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Moody’s dégrade la perspective de l’ensemble du système bancaire américain de «stable» à «négative»

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Moody’s Investors Service a dégradé, ce mardi 14 mars, sa perspective sur le système bancaire américain de « stable » à « négative », citant des risques accrus pour le secteur après que l’effondrement rapide de SVB Financial Group (SIVB.O) ait alimenté les craintes de contagion.

Moody’s Investors Service a porté un coup sévère à un secteur déjà en difficulté en ramenant de stable à négatif son opinion sur l’ensemble du système bancaire.

La société, qui fait partie des trois grands services de notation, a déclaré qu’elle prenait cette décision à la lumière des principales faillites bancaires qui ont incité les régulateurs à intervenir dimanche avec un plan de sauvetage spectaculaire pour les déposants et les autres institutions touchées par la crise.

«Nous avons modifié de stable à négative notre perspective sur le système bancaire américain pour refléter la détérioration rapide de l’environnement opérationnel à la suite des retraits massifs de dépôts à la Silicon Valley Bank (SVB), à la Silvergate Bank et à la Signature Bank (SNY) et des faillites de la SVB et de la SNY», a déclaré Moody’s dans un rapport.

Cette décision fait suite à une action menée lundi en fin de journée, lorsque Moody’s a averti qu’elle abaissait la note de sept institutions individuelles ou qu’elle les mettait en examen en vue d’un abaissement de leur note.

Ces mesures sont importantes car elles pourraient avoir un impact sur les notations de crédit et donc sur les coûts d’emprunt pour le secteur.

En abaissant la note de l’ensemble du secteur, les agences de notation ont noté les mesures extraordinaires prises pour soutenir le secteur. Elles ont toutefois indiqué que d’autres banques ayant des pertes latentes ou des déposants non assurés pouvaient encore être menacées.

La Réserve fédérale a mis en place un dispositif visant à garantir que les établissements confrontés à des problèmes de liquidité aient accès à des liquidités. Le Trésor a soutenu le programme avec 25 milliards de dollars de fonds et s’est engagé à ce que les déposants détenant plus de 250 000 dollars auprès de SVB et de Signature aient pleinement accès à leurs fonds.

L’agence Moody’s a toutefois indiqué que des inquiétudes subsistaient.

«Les banques qui ont d’importantes pertes de titres non réalisées et dont les déposants américains ne sont pas des particuliers et ne sont pas assurés peuvent encore être plus sensibles à la concurrence des déposants ou à la fuite ultime, avec des effets négatifs sur le financement, la liquidité, les bénéfices et le capital», indique le rapport.

Les valeurs bancaires ont fortement progressé malgré la dégradation de la note. Le fonds négocié en bourse SPDR Bank a augmenté de près de 6,5 % dans les échanges de la matinée. Les principaux indices étaient également en hausse, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles gagnant près de 450 points, soit 1,4 %.

Lundi, Moody’s a abaissé la note de Signature Bank et a annoncé qu’elle la supprimerait. L’agence a placé les institutions suivantes sous examen en vue d’une éventuelle révision à la baisse : First Republic, INTRUST Financial, UMB, Zions Bancorp, Western Alliance et Comerica.

L’agence a noté qu’une période prolongée de taux bas, combinée à une crise liée à la pandémie et à des mesures de relance monétaire, a compliqué les opérations des banques.

SVB, par exemple, s’est retrouvée avec quelque 16 milliards de dollars de pertes non réalisées sur les bons du Trésor à long terme qu’elle détenait. La hausse des rendements a érodé la valeur de principe de ces obligations et a créé des problèmes de liquidité pour la banque, longtemps favorite des investisseurs en haute technologie qui ne pouvaient pas obtenir de financement auprès des institutions traditionnelles. SVB a dû vendre ces obligations à perte pour faire face à ses obligations.

Les taux d’intérêt ont augmenté alors que la Réserve fédérale luttait contre une poussée d’inflation qui a porté les prix à leur plus haut niveau depuis plus de 40 ans. Moody’s a déclaré qu’elle s’attendait à ce que la Fed continue à relever ses taux.

«Nous nous attendons à ce que les pressions persistent et soient exacerbées par le resserrement continu de la politique monétaire, les taux d’intérêt étant susceptibles de rester plus longtemps élevés jusqu’à ce que l’inflation revienne dans la fourchette cible de la Fed», a déclaré Moody’s.

