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Coronavirus: Macron lance l’opération militaire «Résilience» et retire ses troupes d’Irak

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Le président français a lancé, ce soir à Mulhouse, l’opération militaire «Résilience» qui va impliquer l’armée au soutien de la population et des services publics dans la lutte contre le coronavirus. Dans la foulée, son état-major annonce le rapatriement jusqu’à nouvel ordre le personnel de l’opération Chammal déployé en Irak en raison notamment de la crise sanitaire.

En visite à l’hôpital militaire de campagne de Mulhouse, Emmanuel Macron a annoncé le lancement de l’opération militaire «Résilience», qui mobilisera les forces armées pour aider la population à l’approche du «pic» de l’épidémie de coronavirus.

Cette opération, distincte de l’opération «Sentinelle» contre le terrorisme, «sera entièrement consacrée à l’aide et au soutien aux populations, ainsi qu’à l’appui au service publics pour faire face à l’épidémie en métropole et en Outre-mer, en particulier dans les domaines sanitaire et de la protection», a-t-il précisé. Elle se déclinera notamment dans l’envoi de porte-hélicoptères dans l’océan Indien ou dans les Antilles

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Retraits des troupes d’Irak

Frontalier de l’Iran où le virus a déjà tué près de 1.700 personnes, l’Irak a imposé dimanche à l’échelle nationale des mesures très strictes contre le nouveau coronavirus, faisant état de 20 décès et 233 cas confirmés de la maladie Covid-19.

«En coordination avec le gouvernement irakien, la coalition (internationale anti-Etat islamique emmenée par Washington, ndlr) a décidé d’ajuster son dispositif en Irak et de suspendre provisoirement ses activités de formation des forces de sécurité irakiennes, compte tenu notamment de la crise sanitaire», souligne l’état-major français dans un communiqué.

Ainsi, «la France a décidé de rapatrier jusqu’à nouvel ordre le personnel de l’opération Chammal (volet français de l’opération internationale Inherent Resolve) déployé en Irak», soit près de 200 militaires, engagés jusqu’ici dans la formation de l’armée irakienne ou travaillant au sein de l’état-major de la coalition à Bagdad.

A partir de ce jeudi, date du début du rapatriement, «il n’y a plus de troupes Chammal en Irak», a commenté auprès de l’AFP le porte-parole de l’état-major français, le colonel Frédéric Barbry, en précisant que ce retrait était «a priori temporaire».

L’armée américaine, qui représente la grande majorité des forces étrangères déployées en Irak, avait annoncé en fin de semaine dernière une réduction temporaire de la voilure de la coalition.

«Pour prévenir une propagation du Covid-19, l’armée irakienne a suspendu tout entraînement. Par conséquent, la coalition va renvoyer temporairement dans leurs pays dans les jours à venir certains de ses éléments spécialisés dans la formation», a indiqué vendredi le commandement central de l’armée américaine (Centcom), qui couvre notamment l’Irak et la Syrie.

Les Britanniques et les Tchèques ont d’ores et déjà annoncé un retrait partiel ou total de leurs forces d’Irak.

Les missions se poursuivent au Sahel

«A l’avenir, nous prévoyons que la coalition soutiendra les forces irakiennes depuis moins de bases, avec moins de monde», a prévenu le Centcom, tout en affirmant que la coalition restait «engagée à long terme» dans le combat contre l’EI, alors que l’Irak est aussi au coeur de la rivalité entre Washington et Téhéran, qui dispose d’importants relais et leviers dans le pays.

Après l’assassinat en janvier à Bagdad d’un haut responsable militaire iranien et de son lieutenant irakien par Washington, le Parlement irakien avait voté en faveur du départ d’Irak des troupes étrangères, dont 5.200 soldats américains.

Ce retrait sonne comme un coup dur pour Paris, qui insiste depuis des mois sur l’importance de ne pas laisser se reconstituer en Syrie voisine et en Irak le groupe Etat islamique, commanditaire d’une série d’attentats sur le sol français depuis fin 2015.

«Daech est resté fort en Syrie, en particulier dans les zones prétendument contrôlées par le régime (…) Quant à l’Irak, il est troublé par sa situation interne et par les soubresauts des rivalités internationales. Daech continue de s’y réorganiser et d’y harceler les forces gouvernementales», avertissait mi-février la ministre française des Armées Florence Parly.

«La France restera résolument engagée auprès de ses partenaires de la coalition pour assurer la défaite durable de Daech», promet mercredi l’état-major français, en évoquant le maintien de ses militaires dans les états-majors de la coalition internationale au Koweït et au Qatar, les déploiements maritimes français dans le canal de Syrie et la poursuite de ses missions d’appui aérien depuis ses bases régionales en Jordanie et au Qatar.

Si la pandémie de coronavirus vient entraver les opérations de l’armée française au Moyen-Orient, «les missions se poursuivent» au Sahel, où 5.100 militaires sont actuellement déployés au sein de l’opération antijihadiste Barkhane, assure l’état-major français.

Le coronavirus a commencé à faire fait son apparition dans les pays sahéliens.

Le Mali en guerre a annoncé mercredi ses deux premiers cas confirmés de coronavirus, sur deux Maliens rentrés de France mi-mars. Le Niger avait annoncé son premier cas jeudi dernier. Le Burkina Faso voisin est quant à lui le pays le plus touché en Afrique de l’Ouest avec 4 morts et 75 personnes infectées, selon un dernier bilan officiel publié dimanche.

Avec AFP

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