Le ‘Majlis Achoura’ saoudien (Chambre des notables nommée par le Roi) a ratifié, à l’unanimité, le traité du tracé frontalier entre l’Arabie saoudite et l’Égypte.
Les pays du Conseil de la Coopération du Golfe, et à leur tête l’Arabie saoudite, ont engagé leur responsabilité de soutenir le Maroc suite à l’accord de partenariat stratégique conclu avec Rabat suite au premier Sommet qui réuni les deux parties. Au moment où le Roi Mohammed VI quittait Ryad vers Abu Dhabi, le président américain Barack Obama rejoignait l’Arabie saoudite pour une réunion avec les Monarchies du Golfe arabe.
Les choses ne se sont pas déroulées comme voulu, les États-Unis n’ayant pas répondu favorablement aux requêtes saoudiennes : Washington a refusé de condamner la politique iranienne dans la région et a écarté toute option d’intervention militaire au sol dans le conflit syrien, alors que pour Ryad c’était chose presqu’acquise; les Saoudiens n’ont pas vu venir ce volte-face américain qui chamboule toutes les stratégies moyen-orientales des pays arabes.
Il n’est pas à écarter que ce retournement de situation trouve son origine (explication?) dans la position intraitable du Maroc qui a refusé, par la voix du Roi Mohammed VI, toute ingérence dans les affaires intérieures des pays souverains, fustigeant au passage, et dans des termes très forts, toutes les formes de complots et d’attitudes belliqueuses à l’encontre des intérêts supérieurs des pays. Et à quelques jours du vote de la nouvelle Résolution sur le Sahara, l’effervescence est à son comble dans les rangs des membres du Conseil de sécurité, car la position américaine n’est pas claire et évolue au fil des heures et des jours. Samantha Power, ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, et son homologue l’ambassadeur de l’Angola, poussent leur lobbying jusqu’au bout à contre-courant des intérêts du Maroc, alors que les 13 autres membres continuent d’étudier, à huis clos, le rapport du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, en vue d’une délibération les 28 et 29 avril, la veille du vote prévu le 30.
Des sources proches du dossier, ont indiqué à Le1 que la France, par le biais de sa mission permanente à l’Onu, exerce des pressions sur la Maroc pour un retour au Sahara de la branche civile de la MINURSO qui a été déclarée ‘non grata’ par les autorités marocaines suite à la crise avec le Secrétaire général. Selon un diplomate qui a souhaité garder l’anonymat, Paris anticiperait le vote du Conseil de Sécurité qui pourrait recommander, sous influence américaine, la prorogation, sous conditions spéciales, du mandat de la MINURSO et se retrouver en crise politique avec Rabat qui refuse le retour du staff civil de la mission onusienne.
Le Conseiller politique de la mission permanente de la France à New York, Philippe Bertoux, accompagné de Marie Philippe, diplomate en charge du dossier du Sahara auprès de l’ambassadeur Français, François Delattre, sont mobilisés auprès de leurs homologues marocains pour trouver un terrain d’entente sur cette question. De leur côté, les diplomates marocains ne parlent pas de pressions, mais assurent que les discussions sont tout à fait ordinaires et classiques entre les deux missions, française et marocaine, et que le contact entre le représentant permanent du Royaume Omar Hilale et l’ambassadeur Delattre sont constants et des plus ouverts.
La coordination de la négociation sur le projet de texte qui sera étudié puis voté par le Conseil de sécurité de l’Onu, est orchestrée par l’ambassadeur Alexis Lamek, ancien diplomate en poste à Téhéran et actuellement numéro 2 de la mission française à New York. Spécialiste des Droits de l’Homme, Lamek est très apprécié des 15 membres du Conseil de Sécurité, un peu moins des Chinois dont la délégation à l’Onu soutient clairement la position du Maroc :
1) en contrepartie du soutien de Rabat quant aux dossiers de Taiwan et du Tibet;
2) en raison des intérêts économiques majeurs de la Chine en Afrique;
3) en prélude à la prochaine visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Pekin I annoncée par le Souverain lors du Sommet Maroc-CCG.
