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Polisario - Page 6

Le phosphate piraté par l’Afrique du Sud est et demeurera marocain

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Après l’acte de piraterie caractérisé perpétré en mai 2017 par la Haute cour d’Afrique du sud, cette même cour semble aujourd’hui confondre le politique, le géopolitique, l’économique et le judiciaire, en décrétant la cargaison du phosphate du NM Cherry Blossom non marocaine. Une rancoeur et un acte de violence inouïes qui n’ont pas laissé de choix aux autorités marocaines et à l’OCP autres que de se retirer de cette mascarade de procès. Au Maroc, notre combat est un combat double : une cause nationale à défendre par une lutte continue pour la préservation de notre intégrité territoriale; et une quête perpétuelle pour un développement économique inclusif, rigoureux transparent et durable.

La justice sud-africaine a rendu ce vendredi son jugement dans l’affaire du navire transportant du phosphate marocain et qui a été arraisonné le 1er mai 2017. Le tribunal, qui prétend dans ses attendus que la prétendue RASD est le véritable propriétaire de la cargaison du NM Cherry Blossom, a ainsi donné raison à une entité non reconnue par les Nations unies. Le Maroc, qui est dans son droit, ne fléchira pas face à ce dangereux précédent qui n’est fondé sur aucun référentiel juridique et qui viole le droit international.

Qu’il s’agisse de l’affaire du cargo de Port-Elizabeth sur lequel a statué aujourd’hui la justice sud-africaine en dernier ressort, ou l’affaire du navire appartenant à la compagnie de transport danoise Ultrabulk qui a été immobilisé au Panama, au mois de mai 2017, en vertu d’une ordonnance d’un juge panaméen, l’Office chérifien des Phosphates, a respecté les procédures judiciaires locales tout en engageant les équipes d’avocats spécialisés dans ce genre de dossiers.

Si au Panama la question a vite trouvé une issue favorable et que le navire a pu quitter le port vers sa destination finale, il en était autrement en Afrique du sud dont l’appareil judiciaire est loin d’être neutre.

Le précédent d’aujourd’hui a, sans ambages, des relents purement politiques, et ni l’Office chérifien des phosphates, ni le gouvernement marocain, ni les observateurs de la question n’ont donc pas été surpris par l’arrêt du tribunal. Car ce procès, dont s’est retiré l’office en raison de l’inexistence de garanties judiciaires d’un traitement juste et équitable de l’affaire, était purement et simplement une pièce de théâtre orchestrée par le pouvoir sud-africain.

Il n’est pas du ressort de l’OCP de faire de la politique, cela relève du gouvernement El Othmani. Raison pour laquelle l’office a bien fait de ne pas glisser sur ce terrain, miné qu’il est. Par contre, ce qui est dangereux, et il faut le reconnaître, c’est que la Justice sud-africaine s’est basée dans son rendu sur les dispositions entreprises par la Cour européenne de justice dans le dossier de la pêche. Cette jurisprudence risque de faire tache et il est nécessaire de la prendre très au sérieux et d’anticiper les possibles et éventuelles futures basses manoeuvres.

Le gouvernement marocain avait tenté une anticipation diplomatique en approchant l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, mais il a fallu que ce dernier soit débarqué du pouvoir par son propre camp de l’ANC, pour que la machine anti-marocaine en place à Pretoria se remette en branle et activer le processus judiciaire concernant la cargaison marocaine.

Choix cynique du timing

Le phosphate piraté n’aurait trouvé aucun acquéreur durant ces derniers neuf mois. Pretoria ne sachant quoi en faire. Ce qui a poussé les pouvoirs publics sud-africain à fixer rapidement une date pour expédier cette affaire dans les brefs délais et se débarrasser de la marchandise.

D’où le choix cynique du timing : la veille d’un jugement crucial attendu mardi 27 février au Luxembourg et qui va inéluctablement remettre en équation toute l’alliance maroco-européenne. Cette architecture machiavélique a été certes montée de toutes pièces par l’Algérie via le Polisario interposé, mais la tête pensante de ce plan démoniaque n’est autre que le dangereux et virulent Western sahara ressources watch –WSRS.

En effet, c’est l’influent WSRS, commandité et grassement financé par Alger, qui est derrière ces actes de piraterie. Malheureusement, la diplomatie marocaine n’est jamais parvenue à le mettre hors d’état de nuire. Pendant que Nasser Bourita faisait des accolades à Abdelkader Messahel à Alger, le WSRS préparait minutieusement son coup.

L’acte hostile que vient de perpétrer l’Afrique du sud à l’encontre du Maroc est une piètre tentative de déstabiliser tout un équilibre géopolitique en place. Le royaume, acteur mondial dans les secteurs du phosphate et de la pêche, est garant d’une stabilité géostratégique non seulement en Afrique mais dans tout le bassin méditerranéen et dans la région MENA. C’est cette portée qu’a feint aujourd’hui d’ignorer Pretoria et qu’on espère comprendront les juges de la Cour européenne de Justice : à défaut, il y a risque majeur de déconstruire toute une structure fondamentale la sécurité afro-euro-méditerranéenne garantie par le Maroc.

 

Accord de pêche : le 27 février, ça passe ou ça casse

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A une semaine jour pour jour du rendu de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne concernant la validité de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc, les ministres de l’Agriculture et de la Pêche de l’UE réunis en consilium, lundi à Bruxelles, ont donné mandat à la Commission européenne pour négocier un nouvel accord de pêche avec Rabat. Pourquoi un nouvel accord de pêche alors que la Cour européenne n’a pas encore statué sur l’actuel texte ?

Si pour Bruxelles l’enjeu est avant tout économique, avec le risque d’un grand manque à gagner pour les milliers de familles de pêcheurs européens concernés par l’accord, pour Rabat le défi est d’ordre géopolitique. En cas d’invalidation de l’actuel accord, qui arrive à terme en juillet 2018, il ne sera plus possible pour les embarcations européennes de pêcher au large des côtes du Sahara marocain.