«Les banques américaines sont également confrontées à une forte augmentation du coût des dépôts après des années de faibles coûts de financement, ce qui réduira les bénéfices des banques, en particulier celles qui ont une plus grande proportion d’actifs à taux fixe».

L’agence s’attend à ce que l’économie américaine entre en récession dans le courant de l’année, ce qui accentuera la pression sur le secteur.

Note souveraine du Maroc : Standard & Poor’s projette une perspective «négative» pour le royaume

L’agence de notation Standard & Poor’s a révisé à la baisse la note de crédit du Maroc à «A-3» pour sa dette à court terme, tout en maintenant à «BBB-» la dette à long terme avec une perspective négative de la notation souveraine du royaume. Cette projection alarmiste pour l’économie marocaine déclinée par la filiale de McGraw-Hill s’explique par le fait que le gouvernement marocain s’est éloigné de manière significative de son objectif de déficit budgétaire de 3% du PIB en 2018, en raison d’une croissance moins élevée que prévue et de tensions budgétaires plus fortes. En poste depuis seulement 10 semaines, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, hérite là d’un lourd passif de son prédécesseur, Mohamed Boussaid, dont la gouvernance, tout au long de son ministère, a été un fiasco sur toute la ligne.

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Non Monsieur Boussaid, les 500 millions $ ne sont pas destinés à honorer les eurobonds 2017

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Le1.ma était le premier média de la place à avoir rapporté l’information de l’emprunt d’un montant de 500 millions de dollars contracté “en catimini” par le gouvernement auprès du Fonds saoudien de développement. Comme une traînée de poudre, l’information a fait le tour des rédactions nationales lesquelles, sans exception et avec professionnalisme, ont pris le soin de citer la source, et c’est de bon augure. Mais au lieu de réagir via un communiqué officiel en bonne et due forme ou, au moins, envoyer un droit de réponse au support qui a rapporté l’information, le ministre Boussaid a préféré distiller sa « contre-offensive » via des confrères. Mais contre-offensive pour dire quoi au juste ? Pour tenter de convaincre, avec moult contorsions, que l’emprunt de 500 millions de dollars auprès du Fonds saoudien de développement avait pour objectif «d’honorer une partie d’une échéance» d’un ancien emprunt contracté en 2007. Ce qui est loin d’être la vérité.

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En l’absence de communication de la part du gouvernement, Le1.ma a pris la peine d’expliquer aux marocains, avec des mots simples et directs l’objectif du prêt du Fonds saoudien, loin de la terminologie ampoulée de Boussaid qui, cherchant à noyer le poisson, utilise sciemment des termes et expressions compliquées pour que l’opinion publique non initiée n’y voit que du feu.

Pourquoi les 500 millions $ ne sont pas en réalité destinés à honorer les eurobonds 2017 comme l’affirme Boussaid ?
Les eurobonds émis par le Maroc le 27 juin 2007 sur une période de 10 ans sont arrivés à terme le 27 juin 2017 ; et l’emprunt contracté auprès du Fonds saoudien de développement n’a été signé que le 17 Août 2017, soit près de deux mois plus tard. De plus, selon les propres dires du ministre Boussaid, les 500 millions $ n’ont pas encore été encaissés. Nous sommes donc devant deux cas de figure :

  1. Trois mois après l’échéance, le gouvernement n’a pas encore réglé cette dette : cette option est risquée car le défaut de paiement et très chèrement payé sur le marché international, aussi bien auprès de l’Europe qui nous a octroyé le prêt, qu’auprès des agences de rating qui peuvent dégrader sévèrement le Maroc. Le cas du Congo est criard : Brazzaville avait échoué le 30 juin 2016 à effectuer le paiement de l’échéance de son eurobond -et ce malgré une période de grâce de 30 jours-, les trois grandes agences de notation internationales ont systématiquement dégradé la note souveraine du pays, Moody’s (« B3 »), Fitch Ratings (« RD » – « défaut partiel ») et Standard & Poor’s (« SD / »D » – « défaut partiel »). Ce qui a entraîné un net recul du cours des obligations de cet eurobond sur les marchés internationaux. Le ministre Boussaid doit donc nous dire très vite si le chèque du Fonds saoudien a été encaissé ou pas et comment gère-t-il ce défaut de paiement avec les bailleurs de fonds internationaux. Les marocains doivent savoir ;
  2. Les 500 millions d’euro relatifs au remboursement des eurobonds ont bien été réglés, donc puisés du budget général de l’Etat (car Boussaid a bien dit que le montant n’a pas encore été viré) ce qui déséquilibrera gravement les comptes nationaux et grèvera les réserves de changes déjà en souffrance suite à l’affaire des 44 milliards de dirhams qu’a fait éclater au grand jour le Gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, en concomitance avec l’arrivée à échéance de l’eurobond. La fin de l’année risque donc d’être extrêmement difficile. Prions Dieu que les saoudiens accélèrent le versement des 500 millions dans les caisses de l’Etat pour éviter au pays de faire face à une crise budgétaire et de liquidité très sévères.

