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Le Nigeria reporte les élections au 23 février

Alors que plus de 84 millions de nigérians sur 190 que compte le pays le plus peuplé d’Afrique, étaient appelés aux urnes ce samedi matin pour un double scrutin présidentiel et législatif, la nouvelle est tombée au milieu de la nuit et à près de cinq heures de l’ouverture des 120.000 bureaux de vote mobilisés pour l’occasion. C’est Mahmood Yakubu, président de la Commission électorale nationale indépendante, qui a annoncé le report de ces élections du siège du corps électoral à Abuja pour samedi prochain 23 février en affirmant qu’après consultations, il s’est avéré que le calendrier n'était "plus réalisable"."En conséquence, la commission a décidé de reporter le report au 23 février 2019", a-t-il déclaré à la presse au siège de l'INEC.

"C’était une décision difficile à prendre, mais nécessaire au bon déroulement des élections et à la consolidation de notre démocratie."

Un examen de la logistique a conduit la commission à conclure qu'il était "impossible de mener à bien les élections prévues", a-t-il affirmé.

Plus de 80 morts en une semaine

La campagne électorale a été émaillée par une vague de violence aussi bien entre partisans et adversaires des candidats, et la menace terroriste de l'organisation criminelle de Boko Haram. Dernier bilan en date: au moins 66 personnes ont été retrouvées mortes dans le nord-ouest du pays, à la suite d'une attaque criminelle, a annoncé hier vendredi 15 février, le gouverneur de l'Etat de Kaduna, à la veille de ces élections reportées.

«Nos agences de sécurité ont retrouvé 66 cadavres tués par des criminels et dispersés dans le district de Kajuru», a écrit Nasir El-Rufai, gouverneur de l'Etat de Kaduna, sur sa page Facebook. «Parmi les victimes se trouvent 22 enfants et 12 femmes», ajoute le gouverneur.

Le 9 février, les médias nigérians ont fait état d’une panique qui avait éclaté à la fin du rassemblement de campagne du président nigérian Muhammadu Buhari qui s’est déroulé à l’intérieur hier au du stade Adokiye Amiesimaka à Port Harcourt dans l'Etat de Rivers, lorsque la foule a tenté de se frayer un chemin à travers une sortie verrouillée.

Ruée et panique qui ont fait plusieurs morts dans les rangs des membres de son parti All Progressives Congress (APC). La police a annoncé le chiffre de cinq morts alors que le porte-parole de l’hôpital universitaire de Port Harcourt a déclaré le décès de 15 personnes.

Les appels au calme des américains et des britanniques n’ont pas d’effet immédiat

Le vendredi 15 février, la journée où le Nigéria vivait un climat de violence inouï, le vice président américain, Mike Pence a appelé les deux candidats favoris à la retenue. Le même jour, le Secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth, Jeremy Hunt, a diffusé sur internet un message destiné aux nigérians exprimant son inquiétude suite à l‘escalade meurtrière que ensanglante le pays.

Bis repetita

Il est à rappelé que le Nigéria a déjà reporté son élection présidentielle en 2015 en raison de l'insécurité meurtrière dans le nord-est du pays. Le scrutin avait été repoussé de six semaines, le chef de l'Etat de l'époque, Goodluck Jonathan, arguant des problèmes de sécurité dans le nord-est du pays, où sévit le groupe djihadiste Boko Haram.

Pour la scrutin de samedi prochain, un nombre record de 73 candidats sont en lice pour les présidentielles de la première économie d'Afrique et le premier exportateur de pétrole du continent. Tous les regards sont tournés vers le président Buhari, du Congrès des progressistes (APC), et son principal rival Atiku Abubakar, du Parti Populaire Démocratique (PDP) milliardaire et ancien vice-président.

Les élections législatives de 360 ​​sièges à la Chambre des représentants et de 109 sièges au Sénat auront lieu le même jour.

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