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Drones, missiles, cyberguerre, forces spéciales, détails de la coopération militaire entre le Maroc et Israël

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La visite officielle au Maroc du lieutenant-général Aviv Kohavi, Chef de l’armée israélienne, a été abondamment relayée par la presse mondiale et commentée par les observateurs de la scène internationale. Force est de constater, que le timing de ce déplacement est crucial et que la qualité de l’hôte du Royaume est exceptionnelle. Le chef de l’armée israélienne Aviv Kohavi étant le premier chef d’état-major de l’État hébreu à effectuer une visite officielle au Maroc. Tandis que la visite coïncidait avec le premier déplacement du Joe Biden au Moyen-Orient, la rencontre Poutine, Erdogan à Téhéran et le premier voyage officiel du Président émirati MBZ consacrée à Macron.

La visite du général israélien consolide le bouclier sécuritaire instauré par Abdellatif Hammouchi, vexe au plus haut point l’Elysée et fait trembler la mafia des généraux algériens.

L’importance de la symbolique militaire en Israël fait que l’ensemble de la presse du pays ont donné beaucoup d’importance au déplacement du Chef de Tsahal au Maroc. Qu’elle soit de gauche à l’image de Haaretz, journal dédié à la consommation internationale qui promeut le droit-de-l’hommisme et souvent aligné aux thèses des démocrates américains, The Jerusalem Post,  qui revendique une ligne indépendante des courants politiques, passant par les autres supports de tout bord.

Programme de la visite du Chef de l’armée israélienne, Aviv Kohavi

> Lundi 18 Juillet à 17h00 :

– Atterrissage à Rabat de l’avion du lieutenant-général Aviv Kohavi.

> Mardi 19 Juillet :

– Visite au mausolée du roi Mohammed V, où il a déposé une gerbe au nom de Tsahal et d’Israël et signé le livre d’or du site.

– Accueil par une garde d’honneur et rencontre avec le ministre de la Défense Abdellatif Loudiyi.

– Rencontre avec le chef des forces armées royales, le lieutenant-général El Farouk Belkhir.

– Rencontre avec le chef de la direction des renseignements du Maroc, Brahim Hassani.

– Animation d’un panel stratégique en présence des chefs de division de l’armée marocaine et du chef de la division de la coopération internationale de Tsahal, Brigadier Général Efi Defrin, et le chef de la division de recherche du renseignement militaire, Brigadier Général Amit Saar.

https://www.youtube.com/watch?v=4o2lLLftu6I

> Mercredi 20 Juillet :

– Déplacement Marrakech

– Visite d’une base aérienne

– Visite à la synagogue de la ville

– Rencontre des membres de la communauté juive, notamment des vétérans des guerres israéliennes.

Renseignement, Collaboration industrielle & Formation militaire

Depuis le début des rencontres entre officiels marocains et israéliens, c’est la toute première fois que les deux partie assument officiellement et clairement leur collaboration en matière de renseignement. «Les réunions ont permis de discuter des possibilités de coopération militaire, tant au niveau des exercices et de l’entraînement que dans les domaines opérationnels et du renseignement», a déclaré Tsahal dans un communiqué après la rencontre Kohavi et Belkhir.

Une clarification qui cloue le bec à toutes les forces hostiles qui redoutaient l’émancipation militaire et sécuritaire du Royaume, y compris les pays européens que notre voisin de l’Est.

Quand Haaretz fait de Pegasus, sujet polémique, l’illustration ultime de la coopération maroco-israélienne dans le renseignement, c’est juste une déformation de la réalité pour un agenda politique et un alignement à une thèse d’une partie de l’opinion internationale. La coopération entre Rabat et Tel-Aviv est beaucoup plus ambitieuse qu’un logiciel de listening réformé il y a quelques années déjà.

Oute le renseignement, l’autre fait nouveau du rapprochement militaire entre les deux pays et la formation militaire et les manoeuvres communes.

En effet, deux officiers de l’armée israélienne ont participé pour la première fois aux manoeuvres militaires «African Lion 2022» qui ont pris par ce mois de juin. Il s’agit du plus grand exercice militaire du continent aux côtés des États-Unis, du Maroc et de plusieurs nations africaines. D’ailleurs, il a été convenu d’envoyer une plus grande délégation de troupes aux futurs édition de ces manoeuvres.

De plus, Tsahal a accueilli, l’été dernier, une unité de commando des Forces Armées Royales pour un exercice multinational des forces d’opérations spéciales appelé « HD ANNUAL-21 », qui s’est déroulé sur la base militaire israélienne d’Eliakim du 5 au 8 juillet 2021.

