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Crise sanitaire : Ahmed Charaï appelle les politiques à prendre leur responsabilité face aux scientifiques en mal de data

Dans une tribune parue dans la revue américaine The National Interest et dans un dossier spécial de l’Observateur du Maroc, Ahmed Charaï s’est interrogé sur le rôle des politiques face aux scientifiques dans la gestion de la crise sanitaire du Coronavirus. Et il n’y va pas par quatre chemins : «Sommes-nous otages des scientifiques ? », «Les politiques ont-il abdiqué face à la communauté scientifique, fortement liée, aux intérêts de puissants laboratoires ?» s’est-il indigné.

Ahmed Charaï qui avait fustigé dans un édito paru sur le quotidien espagnol «La Razón», au tout début de la pandémie, la panique et l’égoïsme des pays européens dans leur gestion de la crise, appelle aujourd’hui les politiques à ne plus se cacher derrière les scientifiques et à prendre leur responsabilité dans un contexte économique et social mondial très inquiétant.

L’éditorialiste estime que la communauté scientifique, au lieu de rassurer, «renforce les incertitudes, crée le désarroi, la panique» et qu’elle est encore dans le stade de compilation des flots de données. Il a dans ce sens souligné que le rôle des dirigeants politiques est de rassurer le public en fixant des normes et en arbitrant entre une santé publique efficace et une économie saine et non pas d’annihiler un risque sanitaire qu’ils ne peuvent gérer.

S’adressant au lectorat très initié de la revue américaine The National Interest et à l’opinion publique marocaine, l’éditorialiste Ahmed Charaï plante le dédore : «outre les pertes catastrophiques en vies humaines et les terribles souffrances humaines, les deux plus grandes victimes de COVID-19 sont la confiance du public dans la certitude de la science et l’efficacité des dirigeants politiques»

Le public est habitué à considérer que la science produisaient des vérités immuables. Une certitude ébranlée par le nouveau Coronavirus faute d’informations complètes et normées de la situation de l’épidémie dans le monde. D’ailleurs, explique M. Charaï, seul le total des personnes testées était connu et non le total infecté : «le taux de transmission reste un mystère».

Il n’était donc pas surprenant que les scientifiques aient été déconcertés par le tsunami de données qui arrivaient de toutes parts alors que l’opinion publique s’emballait, affirme M. Charaï.

l’humanité a utilisé le confinement, non pas éliminer le virus, mais pour freiner sa propagation et permettre aux infrastructures sanitaires de répondre aux urgences

Ahmed Charaï

Pour cela il fait le parallèle avec la crise du sida des années 80 et cite l'immunologiste américain, le conseiller de tous les présidents américains depuis Ronald Reagan, le Dr Anthony Fauci.

Ce dernier qui était alors directeur de l'Institut National de l'Allergie et des Maladies Infectieuses, avait déclaré au Washington Post en 1989: «Au début, ces [militants du sida] avaient un dégoût généralisé envers nous. Et c'était réciproque. Les scientifiques ont déclaré que tous les essais devraient être limités, rigides et lents. Les groupes homosexuels ont déclaré que nous tuions des gens avec des formalités administratives. Lorsque la fumée s'est dissipée, nous avons réalisé qu'une grande partie de leurs critiques étaient absolument valables. »

Durant cette pandémie du coronavirus, l'histoire s'est répétée, estime M. Charaï.

En effet, depuis des mois, la communauté scientifique internationale ne s’illustre pas par sa cohérence, ni par l’exactitude de ses réponses. La Chine a d’abord nié la possibilité d’une pandémie. L’OMS a attendu fin février, c’est-à-dire des chiffres alarmants, pour déclarer la pandémie, écrit l’éditorialiste.

M. Charaï va ensuite énumérer «le florilège de promesses non tenues» de la science. Il rappelle le débat qui fait toujours rage dans le monde entier au sujet de l’efficacité des traitements administrés aux malades du Coronavirus, pour ne citer que la Chloroquine.

Le confinement n’est pas un remède, c’est une conséquence de l’absence de remède justement

Ahmed Charaï

Les scientifiques ont été incapables d’offrir de réponse objective et unifiée à une question d’une extrême importance alors que des milliers de vies étaient en jeu, fustige-t-il.

Les mêmes scientifiques ont tout d’abord nié l’utilité des masques de protection, avant que ces derniers deviennent obligatoires dans tous les pays du monde.

Enfin, la théorie de l’immunisation vient également de tomber à l’eau. La majorité des malades infectés ne développent pas d’anticorps, en tous cas pas suffisamment pour devenir une protection contre le Covid-19. Le directeur général de l’OMS, vient de déclarer, pas plus tard que cette semaine, « qu'il n’y a aucune preuve de la production d’anticorps ».

