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28 ans après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, Israël fait l’impasse sur les commémorations

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Le 4 novembre 1995, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, qui s’était engagé dans le processus de paix d’Oslo avec les Palestiniens, a été assassiné à la fin d’un rassemblement pour la paix à Tel-Aviv. L’acte a été perpétré par l’extrême droite qui est actuellement au pouvoir en Israël. Poussant encore plus le loin le choix de la violence en perpétrant des crimes odieux contre les enfants et les civiles palestiniens.

Cette année, pour la première fois, l’État d’Israël n’a pas organisé de commémorations officielles de l’assassinat de Rabin.

L’assassinat d’Yitzhak Rabin s’est produit à la place des Rois d’Israël (aujourd’hui Place Yitzhak Rabin) à Tel-Aviv. Alors, premier ministre, Rabin venait de participer à un rassemblement en faveur de la paix et avait prononcé un discours défendant les accords d’Oslo, que les ultra-orthodoxes et l’extrême-droite ne voulaient pas.

Après le rassemblement, Rabin descendait l’escalier arrière de la scène pour rejoindre sa voiture.Yigal Amir, un extrémiste israélien de droite et étudiant en droit, s’était mêlé à la foule et avait réussi à s’approcher de Rabin sous prétexte de lui serrer la main.

Il a tiré trois balles avec un pistolet semi-automatique, deux balles touchant Rabin et une blessant l’un de ses gardes du corps.

Rabin a été transporté à l’hôpital Ichilov où il a été déclaré mort peu après son arrivée.

Yigal Amir a été rapidement arrêté sur les lieux du crime. Il a avoué son acte et a été condamné à la prison à vie.

Curieusement, les enquêtes ont révélé des manquements dans la sécurité qui entourait le Premier ministre et nullement une conspiration de l’aile dure des ultra-orthodoxes pour avorter les accords d’Oslo.

Dans ses aveux, l’assassin de Rabin a dit être motivé par l’idéologie selon laquelle céder des terres aux Palestiniens était contraire à la volonté divine et il considérait Rabin comme un traître à la cause juive.

Le personnel de sécurité entoure Yitzhak Rabin dans sa voiture après qu’il ait été abattu lors d’un rassemblement pour la paix à Tel-Aviv.
Yigal Amir emmené au tribunal après l’assassinat
Reconstitution de l’assassinat de Rabin

L’assassinat a choqué la nation et le monde entier, menant à un deuil national en Israël. Et c’est Shimon Peres a pris la relève en tant que Premier ministre.

La mort de Rabin a été un moment déterminant pour Israël et la région, interrompant un moment d’espoir pour le processus de paix et inaugurant une période d’incertitude et de tensions accrues. Rabin est souvent commémoré comme un martyr de la paix, et l’anniversaire de son assassinat qui coïncide cette année avec le carnage de Gaza est un moment de réflexion et de remise en cause.

Cet événement a eu des répercussions significatives sur le processus de paix israélo-palestinien.

Netanyahu a fait l’impasse de la commémoration annuelle de l’assassinat de Rabin

La commémoration annuelle qui avait lieu jusqu’ici sans interruption, incluant le traditionnel “Ner Yitzhak” (la flamme d’Yitzhak) au domicile du Président, les événements pour les employés du bureau du Premier ministre et les cérémonies sur la place Rabin, ont été annulées. À la place, certains bureaux gouvernementaux ont simplement affiché une pancarte en souvenir de l’assassinat de Rabin avec une bougie commémorative.

Seuls les amis et proches de Rabin se sont rendus sur sa tombe le jour anniversaire hébreu de son assassinat et juste avant la date grégorienne.

Les évènements de Gaza ne sont la raison pour laquelle la commémoration de Rabin n’a pas eu lieu. D’une part ceux qui ont poussé à son assassinat sont actuellement au pouvoir, et d’autre part pour ne pas reconnaître que Rabin avait raison de vouloir la paix avec les palestiniens et reconnaitre leur droit à la vie digne.

La tombe de Rabin

Rappel des accords d’Oslo

Les Accords d’Oslo, qui sont une série d’ententes et de traités entre Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), visaient à poser les bases d’une paix durable dans la région et à définir un cadre pour la résolution du conflit israélo-palestinien. Les points clés de ces accords comprennent :

  1. Reconnaissance mutuelle : Pour la première fois, Israël et l’OLP se sont officiellement reconnus. L’OLP a reconnu le droit d’Israël à exister en paix et sécurité, et Israël a reconnu l’OLP comme représentant légitime du peuple palestinien.
  2. Autonomie palestinienne : Les accords ont établi l’autonomie palestinienne dans la bande de Gaza et la ville de Jéricho en Cisjordanie initialement, qui s’étendrait par la suite à d’autres régions de la Cisjordanie.
  3. Autorité palestinienne : Les accords ont conduit à la création de l’Autorité palestinienne chargée de l’administration des territoires autonomes et prévoyant l’élection d’un conseil législatif palestinien.
  4. Retrait des troupes israéliennes : Il était prévu que les troupes israéliennes se retireraient progressivement des régions autonomes palestiniennes.
  5. Négociations sur le statut final : Les accords étaient censés être une étape transitoire, suivie de négociations sur le statut final portant sur les sujets les plus difficiles tels que le statut de Jérusalem, les colonies israéliennes, les frontières définitives, les réfugiés palestiniens et la sécurité.
  6. Transfert de compétences : Des pouvoirs et responsabilités dans les domaines de l’éducation, de la culture, de la santé, du bien-être social, de la fiscalité directe et du tourisme devaient être transférés à l’Autorité palestinienne.
  7. Sécurité : Les accords prévoyaient des mesures de coopération en matière de sécurité entre les deux parties et la création d’une force de police palestinienne.
  8. Développement économique : Les accords incluaient des dispositions pour le développement économique palestinien, y compris la création de corridors économiques et la facilitation de l’aide internationale.

Les Accords d’Oslo comprennent notamment l’Accord d’Oslo I, signé à Washington en 1993 (déclaration de principes), et l’Accord d’Oslo II, signé à Taba en 1995, qui détaille davantage les aspects de l’autonomie palestinienne.

Ces accords ont été historiques mais ont eu du mal à être entièrement mis en œuvre, en raison de l’opposition de l’aile dure de l’extrême droite israélienne, composé de collons et d’ultra-orthodoxes. Les négociations sur le statut final n’ont jamais abouti à une solution permanente, ce qui a poussé à cette guerre sanglante à Gaza qui risque d’embraser le monde entier.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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