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La presse est en deuil. Disparition de Khalil Hachimi Idrissi, homme de plume et patriote

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Ce samedi 8 avril est décédé à l’âge de 67 ans, le journaliste, essayiste et poète Khalil Hachimi Idrissi emporté par une longue maladie qu’il a combattu avec dignité et courage.

C’était un homme de plume mais surtout un homme de coeur profondément patriote. Il a toujours su prendre ses risques et aller jusqu’au bout de ses convictions pour défendre ses engagements, ses actions et sa vision dans la direction de l’information institutionnelle.

«KHI» laisse dans le deuil une épouse dévouée, Nadia, deux enfants ainsi que l’ensemble du paysage médiatique.

C’est une figure du monde de la presse qui nous a quitté. Khalil Hachimi Idrissi, patron de l’Agence de presse Officielle, MAP, s’est éteint dans la matinée du samedi 8 avril entouré de sa famille. Il était âgé de 67 ans. Fondateur du quotidien Aujourd’hui le Maroc en 2021, ce passionné de littérature et de poésie était reconnu par ses paires par la qualité de sa plume et son intelligence fine.

Une plume, féconde, lucide et affutée qu’il prenait pour le plaisir que l’écriture procure, mais surtout pour la défense des intérêts de son pays.

Né le 14 août 1956 à Casablanca, cet enfant de Derb Sultan a baigné dès son plus jeune âge dans l’engagement patriotique et les médias. Son père, feu Bouchaib Hachimi Idrissi, pionnier de la résistance et membre actif du groupe Main noire, dirigé par feu Jelli Amer Ben Bouazza Laahrizi, est considéré comme l’une des figures des médias post-indépendance.

Au lendemain de l’indépendance, le père de KHI a rejoint la radio nationale, et a contribué à la création de la station de Radiodiffusion régionale de Ain Chok Casablanca, avant d’en devenir le Directeur technique.

Sur les pas de ce père exemplaire, KHI s’est vu confier les rênes de l’Agence de Presse Marocaine (MAP) dans un moment politique et social sensible que traversait le Royaume. C’est un lundi 27 juin 2011, alors que le printemps arabe battait son plein, qu’il sera ainsi nommé par le Roi Mohammed VI d’une agence décriée par tous pour sa léthargie face à la montée en puissance du digital.

La patte de KHI sur l’institution est indéniable. L’agence est plus ouverte vers le monde, plus crédible, et plus moderne. La rupture est telle que nous même au sein de cette rédaction nous avons jugé la transformation trop «commerciale». Le défunt accueillait les critiques avec intelligence tout en assumant ses choix et sa vision.

Khalil Hachimi Idrissi aimait lire et écrire et le faisait savoir. Il compte d’ailleurs en son actif plusieurs livres et recueils de poésie, en l’occurrence «Billets Bleus, chroniques marocaines 1994-2000» paru en 2005 chez Eddif, «A la conquête de rien» publié en 2011 chez la Croisée des chemins, et le recueil de poèmes «Subterfuges ou les détours des rimes rebelles», en 2012 aux éditions Zanzibar et un autre intitulé «La foi n’est convoquée que les jours de fête», publié en 2017 aux éditions La Croisée des chemins.

Unanimité sur les qualités humaines de KHI

L’annonce de la disparition de Khalil Hachimi Idrissi a suscité de nombreuses réactions, aussi bien de ses confrères que de la classe politique.

La plus marquante des réactions a été celle de son confrère Moulay Ahmed Charaï qui a écrit un hommage appuyé au commis de l’État qu’était KHI.

« Il fait partie d’une génération qui, malgré les différences, parfois les divergences, partageait le même rêve, celui d’une presse indépendante. Ils/elles ont choisi l’indépendance dans la responsabilité » a-t-il témoigné.

M. Charaï a salué la mémoire de Khalil Hachim Idrissi en le qualifiant d’honorable représentation d’une génération compétente, respectueuse des différences et surtout patriote jusqu’au bout des ongles.

«Patriotes jusqu’au bout des ongles, ils n’avaient pas besoin de se concerter quand il s’agissait des intérêts suprêmes de la Nation ou de la stabilité des institutions. Ils le faisaient par conviction et non pas pour plaire». at-il souligné.

«Même quand il y avait de l’inimitié en l’air, la culture des uns et des autres faisait qu’ils étaient d’un commerce agréable, jamais à court d’un bon mot, et respectueux des différences».

Hamid Asghar Khan, ambassadeur du Pakistan au Maroc qui a participé aux funérailles de KHI a exprimé sur sa page Facebook sa tristesse.

« Profondément attristé par la disparition de M. Khalil Hachimi Idrissi, l’éminent et distingué directeur général de la MAP. Il a été enterré dans le cimetière historique des martyrs de Rabat.

Que son âme repose en paix ! Amen !» a-t-il écrit.

«Je perds aujourd’hui un père. un père spirituel qui a cru en moi, qui m’a toujours soutenu, qui m’a toujours défendu… comme un vrai père.» écrit sur son compte Facebook, Malika Mojahid journaliste à la MAP.

«Je perds aujourd’hui un manager, un grand journaliste auprès de qui j’ai beaucoup appris.

Orpheline après toi…

Une grande perte pour moi et pour le monde de la presse.

Que Dieu ait ton âme, je ne t’oublierais jamais M.Khalil Hachimi Idrissi, directeur général de la MAP.» s’est-elle attristée.

