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Veolia met la pression sur Suez avec un calendrier d’OPA accéléré

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Veolia s’est engagé mardi à déposer une offre d’achat sur l’ensemble du capital de Suez qu’il ne détient pas encore dès que le conseil d’administration de sa cible aura donné son aval à ce projet et aura désactivé le dispositif empêchant la cession de l’activité Eau en France de Suez.

Alors que Veolia envisageait précédemment de déposer son offre au plus tard lors de l’obtention des autorisations réglementaires nécessaires, soit dans un délai de 12 à 18 mois, ce nouvel engagement pris par le numéro un mondial du traitement de l’eau et des déchets met un peu plus la pression sur le conseil d’administration de sa cible, qui rejette fermement ses avances et toute forme de dialogue.

Le prix de l’OPA, maintenu à 18 euros par action (coupon attaché) et toujours ajustable pour le solde du capital, serait identique à celui payé par Veolia à Engie début octobre pour acquérir 29,9% des titres Suez et devenir ainsi le premier actionnaire de sa cible, première étape d’un projet de prise de contrôle globale.

“Nous avons la conviction que nous parviendrons à convaincre le conseil d’administration de Suez, dans sa forme actuelle ou, à défaut, après une assemblée générale, de la pertinence de notre projet”, a déclaré le PDG de Veolia, Antoine Frérot, cité dans un communiqué.

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“En résumé : le seul obstacle qui empêche l’ensemble des actionnaires de Suez de profiter d’une offre publique d’acquisition à 18 euros par action, c’est l’opposition du conseil d’administration de Suez dans sa composition actuelle”, a-t-il ajouté.

Veolia a également indiqué avoir consacré les semaines écoulées depuis son acquisition de 29,9% de Suez “à de nombreuses tentatives de renouer le dialogue avec Suez, aussi bien auprès du président (Philippe Varin NDLR) que des membres du conseil d’administration de l’entreprise”.

“La réponse systématique de Suez a pour l’instant consisté à opposer à ces démarches une fin de non-recevoir”, a-t-il ajouté.

Suez a annoncé dialogue actionnarial sur la fondation

Le directeur général de Suez, Bertrand Camus, a de nouveau rejeté fin octobre le projet de Veolia en faisant notamment valoir que ce dernier ne proposait pas “d’offre précise, structurée (et) engageante pour l’ensemble (des) actionnaires” de Suez et n’avait toujours pas démontré la pertinence de son projet industriel.

Suez a aussi fait savoir fin octobre qu’il entretenait “un dialogue actionnarial” au sujet du dispositif controversé mis en place en septembre pour protéger son activité Eau France, qui repose sur une fondation de droit néerlandais et a pour effet de compliquer la réalisation du projet de Veolia, ce dernier ayant l’intention de céder les activités concernées au fonds Meridiam pour éviter tout problème de concurrence.

Il compte notamment “le maintenir le temps nécessaire, et jusqu’en septembre 2024 au plus tard, dans le but de protéger les intérêts de ses actionnaires, salariés, clients et ses autres parties prenantes”.

Alors que Suez prévoit de nouvelles cessions, Veolia demande en outre à ce que le direction de sa cible s’engage à “gérer le groupe Suez SA dans le cours ordinaire des affaires, sans cession d’actifs autres que ceux nécessaires aux fins de l’obtention des autorisations réglementaires”.

La justice a par ailleurs ordonné le 9 octobre la suspension des effets de l’acquisition par Veolia de l’essentiel des actions Suez détenues par Engie, ainsi que de l’OPA prévue dans la foulée par le groupe de services aux collectivités sur son rival, tant que les comités sociaux et économiques (CSE) concernés n’auront pas été informés et consultés.

Veolia et Engie ont fait appel de cette décision et défendront leurs arguments lors d’une audience programmée jeudi.

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