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GlaxoSmithKline dit que le «tsar du vaccin de Trump» est accusé de harcèlement sexuel

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KEY POINTS :

  • Moncef Slaoui a été licencié ce mercredi de son poste de président du conseil d’administration de sa filiale Galvani Bioelectronics, une joint-venture avec Alphabet’s Verily.
  • Il est accusé de harcèlement sexuel et de conduite inappropriée à l’égard d’un employé alors qu’il dirigeait auparavant la recherche et le développement chez GSK jusqu’en 2017.
  • Une enquête menée par un cabinet d’avocats aurait corroboré les allégations, qui concernaient des incidents survenus il y a plusieurs années.

Que se passe-t-il ?

«Moncef Slaoui, devenu le tsar des vaccins de l’administration Trump, a été accusé de harcèlement sexuel et de conduite inappropriée à l’égard d’un employé pendant son séjour chez un fabricant de médicaments britannique» a écrit le Financial Times ce mercredi.

Le fabricant britannique n’est autre que GlaxoSmithKline (GSK) multinationale britannique, l’un des dix géants de l’industrie pharmaceutique mondiale. Lequel laboratoire a publié un communiqué de presse, disponible sur son site internet, qui confirme l’information du FT et annonce le licenciement de Moncef Slaoui.

«Le conseil d’administration de GlaxoSmithKline plc («GSK»), l’actionnaire majoritaire de Galvani Bioelectronics («Galvani»), a annoncé aujourd’hui le licenciement de Moncef Slaoui en tant que président du conseil d’administration de Galvani, avec effet immédiat» affirme le communiqué.

«Le licenciement fait suite à la réception d’une lettre contenant des allégations de harcèlement sexuel et de conduite inappropriée envers un employé de GSK par le Dr Slaoui, survenue il y a plusieurs années alors qu’il était employé de GSK», précise la même source.

Dès réception de la lettre, le conseil d’administration de GSK a immédiatement ouvert une enquête auprès d’un cabinet d’avocats expérimenté pour enquêter sur les allégations. L’enquête sur la conduite du Dr Slaoui a corroboré les allégations et se poursuit toujours, révèle le communiqué.

Dans les coulisses :

Selon le Financial Times, Emma Walmsley, PDG de GSK, a écrit une lettre aux employés disant que la société avait reçu en février dernier, un courrier détaillant les allégations de harcèlement sexuel contre Moncef Slaoui. Elle a dit dans sa lettre qu’elle était «choquée» et «en colère».

«Depuis février, les plus hauts responsables de notre entreprise s’efforcent de comprendre et de résoudre ce qui s’est passé», a-t-elle écrit. «La protection de la femme qui s’est manifestée et de sa vie privée a été une priorité essentielle tout au long de cette période. Cela va continuer. Je respecte et admire son courage et sa force. Ces derniers temps, j’ai passé de nombreuses nuits à me mettre à sa place. Plus que tout, cela n’aurait tout simplement pas dû se produire.»

Moncef Slaoui avec la directrice générale de Glaxo, Emma Walmsley, lors de la cérémonie d’ouverture du Slaoui Center for Vaccines Research à Rockville, en 2016

En quoi est-ce significatif ?

Moncef Slaoui a été choisi par Donald Trump pour diriger le programme gouvernemental américain Operation Warp Speed et réaliser ce qu’on croyait impossible: le développement d’un vaccin contre le Covid-19, en moins d’un an.

Le chercheur biologiste d’origine marocaine et ancien chef de la Recherche et Développement de GSK, devient après la fameuse conférence de presse aux côtés de Trump et Fauci, l’avatar de la course mondiale au vaccin, dopée par une collaboration inédite entre le secteur pharmaceutique, les scientifiques et les institutions publiques, financée par un budget de pas moins de 14 milliards de dollars.

L’opération Warp Speed ​​a été saluée comme un point positif dans la réponse de l’administration Trump à la pandémie de coronavirus. Un projet qui sera mis à la trappe après la prise de contrôle de l’administration Biden.

Le divorce brutale entre Dr Slaoui et GSK survient au moment où la guerre des vaccins a atteint à son paroxysme. Alors qu’AstraZeneca subit une pression mondiale suite à la polémique sur ses effets secondaires et son efficacité contre les variants et que Pfizer et Moderna continuent de fournir les américains et les israéliens, GSK a annoncé, le 22 février 2021, sa collaboration avec le laboratoire français Sanofi Pasteur pour développer un candidat-vaccin anti-Covid-19 fondé sur la technique de fabrication à base de protéines recombinantes. Ce vaccin devrait être disponible au quatrième trimestre de 2021.

Moncef Slaoui dont le nom est lié à vie au vaccin Moderna est devenu récemment le directeur scientifique de Centessa, un roll-up biotech créé à partir de 10 entreprises soutenues par Medicxi, une société européenne de capital-risque dont il est associé. Ni Centessa ni Medicxi n’ont répondu à une demande de commentaire.

Cette nouvelle voie choisit par Slaoui l’éloigne de GSK, qui ne va pas hésiter de profiter de ces graves accusations d’harcèlement pour dissocier définitivement le nom du chercheur marocain de celui de la multinationale britannique.

En effet, en déclarant dans un communiqué que le comportement de Slaoui était «totalement inacceptable» et en faisant appel à Grace Speights, associée du cabinet d’avocats Morgan Lewis, basé à Washington, pour diriger l’enquête, GSK annonce la couleur. Speights est connue pour son travail de haut niveau dans les affaires d’inconduite en milieu professionnel, en particulier à l’ère de #MeToo. D’ailleurs, la machine est déjà lancée, la société a annoncé :

  1. d’ores est déjà, que son centre de R&D sur les vaccins, ne porterait plus le nom de Slaoui.
  2. qu’elle examine également les stocks options de Slaoui, qui, l’année dernière, valaient environ 10 millions de dollars. Il avait précédemment refusé de les abandonner en rejoignant l’opération Warp Speed, arguant qu’il s’agissait de ses économies de retraite.
  3. le remplacement de Slaoui par Christopher Corsico, vice-président senior chez GSK et membre actuel du conseil d’administration de Galvani.

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