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Ahmed Charaï : Israël n’est pas un «État raciste»

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Dans son article éclairant intitulé «Israël n’est pas un État raciste», publié le 20 juillet 2023 sur The National Interest, l’auteur Ahmed Charai s’attaque à la controverse suscitée par l’accusation de la représentante Pramila Jayapal (D-WA) qui a qualifié Israël «d’État raciste».

Pour cela, M. Charai a passé en revue les relations historiques entre les États-Unis et Israël, tout en critiquant ce point de vue controversé de la député américaine. Il a souligné les multiples facettes de la composition ethnique et de l’ouverture démocratique d’Israël, en réfutant clairement les perceptions simplificatrices, non exemptes de préjugés ou d’attitudes négatives.

En intégrant des perspectives personnelles, des contextes sociaux et des paysages politiques, M. Charaï insiste sur le fait qu’Israël, malgré ses défis complexes, n’est pas un État d’apartheid. L’auteur appelle également à renforcer les accords d’Abraham et à mettre l’accent sur la paix, soulignant l’importance de comprendre le caractère national nuancé d’Israël.

Cet article permet de disséquer et de contester les perceptions «erronées et préjudiciables» concernant Israël, en renforçant son caractère essentiel en tant qu’allié des États-Unis et en plaidant pour une approche plus constructive des relations israélo-palestiniennes.

La récente déclaration de la représentante Pramila Jayapal (D-WA), présidente du Congressional Progressive Caucus, qualifiant Israël d’«État raciste», a déclenché un débat animé sur la perception qu’ont les États-Unis du seul État juif au monde.

Jayapal a critiqué Israël alors qu’elle tentait de calmer un groupe brandissant des drapeaux palestiniens lors d’une conférence de l’organisation progressiste Netroots Nation qui s’est tenue le week-end dernier.

En réaction, la Chambre des représentants a adopté, ce mardi 18 juillet, sous l’égide des républicains, une résolution, avec une forte approbation bipartisane, exprimant son «soutien indéfectible à Israël», dénonçant l’«antisémitisme» sous-jacent des déclaration de Mme Jayapal et affirmant qu’Israël n’est ni un État raciste ni un État d’apartheid.

«C’est une réprimande implicite des démocrates qui ont critiqué la nation [Israël] avant un discours de son président [Isaac Herzog], -en visite officielle à Washington-, devant une session conjointe du Congrès» souligne Ahmed Charaï.

Lien historique entre les États-Unis et Israël

S’il est vrai qu’il existe des désaccords entre Tel Aviv et Washington, ceux-ci sont ouvertement discutés par l’administration Biden, précise M. Charaï.

Pourtant, le soutien de l’opinion publique américaine à Israël est resté inébranlable. Le lien entre les États-Unis et Israël n’est pas seulement une question d’intérêts partagés dans la lutte contre le terrorisme et la promotion de la démocratie. Il est bien plus profond, souligne notre analyste.

Depuis la création d’Israël en 1948, rapidement reconnue par le président Harry Truman, les États-Unis ont toujours soutenu Israël. Ce soutien s’est traduit par de nombreux sondages au cours des soixante-dix dernières années, ce qui témoigne d’un lien fort entre les deux nations.

Il convient de noter que les États-Unis abritent plus de Juifs que n’importe quel autre pays,, dépassant même Israël. Historiquement, le soutien bipartisan à Israël a été presque unanime.

La diversité et la complexité démographique d’Israël

«Contrairement à ce qu’affirment des détracteurs comme la députée Jayapal, la composition démographique d’Israël est incroyablement diversifiée» écrit Ahmed Charaï.

Un cinquième des Israéliens sont nés au Maroc ou ont des parents marocains, tandis qu’un autre cinquième est originaire d’autres régions d’Afrique du Nord ou d’Afrique de l’Est, notamment des Juifs éthiopiens qui ont été transportés par avion en Israël dans les années 1980.

Les Israéliens viennent également de la péninsule arabique, d’Irak, de Syrie, d’Iran, de l’ancienne Union soviétique, du Kazakhstan, d’Ukraine et d’autres pays de l’Est. Il y a également des descendants de Juifs européens qui ont survécu à l’Holocauste. Cette diversité ne se limite pas aux Juifs.