La situation de blocage gouvernemental, le retard de l’approbation de la loi de Finances 2017 et la léthargie de l’actuel exécutif qui n’a pas encore réellement pris ses marques de gouvernement fort, homogène et responsables, constituent les facteurs expliquant la confusion de l’équipe d’El Otmani, encore incapable de donner des réponses claires, transparentes et convaincantes au citoyen marocain. Et le ministre de l’Economie et des Finances est un homme-clé de ce dispositif mis en place par le chef du gouvernement.

Rien qu’en eurobonds, trois échéances majeures attendent le gouvernement dans les six prochaines années : un milliard de dollars en 2020 (prêt contracté en septembre 2010), un milliard de dollars en 2022 (prêt contracté en décembre 2012) et un milliard de dollars en 2024 (prêt contracté en juin 2014).

Source : Ministère de l’Economie et des Finances

Les marocains ont besoin et, surtout le droit, de savoir comment le gouvernement compte rembourser toutes ces dettes et est-ce qu’il va de nouveau recourir à l’endettement pour rembourser ces emprunts colossaux, l’éternel cercle vicieux. De plus, l’emprunt de 500 millions de dollars contracté auprès du Fonds saoudien, n’aurait jamais dû avoir lieu si le pays créait assez de richesses pour payer ses dettes. Mais avec un taux de croissance situé entre 1,3% et 1,7% au mieux disant, le Maroc n’est pas encore sorti de l’auberge de l’assainissement de ses comptes publics.

Les péchés capitaux de Boussaid et du gouvernement

  1. Léthargie : Prenons le cas du Ghana : le pays devait faire face en 2017 à un remboursement de 1 milliard d’euro relatif à l’échéance d’un eurobond contracté également en 2007. Prévoyant, le Ghana a pris ses dispositions et a inclus cette tombée dans le budget 2016 en vue de maîtriser ses coûts financiers et sa réputation sur les marché internationaux. Boussaid et le gouvernement, en hibernation, ne se sont réveillés qu’à quelques semaines avant l’échéance. Ce qui explique la colère et la sortie surprenante du Gouverneur Jouahri s’insurgeant contre la gestion désastreuse du gouvernement en ce qui concerne les équilibres budgétaires et de change ;
  2. Dilettante : Les 500 millions d’euros ont été contracté en 2007 pour éviter justement les coûts de rééchelonnement des dettes contractées auprès du Club de Londres, profitant du rating exceptionnel du royaume pour décrocher un spread favorable. Aujourd’hui, avec cet emprunt de 500 millions d’euros, ne s’agit-il pas d’une forme de rééchelonnement interdit par le Fonds saoudien de développement. Du moment qu’on emprunte pour payer un emprunt, c’est un manque flagrant de rigueur budgétaire qui risque d’écorcher notre rating ;
  3. Opacité : Pourquoi cet embargo médiatique sur l’opération ? Sachant que les ministres de Saad dine El Otmani, ne bougent d’un point à un autre que les voilà suivis par des hordes de photographes, journalistes et community managers. Il s’agit d’un montant important contracté par un pays ami et c’est, en principe, plutôt une bonne nouvelle qui devrait rassurer les citoyens et les partenaires du Royaume si l’on suit la logique du ministre Boussaid. Mes les contorsions dans ses réponses prouvent qu’il ne dit pas toute la vérité sur le sujet ;

Quand le ministre Boussaid dit, par voix interposée, que les salaires de la fonction publique s’élèvent à 8 milliards de DH par mois soit bien plus que le montant emprunté, c’est une fuite en avant caractérisée du ministre, car payer une partie des salaires ou rembourser une dette par un énième emprunt c’est du pareil au même : le Maroc n’avait pas les moyens de combler un trou béant et s’est de nouveau endetté, loin des caméras, pour boucler une fin de mois difficile. D’ailleurs, le texte du Décret publié dans le Bulletin Officiel est clair : l’emprunt contracté auprès des saoudiens vient en «appui au budget» de l’année en cours, 2017.

LE1