Car, pour dire les choses d’une manière transparente, la Cour européenne est en train de statuer sur la souveraineté du Maroc sur ses eaux territoriales méridionales mettant ainsi en équation notre intégrité territoriale. D’où le principal défi pour le royaume : tout arrêt de la Cour du Luxembourg allant dans le sens du réquisitoire du procureur général, qui a plaidé en vue d’invalider l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE, constituera un précédent juridique pouvant avoir des répercussions sur les équilibres géopolitiques non seulement au niveau des deux rives de la méditerranée mais sur les relations multilatérales de tout un ensemble de blocs régionaux en rapport avec le Maroc et l’Union européenne.

Il faut reconnaître que l’avis du procureur général avait suscité de nombreuses réactions de part et d’autre. Si Bruxelles n’a eu de cesse de qualifier le Maroc comme «partenaire stratégique», elle s’est retrouvée impuissante face à la recommandation du parquet européen qui s’est clairement exprimé contre les intérêts supérieurs du royaume.

Lors de leur déplacement express à Bruxelles il y a quelques semaines, Aziz Akhannouch et Nasser Bourita avaient formellement exprimé à leurs interlocuteurs européens la nécessité de réfléchir à une nouvelle plateforme de relations bilatérales sur le dossier de la pêche qui ne serait pas menacée par une quelconque velléité judiciaire. A ce titre, il était question de renouveler l’instrument de négociation mais après l’arrêt de la cour européenne, pas avant. Surtout que le support sectoriel prévu par le protocole actuel a, en tant qu’appui à la stratégie nationale marocaine de développement du secteur de la pêche, bénéficié à toutes les régions couvertes par l’accord, et notamment aux parties européennes.

De plus, si les bateaux européens accèdent à la zone de pêche sud du Maroc en échange d’une enveloppe de 40 millions d’euros versés conjointement par l’UE et les armateurs, les deux grandes régions méridionales du royaume formant le Sahara marocain concentrent les deux-tiers de l’enveloppe totale de cet appui, soit environ 37 millions d’euros, ce qui constitue un retour sur investissement davantage bénéficiaire pour l’UE que pour le Maroc en raison de son impact direct sur les milliers de pêcheurs européens actifs sur cette zone.

De même, l’évaluation de l’actuel protocole est également parfaitement avantageuse à la population locale au Sahara marocain, il est donc important de permettre un début rapide des négociations mais après la date fatidique du 27 février. Sauf si les gouvernements européens sont persuadés que l’arrêt de mardi prochain sera sans conteste en défaveur du Maroc : peut-être est-ce là une façon diplomatique à eux d’amortir l’onde de choc qu’aura la décision judiciaire sur les relations maroco-européennes, ou c’est peut-être le résultat du travail des lobbyistes, payés par Rabat, qui ont pondu cette stratégie en vue d’anticiper toute crise future avec Bruxelles. Mais à notre avis, la meilleure manière de gérer les crises, quelles que soient leur virulence, est de faire preuve de transparence et de franchise vis-à-vis du citoyen, et respecter son intelligence. Le contribuable doit être informé, initié, pour qu’il puisse absorber toute onde de choc et se mobiliser aux côtés des pouvoirs publics en cas de force majeure.

Car le vrai risque aujourd’hui est de voir la Cour de justice de l’Union européenne aller à l’encontre des intérêts souverains du Maroc, notamment concernant son intégrité territoriale; et dans ce cas d’espèce Bruxelles sera dira impuissante devant une «décision judiciaire indépendante.» L’autre risque est de voir cette décision faire jurisprudence et impacter, par ricochet, d’autres secteurs régaliens.
Le Maroc a engagé à coups de millions de dirhams des cabinets de lobbying de renom pour défendre ce dossier auprès de l’exécutif européen. Mais sans résultat tangible jusqu’à présent. Nasser Bourita, qui a décidé, sur recommandation de Ahmed Réda Chami, de mettre fin à la mission du cabinet britannique GPlus, en a engagé un autre, ESL & Network European Affairs, représentée par Najwa El Haité, qui n’est autre que la nièce de Hakima El Haité, ministre tombée en disgrâce.

D’ailleurs, Brahim Fassi-Fihri, patron de l’Institut Amadeus, avait fait un grand travail de lobbying pour introduire le cabinet parisien dans la sphère de la COP22 organisée au Maroc en 2016, au détriment de PublicisLive du marocain Richard Attias. Aujourd’hui, ESL & Network European Affairs a renforcé ses équipes au Maroc en s’attachant les services de l’ancien ministre Driss Benhima (débarqué de la direction de la RAM il y a deux ans exactement) en qualité de Senior advisor. Mais tout ce beau monde pour quoi faire et pour quel effet si la décision finale relève exclusivement de la sphère judiciaire ?

En outre, nous nous interrogeons légitimement comment ce cabinet, qui a réussi à organiser une importante réunion d’armateurs européens à Dakhla (1), qui a validé une étude de qualité laquelle a servi de document de référence pour la Commission européenne, puis a influencé des leaders d’opinions européens (2) (3) et israéliens (4) qui ont publié durant les mois de janvier et février une série de tribunes en faveur du Maroc, n’a pas été recruté avant 2014 ? Pourquoi notre diplomatie s’applique-t-elle toujours à jouer aux pompiers ? Alors qu’on peut aisément arriver à défendre nos idées et nos intérêts de manière structurée et éviter de fragiliser la position marocaine.

Le Maroc défend les intérêts économiques et géopolitiques de l’Union européenne mais ne communique pas sur le combat juridique que mènent les ennemis de la nation. Rabat a d’ailleurs laissé faire le dénommé Erik Hagen qui reçoit plus de financement algérien que le Polisario lui-même, pour jouer sur la sémantique et introduire la notion de «ressources naturelles» dans le débat diplomatique et juridique. Une expression qui trouve traditionnellement échos chez les organisations internationales.

D’où l’importance de trouver une issue politique à la question et de garantir la continuité et la sécurité juridique de l’industrie du secteur. A l’expiration de l’actuel protocole, Rabat devra faire preuve de vigilance : mieux vaudra ne rien signer que de s’engager sur un accord qui grève notre souveraineté nationale. Car en tout état de cause, et en termes de marchés, le Maroc dispose de débouchés sur les quatre coins de la planète : Chine, Russie, Japon; en revanche, si l’accord n’est pas renouvelé ou si la Cour européenne venait à suivre les recommandations de son procureur général, c’est certainement la partie européenne qui sera lésée.