«Il a été un mentor, une inspiration et une de mes plus belles rencontres depuis mon retour au Maroc. J’en ai rencontré des êtres sages et nobles dans ma vie mais sa sagesse et sa noblesse sont inégalables» s’est endeuillée Myriem Himmich photographe.

«Je suis très touchée et profondément affligée par cette triste nouvelle. Je ne trouve pas de mots pour exprimer ma douleur.», écrit Barry Sana Oumou, Directrice Centrale de l’Agence Ivoirienne de Presse et Première vice-présidente de la FAAPA.

Visiblement très touchée, Mme Barry a posté plusieurs photos d’elle et du défunt à l’occasion des réunion de la FAAPA.

«Paix à ton âme Président, tu vas nous manquer fortement, tes conseils vont me manquer personnellement. Toujours assise à ta droite et Mbossa à ta gauche aux réunions de notre fédération créée en octobre 2014 à Casablanca».

«C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la disparition de Khalil Hachimi Idrissi, grande figure de la presse marocaine et Directeur général de la MAP, à la carrière exceptionnelle. Nos pensées à sa famille et ses proches.» a écrit l’Ambassade de France à Rabat sur ses réseaux sociaux.

https://twitter.com/AmbaFranceMaroc/status/1644818499401809923?s=20

«Je n’exagère pas si je dis que la perte de Soi Khalil est une grande perte, non seulement pour la scène médiatique, mais aussi pour la vie politique et nationale dans son ensemble, de par les contributions et les opinions qu’il a formulées dans les moments décisifs du développement politique de notre pays, ce qui est clairement apparu au cours des 15 dernières années, en particulier après le dynamisme de la constitution de 2011» a publié l’ancien ministre de la communication Mustapha Khalfi.

«Nous étions parfois en désaccord, mais c’était un désaccord de la plus haute noblesse. Il n’a jamais lésiné sur ses conseils et lors de la crise de Covid, je me suis tourné vers lui pour me guider afin de relancer mon projet. Il m’a fortement encouragé et a été généreux avec moi en soutien moral et en conseils et a fait de notre partenariat avec l’Agence Maghreb Arabe Nouvelles un titre de coopération. fructueuse…» a écrit Ouidade Melhafe, fondatrice de l’agence Omocto.

«Une triste journée. La perte de de khalil est très dure. Au-delà des 23 ans qui nous lient, mon amitié pour lui n’avait d’égale que mon estime et mon admiration. Khalil était un homme de médias d’un très grand talent mais il était aussi un homme d’Etat, un patriote qui avait une foi inébranlable dans son pays et un attachement indéfectible aux valeurs humaines, ainsi qu’un grand dévouement au projet porté par le Souverain» s’est attristé Omar Dahbi Président de NCA Group.

«Il s’agit de notre collègue, ami et défunt, Khalil Hachimi Idrissi, qui incarne la diversité et le pluralisme jusque dans sa personnalité : il était l’ingénieur administratif de l’agence, et il veillait sur la ligne éditoriale, et il était le journaliste qui ne cessait d’écrire des éditoriaux sur les délicates étapes politiques par lesquelles passe le Maroc», écrit Mourad Borja fondateur de l’agence Aic Press.

«Il avait contribué à ma résurrection et fut le complice de mon évasion en m’ouvrant les colonnes de Maroc Hebdo (ainsi que Mohamed Selhami) quand j’étais plongé dans le noir.

Dieu t’aime Khalil Hachimi Idrissi, repose en paix.» a témoigné le journaliste Sami El Jai.

«Mon ami Khalil Hachimi Idrissi s’est éteint (…) merci pour tout ce que tu as fais pour nous, pour donner du rayonnement à nos efforts et à notre travail.» a écrit sur son compte Facebook.

«Comment imaginer nôtre engagement social sans toi, comment imaginer la formation sans notre mentor, comment imaginer nos réunions sans celui qui avait la finesse du mot et la justesse du verbe» a écrit Darya Mazdaoui, président de l’association «Centre Malaika».

«Une plume brillante n’est plus. Khalil Hachimi Idrissi, l’un des grands noms du journalisme marocain, vient de nous quitter, laissant derrière lui un héritage important à la fois pour la presse marocaine et africaine. Journaliste engagé et passionné, il a marqué son époque par ses écrits et ses actions, et a su défendre avec force la liberté de la presse et la modernisation des médias.», a écrit Mohamed Benabid.

Moujahid, Benabdellah, Khalfi, Oualaou, Benhima et Maamar présents aux funérailles

Les funérailles de l’écrivain-journaliste, Khalil Hachimi Idrissi ont eu lieu dimanche au cimetière Chouhada à Rabat, en présence de ses proches, de membres du gouvernement et de plusieurs acteurs du monde de la politique, des médias, des arts et de la culture.

Ses frères, Azeddine, Hausny et Chakib visiblement très affecté par la disparition de leur frère, ont porté la dépouille du défunt pour son inhumation.

Ont été présent à la douloureuse cérémonie :

  • Mehdi Bensaid, ministre de la communication,
  • Le porte-parole du gouvernement,
  • Younes Moujahid, président du Conseil national de la presse,
  • Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS
  • Mustpaha Khalfi, ancien ministre de communication du gouvernement Benkirane,
  • Driss Benhima, ancien président de la RAM,
  • Fathallah Oualalou, ancien ministre des finances
  • Younes Maamar, ancien DG de l’ONE.

Le1.ma s’associe à la douleur de la famille de Khalil Hachimi Idrissi et présente ses sincères condoléances à son épouse, ses deux enfants, sa grande famille et tous ceux qui l’ont aimé.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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