Le numéro du magazine hebdomadaire Le Reporter paru jeudi 5 mars a choisi une couverture, pour le moins qu’on en puisse dire, maladroite et irresponsable. Annonçant un dossier intitulé «1er cas de Coronavirus au Maroc, QUI EST RESPONSABLE?», la rédaction a fait le choix de l’illustrer par la photo volée d’une personne d’origine subsaharienne, se cachant le visage derrière un col. Une couverture choquante qui a déclenché des réactions indignées sur les réseaux sociaux accusant la publication de «racisme», d’«incitation à la haine» et de «désinformation».
Sur Twitter, le journaliste El Hadji Mamadou Gueye a été le premier à publier la «couverture» du Reporter. M. Gueye a écrit : «On essaie de combattre le racisme (dans les médias notamment), les stéréotypes».
La réaction de M. Gueye a a provoqué un tollé. Parmi les nombreuses réactions critiques, celle de la journaliste du New York Times, Aida Alami, connue pour son militantisme contre le racisme envers les migrants africains : «Une énième illustration de la violence des médias envers les migrants subsahariens.
«Désinformation» et «incitation à la haine raciale»
Alors que l’origine des premiers cas du Coronavirus qui ont été confirmés par les autorités sanitaires du pays, a été l’Europe, l’Italie pour les deux premiers cas et la france pour le troisième, Le Reporter, pointe du doigt les ressortissants africains comme étant responsables de la propagation de la pandémie au Maroc. Un traitement médiatique irresponsable surtout dans un contexte de crise sanitaire mondiale où la peur peut se répandre encore plus vite que le virus. L’épidémie est en effet à la fois biologique et psychologique et les fake news, provoquent systématiquement de la démesure.
Entre le sentiment de peur généralisé et les informations viables et réelles, il peut y avoir un fossé dont la profondeur devient chaque jour plus dangereuse à cause de l’irresponsabilité de certains.