Abdellah El Hattach.
Contentieux dans le secteur des Telecom au Bénin : l’homme d’affaire Sévérin Adjovi, gérant de SARCI, perd définitivement son procès face à Moov filiale de Maroc Telecom
Etisalat Bénin opérant sous le nom commercial de Moov Bénin et qui était précédemment détenue par le groupe émirati Etisalat, a été racheté fin 2014 par le groupe Maroc Telecom.
Etisalat Bénin est née sur les cendres de TELECEL BENIN, qui avait pour actionnaire majoritaire ATLANTIQUE TELECOM, au lendemain d’une crise qui avait secoué le secteur des Telecom dans le pays. En effet, en 2007 et en raison des irrégularités dans la gestion de Telecel Benin, dont était actionnaire l’homme d’affaire béninois Sévérin Adjovi, le gouvernement a insisté et obtenu la révision du cahier de charges après la signature du protocole d’accord entre Telecel Bénin SA et l’Etat béninois. Un an après, les dirigeants de Télécel organisent la résistance en déclenchant la substitution de Télécel par Etisalat.
Après être passée par plusieurs crises, Etisalat Bénin S.A a pu se rétablir dans un contexte difficile et a réussi à étendre son réseau vers d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest tels que le Burkina-Faso, le Gabon, le Niger, le Togo, la Côte d’Ivoire et la République Centrafricaine.
En 2015, Sévérin Adjovi homme d’affaire béninois et gérant de la société SARCI, avait attaqué Etisalat Bénin en justice pour obtenir plus de 3 milliards de DH pour son éviction de la société Telecel Bénin et a procédé à la saisie des comptes au cours du Mois de Décembre, des saisies qui furent étendues également aux comptes des distributeurs de la marque.
Sévérin Adjovi réclamait du fait qu’il était associé dans Telecel Benin, filiale d’Atlantique Telecom, vendue à Etisalat, qu’il avait naturellement droit dans la nouvelle entité Etisalat, aujourd’hui détenue par Maroc Telecom. En instance comme en appel, les juges ont rejeté la demande de l’homme d’affaire et levé les saisies opérées sur les comptes d’Etisalat Bénin.

Cette décision venue dans ce contexte de relance des activités économiques à l’orée d’un nouveau mandat politique, va permettre à Maroc Telecom de travailler en toute sérénité sur des projets novateurs comme le déploiement de la 4G ou l’amélioration des offres Internet, à l’instar des autres opérateurs. Cette situation avait même fait émettre des doutes sur la longévité de la présence du groupe marocain au Bénin dans le cas d’une éventuelle condamnation à verser les prétentions estimées à plus de 200 Milliards. Sans parti pris, ce verdict témoigne de l’indépendance de la justice au Bénin ce qui concourt à assurer un climat des affaires favorable aux investisseurs dans notre pays. En effet, les investissements marocains aujourd’hui s’étendent du GSM (moov) aux banques (Boa-Bmce, Banque Atlantique, Attijariwafa) en passant par les eaux minérales (Oulmès-Fifa) et les assurances (Saham) sans compter leur présence dans les BTP. Quel aurait été l’impact du verdict contraire ?Le silence de cette affaire, aura aussi révélé le poids considérable qu’occupe la politique dans le domaine de l’information.
– Avec matinlibre.com
Jusqu’au 28 avril courant, des unités militaires représentant la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, la Mauritanie, les Pays-Bas, l’Espagne, Sénégal, la Tunisie, le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis et le pays hôte participent, dans le sud du Maroc, à divers entraînements tactiques et exercices de poste de commandement dans le cadre de l’exercice AFRICAN LION 2016, avec comme mission « le soutien aux activités d’entrainement mandatées par l’ONU en vue de faire progresser l’interopérabilité multinationale et le renforcement des capacités dans un contexte de soutien de la paix suivant une potentielle crise régionale. »
Contrairement à l’édition 2015, qui a connu un déploiement massif des composantes terre, air et mer, celle de 2016 sera limitée à l’aspect du maintien de l’ordre durant les opérations onusiennes, et c’est en 2017 que des exercices militaires d’envergure auront lieu.
