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Roch Marc Christian Kabore

#MEDays2018 : Le Maroc à la CEDEAO, une candidature disruptive

Repenser le monde avec son imprévisibilité, ses chocs, les nouveaux paradigmes qu’il impose, est le défi que devront relever au cours de quelques jours 3.500 participants dont l’invité d’honneur est le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. « Nous assistons à un renversement des grilles de lecture traditionnellement mises en avant. En matière de relations internationales, cette disruption, une rupture nette qui oblige à la recomposition, est particulièrement sensible.» C’est en ces termes que Brahim Fassi Fihri, Président de l’Institut Amadeus a introduit le thème choisi pour le 11ème Forum MEDays.

Cheikha Hassa Saad Al-Abdallah Al-Salem Al-Sabah reçevant le prix MEDays

La cérémonie d’ouverture des MEDays2018 a été marquée par la remise du Prix MEDays à la présidente du Conseil des femmes d’affaires arabes, Cheikha Hassa Saad Al-Abdallah Al-Salem Al-Sabah, en reconnaissance de ses efforts en faveur de la promotion de la cause féminine dans le monde arabe et en Afrique.

Au cours de cette cérémonie, Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de la coopération africaine a assuré que « l’objectif principal de ces prochains jours de tables-rondes et de débats sera de réfléchir le monde de demain, d’ouvrir le champ des possibles, de participer à l’émergence de nouvelles pistes, porteuses de nombreux espoirs ».

Lors de la première journée de ce Forum, les débats ont porté sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. Les participants se sont montrés optimistes quant à la demande formulée par le Maroc en 2017. La question est actuellement à l’étude au sein d’un groupe de travail composé d’Etats membres de cette communauté. Au cours des travaux de la journée, Moustapha Cissé Lo, président du Parlement de la CEDEAO, a réaffirmé le soutien de son institution au dossier marocain. «La CEDEAO a déjà donné son accord de principe à l’adhésion du Maroc, la souveraineté de notre communauté ne peut que se renforcer par l’intégration d’un nouveau membre comme le Royaume», a-t-il déclaré. « Le Maroc est un grand pays, sur qui il faut compter pour bâtir une plus grande puissance politique et économique régionale, capable de peser de manière plus accrue lors des négociations internationales », a ajouté l’orateur qui a salué la demande d’adhésion du Maroc à la CEDEAO.

Si certaines ONG et fédérations professionnels ont peur d’une prédation des entreprises marocaines, Brahim Fassi Fihri se veut rassurant. «Il ne faut pas avoir peur du Maroc et de la place qu’il peut occuper en Afrique, car nous sommes déjà le 1er investisseur en Afrique de l’Ouest. La dynamique de l’intégration régionale économique est inéluctable, et les réticences exprimées à l’égard du Maroc émanent pratiquement des mêmes parties qui ont critiqué la création de la ZLECAF (zone de libre-échange africaine)», a-t-il affirmé.

Si le Maroc est intégré dans la CEDEAO, il deviendra la 15ème puissance économique mondiale et la 10ème en 2030. Le Maroc entretient des relations séculaires avec les Etats d’Afrique de l’Ouest et les axes de coopération sont multiples que ce soit dans le domaine industriel, agricole, sécuritaire, politique ou économique. Des domaines où le Maroc a développé une expertise.

Lors de cette édition, plusieurs sujets sont débattus dont l’intégration régionale et continentale, les défis sécuritaires en Afrique, les nouvelles dynamiques de coopération, et les enjeux économiques et diplomatiques face aux disruptions de l’ordre international. 3.500 personnes assistent à cet événement, entre intervenants de renommée mondiale, participants et experts qui travaillent en ateliers pour trouver des pistes pour de meilleures relations de coopération Nord-Sud et Sud-Sud dans le cadre d’un partenariat d’égal à égal et gagnant-gagnant.