Références :

(1) Fish Information services | Euro-Moroccan commission relies on favorable ruling by CJEU on EU-Morocco fishing agreement

(2) New Europe | EU Risks falling into turbulent waters if EU court invalidates EU-Morocco fisheries deal

(3) Eureporter | #EU – #Morocco Fisheries Agreement is beneficial for both sides, says human rights group

(4) European Jewish Press | The fate of a fisheries agreement between Morocco and the European Union could have repercussions for Israel.

Bourita empêtré dans un bourbier diplomatique

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En clôturant son sommet ordinaire à Addis Abeba, la Conférence des chefs d’Etat a, comme il est toujours question, publié une déclaration finale. Celle-ci comporte un paragraphe important concernant le Sahara marocain et le conflit qui l’entoure. Beaucoup de fuites et de rumeurs se sont ensuite enchaînées pour faire parler un texte qui n’a pas encore été officiellement publié par les instances de l’Union africaine mais dont tout le monde connaissait plus ou moins la teneur.

Malgré tous les contacts entrepris au niveau du ministère marocain des Affaires étrangères, personne n’était en mesure de confirmer ou d’infirmer le contenu du communiqué ou d’en faire disposer une copie aux parties intéressées. Par ce mutisme incompréhensible de la part des services de Nasser Bourita, la voie était dégagée pour Alger et le Polisario afin d’interpréter la déclaration finale du 30ème sommet africain comme bon il leur semblait.

Au lieu de laisser l’opinion publique dans le black-out total, la simple publication par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale du contenu de la déclaration finale de la Conférence ordinaire des chefs d’Etat africains aurait calmé les esprits et rassuré les marocains. Malheureusement, Bourita et ses équipes ont opté pour des justifications qui n’ont convaincu personne. Il s’agit quand-même de notre première cause nationale et les citoyens ont droit à la vérité. Tout le monde s’attendait au déploiement d’un argumentaire clair et précis de la part de nos services diplomatiques en vue de désarticuler l’amas de mensonges et autres contre-vérités des adversaires du Maroc, sauf que nous avons eu droit à des approximations dans le cadre d’une stratégie défensive jamais offensive.

Durant la conférence de presse donnée hier par Nasser Bourita à Addis Abeba, le chef de la diplomatie marocaine a parlé de tout sauf des points les plus cruciaux qui concernent et inquiètent les marocains. A titre d’exemple, une des moutures fuitées de la déclaration finale, parle de «relancer le processus de négociation entre le Maroc et la RASD» et non pas le Polisario. Que répond Bourita à ce point ? La Conférence des chefs d’Etat africains a aussi appelé les «deux Etats» à engager sans conditions préalables des «pourparlers sérieux et directs pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental.» Motus et bouche cousue de Nasser Bourita. Par ailleurs, alors que Rabat ne reconnaît aucun rôle à l’Union africaine dans l’affaire du Sahara marocain, le communiqué final appelle les deux parties à coopérer pleinement avec «l’envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental», l’ancien président du Mozambique Joaquim Chissano. Bien sûr en plus de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, l’allemand Horst Köhler. Plus grave, la Conférence demande au Maroc de «permettre à la Mission d’observation de l’UA de retourner à Laâyoune (…) pour permettre un suivi indépendants des droits de l’homme dans le territoire» ! En plus de violer la Charte des Nations unies, cette disposition est une grave atteinte à la souveraineté du Maroc et une immixtion inacceptable dans ses affaires internes. Nasser Bourita n’a pas jugé bon de crier au scandale en choisissant de faire profil bas.

Certes le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, a rappelé, oralement, donc sans aucune valeur juridique probante, que la décision 653 adoptée en juillet 2017 était toujours en vigueur, mais à aucun moment il n’a évoqué une quelconque caducité ou nullité de la déclaration finale du 30ème sommet laquelle, il faut le reconnaître, est en défaveur du Maroc. Le texte final a été voté en bonne et due forme, il a donc valeur de droit. Surtout que la Conférence des chefs d’Etat est l’instance suprême et souveraine de l’Union africaine alors que la Commission n’en est qu’un bras exécutif.

Un bémol en revanche : L’adhésion du Maroc au conseil paix et sécurité de l’organisation panafricaine, belle tribune politique et mécanisme militaire intéressant pour déployer notre stratégie africaine et notre vision pour l’avenir du continent.

La balle est aujourd’hui dans le camp du Parlement et ses deux Chambres qui sont tenus de convoquer Nasser Bourita pour qu’il explique les tenants et aboutissants de ses échecs à répétition sur plusieurs théâtres d’opération notre diplomatie, les plus stratégiques : Phosphate, CEDEAO, Pêche et Sahara.

A quoi servent-ils ?

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Il y a un an déjà, après l’échéance de l’arrêt de la Cour de justice européenne en 2017, le ministère marocain de l’Agriculture et de la Pêche Maritime sommait l’Union européenne d’honorer ses engagements et de ne pas mettre de barrière à l’entrée des produits marocains sur l’espace européen conformément aux accords et réglementations en vigueur. Nous aurions cru que la virulence du ton utilisée par les autorités marocaines à l’époque allait imposer à Bruxelles une révision de ses positions vis-à-vis de Rabat vers plus de Realpolitik. Tel ne fut pas le cas. Un an plus tard, et malgré la mise en place de canaux d’échanges d’apparence plus solides entre les deux parties, voilà que l’avocat général près la Cour européenne de Justice, Melchior Wathelet, qui, dans un avis juridique adressé à la Cour, estime que «le peuple du Sahara occidental a le droit à l’autodétermination et à la souveraineté sur les ressources naturelles de cette région» et, de ce fait l’«accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc devrait être déclaré invalide parce qu’il concerne la région du Sahara occidental.»

