Aujourd’hui: 9 juin 2023
Jamal Khashoggi, un collaborateur du Washington Post, a été assassiné à 59 ans, en octobre 2018 lors d’une opération qui a plongé l’Arabie saoudite dans l’une de ses pires crises diplomatiques et terni l’image du prince héritier Mohammed ben Salmane, soupçonné d’être le commanditaire du meurtre.
Critique du régime saoudien après en avoir été proche, le journaliste a été étranglé et son corps découpé en morceaux par une équipe de 15 hommes venus de Ryad dans le consulat du royaume à Istanbul, selon les responsables turcs. Ses restes n’ont jamais été retrouvés.
The Public Prosecutor: Capital punishment for (5) individuals for committing and directly participating in the murder of citizen Jamal Khashoggi. pic.twitter.com/96VJTgz8TE
— Foreign Ministry 🇸🇦 (@KSAmofaEN) December 23, 2019
Après avoir donné plusieurs versions du meurtre, les autorités de Ryad avaient fini d’admettre qu’il avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls et sans ordre de hauts dirigeants.
«Le tribunal a condamné à mort cinq hommes qui ont directement participé à l’assassinat», a indiqué le procureur dans un communiqué.
Aucune accusation n’a été retenue contre Saoud al-Qahtani, un proche conseiller du prince héritier, a ajouté le procureur, indiquant que l’ancien numéro deux du renseignement, le général Ahmed al-Assiri, a été acquitté.
إنصاف القضاء يقوم على مبدأين، العدالة وسرعة التقاضي، فلا ظلم ولا مماطلة. اليوم القضاء أنصفنا نحن ابناء المرحوم، بإذن الله جمال خاشقجي. ونؤكد ثقتنا في القضاء السعودي بكافة مستوياته وقيامه بإنصافنا وتحقيق العدالة. الحمد لله والشكر له.
— salah khashoggi (@salahkhashoggi) December 23, 2019
Le général Assiri était soupçonné d’avoir supervisé l’assassinat du chroniqueur du Washington Post et d’avoir été conseillé par Saoud al-Qahtani, confident du prince héritier.
Saoud al-Qahtani a été interrogé mais n’a pas été inculpé «faute de preuves» et le général Assiri a été inculpé mais acquitté pour les mêmes raisons, selon le communiqué du procureur général.
Conseiller royal, Saoud al-Qahtani qui a dirigé de violentes campagnes sur les réseaux sociaux contre les opposants saoudiens, n’est pas apparu en public depuis le début de l’affaire.
Maher Mutreb, un agent de renseignement qui voyageait fréquemment avec le prince héritier lors de ses déplacements à l’étranger, l’expert médico-légal Salah al-Tubaigy et Fahad al-Balawi, un membre de la garde royale saoudienne, faisaient partie des personnes inculpées dans l’affaire.
Il n’est pas clair s’ils faisaient partie ou non des condamnés à mort. Cependant beaucoup de ces accusés se sont défendus devant le tribunal en affirmant qu’ils exécutaient les ordres d’Assiri, le décrivant comme le «chef de file» de l’opération.
جدل على مواقع التواصل الاجتماعي، بعد ظهور «#أحمد_عسيري» نائب رئيس الاستخبارات السعودية السابق، حرا طليقا، بالرغم من اتهامه بالإشراف على عملية اغتيال الصحفي #جمال_خاشقجي داخل قنصلية المملكة بـ #إسطنبول، أكتوبر الماضي pic.twitter.com/eOULdbnCPn
— شبكة رصد (@RassdNewsN) May 3, 2019
Sur les 11 personnes qui ont été inculpées dans cette affaire, cinq ont été condamnées à mort, trois à des peines de prison totalisant 24 ans, et les autres ont été acquittées. Les condamnés peuvent interjeter appel, selon le texte du communiqué.
Le tribunal de Ryad chargé de l’affaire a tenu au total neuf audiences en présence de représentants de la communauté internationale ainsi que de proches de Jamal Khashoggi selon le communiqué.
«Nous avons conclu que le meurtre de Khashoggi n’a pas été prémédité», précise le texte.
La CIA et une experte de l’ONU ont mis en cause dans l’assassinat le prince héritier saoudien et homme fort du pays qui dément avoir ordonné l’assassinat du journaliste critique même s’il dit en porter la responsabilité en tant que dirigeant du royaume.
Le président américain Donald Trump avait refusé de suivre les conclusions de la CIA et maintenu qu’il n’y avait pas de preuves solides sur une implication du prince héritier.
Le meurtre de Khashoggi a choqué le monde à un moment où l’Arabie saoudite et son homme fort, le prince Mohammed, menaient une campagne de relations publiques pour donner au royaume ultraconservateur l’image d’un Etat moderne.
Les Nations unies et les groupes de défense des droits humains ont demandé qu’une enquête indépendante soit menée sur ce meurtre.