L’exercice AFRICAN LION, le plus vaste exercice multinational sur le continent africain, sollicite la participation de contingents terrestres, aériens et navals. Il vise à mettre à l’épreuve les capacités interarmées, interinstitutions et multinationales des partenaires à mener des opérations de paix et à enrichir les relations militaires dans la région.
Ce type d’entraînement donne aux participants la possibilité de renforcer leur coopération avec des forces multinationales, de consolider leurs capacités de défense, de maintenir une position stratégique et de se préparer à intervenir en cas de crise sur le continent africain.
Dans le cadre de l’exercice AFRICAN LION 2016 se tiendront plusieurs activités, notamment la planification d’intervention en cas de crise et les opérations conformément aux normes de l’ONU relativement aux opérations de paix, comme la protection des civils et la lutte contre la violence et le trafic humain, ainsi que la formation des pays participants à l’entraînement au sujet du droit des conflits armés.
African Lion et le GCTF, des interfaces militaire et politique Maroc-US
Lors d’une réunion du comité de coordination du Forum mondial de lutte contre le terrorisme le GCTF, tenue le 13 avril 2016 à LA Haye, le Maroc a succédé à la Turquie et a rejoint les Pays-Bas – qui ont eux-mêmes remplacé les Etats Unis- en tant que nouveau co-président du forum. Il est a rappeler que les 2 pays coprésidaient auparavant le Groupe de travail des combattants terroristes étrangers au sein du GCTF.
Nasser Bourita, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Royaume, présent à la cérémonie marquant la passation de la co-présidence, a défini trois fondamentaux du plan d’action stratégique de la co-présidence du GCTF pour la période 2016-2018. Il s’agit de la consolidation et l’innovation, l’action au service du résultat et l’ouverture dans la cohésion portant notamment sur le renforcement de la coordination entre les membres des GCTF, ses institutions spécialisées, les Nations Unies et les organisations régionales et sous régionales.
Aujourd’hui, African Lion et GCTF sont des interfaces militaires et politiques, entres autres, permettant aux États-Unis et au Maroc de coordonner leurs actions pour la sécurité dans la région. Désigné comme un allié majeur hors-OTAN, le Maroc est le premier pays du Maghreb à être un membre de la coalition américaine anti-Daech.
Durant le sommet des dirigeants des États-Unis-Afrique en Août 2014, les deux pays avaient signé un cadre de coopération sur la formation pour les services de sécurité civile » afin de développer une expertise mutuelle dans les domaines de la gestion des crises, la sécurité aux frontières et enquêtes sur le terrorisme pour renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme régional et à stopper l’expansion des terroristes et des réseaux terroristes »
LE1.
Au moment où François Hollande s’entretenait avec son homologue égyptien, un avion d’Air France atterrissait à Téhéran inaugurant par là la reprise officielle des échanges entre les deux pays. Avec trois vols directs par semaine,
Paris-Téhéran reliera l’Occident à l’Orient par la grande porte. Ainsi, dans la même journée, Paris posait un pied dans le principal pays musulman chiite, et l’autre, dans un des plus grands pays sunnites du monde musulman. La démarche est hautement symbolique dans la mesure où les deux pays, l’Iran et l’Égypte, sont opposés politiquement et s’accusent mutuellement d’entretenir l’instabilité dans la région à travers médias interposés.
Le pouvoir en Iran, plus pragmatique que son homologue égyptien, ne traîne aucun complexe sur les dossiers qui fâchent, alors qu’au Caire on est très susceptible et à fleur de peau pour tout ce qui est considéré comme une immixtion dans les affaires intérieures du pays. Revenant du Liban, François Hollande a discuté avec Abdelfattah al-Sissi de l’influence iranienne dans la région à travers le Hezbollah et la Syrie, comme il a évoqué, il y a quelques semaines, avec le président iranien, Hassan Rouhani, de l’importance de l’axe Ryad-Le Caire dans la résolution des crises syrienne et yémenite ainsi que celle des réfugiés. Sur ce dernier sujet, la troisième et ultime étape de la tournée Proche-orientale du président Français, sera le point central des pourparlers avec le Roi Abdellah II de Jordanie qui accueille sur son territoire près de 1,8 millions de réfugiés syriens.