Tout semble créditer que depuis la publication d’une étude interne à Bruxelles estimant que 75% des impacts socio-économiques de l’accord de pêche sont au bénéfice des régions de Dakhla-Oued Eddahab et de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, les responsables marocains se sont endormis sur leurs lauriers croyant, à tort, que le dossier était définitivement réglé en notre faveur. C’est mal connaître les entourloupes d’Alger par Polisario interposé.

Il ne faut pas se voiler la face. Quand l’avocat général de la Cour européenne de Justice donne un «avis juridique» il le fait sur la base de trois éléments : 1) Il est, de jure, acteur et témoin du procès : ce qui signifie qu’il n’est ni autonome ni indépendant. Il relève directement du parquet général de la Cour qui est un bras politique de la Commission européenne. On se demande quel a été le rôle de l’ambassadeur du Maroc, Ahmed Reda Chami, en vue d’éviter la publication d’un tel avis juridique qui est tout sauf objectif ? Si un diplomate ne peut certes pas interférer dans un processus judiciaire, il a par contre toute la latitude, voire le devoir, d’user de son poids politique et de son influence pour empêcher cela ; 2) L’avocat général assiste aux plaidoiries et interroge les parties avant de préparer ses conclusions : en d’autres termes son «avis juridique» n’a certainement pas du surprendre ces «parties», en l’occurrence le ministère marocain des Affaires étrangères et celui de l’Agriculture et de la Pêche maritime qui devaient s’attendre à ces conclusions. Où ont donc failli Nasser Bourita et Aziz Akhannouch ? Un manque d’anticipation ? Un laisser-aller ? Ou bien ont-ils juste succombé aux chants des sirènes d’une Federica Mogherini spécialiste en la matière ? Ce qui est sûr, c’est que les deux ministres avaient largement le temps de prévoir ce coup bas sachant qu’il n’est pas le premier du genre. Les réactions conciliantes de Bruxelles et leur double langage nous induisent souvent en erreur, sachant que Rabat la joue fair-play en étant le bon élève qui collabore en toute transparence dans la lutte antiterroriste et la migration ; 3) Considéré, de facto, et selon la littérature juridique usitée en la circonstance comme un «témoin de l’Histoire», l’avocat général présente ses conclusions à la Cour en séance plénière et propose une solution à donner l’affaire : il est vrai que les juges ne sont nullement tenus de le suivre mais ils le suivent dans la majorité des cas. D’où l’importance de lobbyer en amont, à son niveau, bien avant les délibérations. A son niveau et à celui des 27 gouvernements composant l’Union européenne qui peuvent influer sur la décision politique avant qu’elle ne relève du judiciaire pur. La responsabilité du chef de la diplomatie et de nos missions diplomatiques en Europe est donc clairement engagée, ainsi que celle de nos alliés européens et lobbyistes attitrés, tels les Miguel Angel Moratinos, Ana Palacio ou encore Hubert Vedrine.

Car on ne peut pas se limiter à l’exercice simpliste de pointer du doigt le procureur Melchior Wathelet. Cet ex-président de la Wallonie et ancien ministre de la Justice de Belgique est connu pour être acquis à la cause des adversaires de notre intégrité territoriale. Notre rôle, celui de notre diplomatie, est de savoir pourquoi cet acharnement et d’y remédier. D’imposer à la Commission européenne un cadre qui respecterait les accords signés entre Rabat et Bruxelles et qui ne soit pas à la merci du premier magistrat dont les convictions politiques sont contraires à celles de l’une ou de l’autre des parties.

Quand en décembre 2016 l’avis de ce même procureur donnait lieu à un arrêt de la Cour européenne de justice qui a déterminé, dans une atteinte flagrante aux intérêts du Maroc, que les accords de l’Union européenne pour des relations plus étroites et des échanges commerciaux avec le Maroc «ne devaient pas s’appliquer au Sahara occidental», on a eu droit à une réaction des plus virulentes du département de Aziz Akhannouch. Pourquoi ce dernier s’est-il subitement tu alors que les mêmes causes ont donné lieu aux mêmes effets ? Pourquoi Nasser Bourita, d’habitude très prolixe sur des sujets plus ou moins importants, ne s’est-il pas fendu d’un communiqué au vitriol contre l’attitude irresponsable de Bruxelles ? Au moins pour la forme. Doit-on encore, et pour une énième fois, attendre le jugement définitif de la Cour pour crier au scandale et remettre les pendules à zéro avec la Commission européenne ?

C’est aujourd’hui ou jamais que le Maroc doit imposer le départ de Melchior Wathelet comme condition sine qua non de la poursuite de toute négociation sur le sujet à l’instar de la position ferme et irréversible prise par le royaume quant à la mission de l’ancien envoyé personnel des Nations Unies pour le Sahara, Christopher Ross, considéré par Rabat persona non grata.

Algérie-Mauritanie : Le nouveau poste frontalier PK-75 dans la ligne de mire du satellite Mohammed VI-A

Le point kilométrique PK-75, pas loin de Tindouf, a été choisi par les autorités algériennes et mauritaniennes comme point de départ du tronçon routier qui reliera Tindouf à la ville mauritanienne Zouérate, pour faciliter la circulation des personnes et des biens, l’intensification des échanges commerciaux, le désenclavement des populations de cette zone frontalière.

En présence du ministre mauritanien de l’Intérieur, Ahmedou Ould Abdallah et de l’ambassadeur d’Algérie à Nouakchott, Nouredine Khandoudi, le président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, a reçu, ce mercredi, le ministre algérien de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, venu l’informer du contenu de l’accord portant sur l’ouverture d’un passage frontalier et ses «impacts aux plans sécuritaire, économique et social.» Pour le ministre algérien de l’Intérieur, «il s’agit là d’un acquis dont les retombées seront largement bénéfiques» pour les deux pays.

Le Président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, reçoit le ministre de l’intérieur algérien, Nouredine Bedoui

Avec pour objectif non déclaré de contourner le poste frontalier de Guerguerat, les autorités algériennes et mauritaniennes avaient procédé en septembre dernier à la pose de la première pierre du passage frontalier entre les deux pays résultant de la décision de la haute commission mixte algéro-mauritanienne tenue à Alger en décembre dernier.

