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UBS rachète le Credit Suisse en difficulté dans le cadre d’un accord négocié par le gouvernement suisse

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La plus grande banque suisse, UBS, a accepté de racheter sa rivale en difficulté, Credit Suisse, dans le cadre d’une opération de sauvetage d’urgence visant à enrayer la panique des marchés financiers déclenchée par la faillite de deux banques américaines au début du mois.

Avec le timing impeccable de l’une des célèbres montres du pays, les autorités suisses ont négocié un rachat d’urgence de dernière minute de la banque en difficulté Credit Suisse par le géant bancaire helvétique UBS.

Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, le président de la Confédération, Alain Berset, a déclaré que les récentes turbulences du secteur bancaire avaient déstabilisé le Credit Suisse et que cet accord était essentiel pour stabiliser la banque et le secteur bancaire mondial.

Karin Keller-Sutter, ministre suisse des finances s’est également exprimée à l’occasion de cette conférence de presse.

«Le Conseil fédéral regrette également que [le Credit Suisse], qui était une vitrine de la Suisse et un élément de notre économie forte, se soit retrouvé dans cette situation» a-t-elle déclaré.

«La faillite d’une banque globale d’importance systémique aurait provoqué des bouleversements économiques irréparables.» a alerté la ministre suisse.

Selon les termes de l’accord, UBS Group AG achètera le Credit Suisse dans le cadre d’une transaction entièrement en actions :

  • UBS rachète Credit Suisse pour 3 milliards de francs suisses en échange d’actions
  • Le gouvernement fournit une garantie de 9 milliards de francs suisses pour les pertes éventuelles
  • La banque centrale suisse fournit une garantie de liquidité de 100 milliards de francs suisses
  • Le Conseil fédéral applique la loi d’urgence.
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Credit Suisse, une banque d’importance systémique mondiale

Le mariage entre l’UBS et son rival en difficulté, le Crédit suisse, est le dernier épisode en date des problèmes bancaires en cours, déclenchés par l’effondrement de la Silicon Valley Bank.

Ces derniers jours, des investisseurs paniqués et des déposants inquiets ont retiré des milliards de dollars du Credit Suisse, en difficulté depuis longtemps, ce qui a fait craindre que la banque ne devienne insolvable si des mesures d’urgence n’étaient pas prises. La banque centrale suisse a lancé une aide de 54 milliards de dollars au Credit Suisse, mais cela n’a pas suffi à stabiliser l’institution.

Il s’agit là d’un nouvel événement stupéfiant en plus d’une semaine d’agitation et d’alarme dans le secteur bancaire, d’autant plus inquiétant que le Credit Suisse est ce que l’on appelle une «banque d’importance systémique mondiale». En d’autres termes, la faillite du Credit Suisse pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de l’économie mondiale.

De l’espionnage au sauvetage de la Suisse, des années de turbulences et de problèmes

La crise du Credit Suisse a atteint son paroxysme la semaine dernière, lorsque la banque a annoncé des «faiblesses matérielles» dans les rapports et du risque de liquidité.

Mais les problèmes de la banque ont commencé bien avant, avec une série de scandales financiers et politiques qui ont porté atteinte à sa réputation et à ses résultats. Au cours des deux dernières années, l’action de la banque a chuté de plus de 80 %.

Le Credit Suisse a été créé il y a 166 ans pour aider à financer le réseau ferroviaire suisse. Il est devenu un nom international dans le secteur bancaire et l’une des banques les plus importantes au monde

Mais la réputation de la banque a subi plusieurs coups durs ces dernières années, notamment en étant liée à une opération de blanchiment d’argent impliquant un réseau de trafic de cocaïne en Bulgarie, et en engageant des détectives pour espionner un cadre qui est parti travailler dans une banque rivale.

C’est le franco-ivoirien, Tidjane Thiam prédécesseur de l’actuel président qui a été au coeur de ce scandal d’espionnage qui a secoué Credit Suisse. L’ancien patron de la gestion de fortune d’UBS, Iqbal Khan, a été suivi par des contractants privés, prétendument sous la direction de l’ancien directeur de l’exploitation du Credit Suisse, Pierre-Olivier Bouee. La saga a également vu le suicide d’un enquêteur privé et la démission d’un grand nombre de cadres.

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