Israël compte également de nombreux citoyens chrétiens et musulmans qui participent activement à la vie publique. Plus d’une douzaine de musulmans siègent à la Knesset, le parlement israélien.

«Les non-Juifs d’Israël jouissent de tous les droits constitutionnels, un privilège qui n’est pas accordé aux non-Musulmans dans de nombreux États voisins», note M. Charaï.

L’idée fausse de comparer Israël à l’Afrique du Sud de l’apartheid

«Comparer Israël à l’Afrique du Sud de l’apartheid, un cliché désormais bien usé, ne tient pas compte de la réalité visible pour quiconque se trouve sur un trottoir israélien» écrit Ahmed Charaï.

Le fait que cette controverse ait éclaté lors de la visite du président israélien[Isaac Herzog] à Washington DC, qui a déclaré à la presse dans le bureau ovale qu’il avait apporté un message de salutations et de gratitude de la part de «tout le pays d’Israël, de tous les côtés de l’échiquier politique», n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

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La relation profonde entre les États-Unis et Israël

Les relations entre les États-Unis et Israël ne se limitent pas au chevauchement commode d’intérêts communs dans la lutte contre le terrorisme et la promotion de la démocratie, soutient M. Charaï. Elle est bien plus profonde.

Selon de nombreux sondages, les non-Juifs américains sont plus nombreux à soutenir Israël que les Juifs américains. Les chrétiens évangéliques, qui représentent près d’un tiers de la population américaine, soutiennent Israël dans des proportions proches de l’unanimité. Plus de la moitié des catholiques américains déclarent aux sondeurs qu’ils soutiennent Israël.

Les valeurs communes de l’Amérique et d’Israël

Le fort soutien des chrétiens américains à Israël peut être attribué à plusieurs facteurs :

  1. Familiarité des américains avec Israël à travers la Bible

La religion centrée sur la Bible fait d’Israël un lieu familier, du moins dans les schémas mentaux de nombreux croyants.

«Il ne semble pas très éloigné, ni même très étranger ; ils ont grandi en lisant et en entendant parler de l’ancien Israël et n’ont apparemment aucun mal à traduire cela en une affection pour l’Israël d’aujourd’hui», écrit M. Charaï.

  1. Similitude de l’histoire des deux pays

Comme l’Amérique, Israël a été colonisé par des fermiers et des exploitants agricoles. Pourtant, ils ont persévéré et ont construit un pays moderne qui arrose les arbres fruitiers dans ses déserts et invente des sociétés de logiciels dans ses villes.

«C’est une nation qui n’aime pas la guerre, mais qui se bat vigoureusement lorsqu’elle est attaquée et qui gagne invariablement. Elle ne se révolte pas contre des gouvernants impopulaires, mais elle vote patiemment pour les faire partir», précise l’éditorialiste marocain.

  1. Institutions similaires et des valeurs communes

«La principale raison de ces sentiments chaleureux est peut-être que les deux pays ont des institutions similaires et des valeurs communes : un gouvernement élu, la tolérance sociale, un capitalisme dynamique, la suprématie du droit, le respect du passé et la passion de l’innovation» estime M. Charaï.

Israël face au défi de l’extrémisme

Cependant, Israël est confronté à des défis uniques qui le différencient de l’Amérique. L’existence de véritables extrêmes qui pourraient déchirer le petit pays.

La montée de l’extrémisme politique palestinien dans les années 1960 et le financement de factions violentes, notamment le Hamas et le Djihad islamique, par des régimes tels que l’Iran ont conduit à l’émergence d’un sionisme extrémiste. «S’il ne commet pas d’attentats terroristes, il prône des politiques extrêmes qui aboutiraient à l’expulsion de nombreux Arabes du pays où ils sont nés», s’alarme M. Charaï.

«Tragiquement, mais inévitablement, ces deux extrêmes se nourrissent l’un de l’autre, menaçant de déclencher une guerre civile à la terre brûlée d’une barbarie sans nom», alerte M. Charaï.

Sur ce point, les Américains, toutes tendances politiques confondues, n’aspirent qu’à des réajustements, pas à des révolutions. Ils considèrent la Constitution américaine comme leur allié et redoutent que l’autre camp se mette à la taillader.