Mais les enjeux économiques et stratégiques de Guerguerat sont à ce point incommensurables qu’aucun autre poste frontalier n’est à même de le concurrencer surtout avec la future accession du Maroc à la CEDEAO qui renforcera cet axe sensible et fondamental dans les flux nord-sud et sud-sud.

Et la mise en orbite cette nuit du nouveau satellite marocain Mohammed VI-A, qui servira notamment aux activités cartographiques et cadastrales, à l’aménagement du territoire, au suivi des activités agricoles, à la prévention et à la gestion des catastrophes naturelles, au suivi des évolutions environnementales et de la désertification, permettra aussi la surveillance des frontières, parmi lesquelles la verticale allant de Guerguerat à Tindouf, tout au long  des 1 560 km qui séparent le Maroc et la Mauritanie entre les 22e et 26e parallèles Nord.

Abdellah El Hattach

Grave dérive du Secrétaire général des Nations unies : Le Conseil sur la médiation créé par Guterres pullule d’anti-marocains

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Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a nommé auprès de lui un Conseil consultatif de haut niveau sur la médiation, formé de 18 «personnalités éminentes». Le conseil est chargé de lui prodiguer des conseils sur les initiatives de médiation et de soutenir des efforts spécifiques de médiation dans le monde entier.  Cette structure est formée de 18 dirigeants internationaux, passés et actuels, de hauts fonctionnaires et d’experts renommés qui possèdent, ensemble, une expérience, des compétences, des connaissances et «des contacts sans équivalent.» Parmi ces noms, figurent deux personnalités foncièrement anti-marocaines : Ramtane Lamamra, ancien ministre algérien des Affaires étrangères, et Olusegun Obasanjo, ex-Président de la République du Nigéria.

Lamamra et Obasanjo, des faucons onusiens

Le Conseil consultatif de haut niveau sur la médiation a été créé pour permettre aux Nations Unies de travailler plus efficacement avec les organisations régionales, les organisations non gouvernementales et les autres acteurs impliqués dans la médiation dans le monde entier. Sauf que la désignation d’un Ramtane Lamamra et Olusegun Obasanjo dont l’anti-marocanisme est d’un credo caractérisé, n’augure rien de bon.

Antonio Guterres est très au fait de ces sensibilités, on se demande sur quelle base ce choix s’est fait.

Que ce soit en tant que chef de la diplomatie algérienne, ou en qualité de Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine, ou bien auparavant en tant qu’ambassadeur de son pays aux Nations Unies et aux Etats-Unis, Ramtane Lamamra a toujours veillé à saboter les intérêts du Maroc et à mener une politique haineuse vis-à-vis de Rabat, parfois même avec un excès de zèle accentué.

Pour sa part, l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, est un des théoriciens de l’axe Alger-Lagos-Pretoria qui voulait faire de cet espace un ensemble hégémonique dont le but ultime est d’étouffer économiquement le Maroc et le détacher de ses racines africaines. Ce général et ancien commandant en chef des Forces armées nigérianes est un pro-RASD déclaré. De la même manière qu’il a mené des médiations en Angola, au Burundi, au Mozambique, en Namibie et dans la région des Grands Lacs, son rêve est de voir le Sahara indépendant. Mais indépendant dans le cadre d’une confédération avec l’Algérie. Le Nigeria est également l’un des pays qui refusent l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. Si l’actuel président, Muhammadu Buhari, souffrant, montre une certaine sympathie envers le royaume, son opinion générale et son opposition ne le voient pas ainsi. Ils estiment une entrée du Maroc au sein de cet espace comme une menace des intérêts supérieurs du Nigeria, refusant net que les frontières de la CEDEAO s’étendent à la méditerranée et au monde arabe. C’est d’ailleurs la conviction de l’ancien ministre nigérian des Affaires étrangères, Bolaji Akinyemi, proche de Olusegun Obasanjo, qui fait véhiculer cet argumentaire raciste et scandaleusement anti-marocain.

Nasser Judeh et Jean-Marie Guéhenno les moins hostiles

Pourquoi Antonio Guterres n’a choisi aucun marocain pour siéger dans ce Conseil ? Ou un tunisien à titre d’exemple? Ou juste éviter de provoquer gratuitement le Maroc par la nomination de personnalités qui respirent la haine envers le royaume ?

Rabat, dans le rush des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, n’a pas encore fait de commentaire à ce sujet.

Les autres membres du Conseil sur la médiation ne font malheureusement pas le poids devant ces deux ténors des relations internationales et de la diplomatie globale.

Et même si ces personnalités disposaient de l’envergure nécessaire, combien sont-ils sur qui le Maroc peut compter ? La Présidente chilienne Michelle Bachelet ? Elle est tout aussi proche du Maroc que de l’Algérie. La libérienne Leymah Gbowee Lauréate du prix Nobel de la paix ? Trop droit-de-l’hommiste pour s’adapter aux approximations du gouvernement El Otmani.

Peut-être le jordanien Nasser Judeh, ancien Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du royaume Hachémite. Un vrai ami du Maroc. Mais sans plus.

Le Lauréat du Prix Nobel José Manuel Ramos-Horta, originaire de Timor-Leste ? C’est un indépendantiste convaincu et défenseur des droits des peuples à l’autodétermination.

Reste peut-être Jean-Marie Guéhenno, chevronné diplomate français, spécialiste du monde arabe et théoricien de la doctrine de la France en matière de défense et de sécurité nationale sous François Hollande. Espérons qu’il ait été «approché» en amont par nos diplomates.

Guterres n’en est pas à sa première bourde

Il ne s’agit pas du premier dérapage du Secrétaire général des Nations unies depuis son élection. En mars dernier, il demandait à Rima Khalaf, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale de l’ONU pour l’Asie occidentale, de retirer un rapport critique sur Israël. La responsable onusienne, de nationalité jordanienne, n’a pas voulu se soumettre à l’injonction d’Antonio Guterres, qui lui a intimé l’ordre de «de repenser sa décision». Récusant cet ordre, elle a préféré présenter sa démission.