Aussi, au courant du mois de juin 2022, une délégation militaire marocaine a effectué une visite officielle en Israël. Elle était conduite par le Chef du corps des blindés et comprenait des officiers de l’armée de l’air, de la marine et des forces terrestres. Au cours de cette visite de cinq jours, les deux parties ont signé un accord portant sur un futur travail commun pour les 18 mois à venir.

L’armée marocaine, fait face à des menaces multiples: régime algérien au bord de l’implosion exportateur de terroristes du Polisario, groupes terroristes du Sahel, mouvements migratoires. Elle considère Tsahal comme une puissance régionale qui dispose de plateformes testées et éprouvées au combat. Tandis que l’armée israélienne loue la puissance, la modernité et la qualité des Forces Armées Royales.

Israël a vendu au Maroc divers systèmes d’armes dans le passé, y compris des drones, des programmes cybernétiques et des systèmes de défense antimissile. On parle d’un volume d’échange d’1 milliard de dollars en 2021.

Aujourd’hui, Rabat serait intéressé par l’achat du système de missiles sol-air de moyenne portée Barak-MX, rapporte The Jerusalem Post.

Heron

En 2014, le Maroc a acheté trois drones Heron fabriqués par Israel Aerospace Industries pour 50 millions de dollars. Le Heron, qui est apparu sur le marché en 2000, peut rester en l’air pendant 45 heures et atteindre une altitude de 35 000 pieds. Selon les informations publiques disponibles, l’accord ne portait pas sur des drones armés, mais sur le Heron 1, équipé de capteurs qui, selon le site web de l’Israel Aerospace Industries, permettent «la collecte de renseignements complexes, la surveillance, la patrouille et l’identification de cibles et la conduite de missions sur des terrains différents.»

Le Heron comprend, entre autres, des systèmes photographiques qui lui permettent de fonctionner de nuit, en capturant des images par la chaleur qu’ils dégagent, par exemple des véhicules ; un radar qui crée des images en trois dimensions du terrain et des objets au sol ; ainsi que des équipements pour la collecte de renseignements électroniques et l’interception de transmissions.

Ces drones, entrés en service dans l’armée marocaine il y a trois ans, ont été extrêmement efficace pour dissuader les intrusions terroristes notamment ces des séparatistes du Polisario.

Harop, les drones Kamikaze

En novembre 2021, les médias israéliens ont révélé que le Maroc a acquis pour 22 millions de dollars, des drones Harop, fabriqués par Israel Aerospace Industries.

Contrairement aux drones développés pour la surveillance ou les attaques, qui sont conçus pour rentrer chez eux une fois leur mission terminée, le Harop d’IAI est un drone «munitionneur», plus connu sous le nom de «drone Kamikaze». En d’autres termes, il s’autodétruit comme un missile lorsqu’il attaque une cible.

Si le Harop ne trouve pas sa cible, il peut être ramené à sa base d’origine.

Le Harop a une longueur de 2,5 mètres (environ 8 pieds) et une envergure de 3 mètres. Il transporte une ogive de 15 kilogrammes et peut rester en l’air pendant six heures, et dans certains cas jusqu’à neuf heures, selon le site Web de l’IAI. Il est équipé d’un système photographique avancé qui lui permet d’identifier ses cibles sur la base de critères établis avant son envoi. Il attaque sa cible en s’écrasant sur elle et en explosant, mais seulement après que son opérateur (qui peut se trouver jusqu’à 200 kilomètres de distance) lui en ait donné l’autorisation.

Système de défense antimissile Barak MX

En février dernier, des informations révélaient qu’IAI fournissait au Maroc le Barak MX, un système intégré permettant de contrer un large éventail de menaces aériennes allant des hélicoptères et des avions aux drones et aux missiles de croisière. Les pays du Golfe sont également intéressés par l’acquisition du système dans le cadre du système de défense régional émergeant avec Israël.

Barak MX a été développé à l’origine pour être déployé sur des navires et a récemment été utilisé pour abattre des drones du Hezbollah qui menaçaient la plate-forme de gaz naturel de Karish en mer Méditerranée. Le système a été adapté pour une utilisation terrestre. Il est construit autour de l’intégration des différents types de missiles qui lui permettent de faire face à des menaces pouvant aller jusqu’à 150 kilomètres.

Le contrat de vente du Barak MX au Maroc, dont la valeur est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, a été conclu lors de la visite officiel du mois de novembre 2021, du ministre israélien de la défense, Benny Gantz. L’accord comprend la vente de systèmes radar fabriqués par la filiale IAI Elta Systems et d’un système anti-drone fabriqué par Skylock.

En outre, un projet de modernisation des avions de combat F-5 de l’armée de l’air marocaine est en cours. Ces avions, qui ont été mis en service par l’armée de l’air américaine pendant la guerre du Vietnam, sont arrivés au Maroc dans les années 1970. Ces jets vieillissants ont été utilisés depuis lors et doivent être modernisés.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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