MEDays2018 : Le Président du Burkina Faso invité de marque

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La ville du Détroit abritera du 7 au 10 novembre prochain, la 11ème édition des MEDays, organisés par l’Institut Amadeus, dirigé par Brahim Fassi Fihri. Traitant du thème « A l’ère de la disruption, bâtir de nouveaux paradigmes », le forum accueillera plus de 150 intervenants de choix et près de 3 000 participants. Placé sous le Haut patronage du roi Mohammed VI, ce forum international reviendra sur les différentes ruptures et mutations connues par le monde à plusieurs niveaux notamment diplomatiques, sociaux, économiques. « Les évolutions internationales récentes sont porteuses de déstabilisation dont pourraient se prémunir les pays du Sud en renforçant leurs coopérations. », prônent les organisateurs de l’évènement.

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Macron le nostalgique de la colonisation à la reconquête de l’Afrique

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Devant un parterre d’étudiants burkinabés survoltés et très critiques à son vis-à-vis alors qu’il tenait ce mardi une conférence à l’Université de Ouagadougou, Emmanuel Macron a considéré que «l’Afrique [était] le continent central, global et incontournable» dans la globosphère. C’est pour cette raison que personne dans la salle n’a semblé donner du crédit à ses propos quand il a déclaré qu’«il n’y a plus de politique africaine de la France.» Car tout son discours n’était QUE politique africaine de la France.


Immédiatement après avoir pris ses quartiers à l’Elysée, Emmanuel Macron a décidé d’installer auprès de lui un «Conseil présidentiel pour l’Afrique» en vue de «renouveler le partenariat entre la France et l’Afrique et permettre une nouvelle approche des enjeux de société.»

D’ailleurs, les premiers pas du président français en tant que chef des Armées de son pays étaient de rendre visite aux troupes françaises en position au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Visite renouvelée en juillet à l’occasion de la réunion du G5-Sahel.

Macron, qui considère l’Afrique comme un continent «ni perdu, ni sauvé» rappelle que «les crimes de la colonisation européenne sont incontestables» sans pour autant les qualifier de crimes contre l’humanité. Par contre, concernant la situation en Libye, il dédouane la responsabilité de son pays d’un revers de la main. «Qui sont les trafiquants d’esclaves en Libye? Ce sont des Africains, pas des Français, c’est ça la réalité» a-t-il martelé devant des étudiants ébahis avant d’ajouter que «les crimes qui se déroulent sous nos yeux en Libye sont un crime contre l’Humanité.»

Alors que c’est la France, comme l’ont fait les Etats-Unis en Irak avec les résultats que l’on connaît, qui ont complètement démantelé la structure étatique en Libye et permis ce chaos dans cette région d’Afrique du nord qui menace désormais la sécurité et la stabilité de tout le bassin méditerranéen. On s’attendait à ce que le président français reconnaisse la responsabilité de son pays dans le désordre que la France a créé et proposer un plan de sortie que Paris aurait à financer et enclencher un processus de reddition de compte et de dédommagement des populations tuées, blessées, transférées, Macron a préféré botter en touche et expliquer que lui président de la République française, il n’aurait pas soutenu l’intervention militaire en Libye, comme si la notion de continuité de l’Etat ne signifiait rien pour lui.

Si la vision Macronienne pour l’Afrique se résume selon lui aux “trois D” : Défense, Développement et Diplomatie, un étudiant burkinabé a interpellé le président français sur le déficit d’infrastructures dans son pays et dans le continent en général notamment en ce qui concerne les installations électriques, Macron, et sans état d’âme, l’a renvoyé vers Roch Marc Christian Kaboré, le président du Burkina Faso, comme si la France n’avait aucune responsabilité sur l’état de l’Afrique qu’elle a dépouillée de ses richesses durant des décennies. La situation dramatique de l’Afrique aujourd’hui est justement le résultat de la politique catastrophique menée par Paris envers les anciennes colonies : 1) Exploitation des richesses naturelles ; 2) Appui inconditionnel des dictatures.

Même sur la question du Franc CFA qui est le symbole colonial par excellence, Macron rétorque par un raccourci et une réponse simpliste : «personne n’oblige un État à en être membre» ! Oui, mais aucun Etat ne peut en sortir. Le Franc CFA est régulé par la Banque de France et sa valeur garantie par le Trésor public français.