En tout état de cause, et devant cette configuration pas très optimiste, les jours à venir ne s’annoncent pas faciles. Ce Conseil risque de donner du fil à tordre à la diplomatie marocaine qui manque de relais solides dans le nouveau groupe qui vient d’être formé. Nasser Bourita devrait profiter de sa présence à New York pour tirer rapidement au clair cette affaire, directement avec Antonio Guterres dont le chef du Gouvernement, Saad dine El Otmani, disait qu’il était un «grand ami du Maroc».

Abdellah El Hattach


Liste complète des 18 membres du Conseil consultatif de haut niveau sur la médiation:

  1. La Présidente Michelle Bachelet (Chili)
  2. Mme Radhika Coomaraswamy (Sri Lanka)
  3. Mme Leymah Gbowee (Libéria)
  4. M. Jean-Marie Guéhenno (France)
  5. Mme Tarja Halonen (Finlande)
  6. M. David Harland (Nouvelle-Zélande)
  7. Mme Noeleen Heyzer (Singapour)
  8. M. Nasser Judeh (Jordanie)
  9. M. Ramtane Lamamra (Algérie)
  10. Mme Graça Machel (Mozambique)
  11. Mme Asha-Rose Migiro (Tanzanie)
  12. M. Raden Mohammad Marty Muliana Natalegawa (Indonésie)
  13. M. Olusegun Obasanjo (Nigéria)
  14. Mme Roza Otunbayeva (Kirghizistan)
  15. Mme Michèle Pierre-Louis (Haïti)
  16. M. José Manuel Ramos-Horta (Timor-Leste)
  17. M. Gert Rosenthal (Guatemala)
  18. Archevêque Justin Welby (Royaume-Uni)

Bourita, un ministre sacrément seul

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Nasser Bourita a retardé son déplacement officiel à Washington de quelques semaines pour une seule raison : il devait connaître auparavant l’identité du nouvel ambassadeur américain à Alger et celle du secrétaire adjoint pour les affaires africaines au Département d’Etat. Si la nomination de John Desrocher comme nouveau CMD à Alger, en remplacement de Joan Polaschik, en poste depuis août 2014, n’affectera en rien la position de Rabat quant à ses relations avec Washington, en revanche la désignation de Donald Yamamoto en tant que monsieur Afrique au sein du Département d’Etat, si elle n’inquiète pas, elle impose un certain statu quo que le Maroc voulait voir évoluer. En effet, la diplomatie marocaine tablait sur la nomination de Peter Pham, un «ami» du Maroc, mais le puissant lobbying du sénateur de l’Oklahoma, James Inhofe, proche de l’Algérie, a fait obstruction à cette nomination que le Polisario considérait comme trop favorable au Maroc. D’ailleurs, Donald Yamamoto qui connaît très bien l’Afrique pour avoir dirigé auparavant ce bureau, a été rappelé de sa douce retraite en vue de combler ce vide, pour au moins une année, en attendant que l’administration Trump y voit plus clair dans ses relations avec l’Afrique.

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C’est en concomitance avec la nomination de ce polyglotte –Yamamoto parle en effet couramment le chinois, le japonais, l’arabe, le français, en plus de l’anglais-, que Nasser Bourita a effectué sa première visite aux Etats-Unis d’Amérique en tant que ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du gouvernement El Othmani.

L’administration américaine, qui lui a déroulé le tapis rouge, a d’emblée souligné son attachement au renforcement du partenariat stratégique avec le Maroc et le rôle de celui-ci dans les questions liées au monde arabe, à l’Afrique, à la paix et à la sécurité internationales.

Sur deux jours, Nasser Bourita a ainsi eu des discussions politiques marathons avec le Secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, le sous-secrétaire d’état chargé des affaires du Proche-Orient, David Satterfield, l’envoyé présidentiel adjoint auprès de la coalition internationale de lutte contre Daesh, Terry Wolff, ainsi qu’avec les Présidents des commissions des Affaires étrangères au Sénat et à la Chambre des représentants du Congrès US, respectivement Bob Corker et Ed Royce.

Ces discussions, qui ont porté sur le partenariat stratégique multiforme entre Rabat et Washington, ont confirmé la volonté des deux pays de consolider davantage leurs relations sur les plans politique, économique, de la sécurité et de lutte contre le terrorisme. Les entretiens ont également abordé la situation au Maghreb, notamment le dossier libyen, au Sahel ainsi que la question du Sahara.

Plus tard, à la Maison-Blanche, Nasser Bourita a été reçu par Jared Kushner, conseiller principal du président Donald Trump et son homme de confiance, en présence de Dina Powell, conseiller adjoint à la sécurité nationale, de Jason Greenblatt, assistant du président Trump et représentant spécial pour les négociations internationales, ainsi que de Cyril Sartor, ancien de la CIA et désormais directeur principal pour l’Afrique au Conseil national de sécurité.

S’il est vrai que, durant sa mission, Nasser Bourita était régulièrement briefé par le service central à Rabat par quelques notes, en plus de l’excellent travail d’intelligence et de prospective des services de la DGED, nous avons à vu à Washington un ministre seul. Pas épaulé. Sans soutien. Aucun des directeurs généraux du ministère des Affaires étrangères n’a accompagné le ministre et, fait curieux, les différentes audiences avec les hautes personnalités américaines se sont déroulées en l’absence de l’ambassadeur du Maroc à Washington.

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Et cela se répète assez souvent. Nasser Bourita qui dirigeait sous l’ancien gouvernement, et avec brio, tout le département des Affaires étrangères (alors que Mezouar en récoltait les fruits sans réel valeur ajoutée mis-à-part une capacité importante à la restitution), donne l’impression aujourd’hui de tout centraliser à son niveau et de ne déléguer que très rarement ses prérogatives, alors qu’il dirige un département immense, un mastodonte administratif, tant au niveau central qu’au niveau du dense réseau diplomatique à travers le monde. Ayant gagné la confiance du Roi Mohammed VI et l’appui du conseiller Fouad Ali El Himma, qui ont personnellement piloté les dossiers géopolitiques les plus chauds ces trois dernières années, Bourita hérite d’un département non encore homogène ni au fait de tous les dossiers. Architecte du plus vaste mouvement dans les rangs des ambassadeurs dans l’histoire diplomatique du Royaume, Bourita a besoin d’au moins trois ou quatre secrétaires d’Etat à ses côtés, avec des prérogatives bien précises et des dossiers clairs à gérer. Le monde bouillonne, l’information circule à la vitesse de la lumière, les foyers de tension sont légion, et pour gérer tout cela, un ministre ne peut pas demeurer seul.