Quant à la relation avec la chaleur de l’été, elle ne s’appuie que sur l’historique des autres virus de même type, ce qui est loin d’être une garantie scientifique à toute épreuve, face à ce Covid-19 qui déjoue tous les pronostics.

Face à ces tergiversations de la communauté scientifique, qui n’a pu établir pour certitude que celle de la distanciation sociale (en plus de l’hygiène), l’humanité a utilisé le confinement, non pas éliminer le virus, mais pour freiner sa propagation et permettre aux infrastructures sanitaires de répondre aux urgences, estime M. Charaï

A l’heure des technologies avancées, on pensait que la communauté scientifique était mieux armée, plus performante, or elle se limite à émettre des hypothèses qu’elle présente comme des vérités et qui sont démenties quelques jours après

Ahmed Charaï

«Le confinement n’est pas un remède, c’est une conséquence de l’absence de remède justement» affirme-t-il.

Partant de ce constat, M. Charaï ne va pas macher ses mots pour accuser la communauté scientifique de créer le désarroi et la panique au lieu de rassurer et de renforcer les incertitudes.

«A l’heure des technologies avancées, on la pensait mieux armée, plus performante, or elle se limite à émettre des hypothèses qu’elle présente comme des vérités et qui sont démenties quelques jours après» s’est-il désolé.

Abdication des politiques

«Tout le monde sait qu'après la crise, il y aura une politique de relance massive. L'Union européenne ne peut survivre que si elle le fait en abandonnant les positions idéologiques et les intérêts égoïstes. Auquel cas , les peuples s'interrogeront a quoi sert la construction européenne, si elle ne protège pas ses citoyens, si en temps de crise elle ferme les frontières. L'idéal européen est finalement remis en cause par un virus» - Ahmed Charaï, La Razòn, 20 mars 2020

Dans sa tribune dans The National Interest, Ahmed Charaï a pointé du doigt la responsabilité des politiques dans cette situation. Ils ont priorisé leurs propres réélections dans leurs villes et leurs États et ont failli à trouver un équilibre entre une santé publique efficace et une économie saine.

«Trouver cet équilibre est un exercice difficile, et il n'y a pas de modèle parfait pour le réaliser», avoue M. Charaï. Cependant, poursuit-il c’est justement le job pour lequel ces dirigeants ont été élus.

Il estime que la «vision tunnel» politique de la gestion de la pandémie du coronavirus a été responsable de dégâts qui font froid dans le dos : arrêt brutal de l’économie, explosion historique du chômage, émeutes pour l’alimentation, augmentation des cambriolages dans beaucoup des pays les plus développés …

«Le drame c’est que les politiques dans la majorité des démocraties occidentales ont pratiquement abdiqué face à cette communauté, fortement liée aux intérêts de puissants laboratoires» écrit M. Charaï consterné.

Par peur d’être pris en défaut, accusés de ne pas protéger les populations, poursuit-il, les dirigeants de ces pays se plient aux diktats des virologues, et comme ceux-ci changent constamment d’avis, ils leur emboitent le pas et donc zigzaguent eux aussi.

Pour argumenter son inquiétude quant aux limites de cette vision tunnel, l’auteur alerte sur la défiance mondiale contre le confinement. Et ce ne sont pas les modèles qui manquent : les fréquentations des plages de Floride et des parcs de Manhattan, la multiplication des protestations particulièrement aux États-unis.

Ces phénomènes sociaux et économiques sont à même de fragiliser les systèmes politiques, y compris les démocraties, et amener des troubles sociaux d’importance, alerte Ahmed Charaï avant de conclure : « Le rôle des politiques c’est surtout d’éviter ça et non pas annihiler un risque sanitaire qu’ils ne peuvent gérer»


M. Ahmed Charai est éditorialiste et éditeur de presse, Administrateur de Plusieurs Think tank à Washington – Membre du Conseil d’Administration du “Center for Strategic and International Studies” à Washington, – – Membre du Directoire de l’ONG “Search for Common Ground” à Washington, – Membre du Conseil du Directoire de ” The Atlantic Council of United States” à Washington – Membre du Conseil Editorial Consultatif de “The National Interest’s Magazine” à Washington. – Membre du Conseil d’Administration du “The Foreign Policy Research Institute” à Philadelphia– Membre du Conseil d’Administration du International Crisis Group. Mr Charai est aussi membre du conseil Consultatif de Gatestone Institute à New York. Mr Charai, s’exprime souvent dans de grands journaux et médias américains dont le Wall Street Journal, New York Times, Le Monde, Fox News, National Interest Magazine, Huffington Post.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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