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Tigo Tchad de Maroc Telecom, le mouvement social s’enlise

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Entamé le 25 mars dernier, les employés de Tigo Tchad continuent leur mouvement de grève, paralysant pour la deuxième semaine consécutive, les services du premier opérateur télécom du pays, récemment acquis par Maroc Telecom. Les grévistes sont montés au créneau, pointant du doigt le top management. Ils accusent sur une page Facebook récemment créée, leur directeur général, Kamal Okba, d’arrogance et de mépris envers les employés et le Vice-Président Afrique de Tigo, Mohamed Dabbour, de « camoufler la vérité aux autorités tchadiennes et aux employés ».

Ce sont pas moins de 3000 employés de Tigo Tchad qui ont cessé toutes leurs activités depuis le 25 mars dernier, suite à l’annonce de l’acquisition de leur entreprise par Maroc Telecom. Les grévistes exigent le paiement intégral de leurs droits sociaux en application d’une convention d’entreprise signée en 2016 entre les syndicats et la direction générale.

Mais devant l’échec des négociations, les grévistes cherchent depuis ce weekend à accentuer la pression sur le management en investissant les réseaux sociaux, et ce malgré les restrictions de l’accès à internet, imposées à tous les opérateurs par le gouvernement tchadien depuis un an. Ils ont ainsi créé une page Facebook, « Grévistes de Tigo Tchad », en prenant pour cible leurs deux dirigeants, Kamal Okba, Directeur Général et Mohamed Dabbour, Vice-Président Afrique de Tigo.

 

Pour le premier, les grévistes dénoncent son arrogance et son mépris du personnel et des représentants syndicaux, déterrant une ancienne affaire dans laquelle, Kamal Okba, aurait eu un comportement similaire face à une grogne sociale de l’opérateur mauritanien, Mauritel, qu’il a dirigé de 2011 à 2015.

Quand au Vice-Président Afrique de Tigo, Mohamed Dabbour, les grévistes le soupçonnent d’être derrière cette situation de blocage, et d’user un double discours et « manipuler les intervenants depuis son bureau à Londres ».

 

Les grévistes accusent également Mohamed Dabbour d’avoir sciemment conçu un montage financier complexe, pour la cession de Tigo Tchad, dont lequel apparaît une entité, inconnue jusqu’alors, MIC Africa II B.V., détenue par Tigo Tchad. Un montage que les grévistes pensent qu’il avait comme objectif de contourner la convention d’entreprise et la loi tchadienne.

Climat social et communication interne négligés dans le processus de cession

La légèreté avec laquelle le management de l’ex-Millicom Tigo Tchad a géré cette crise a accentué la tension au sein de l’opérateur. Leur communication désastreuse est entrain de ternir l’image de l’opérateur au delà des frontières tchadiennes. Les employés ont été rapidement dépassés dès les premières tentatives d’explication des contours du deal Millicom/Maroc Telecom, par un management hautain.

Très tendu depuis 2016, surtout après l’annonce du désengagement du groupe luxembourgeois d’Afrique, le climat social aurait dû être mieux apprécié et davantage pris en compte durant le processus de cession à Maroc Telecom. Il reste à espérer que le nouvel acquéreur puisse rapidement mettre de l’ordre dans une maison en perte de repères.

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