Le Maroc n’a pas des voisins faciles que ce soit au nord, à l’est ou au sud. La Mauritanie, par exemple, semble ne pas vouloir valider l’accréditation de Hamid Chabar, nouvel ambassadeur du Maroc à Nouakchott. Avec l’Algérie, c’est la mort clinique. Avec l’Espagne, c’est mi-figue, mi-raisin, surtout après le quiproquo de la nomination de Fadel Benyaïch à Bucarest. Les relations du Maroc avec les pays du CCG sont en dents de scie et la crise du Qatar ne fait que compliquer la donne. L’offensive israélienne en Asie, en Afrique et aujourd’hui en Amérique latine chamboule la donne géopolitique classique. Comment est-ce qu’un ministre, super-puissant soit-il, peut-il gérer tous ces volets s’il n’est pas armé d’une équipe étoffée, compétente et polyvalente à l’instar des David Satterfield, Dina Powell, Jason Greenblatt entre autres Cyril Sartor ou Terry Wolff que le ministre a rencontrés à Washington.

Le gouvernement marocain est tenu de soutenir ce jeune ministre travailleur et militant, une compétence que le pays ne peut pas se permettre de griller pour cause de défaut de ressources, de moyens et d’appui.

Car avec une seule secrétaire d’Etat et des directeurs centraux sans prérogatives, la diplomatie marocaine ne peut aller correctement de l’avant ni être performante. De plus, l’affaire Valyans est venue fragiliser le travail de Nasser Bourita qui se retrouve seul aux manettes face aux différents défis : sa mésaventure à Maputo en est la triste illustration.

Abdellah El Hattach

Phosphate marocain : la justice sud-africaine interfère dans le processus conduit par les Nations Unies

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  • Le dossier du navire « NM Cherry Blossom » saisi temporairement au Port Elizabeth en Afrique du Sud, transportant du phosphate marocain a été renvoyé à un procès sur le fond par la cour sud-africaine.
  • OCP dénonce une instrumentalisation des séparatistes du front «polisario» à des fins politiques et médiatiques.
  • Violant les principes fondamentaux du droit international, la justice sud-africaine en se jugeant compétente, malgré la jurisprudence de la cour panaméenne, s’interfère dans un processus onusien.
  • OCP rappelle son engagement social et responsable dans toutes les régions du Maroc et notamment dans la région du sud.

Le groupe OCP conteste la décision de la cour sud-africaine d’envoyer le dossier de saisie du navire « NM Cherry Blossom » à un jugement sur le fond, notant que cette décision est en contradiction totale avec le jugement de la Cour panaméenne qui, elle, s’est déclarée incompétente sur ce même sujet dont la nature est éminemment politique.

Suite au recours intenté par le front «polisario», la cour de justice locale sud-africaine outrepassant ses compétences a décidé de renvoyer le dossier à un procès sur le fond. Le groupe OCP est consterné par cette décision qui prétexte la «complexité» d’un sujet relevant pourtant d’un processus international en cours. Cette décision est en contradiction totale avec le jugement de la Cour panaméenne qui, elle, s’est déclarée incompétente sur ce même sujet dont la nature est éminemment politique, indique un communiqué du groupe OCP.

Le Groupe OCP réfute catégoriquement les allégations fallacieuses des requérants qui ont servi de fondement à ce jugement. Le groupe OCP dénonce, de surcroît, les tentatives du front «polisario» d’instrumentaliser des juridictions locales à des fins politiques et médiatiques, souligne la même source.

Le 1 mai 2017, un juge sud-africain avait ordonné la saisie conservatoire d’une cargaison de phosphate en provenance de Phosboucraa, se traduisant par une immobilisation temporaire du navire à Port Elizabeth. Cette ordonnance de saisie était la conséquence d’une requête adressée au juge sud-africain par le front «polisario», sur la seule base d’allégations politiques totalement infondées et motivées par l’activisme séparatiste d’une «RASD» auto-proclamée, une entité non reconnue ni par les Nations Unies ni par la communauté internationale.

Dans sa décision du 15 juin 2017, la cour sud-africaine saisie du dossier a renvoyé l’affaire pour un jugement sur le fond. Bien qu’elle admette la «complexité» et le «caractère international» de la question, elle s’est arrogé une compétence juridictionnelle en contradiction avec les principes fondamentaux du droit international, relève la même source.

Cette décision ne traite ni du fond ni de la substance. Elle interfère dans le cours du processus international conduit sous l’égide des Nations Unies, contrairement à la décision de la Cour panaméenne rendue le 5 juin 2017, et qui, elle, avait statué sur son absence de compétence juridictionnelle à entendre le dossier sur le fond dans le respect du processus international en cours, fait remarquer la même source.

Le Groupe OCP dénonce l’instrumentalisation d’une juridiction locale par les requérants comme une instance de règlement d’un dossier politique relevant du Conseil de Sécurité et du Secrétaire Général des Nations Unies. En intentant une telle action au lendemain de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies suite à l’appel du Secrétaire Général à s’engager à la reprise de pourparlers de bonne foi et sans conditions préalables avec le soutien de la communauté internationale, le front « polisario » démontre sa volonté de nuire au bon déroulement du processus mené sous l’égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies et au développement socio-économique de la région, ajoute la même source.

Rappelons que l’implantation du Groupe OCP, en tant que premier employeur privé de la région, est un acteur clé dans développement économique de celle-ci. Il mène ses opérations et ses activités en pleine conformité avec le droit international et en particulier le cadre applicable des Nations Unies sur l’exploitation des ressources naturelles tel qu’attesté par des rapports d’audit et avis juridiques internationaux indépendants.

