Le jour suivant l’audience accordée par le Roi Mohammed VI à Pedro Sánchez, Ahmed Charaï, président de Global Holding, signe une tribune sur le journal espagnol La Razón, sous l’intitulé «Maroc-Espagne : une relation stratégique forte».
Dans cet article, il explore cinq aspects clés : la coopération sécuritaire et stratégique entre les deux pays, leurs liens historiques et culturels, les dimensions économiques, les enjeux géopolitiques et régionaux et l’intégrité territoriale du Royaume.
M. Charaï insiste sur l’importance de la position claire exprimée par le président espagnol sur la question du Sahara, réaffirmée lors de la rencontre avec le Souverain. «Une position qui contribue à l’histoire et à la stabilité régionale» souligne-il.
Le Roi Mohammed VI a reçu, ce mercredi 21 février, au Palais Royal de Rabat, Pedro Sánchez, Président du Gouvernement du Royaume d’Espagne, qui effectuait une visite de travail au Maroc.
Les images de la poignée de main entre les deux hommes ont été particulièrement scrutées chez le voisin ibérique. Les trente journalistes espagnols qui ont accompagné leur président de gouvernement ont saturé les réseaux sociaux de dépêches sur cette rencontre très attendue depuis celle 2022.
«La visite du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, au Maroc est un jalon diplomatique d’une importance extrême», écrit Ahmed Charaï dans sa tribune sur La Razón.
L’Espagne et le Maroc ont établi une coopération que je qualifierais d’exemplaire.
Pedro Sánchez
L’audience accordée par le Roi Mohammed VI, fut une nouvelle occasion pour Sánchez de réaffirmer la position exprimée en avril 2022 sur la question du Sahara, considérant que l’autonomie de cette région sous la souveraineté marocaine est la base la plus sérieuse pour la coexistence.
«En adoptant une position claire sur la question du Sahara, Sánchez a rendu justice à l’histoire et a agi au service de la stabilité régionale.» souligne M. Charaï.
Coopération sécuritaire et stratégique
La proximité géographique des deux pays rend leurs relations stratégiques incontournables.
Sur le front de la sécurité, la coopération est à son apogée depuis longtemps, rappelle notre analyste. Que ce soit en matière de trafic d’êtres humains, de drogue ou de terrorisme, le Maroc respecte ses engagements, même lorsque les relations entre les deux pays étaient en crise. Ce sont les autorités espagnoles qui le confirment, souligne-t-il.
La coopération remarquable entre Rabat et Madrid dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue n’a pas d’équivalent en termes de qualité de l’information et de confiance parfaite entre les deux pays et leurs services de sécurité respectifs, poursuit M. Charaï.
Liens historiques et culturels
Ahmed Charaï met en exergue la profondeur des relations entre Madrid et Rabat, ancrées dans des liens historiques et culturels qui transcendent les vicissitudes passées. Cependant, il souligne que ces relations reposent désormais sur la raison plutôt que sur la mémoire.
Enjeux géopolitiques et régionaux
Lors de sa visite à Rabat, Pedro Sánchez a également salué les initiatives stratégiques du Roi du Mohammed VI, notamment son engagement dans une alliance avec des pays africains bordant l’Atlantique et le projet du gazoduc Nigeria-Maroc.
M. Charaï estime que l’axe Rabat-Madrid demeure crucial pour les relations entre le Nord et le Sud de la Méditerranée.
Cet axe est essentiel en ce moment tumultueux où les pôles de stabilité s’effondrent les uns après les autres, et où même le détroit de Gibraltar, essentiel pour le commerce entre l’Europe et l’Afrique, est menacé par des représentants iraniens alliés au Polisario, alerte-t-il.
M. Charaï rappelle que cette menace a été clairement exprimée par l’un des hauts responsables militaires iraniens. En effet, Mohamed Reza Naqdi, haut responsable du Conseil de la Révolution iranienne, a déclaré : « Ils devront bientôt faire face à la fermeture de la mer Méditerranée, de Gibraltar et d’autres voies navigables contre eux ».
A ce titre, la collaboration en vue de l’éventuelle organisation de la Coupe du Monde 2030 avec le Portugal représente une opportunité de renforcement des liens entre les deux rives du Mare Nostrum.
Dimension économique et africaine
Sur le plan économique, les deux pays ont réalisé un effort de modernisation gigantesque. «Nous sommes passés de deux économies comparables et donc rivales à une coopération qui fait aujourd’hui de l’Espagne le premier partenaire commercial du Maroc, en concurrence avec la France», souligne M. Charaï.
Par ailleurs, le leadership croissant du Maroc en Afrique depuis 2008, offre des opportunités de développement économique pour l’Espagne sur le continent.
«Les deux pays voient au-delà. Si Sánchez a salué les initiatives royales, c’est parce qu’il est prouvé que depuis 2008 et le discours du roi Mohammed VI à Abidjan, le Maroc est devenu le leader incontesté en Afrique en matière de codéveloppement.» écrit-il.
En plus de sa situation géographique, c’est une position clé qui intéresse tous ceux qui veulent avoir des intérêts sur le continent noir, et celui qui a le plus grand potentiel de croissance est l’Espagne.
«Cette relation stratégique se renforcera car elle est dans l’intérêt des deux pays», conclut M. Charaï.
