises à de tels projets n’a pas encore pris de vitesse. Cependant, étant donné la popularité du PPP pour la discussion sur les investissements étrangers en Chine, comme pour l’initiative One Belt, One Road (La nouvelle route de la soie ou la Ceinture et la Route), il sera très intéressant que la Chine expérimente davantage avec le PPP en 2018.

2018 sera la dernière année pour la Chine à remplir ses engagements de Johannesbourg. La Chine a fait des progrès constants dans la réalisation de ses promesses de financement dans des domaines tels que l’industrialisation, le développement agricole et les infrastructures. Compte tenu de son rythme actuel, le respect de l’engagement de financement de 60 milliards de dollars devrait être en bonne voie. Cependant, la Chine devra faire des progrès substantiels dans des catégories spécifiques, telles que le Fonds de coopération Chine-Afrique pour la capacité industrielle en 2018, pour tenir ses promesses. De nouveaux axes, tels que la production, la transmission d’énergie et le modèle PPP seront des domaines intéressants à observer en 2018 pour identifier les prochaines étapes de la priorité de la Chine en Afrique.


Texte original paru sur Brookings Institution (Point de vue) par Yun Sun, membre non résident de l’Africa Growth Initiative, qui se concentre sur les relations de la Chine avec l’Afrique et la coopération entre les États-Unis et la Chine sur le continent. Traduit par la rédaction de Le1.ma.