«Même si les nouveaux migrants ne veulent que s’intégrer à la société américaine, et non mettre fin à son existence. Les partisans des deux camps citent la Constitution américaine comme leur amie et craignent que l’autre camp ne la déchire.

La force des démocraties américaine et israélienne

L’Amérique et Israël ne devraient pas douter de la force de leurs démocraties, note M. Charaï. Les lendemains de campagnes dramatiques dans les deux pays montrent qu’un système de gouvernement qui laisse le peuple gouverner a l’énergie nécessaire pour survivre et prospérer.

La force des institutions constitutionnelles américaines a fait de l’Amérique le pays le plus puissant et le plus influent du monde, poursuit M. Charaï. Comme ses institutions fonctionnent, les Américains savent que l’Amérique restera l’Amérique, quels que soient les élus au Congrès ou à la présidence. Ils peuvent dire quelque chose de différent sur les médias sociaux ou lors de rassemblements politiques, mais aucun Américain ne croit vraiment, au fond de lui, que ses représentants élus dynamiteraient les institutions nationales.

Pour sa part, Israël fait face à des défis plus importants, son avenir est incertain depuis sa création.

Ses voisins ont mis des décennies à reconnaître sa légitimité. Des groupes armés envoient des roquettes et posent des bombes. Même une grande partie de ses citoyens arabes affirment qu’il ne devrait pas exister. Il s’agit là d’un défi social qui dépasse de loin tout ce que n’importe quelle autre démocratie industrielle doit endurer.

«Et pourtant, ceux qui appellent à la fin d’Israël ne sont pas emprisonnés, battus ou chassés de leur travail. Leurs remarques sont ignorées et leurs droits démocratiques sont respectés» souligne M. Charaï.

Malgré ces défis, l’avenir d’Israël reste prometteur. Son économie dynamique et ses droits démocratiques témoignent de sa résilience. Les Israéliens continuent d’innover et d’expérimenter en matière de technologie et d’idées sociales dans des villes comme Tel Aviv.

L’ouverture d’Israël a également créé une économie dynamique. À Tel-Aviv, les citoyens continuent d’expérimenter, de tester et d’inventer, qu’il s’agisse de systèmes logiciels ou de nouvelles idées sociales.

Malgré ces défis, la démocratie israélienne reste forte. Ses citoyens continuent d’innover et d’expérimenter, tant dans le domaine de la technologie que dans celui des idées sociales.

La voie à suivre pour Israël

En ces temps difficiles, les Israéliens se tournent souvent vers la sagesse des fondateurs du sionisme pour obtenir des conseils. Comme l’a dit un jour David Ben-Gourion, «Nous n’avons pas l’approche des sociaux-démocrates allemands. . du parti travailliste britannique. . . [ou] du communisme soviétique. Nous avons tracé notre propre voie».

Si le danger de l’Iran et de ses proxies est toujours présent, le plus grand défi du Premier ministre Benjamin Netanyahu est de s’appuyer sur cette amitié exceptionnelle entre les deux pays pour renforcer les accords d’Abraham, qui ont apporté la paix entre quatre pays arabes et Israël en 2020.

L’espoir de paix

Aujourd’hui, un nouvel espoir est né pour un nouveau chapitre de l’histoire palestinienne. Les jeunes Palestiniens aspirent à la paix, à la prospérité et à la dignité. L’administration Biden devrait s’appuyer sur les accords d’Abraham, qui ont instauré la paix entre quatre pays arabes et Israël en 2020, plutôt que de se concentrer sur la réforme judiciaire controversée de Netanyahou. Cette approche bénéficierait d’un large soutien bipartisan et resterait dans les mémoires en cette année électorale. Après tout, la paix vaut toujours la peine d’être tentée.


Ahmed Charai est le Directeur de publication du Jerusalem Strategic Tribune. Il siège au conseil d’administration de nombreux groupes de réflexion et ONG, dont Atlantic Council, l’International Crisis Group, le Center for Strategic and International Studies, le Foreign Policy Research Institute et le Center for the National Interest. Ses articles sont parus dans des publications américaines et israéliennes de premier plan.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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