Au lieu de rassurer et de tempérer son discours, le président français a choisi le déni et la provocation. Si, globalement, Macron agit en terrain «conquis» dans le «pays des hommes intègres», sa venue en cette fois-ci en terre burkinabée a été un peu «bousculée» : aujourd’hui, un des minibus de son convoi, celui qui embarquait la délégation Conseil présidentiel pour l’Afrique rattaché à l’Elysée, a été attaqué par des jets de pierre et caillassé alors que la veille au soir, peu avant l’arrivée d’Emmanuel Macron au Burkina Faso, des individus encagoulés avaient lancé une grenade contre un véhicule de l’armée française dans un quartier nord de Ouagadougou, faisant plusieurs blessés.

Réunions simultanées du G4 et du G5 Sahel sur fond de lutte antiterroriste

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A 24 heures d’intervalle, deux réunions d’une extrême importance se sont tenues respectivement à Bamako, au Mali, et à Séville, en Espagne, avec le même point fondamental à l’ordre du jour : la lutte contre le terrorisme. Les pays du G5 Sahel, auxquels s’est jointe la France, étaient réunis dimanche pour décider de la création d’une force militaire conjointe en appui à l’opération Barkhane. Aujourd’hui, c’est au tour des pays du G4 de se retrouver en conclave dans le sud de l’Espagne en vue d’une meilleure coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de sécurité et de lutte antiterroriste. L’Algérie est absente des deux événements.


C’est en présence d’Emmanuel Macron que le G5 Sahel s’est réuni dimanche à Bamako. Regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel est un mécanisme politico-sécuritaire dont l’objectif est de coordonner et de procéder au suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité. Lors de cette réunion, le président français -dont c’est la deuxième visite au Mali en l’espace d’un mois- a annoncé les modalités du soutien de la France à la future force composée de cinq bataillons de 750 hommes – un bataillon par pays – qui s’ajoutera à la force française Barkhane et à la mission de l’ONU au Mali (Minusma) déjà déployées dans la région. Ce soutien est qualifié par l’Elysée comme «extrêmement important» et relevant d’un «effort significatif».

De leur côté, les présidents Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, le Tchadien Idriss Déby, Mohamed Ould Abdelaziz de Mauritanie, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso et le Nigérien Mahamadou Issoufou se sont engagés à une contribution de 10 millions d’euros chacun, qui s’ajouteront aux 50 millions promis par l’Union européenne. La grosse part du financement est, quant à elle, assurée par Paris pour un budget global estimé à 423 millions d’euros. Ces fonds, appuyés par une logistique conséquente, pousseront les Etats du Sahel à s’impliquer directement et efficacement dans la lutte contre les différentes organisations terroristes de la région telles que AQMI, MUJAO, Boko Haram ou Al-Mourabitoune.

Ces mêmes groupements, en plus de Daech, sont dans la ligne de mire des gouvernements de l’Espagne, de la France, du Portugal et du Maroc dont des représentants sont réunis ce lundi à Séville. Au cours de cette rencontre, les ministres de l’Intérieur du G4 analysent et discutent diverses questions liées à la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, le trafic de drogue et la migration. Lors des travaux de cette réunion, qui se tiennent à huis clos, le Maroc est représenté par Abdelouafi Laftit, accompagné notamment du wali Khalid Zerouali, directeur de la migration et des frontières, la France par son ambassadeur à Madrid, Yves Saint-Geours d’Espagne, alors que l’Espagne et le Portugal sont représentés par leurs ministres de l’Intérieur respectifs, Juan Ignacio Zoido et Constança Urbano de Sousa.

En l’absence de l’Algérie, c’est le Maroc, candidat à la CEDEAO, qui joue le rôle sensible de maillon entre ces deux groupements, G4 et G5 Sahel, pour permettre aux deux espaces une meilleure coordination des actions communes, plus efficaces et plus efficientes.