Ces mouvements d’axes et d’alliances préfigurent des mutations profondes de toute la géopolitique régionale avec la naissance de nouveaux acteurs et la disparition d’autres; et toutes les capitales du Proche-Orient cherchent à faire partie des ‘rescapés’ surtout que l’expérience du ‘Printemps arabe’ fut un vrai rouleau compresseur pour moult régimes à l’exception de ceux qui ont su, rapidement s’adapter, aux attentes de leurs populations.
Abdellah El Hattach
La reprise des vols Air France vers Téhéran entame concrètement la normalisation des relations entre l’Occident et l’Iran. Le pragmatisme notoire des iraniens n’a d’égal que le réalisme européen quand il s’agit de leurs intérêts économiques. Et la polémique née de l’obligation du port du foulard par le personnel navigant féminin de la compagnie aérienne française, à l’arrivée à l’aéroport international Imam Khomeini, a été vite balayée d’un revers de la main au détriment des ‘valeurs de la République française.
Et donc les hôtesses de l’air portent le voile #AirFrance pic.twitter.com/6YPilCPzK3
— Mariam Pirzadeh (@mapirzadeh) April 17, 2016
Comité d’honneur à la descente du premier Paris-Teheran opéré par @airfrance après 8 ans D’absence pic.twitter.com/loDMPm4QoZ
— Mariam Pirzadeh (@mapirzadeh) April 17, 2016
He is here pic.twitter.com/NcD491nVvN
— Mariam Pirzadeh (@mapirzadeh) April 17, 2016
Inauguration new #office d’air France A #teheran pic.twitter.com/KcvVX24FYI
— Mariam Pirzadeh (@mapirzadeh) April 18, 2016
Le nouveau bureau d’air France A #teheran pic.twitter.com/7SZw9ftbqO
— Mariam Pirzadeh (@mapirzadeh) April 18, 2016
Inauguration des bureaux D’ @airfrance sur l’avenue #valiasr pic.twitter.com/1gCzVuJ3E8
— Mariam Pirzadeh (@mapirzadeh) April 18, 2016
La crispation était palpable entre François Hollande et Abdelfattah al-Sissi lors de la conférence de presse tenue par les deux chefs d’Etat en marge de la cérémonie de signature de plusieurs accords bilatéraux entre les deux pays. Cette tension visible a été déclenchée par une question d’un journaliste français adressée au président Égyptien sur la situation des Droits de l’Homme dans son pays. La réponse de Abdelfattah al-Sissi fut d’une virulence telle qu’on a frôlé l’incident diplomatique.
Le président Égyptien n’a pas accepté le commentaire du journaliste et s’est défendu de toute violation des droits humains par ses services et institutions. Il a expliqué en revanche que son pays était en « guerre contre le terrorisme » et que les poursuites judiciaires se faisaient dans le cadre de la loi. Il a fallu toute la perspicacité du président Français pour gérer ce malaise et tenter de l’éteindre. François Hollande a expliqué que lutter contre le terrorisme n’était pas incompatible avec le respect des droits de l’homme et, qu’au contraire, ces derniers ainsi que la liberté de pensée, d’opinion et d’expression étaient le socle solide de la lutte contre tous les extrémismes. Si la France soutient le régime du nouveau Raïss égyptien, il paraît qu’elle ne lui livre pas de chèque en blanc, notamment en termes de libertés individuelles et politiques.
La France a besoin d’une Égypte forte aussi bien économiquement que politiquement. Le Caire est un client majeur des industries françaises : armement, technologies pharmaceutiques, énergie, agriculture…et il n’est pas question pour Paris de frustrer cet allié principal.
