Pendant que plusieurs projets du Groupe Addoha sont au point mort, notamment celui de la rizière au Sénégal ainsi que la cimenterie CIMAF, lancée à N’Djamena et qui est aujourd’hui à l’arrêt alors qu’elle vient d’être inaugurée en juin dernier en présence du président tchadien Idriss Déby Itno, Anas Sefrioui s’est payé un RP de luxe en la personne de l’ancien ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Nabil Benabdellah, limogé ce soir par le Roi Mohammed VI.
Après avoir failli à plusieurs de ses engagements en Afrique et après avoir utilisé à tout bout de champ le nom du Roi Mohammed VI pour décrocher des contrats juteux dans le contient, et après avoir été sommé de déclarer solennellement et officiellement ses distance avec les hautes sphères du pouvoir, Anas Sefrioui a vu ses projets en Afrique signés en fanfare s’enliser, tardant à voir le jour ou carrément à l’arrêt.
Au Tchad par exemple, la cimenterie inaugurée il y a juste quatre mois avec la présence effective du président tchadien Idriss Déby, est à l’arrêt en raison des résultats de l’étude du coût de production jugé trop élevé pour honorer l’engagement personnel de Anas Sefrioui de livrer du ciment à des prix compétitifs.
Au Sénégal, les tribus de la localité dans laquelle Anas Sefrioui a acquis d’immenses superficies pour monter un projet de culture de riz, se sont soulevées la semaine écoulée demandant à faire annuler cette expropriation. Les populations, proies à cette opération jugée inique, estiment tout d’abord que l’acquéreur est incompétent dans le secteur de la production de riz et, ensuite, refusent le montant du dédommagement considéré comme trop faible.
Face à cette crise, qui touche l’image et les engagements financiers da Anas Sefrioui et de son conglomérat, le patron du Groupe Addoha s’était «attaché les services» d’un RP de luxe : Nabil Benabdellah, le désormais ancien ministre l’Urbanisme et de l’Habitat.
Se déplaçant à bord de l’avion personnel d’Anas Sefrioui pour ses virées en Afrique, Nabil Benabdellah privilégiait les pays où son donneur d’ordre avait des intérêts économiques : le Sénégal, la Guinée et le Tchad. Et comme par coïncidence, ce sont les responsables de ces seuls pays qui étaient “les invités de marque” au Maroc de l’ex-ministre Benabdellah.
En l’espace de quelques semaines, Nabil Benabdellah a participé au Sénégal à un forum sur le bâtiment sponsorisé par Addoha et a reçu une délégation tchadienne en charge du dossier de la cimenterie à l’arrêt de N’Djamena.
Encourager et accompagner les entreprises nationales dans leurs efforts d’exportation et d’implantation à l’international est une chose très louable, mais dans ce cas d’espèce il faut savoir que plusieurs projets du Maroc dans le continent sont en cours d’audit et d’inspection par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale et dont les résultats aboutiront à une stratégie concertée entre les différents acteurs, institutionnels et départements ministériels. Et les actions en solo de Nabil Benabdellah interféraient justement avec l’audit ordonné par le Roi en personne.
De plus, il appartenait au ministre Benabdellah de défendre les intérêts de tous les opérateurs marocains et non pas d’un seul et unique acteur économique.
Aujourd’hui libre de tout engagement, Nabil Benabdellah peut allègrement rejoindre le Groupe Addoha pour y achever sa mission de « conseil ».
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