Phosboucraa emploie près de 2200 collaborateurs parmi lesquels 76% de locaux. Filiale détenue à 100% par le Groupe OCP, l’entreprise oeuvre activement en faveur du développement humain et industriel local, permis par un réinvestissement systématique de la totalité des bénéfices réalisés. Il se concrétise notamment à travers la construction d’infrastructures pérennes sur le territoire et des investissements considérables en matière d’éducation ou d’environnement.

Cet effort en faveur du développement socio-économique de la région s’illustre par une démarche de responsabilité sociale et de conformité répondant à la fois aux lois marocaines applicables et aux standards les plus stricts de l’ONU. Le Groupe OCP, leader international engagé dans la sécurité alimentaire mondiale et le développement agricole de l’Afrique dans une démarche de partenariat Sud-Sud, accorde partout une importance majeure à la durabilité de ses opérations, à l’égalité des chances en matière d’emploi, et aux bénéfices de ses opérations pour la région et la communauté locale. Phosboucraa en est un exemple éloquent.

La création de la Fondation Phosboucraa, en 2014, est une autre marque de cet engagement au profit d’une agriculture durable, du développement humain par la santé et l’éducation, et de la prospérité de la région. OCP et Phosboucraa continueront donc de défendre avec détermination / fermeté l’intérêt de la communauté locale, de leurs employés et retraités, de leurs clients et des agriculteurs, souligne le groupe OCP.

Avec MAP

Phosphate marocain : La cour panaméenne met en échec les machinations du Front polisario

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L’action infondée intentée par ‘’le front polisario’’ contre le propriétaire du navire Ultra Innovation transportant une cargaison de phosphate marocain en provenance de Phosboucraa, a été rejetée mercredi par la cour maritime du Panama, apprend-on auprès de l’OCP.

‘’La cour maritime du Panama vient de rendre son jugement au sujet de la tentative de saisie du navire Ultra Innovation transportant une cargaison de phosphate marocain en provenance de Phosboucraa’’, indique jeudi l’OCP dans un communiqué, ajoutant que ‘’l’action infondée intentée par le front polisario contre le propriétaire du navire a été rejetée par cette Cour’’.

‘’La Cour panaméenne déclare qu’une cour nationale n’est pas la juridiction compétente pour se prononcer au sujet d’une affaire politique internationale’’, indique la même source, ajoutant que ‘’le jugement de la cour révèle par ailleurs qu’il n’y a aucune preuve démontrant que la cargaison appartient aux requérants’’.

‘’En décidant qu’une cour nationale n’est pas le lieu approprié pour considérer des allégations sans fondement et purement politiques, la cour panaméenne met en échec les tentatives du front polisario de nuire au développement économique et social important de la région et de contourner le processus politique présentement en cours sous l’égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies’’, souligne OCP.

Concernant la tentative similaire en Afrique du Sud, ‘’le tribunal vient, aujourd’hui même, de reporter sa décision au 15 juin 2017. Nous restons confiants que les fondements juridiques et les faits nous sont favorables’’, affirme OCP.

‘’Phosboucraa poursuit son rôle en tant qu’acteur responsable engagé à servir ses clients tout en renforçant le développement socioéconomique de la Région’’, conclut la même source.

MAP

Abdelkader Taleb Omar, « premier ministre » de la pseudo-RASD, rencontre un ministre israélien

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Dans un élan de «réchauffement» des relations entre Israël et certains pays arabes, un ministre israélien a rencontré, mercredi, des représentants de ces pays dans la capitale équatorienne, Quito, en marge de l’investiture du nouveau président élu, Lenin Moreno. C’est la première fois qu’une telle rencontre a lieu solennellement, au vu et su de tous. Le ministre sans portefeuille, Ayoub Kara, accompagné de l’ambassadeur d’Israël en Équateur Edwin Yabo, en a profité pour prendre des photos avec les délégués du Qatar, du Sultanat d’Oman, du Yémen et d’autres pays arabes, ainsi qu’un membre de l’Autorité palestinienne. Le plus surprenant est que le ministre israélien a eu un long tête-à-tête avec le «premier ministre» de la pseudo-RASD qui a représenté le Polisario à la cérémonie de prestation de serment.

Ayoub Kara a tweeté qu’il a été «surpris par l’attitude chaleureuse des représentants des États du Golfe», et l’a interprétée comme étant un primo-résultat de la visite du président Donald Trump Moyen-Orient. «Pour la première fois, après des années d’action sur l’arène politique, [les représentants des] pays de la coalition saoudienne ont convenu d’avoir ouvertement une rencontre avec moi en tant que représentant de l’État d’Israël», a-t-il tweeté en hébreu.

«Le président Trump et le Premier ministre Netanyahu coordonnent chaque étape de cette initiative politique (ndlr : rapprochement des points de vue entre tous les acteurs de la région), et il y a des progrès sur le sujet», a déclaré Ayoub Kara via son compte twitter.

Selon ce ministre Druze, relevant du Parti du Likoud, les réunions avec les délégués arabes étaient «ouvertes et cordiales» et que toutes les parties «ont exprimé leur approbation pour aller de l’avant dans les négociations politiques» en vue d’un rapprochement des points de vue.

Par ailleurs, Ayoub Kara a eu long tête-à-tête avec le «premier ministre» de la pseudo-RASD, Abdelkader Taleb Omar, qui a représenté le Polisario à cette cérémonie de prestation se serment. «Tout comme l’Afrique a parcouru des pas francs en direction d’Israël, nous ferons tout pour que toute l’Amérique centrale et du Sud se rapprochent d’Israël aussi», a-t-il conclu.

Donald Trump essaye de monter une nouvelle alliance des États musulmans sunnites, avec les États-Unis et Israël pour contrer l’Iran. Il pousse également Israël et les Palestiniens à parvenir rapidement à un accord de paix, ce qui faciliterait une paix plus large entre Israël et les pays du Golfe.

Ayoub Kara a eu aussi des entretiens avec les présidents de la Colombie, du Guatemala et du Paraguay, ainsi qu’avec le président de l’Équateur nouvellement investi. Il les a exhortés à forger des relations plus étroites avec Israël dans la lutte contre le terrorisme.

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