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Crans-Montana : le Sahara marocain « trait-d’union » vers l’Afrique

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Le Forum Crans-Montana qui se réunit pour sa IIIe édition à Dakhla, rassemblant plus de 150 pays représentés par des personnalités de haut niveau de tous bords, se veut en 2017 le forum de l’Afrique par excellence. Et Dakhla, désormais pôle attitré de la coopération sud-sud, est la passerelle inéluctable du Maroc vers l’Afrique : la Lettre royale adressée aux participants de cet important événement vient le confirmer.

Pour le Roi Mohammed VI, la région du Sahara marocain occupe une place de choix dans l’orientation africaine du Royaume, «pour remplir le rôle historique qui est le sien en tant que trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine.»

Etape saillante parmi les rendez-vous intellectuels et culturels majeurs, selon les propres termes du souverain, le Crans-Montana Forum (CMF) est également un espace pour émettre les idées et échanger les savoir-faire dans les domaines intéressant la «nouvelle Afrique du vingt-et-unième siècle».

Intervenant à près d’un mois de la réunion cruciale du Conseil de Sécurité de l’ONU dont on attend une nouvelle résolution sur le Sahara, la réunion du Crans Montana 2017 est un message clair à la communauté internationale, et à qui de droit, que le Maroc est ouvert aux termes du processus de règlement de la question et tous les types de consensus et des instruments juridiques relevant des Nations Unies mais dans le cadre de la marocanité du Sahara.

Et contrairement à un régime algérien sclérosé et en effritement, et profondément convaincu de la politique de régionalisation avancée qu’il a entamée, le Maroc s’est inscrit, comme à son accoutumée, dans une culture de partage et de la solidarité, ce qui «offre [aux pays africains] la possibilité d’un partage direct et immédiat de [leurs] expertises, d’un développement harmonieux de [leurs] expériences sur le terrain et d’une fructification optimale de [leurs] complémentarités.»

Et toujours dans le cadre du le rôle central du Maroc dans l’intégration régionale, le Crans-Montana 2017 s’est attelé à traiter d’autres thématiques fondamentales, aussi diverses qu’intéressantes, à savoir la santé publique, les énergies renouvelables, la gestion des ressources naturelles et le rôle de la jeunesse et des femmes, mais pas que. La sécurité et la lutte contre les groupes terroristes sont un volet  primordial de la politique africaine du Royaume.

Coopération sécuritaire

En effet, la coopération sécuritaire engagée dans le cadre de la lutte antiterroriste et le «partage de l’expérience marocaine [en matière de politique religieuse] promouvant un islam médian modéré qui lutte contre l’idéologie de l’extrémisme et du repli sur soi (…) est particulièrement manifeste à travers la contribution du royaume aux opérations de maintien de la paix conduites sous la bannière des Nations Unies, et les initiatives de médiation qu’il mène pour le règlement des conflits par les moyens pacifiques.»

Et le témoignage du président centrafricain est édifiant à cet égard : Faustin-Archange Touadéra a exprimé, jeudi au siège de l’ONU à New York, ses remerciements au Roi Mohammed VI pour l’engagement du Maroc aux côtés de la République Centrafricaine. Même ton du côté d’Alpha Condé le Guinéen –qui a été reçu hier par le souverain- et Roch Marc Christian Kabore, le président burkinabé qui s’adressait au #FIAD2017 à Casablanca. Sans oublier la position constante de l’emblématique révérend Jesse Jackson, grande figure de la défense des droits civiques des Afro-Américains et président fondateur de Rainbow Push Coalition, présent à toutes les éditions du Crans Montana à Dakhla, dont il est une des figures de proue, qui a vivement salué «la contribution du Royaume au développement du continent africain.»

Avec le nouvel axe Rabat-Abuja qui se dessine à l’horizon et l’espace de la CEDEAO amené à s’agrandir et à se renforcer considérablement au lendemain de l’intégration (prévue) du Maroc, Dakhla, et par extension tout le Sahara marocain, se transforme concrètement en un maillon fondamental de l’intégration sous-régionale africaine et de toute la transformation géopolitique que connaît le continent.

 

Abdellah El HATTACH