#Le1
Au lendemain de ses entretiens à l’Élysée avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le président Français François Hollande est arrivé à Beyrouth pour une visite de travail de deux jours, première étape d’une tournée Proche-orientale qui le mènera également en Égypte et en Jordanie.
Accueilli à l’aéroport international Rafic Hariri par le ministre libanais de la Défense Samir Mokbel, il s’est ensuite rendu place de l’Étoile pour les honneurs militaires avant un entretien avec le président de l’Assemblée nationale, Nabih Berry. Les discussions ont porté sur les dossiers syrien, palestinien et le rôle de l’Iran dans la région.
À l’issue de son entretien avec Nabih Berry, François Hollande a déambulé dan les rues de Beyrouth, entrant dans l’église orthodoxe Saint Georges et la mosquée Omari, avant de se rendre au Grand Sérail pour y rencontrer le président du Conseil des ministres libanais, Tammam Salam avec lequel il a discuté des dossiers économiques et l’aide au développement, ainsi que l’enveloppe de 100 millions d’euros que compte remettre Paris à Beyrouth pour l’aide aux réfugiés syriens.
Crise politique oblige à cause de la vacance du pouvoir au Liban, la visite de Hollande n’est pas vue d’un bon oeil par le Hezbollah qui y voit une ingérence dans les affaires intérieures du Liban et une tentative de brouiller les cartes de la crise en Syrie. Le président Français aura également des entretiens avec Saad Hariri, leader de Tyar al-Moustakbal, et fils de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
#Le1
Dans Son discours adressé à la 13ème Conférence au Sommet des pays de l’Organisation de la Coopération Islamique, tenue jeudi dernier à Istanbul, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé les pays musulmans à mettre en œuvre des stratégies et des programmes de réforme appropriés pour transcender ce que le souverain a appelé «une conjoncture délicate » marquée par la montée, ces dernières années, dans les sociétés occidentales, de courants hostiles à l’Islam et de la culture de la peur, de la méfiance et de la haine à l’égard des minorités musulmanes. Pour ce faire, Sa Majesté le Roi a exhorté les pays de l’OCI à établir et mettre en œuvre les stratégies et les programmes de réforme appropriés, dans le plein respect des spécificités nationales et sur les bases de solidarité et de coopération au sein de l’espace régional et au niveau international.
Le Sommet, qui a rassemblé les Chefs d’Etat, de gouvernement, et des représentants de 56 pays musulmans, avait comme objectif de trouver des solutions tangibles aux graves problématiques auxquelles fait face cette communauté de pays liée par l’Islam, notamment dans une conjoncture des plus tendues et sensibles dans l’histoire de l’OCI, avec des guerres, ravages, troubles sanglants en Irak, en Syrie, au Yémen, en Egypte, entre autre contrées vivant dans l’instabilité et dont les populations cherchent des réponses concrètes et immédiates à leurs problématiques.
Ce qui confère une importance accrue à ces interrogations, ce sont les tentatives de certaines parties, ici et là, visant à exploiter cette situation précaire pour attiser les velléités séparatistes, ou redessiner la carte du monde islamique. Ces tentatives reposent sur des bases faisant l’impasse sur l’Histoire et les identités, reniant les particularismes et les attributs spécifiques. Elles traduisent des visées d’immixtion dans le destin des nations et de mise en danger de la sécurité et la stabilité mondiales.
La Turquie, hôte du Sommet, a multiplié les efforts et les contacts pour rapprocher les points de vue des différents belligérants et acteurs directs et indirects des conflits qui rongent plus d’une dizaine de pays musulmans, et Sa Majesté, dans son appel, a exhorté les pays l’OCI, en tant que force et regroupement «quasi-mondial» comptant plus d’un milliard de musulmans, à accroître cette force et à réussir à exploiter les opportunités de complémentarité offertes et à tirer profit de l’histoire commune et des expériences de ses composantes, pour sortir avec des recommandations efficaces et réalisables, fustigeant au passage les tentatives de certaines parties, visant à exploiter cette situation précaire pour attiser les velléités séparatistes, ou redessiner la carte du monde islamique. Le souverain a mis l’accent sur la nécessité d’intensifier la coopération Sud-Sud, fondée sur la confiance, le réalisme et les intérêts mutuels, et l’élargissement de son champ entre les membres de l’OCI, notamment par le partage des expériences dans tous les domaines, dans le but de rehausser les capacités productives de tous les pays et de consolider leurs économies respectives en vue d’assurer les conditions d’une vie digne et de répandre le bien-être au profit des peuples islamiques.
