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Rabat et Buenos Aires boostent leur coopération agricole : Davantage de blé et de viande argentins au Maroc

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L’Argentine cherche à écouler sa surproduction agricole en dehors du Mercosur, notamment au Maroc et en Tunisie. La visite la semaine dernière de Jesús María Silveyra, secrétaire adjoint des marchés agro-industriels auprès du ministère de l’Agriculture argentin a reflété la volonté des Argentins de renforcer leurs exportations vers le Maroc. Ce dernier préoccupé par le déséquilibre des échanges en faveur de l’Argentine cherche à remédier à la situation. Le Maroc est déjà un client qui achète à l’Argentine du maïs, du blé et de la viande pour les Forces armées royales. L’Argentine n’est pas la seule à vouloir doper ses exportations. D’autres pays d’Amérique latine sont animés par le même désir. Au moment, où les retombées de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis sont très faibles, le Maroc gagnerait peut-être à conclure des accords similaires avec des pays d’Amérique latine qui ont une bonne santé économique et où le Maroc peut écouler une partie de sa production.

Lors de sa rencontre avec le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Jesús María Silveyra, Secrétaire adjoint des marchés agro-industriels auprès du ministère de l’Agriculture d’Argentine, en visite au Maroc, s’est déclaré très satisfait de l’approche proposée par la partie marocaine. Une approche basée sur un rééquilibrage à moyen terme de la balance commerciale qui penche en faveur de l’Argentine. Ce dernier a suggéré la révision de l’accord de 2016 liant les deux pays pour y incorporer des amendements portant sur l’échange d’informations dans le domaine agricole et agro-industriel en général et sur les nouveaux produits que les deux pays veulent introduire dans leurs échanges. Le Maroc essaie de placer une partie de la production d’oranges et de clémentines dans le pays du Tango. A cet égard, Jesús María Silveyra, Secrétaire adjoint des marchés agro-industriels auprès du ministère de l’Agriculture d’Argentine, en visite au Maroc, a assuré que dès son retour en Argentine, son pays allait travailler rapidement sur ces questions et aviser la partie marocaine sur les nouvelles pistes à suivre.

Un marché saturé

Cinquième fournisseur du Maroc en produits alimentaires, l’Argentine a exporté en 2017, plus de 2 millions de tonnes de produits agro-industriels pour une valeur de 497,92 millions de DH. Le Maroc, lui, n’a exporté que 79,3 millions de DH. Les produits importés par le Maroc sont principalement le maïs, l’huile de soja, la farine de soja, le blé et le bœuf congelé. Lors de sa visite la semaine dernière au Maroc, quelques jours après la Tunisie, Jesús María Silveyra est venu chercher de nouvelles opportunités d’affaires au Maroc. Le responsable argentin a été reçu par les officiels marocains, par la CGEM et par la Fédération nationale des céréales et des légumineuses (FNCL). L’objectif était de trouver de nouveaux débouchés pour les produits agricoles et agro-industriels et industriels argentins au Maroc. Vu la saturation du marché local, l’Argentine chercher à écouler ses surplus de production, de blé notamment.

Optimisme partagé

De passage au siège de la CGEM à Casablanca, le responsable argentin a présenté les atouts de son pays dans l’export de céréales, de leurs produits dérivés et des produits agro-industriels. L’Argentine est le troisième fournisseur du Maroc en blé et dérivés, derrière les Etats-Unis et la France avec 1,32 million de tonnes importées en 2017. Buenos Aires souhaiterait que Rabat importe davantage raison des excédents qui lui restent sur les bras chaque année. En surproduction depuis six ans, l’Argentine s’est retrouvée avec un stock invendu au terme de l’année 2017-2018, de 1,42 million de tonnes. Si le pays « est loin des stocks record des campagnes de 2014/2015 et 2013/2014 où les invendus se sont situés, respectivement, à 6,54 millions de tonnes et 4,05 millions de tonnes, mais le fait est que nous enregistrons des stocks aussi dans d’autres domaines», reconnaît Jesús María Silveyra.

De nouveaux produits

Loin de chercher à écouler sur le marché marocain seulement le blé et ses dérivés, l’Argentine cherche aussi à écouler des équipements agricoles, de la génétique animale et végétale, de la biotechnologie et des systèmes de gestion de l’eau pour l’irrigation. Exportateur de nombreux produits, l’Argentine n’a pas caché son désir de voir le Maroc baisser ses taxes douanières pour ne pas pénaliser ses produits.
Au cours de sa rencontre avec les membres de la FNCL, et en compagnie de Maria Fernanda Canas, ambassadeur de l’Argentine au Maroc, Jesús María Silveyra a passé en revue les potentialités commerciales existantes. Au terme de la rencontre, Jamal M’Hamdi, Président de la FNCL, a affirmé que la fédération est honorée « par l’optimisme affiché par nos invités qui plaident pour une consolidation de nos relations commerciales dans le cadre d’un partenariat win-win».

Doper la filière animale

Le Maroc et l’Argentine ont aussi signé un accord pour ouvrir le marché marocain à la génétique bovine argentine. Cet accord concerne l’importation «d’embryons de bovins congelés, de sperme de bovins et de bubalins congelés ainsi que de reproducteurs bovins en provenance d’Argentine». Rabat cherche ainsi à améliorer l’amont de la filière de l’élevage. Dans cet esprit, les responsables argentins ont estimé que le marché local peut être demandeur de matières premières et d’additifs destinés à l’alimentation du bétail dont le gluten de maïs, les additifs vitaminés ou le tournesol. Les autorités marocaines ont déjà donné leur aval pour l’importation de certains produits. Enfin, la visite du responsable argentin a permis aux deux parties de convenir d’étudier la possibilité d’échange d’information sur les marchés agricoles en vertu du mémorandum d’entente conclu entre les départements de tutelle respectifs.

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