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Coronavirus : un nouvel état d’urgence envisagé pour la région du grand Tokyo

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Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a annoncé lundi que son gouvernement «envisageait» un nouvel état d’urgence dans la région du grand Tokyo face à la recrudescence des contaminations au coronavirus.

AFP

Qualifiant la situation sanitaire du pays de «très sévère», le dirigeant japonais a dit espérer que la campagne de vaccination pourrait commencer dès la fin février, précisant lors d’une conférence de presse qu’il serait parmi les premiers à recevoir l’injection.

Selon des médias, l’état d’urgence pourrait être déclaré avant la fin de la semaine et durer un mois.

De son côté, la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a enjoint aux habitants de la mégapole d’éviter dès maintenant les sorties non-essentielles après 20H00.

Tokyo et trois départements voisins sont d’accord pour demander aux bars et aux restaurants servant de l’alcool de fermer à 20H00 à partir de vendredi, a dit Mme Koike, ajoutant que cet appel concernerait tous les restaurants à partir du 12 janvier. Enfin, Tokyo devra viser un ratio de 60% d’entreprises appliquant le télétravail.

Le Premier ministre a déclaré que le gouvernement se préparait à modifier la loi pour pouvoir sanctionner les établissements qui ne respecteraient pas les injonctions à restreindre leurs horaires ou à fermer temporairement. Il a dans le même temps promis des mesures incitatives.

M. Suga a cependant réaffirmé l’engagement du Japon à organiser les Jeux olympiques de Tokyo-2020, reportés à l’été 2021 à cause de la pandémie, répétant que leur tenue serait “une preuve que l’humanité a vaincu le virus”.

Yoshihide Suga, qui a succédé en septembre à Shinzo Abe, démissionnaire pour raisons de santé, fait face à d’intenses critiques sur la gestion de la crise sanitaire par son gouvernement.

Le Japon –relativement épargné par la pandémie comparé à beaucoup d’autres pays avec quelque 240.000 infections et moins de 3.600 morts depuis un an, selon des chiffres officiels– subit depuis novembre une forte hausse des contaminations, dépassant pour la première fois jeudi la barre des 4.000 nouveaux cas en 24 heures.

Lundi, Tokyo a enregistré 884 nouveaux cas alors que le nombre de patients hospitalisés «dans un état grave», c’est-à-dire devant être placés sous respirateur artificiel, est désormais de 108, un record.

Vaccins, pas avant fin janvier

Samedi, les gouverneurs de Tokyo et de trois départements voisins ont appelé le gouvernement à déclarer un nouvel état d’urgence, après celui d’avril et mai 2020, qui avait progressivement été étendu à l’ensemble du pays.

Mais le gouvernement y était jusqu’ici réticent, craignant que l’économie du Japon ne replonge après avoir connu trois trimestres de récession.

M. Suga a cependant admis lundi qu’un «message plus fort était nécessaire».

«Le gouvernement envisage la mise en place d’un état d’urgence» avec des mesures qui permettront notamment de réduire les infections dans les bars et restaurants, a-t-il déclaré.

L’état d’urgence permet aux gouverneurs locaux d’appeler les entreprises à fermer leurs portes et les habitants à rester chez eux, mais ne revêt aucun caractère contraignant ni aucune sanction en cas de non-respect.

Aucune information n’a pour l’instant filtré sur l’étendue de cet éventuel état d’urgence, certains médias locaux rapportant qu’il pourrait prendre effet samedi prochain mais être plus limité que le précédent.

Le gouvernement n’envisagerait pas de demander la fermeture des écoles, selon le quotidien Nikkei.

Concernant les vaccins, M. Suga a déclaré que son gouvernement attendait des données précises de la part des entreprises pharmaceutiques américaines d’ici la fin du mois, et que les injections pourraient commencer dès la fin février.

Les vaccins concerneront en priorité «le personnel de santé, les personnes âgées et les employés de maisons de retraite», a-t-il détaillé, ajoutant qu’il serait parmi les premiers à recevoir l’un des vaccins, alors que la population est relativement méfiante.

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