Si l’objectif du sommet est de chercher des solutions aux dangers auxquels fait face le monde islamique, le président Turc s’est, lui, trouvé dans une véritable impasse diplomatique, en cherchant, non sans grande difficulté, à concilier des points de vue parfois diamétralement opposés comme ceux de l’Iran et de l’Arabie saoudite, du Qatar et de l’Egypte, entre autres positions polarisées qui ont entravé la possibilité d’entrouvrir une quelconque réconciliation. D’où l’appel à l’Iran d’éviter de s’immiscer et d’interférer dans les affaires intérieures des Etats musulmans de la région, y compris la Syrie et le Yémen.
Pendant ce temps-là, le discours de Sa Majesté, juste et consensuel, n’a pas versé dans la partialité, mais en Sa qualité de Amir al-Mouminine et de président du Comité Al-Qods,le souverain a réitéré la mobilisation du Maroc, de son Roi, de son gouvernement et de son peuple, pour défendre Al-Qods et la Palestine avec les différents moyens politiques, juridiques et pratiques disponibles.
Et loin des querelles bilatérales sans lendemain, le discours de Sa Majesté prônait une vision plus globale et de rassemblement et ce, en appelant les pays musulmans à poursuivre avec la même détermination la mobilisation pour porter secours à Al-Qods et la préserver de la politique de judaïsation systématique qui s’y pratique quotidiennement sur le terrain et accompagner les priorités et besoins des habitants de la Ville Sainte.
Premier dirigeant occidental de ce rang à se rendre en Iran, Matteo Renzi, président du Conseil italien, se trouve à Téhéran pour une visite de deux jours.
Accompagné de 250 hommes d’affaires, le chef du gouvernement italien désire ainsi démontrer l’intention de l’Italie de recouvrer son statut privilégié d’avant l’embargo. En effet, le montant des échanges entre les deux pays avant les sanctions s’élevait à quelques 10 milliards de dollars. Aujourd’hui il ne dépasse pas 1,5 milliards. L’objectif de cette visite qui est tout d’abord d’ordre économique, vise à rétablir immédiatement un volume d’exportations à 5 milliards d’euros pour atteindre, dans les 5 prochaines années, 17 milliards.
L’Italie désire retrouver ainsi sa place de partenaire principal dans le secteur pétrochimique et celui des hydrocarbures, grâce aux compétences et à l’expérience acquises et cumulées de ENI, fleuron de l’industrie en Italie. Rome désire aussi se trouver une place de choix dans les secteurs agricoles et pharmaceutiques ainsi que dans celui des énergies propres et des pièces de rechange.
La visite du président du Conseil italien à Téhéran, a également des relents politiques, diplomatiques et militaires. Rome cherche à se positionner en tant que trait d’union entre l’occident et l’Iran sachant que l’Italie est la base de la VIe flotte américaine et héberge, via Veneto, une des plus importantes antennes diplomatiques US dans le monde après Bagdad et Moscou. D’ailleurs, Rome, et Matteo Renzi, ont été les premières destinations du président iranien Hassan Rohani dans un pays occidental en janvier dernier. Et c’est durant cette visite qu’ont été posés les jalons d’une coopération englobant des dizaines de secteurs d’activités notamment industriels.
Les Allemands et Français ont aussi tâté le pouls en Iran mais pas à un tel niveau de représentativité politique, Berlin et Paris ayant été représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, mais avec des résultats concluants et des commandes fermes dans les secteurs de l’aéronautique et l’automobile.
Abdellah El Hattach.